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Archive pour le mot-clef ‘Joie’

Au milieu des épreuves, chantons l’alléluia !

mercredi 26 novembre 2025

Chantons dès ici-bas l’Alléluia au milieu de nos soucis, afin de pouvoir un jour le chanter là-haut dans la paix. Quels soucis, demandes-tu, avons-nous ici-bas ? Mais comment me voudrais-tu sans soucis, quand je lis : « La vie humaine n’est-elle pas une épreuve sur la terre » (Jb 7,1) Comment me voudrais-tu sans soucis, en ce lieu où l’épreuve est si forte que la prière même qui nous est prescrite nous fait dire : « Ne nous soumets pas à la tentation » ? Comment le peuple serait-il dans le bien être, alors qu’il s’écrie avec moi : « Délivre-nous du mal » (Mt 6,13) ? Et pourtant, mes frères, au milieu même de ce mal, chantons l’alléluia à Dieu qui, dans sa bonté, nous délivre du mal.

Même parmi les dangers et parmi les épreuves, que l’Alléluia soit chanté par nous comme par les autres ; « car Dieu est fidèle, dit l’Apôtre, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ». Donc, même ici-bas, chantons l’alléluia. L’homme est encore pécheur, mais Dieu est fidèle. L’Apôtre n’a pas dit : Il ne permettra pas que vous soyez tentés, mais : « Il ne permettra que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; avec l’épreuve, il vous donnera le moyen de la supporter et d’en sortir » (1 Co 10,13). Tu es entré dans la tentation ? Dieu te donnera aussi d’en sortir, pour que tu ne périsses pas dans l’épreuve. Ainsi, comme le vase du potier, tu es façonné par la prédication et cuit par l’épreuve. Aussi quand tu entres dans l’épreuve, pense à la sortie : « Dieu est fidèle, et « le Seigneur gardera ton entrée et ta sortie » (Ps 120,8).

Saint Augustin (354-430)

« Mon Dieu, apprenez-moi à trouver ma joie à Vous louer ! »

dimanche 20 juillet 2025

Combien la louange fait partie essentielle de l’amour ; combien, par conséquent, elle fait indispensablement partie de nos devoirs envers Dieu : c’est facile à voir… Mais il est une deuxième cause pour laquelle nous devons à Dieu la louange : c’est que, nous permettre de la Lui adresser, c’est de Sa part une incomparable faveur.

Permettre à quelqu’un de nous dire, de nous répéter sous toutes les formes qu’il nous aime, n’est-ce pas la plus grande faveur que nous puissions lui faire ? n’est-ce pas lui dire que son amour nous plaît, nous est agréable, n’est-ce pas lui dire presque que nous l’aimons aussi ?… Dieu nous permet de nous tenir à Ses pieds, murmurant sans fin des paroles d’admiration et d’amour : quelle grâce ! quelle bonté, quel bonheur !… Mais quelle ingratitude si nous méprisions une telle faveur ! Ce serait la mépriser que de n’en pas profiter, et non seulement Dieu nous permet ce bonheur des bonheurs, mais Il nous l’ordonne : Il nous ordonne de Lui dire que nous l’admirons et que nous L’aimons, et nous ne répondons pas à une invitation si précieuse et si douce ? quelle ingratitude ! quelle indignité ! quelle grossièreté ! quelle monstruosité !

Mon Seigneur et mon Dieu, apprenez-moi à trouver toute ma joie à Vous louer, c’est-à-dire à Vous répéter sans fin que Vous êtes infiniment parfait et que je Vous aime infiniment : « Delectare in Domino et dabit tibi petitiones tuas » (Ps 36,4) avez-Vous dit. Apprenez-moi à me délecter en Vous, dans la vue de Vos infinies beautés et le murmure amoureux et incessant, à Vos pieds, de Vos louanges !… Sainte Magdeleine, obtenez-moi la grâce de louer Notre-Seigneur, notre Maître commun, comme Il veut que je le fasse !

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

« Votre peine se changera en joie. » (Jn 16,20)

vendredi 30 mai 2025

Vous le savez bien par vous-mêmes, les peines enfantent le repos et, assurément, aux afflictions succèdent les joies, les gémissements allaitent les plaisirs de l’âme et les étroits défilés donnent naissance aux libres espaces, la faim et les jeûnes, les gorges serrés produisent les chœurs éternels, la soif et les salives brûlantes font, comme dit le Seigneur, sourdre cette eau pour la vie éternelle (Jn 4,14). Et pour vous rapporter aussi les paroles du saint psalmiste David : « Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent dans l’allégresse » (Ps 125,5).

« Puisque donc vous savez ces choses, bienheureux êtes-vous », selon qu’il est écrit, « si vous les mettez en pratique » (cf. Mt 7,24), mais « l’insensé ne les connaîtra pas et l’homme sans intelligence ne les comprendra pas » (Ps 91,7). (…) Oui, vous êtes prudents et sensés, sages et intelligents, capables de réfléchir et, à cause de cela, vous avez atteint certaines des vertus, pour les autres vous les atteignez, et, ajouterai-je, vous n’avez pas fini de les atteindre.

Demeurons donc fermes dans le combat, mes frères, et continuons à épuiser les fosses de la persévérance. Et je le sais, nous porterons couronne, nous habiterons le ciel et nous serons plein de joie dans ce lieu qu’ont fui douleur, tristesse et gémissements (cf. Is 35,10 ; 51,11). Munissez-vous de force, munissez-vous de puissance et que la lampe de votre ardeur brille, nourrie de cette huile qu’est la force d’âme (cf. Mt 25, 8-12).

Saint Théodore le Studite (759-826)

« Demeurez dans mon amour » (Jn 15,9)

jeudi 22 mai 2025

Du début de sa conversion jusqu’au jour de sa mort, le bienheureux François a toujours été très rude pour son corps. Mais son principal et suprême souci a été de posséder et de conserver toujours au-dedans et au-dehors la joie spirituelle. Il affirmait que si le serviteur de Dieu s’efforçait de posséder et de conserver la joie spirituelle intérieure et extérieure qui procède de la pureté du cœur, les démons ne pourraient lui faire aucun mal, contraints de reconnaître : « Puisque ce serviteur de Dieu conserve sa joie dans la tribulation comme dans la prospérité, nous ne pouvons trouver aucun accès pour nuire à son âme. »

Un jour, il a repris un de ses compagnons qui avait l’air triste et le visage chagrin : « Pourquoi manifester ainsi la tristesse et la douleur que tu ressens de tes péchés ? C’est affaire entre Dieu et toi. Prie-le de te rendre, par sa bonté, la joie du salut (Ps 50,14). Devant moi et devant les autres, tâche de te montrer toujours joyeux, car il ne convient pas qu’un serviteur de Dieu paraisse devant les frères ou les autres hommes avec un visage triste et renfrogné ».

Vie de saint François d’Assise dite « Anonyme de Pérouse » (13e s.)

 

Dieu nous invite à sa joie

mardi 3 décembre 2024

Mon Dieu, que vous êtes bon de nous inviter à la joie ; et non seulement de nous y inviter, mais de nous en présenter des motifs tellement forts, tellement puissants, qu’il nous forcent à être dans la joie dans la même mesure que nous vous aimons…

Le motif de joie que vous proposez, c’est votre propre bonheur : plus nous vous aimerons, plus nous voudrons ardemment votre bien, plus nous mettrons en vous plutôt qu’en nous notre joie et notre vie, plus nous jouirons profondément de votre bonheur. Au ciel, votre bonheur est la joie principale des élus : ce bonheur céleste, il dépend de nous d’en jouir dès cette vie, en grande partie, si nous vous aimons assez pour sortir de nous-mêmes et mettre toute notre joie en vous. Si nous mettons toute notre joie en vous, nous serons heureux dès le moment où nous le ferons, sur cette terre même ! Si nous ne mettions toute notre joie en vous, nous ne serions pas pleinement heureux, même au ciel.

Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous appeler dès ce monde à un tel bonheur, à une si haute perfection, à une union si étroite avec vous, et de nous y pousser avec de si ardentes paroles ! Que vous êtes bon ! « Jubilez au Seigneur, terre entière ! Chantez, tressaillez de joie, bénissez ! » (cf. Ps 97,4 LXX)

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Votre peine se changera en joie. » (Gv 16,20)

vendredi 10 mai 2024

Dès lors que le plaisir des sens suscite l’affliction, c’est-à-dire la peine de l’âme (car les deux sont l’un pour l’autre la même chose), le plaisir de l’âme engendre naturellement l’affliction, c’est-à-dire la peine des sens. Celui qui recherche la vie qu’il espère, la vie de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ, par la résurrection des morts, dans l’héritage gardé aux cieux hors de toute corruption, de toute souillure et de toute flétrissure ( cf. 1 P 1,4), a dans l’âme une réjouissance et une joie ineffable : il est continuellement radieux, illuminé par l’espérance des biens à venir, mais il a dans la chair et dans les sens une affliction, les peines qui lui viennent des tentations de toutes sortes et les souffrances qu’elle lui infligent.

Car le plaisir et la peine accompagnent toute vertu. La peine de la chair, quand celle-ci est privée des sens agréables et lisses. Et le plaisir de l’âme, quand celle-ci se réjouit dans les délices des raisons en esprit, pures de toute chose sensible. Il faut que durant la vie présente l’intelligence, maintenant affligée dans la chair – c’est ce que je pense – à cause des nombreuses peines des épreuves qui lui arrivent pour la vertu, se réjouisse toujours dans l’âme et soit comblée de plaisir à cause de l’espérance des biens éternels, quand bien même en elle les sens seraient accablés. « Car les souffrances du temps présent ne peuvent se comparer à la gloire à venir, qui doit se révéler en nous » (Rm 8,18), dit l’Apôtre divin.

Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662)

 

 

 

Le grand bonheur d’être tout à Dieu

mardi 24 octobre 2023

J’ai compris que c’est un grand bonheur d’être tout à Dieu, vu sa grandeur infinie. Dieu nous honore bien de nous appeler à la sainteté. J’ai compris cela par la comparaison d’un roi qui choisit un de ses sujets pour être uniquement à lui, et qui ne veut pas qu’il rende aucun service à qui que ce soit, si ce n’est à sa propre personne, qui veut avoir toute son amitié ; surtout si le prince est d’un grand mérite.

On aime le roi, quoiqu’on ne l’ait jamais vu, qu’on ne le doive jamais voir, quoiqu’il ne nous aime point, qu’il ignore nos sentiments, qu’il ne nous connaisse pas et que, quand il nous connaîtrait, il ne dût faire nul état de nous. Et Dieu, que nous ne voyons pas, à la vérité, mais que nous verrons éternellement, qui nous voit, qui nous aime, qui nous fait du bien, qui est témoin de toutes nos pensées, nous ne pouvons pas l’aimer ! ‒ C’est que le roi est notre maître. ‒ Et Dieu ne l’est-il pas, et, de plus, notre Créateur, et notre Père, etc. ?

Si Dieu règne en nous, tout lui obéira, tout s’y fera au moindre de ses commandements, rien ne s’y fera que par ses ordres. De plus, on tâchera de lui plaire en toutes choses, on étudiera ses inclinations, on ira au-devant de ses désirs, on fera, toujours et en tout, ce qu’on croira devoir lui plaire davantage ; car ce sont les deux choses qu’on a à l’égard des rois : une soumission aveugle et une extrême complaisance, faire ce qui plaît à Dieu et ce qui lui plaît davantage.

Saint Claude la Colombière (1641-1682)

 

 

 

« Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Mt 6,21)

vendredi 23 juin 2023

Cherchant un jour à comprendre dans quel dessein il se faisait que d’aucuns reçoivent à l’Office une abondante nourriture spirituelle alors que d’autres demeurent dans l’aridité, Gertrude reçut de Dieu cette lumière : « Le cœur a été créé par Dieu pour contenir la joie spirituelle comme un vase contient l’eau. Mais si, dans ce vase, d’imperceptibles trous laissent échapper l’eau, à la fin, il peut totalement la perdre et être complètement à sec. Il en est de même de la joie spirituelle renfermée dans le cœur humain, si elle s’écoule par les sens corporels, la vue, l’ouïe et les autres sens laissés libres d’agir à leur gré, elle finit par se perdre et le cœur reste vide de toute joie en Dieu.

Chacun peut en faire l’expérience. Si l’envie lui vient d’un regard ou d’une parole inutile ou de peu de profit et qu’il y cède sur-le-champ, la joie spirituelle tenue pour rien s’écoule comme l’eau. Au contraire, s’il s’efforce de se contenir pour l’amour de Dieu, elle croît en son cœur au point qu’à peine peut-il en supporter l’excès. Ainsi, quand l’homme a appris à se dominer en semblables occasions, la joie divine lui devient familière et plus grand aura été l’effort de sa discipline, plus savoureuses seront les délices qu’il découvrira en Dieu. »

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

 

« Votre peine se changera en joie. » (Jn 16, 20)

vendredi 19 mai 2023

[Sainte Hildegarde présente une vision où vice et vertu se répondent :]

– Tristesse : « Hélas, pourquoi ai-je été créée, pourquoi suis-je en vie ? Qui m’aidera ? Qui me libèrera ? Si Dieu me connaissait, je ne courrais pas tant de dangers. J’ai beau me fier à Dieu, il ne m’a pas donné le bonheur. J’ai beau me réjouir avec lui, il n’éloigne pas de nous le malheur… S’il est mon Dieu, pourquoi me prive-t-il de sa grâce ? S’il me donnait quelque bien, je le saurais. Or, je ne sais ce que je suis. Créé dans le malheur, née dans le malheur, je vis sans aucune consolation. Ah ! À quoi sert une vie sans joie ? »

– Joie céleste : « Dieu a créé l’homme plein de lumière… Considère quelle prospérité Dieu a donné à l’homme ! Qui te donne ce que tu as, si ce n’est Dieu ? Quand le salut est là pour toi, tu dis que c’est une malédiction et quand tout va bien pour toi, tu dis que tout va mal. Je loue toutes les œuvres de Dieu qui sont pour toi source de chagrin. Alors que toi, tu es triste en toutes tes actions, moi, je confie toutes mes actions à Dieu car dans une certaine tristesse, il y a de la joie et dans une certaine joie, il n’y a aucun profit…

(…) Sans le souffle spirituel, toutes les forces vives se dessèchent. Une âme triste reçoit tout avec tristesse et ne désire y trouver aucune joie, elle n’appelle pas un ami avec joie, ne calme pas un ennemi, mais se cache dans le trou du chagrin parce qu’elle a peur de tous ceux qui passent. Elle est comme morte puisqu’elle n’aspire pas au ciel.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, patronne principale de la France

lundi 15 août 2022

Ô Vierge, Temple de la Trinité, le Dieu de bonté a vu ton humilité ; il t’envoie un messager pour t’apprendre qu’il veut naître de toi. L’ange t’apporte la salutation de la grâce (…), il t’explique, et tu consens, et aussitôt le Roi de gloire s’incarne en toi. Par cette joie, nous t’en prions, rends-nous favorable ce grand Roi. (…)

Ta seconde joie : quand tu as enfanté le Soleil, toi l’étoile (…), cet enfantement ne produit en toi ni changement ni peine. Comme la fleur ne perd pas son éclat en donnant son parfum, ta virginité ne peut rien perdre quand le Créateur daigne naître de toi. Marie, mère de bonté, sois pour nous la voie droite qui nous conduit à ton Fils. (…)

Une étoile t’annonce la troisième joie : celle que tu vois s’arrêter au-dessus de ton fils, pour que les mages l’adorent et lui offrent les richesses variées de la terre (…) Marie, étoile du monde, purifie-nous du péché !

La quatrième joie t’est donnée lorsque le Christ ressuscite d’entre les morts (…) : l’espérance renaît, la mort est chassée. Quelle part tu as à ces merveilles, ô pleine de grâce ! (Lc 1,28) L’ennemi est vaincu (…), l’homme est libéré et il s’élève jusqu’aux cieux. Mère du Créateur, daigne prier assidûment : que par cette joie pascale, après le labeur de cette vie, nous soyons admis aux chœurs du ciel !

Ta cinquième joie : quand tu as vu ton fils monter au ciel, la gloire dont il était entouré te révélait plus que jamais celui dont tu étais la mère, ton propre Créateur. Montant aux cieux, il montrait la voie par où l’homme s’élève aux palais célestes. (…) Par cette nouvelle joie, Marie, fais-nous monter au ciel pour jouir avec toi et ton fils du bonheur éternel ! (…)

C’est le divin Paraclet qui, sous la forme de langues de feu, fortifiant (…)et enflammant les apôtres, t’apporte encore la sixième joie : pour guérir l’homme que la langue avait perdu et purifier son âme du péché. Par la joie de cette visite, prie ton fils, Vierge Marie, d’effacer en nous toute tache pour le jour du jugement.

Le Christ t’a conviée à la septième joie lorsqu’il t’a appelée de ce monde à son séjour céleste, lorsqu’il t’a élevée sur le trône où tu reçois des honneurs incomparables. Une gloire t’entoure plus qu’aucun autre habitant du ciel. (…) Ô Vierge, mère de bonté, fais-nous sentir les effets de ta tendresse. (…) Par ta joie, purifie-nous, conduis-nous à l’allégresse éternelle ! Emmène-nous avec toi dans la joie du paradis. Amen.

Liturgie latine