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Archive pour le mot-clef ‘martyr’

Fête des saints Innocents, martyrs

samedi 28 décembre 2024

Il est bien juste que nous célébrions la mort de ces Saints Innocents, car elle était sainte. Quand les événements nous rapprochent du Christ, quand nous souffrons pour le Christ, c’est sûrement un privilège inexprimable –- quelle que soit la souffrance, même si sur le moment nous ne sommes pas conscients de souffrir pour lui. Les petits enfants que Jésus a pris dans ses bras ne pouvaient pas non plus comprendre sur le moment de quelle admirable condescendance ils étaient l’objet, mais cette bénédiction du Seigneur n’était-elle pas un réel privilège ? Pareillement, ce massacre des enfants de Bethléem tient lieu pour eux de sacrement ; c’était le gage de l’amour du Fils de Dieu envers ceux qui ont subi cette souffrance. Tous ceux qui l’ont approché ont souffert plus ou moins, du fait même de ce contact, comme si émanait de lui une force secrète qui purifie et qui sanctifie les âmes à travers les peines de ce monde. Tel a été le cas des Saints Innocents.

Vraiment, la présence même de Jésus tient lieu de sacrement : tous ses actes, tous ses regards, toutes ses paroles communiquent la grâce à ceux qui acceptent de les recevoir — et combien plus à ceux qui acceptent de devenir ses disciples. Dès les débuts de l’Église donc, un tel martyre a été considéré comme une forme du baptême, un vrai baptême de sang, qui a la même efficacité sacramentelle que l’eau qui régénère. Nous sommes donc invités à considérer ces petits enfants comme des martyrs et à profiter du témoignage de leur innocence.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

Fête de saint Étienne, premier martyr

jeudi 26 décembre 2024

Au lendemain de la solennité de Noël, nous célébrons aujourd’hui la fête de saint Étienne, diacre et premier martyr. À première vue, le rapprochement…avec la naissance du Rédempteur peut nous surprendre, car on est frappé par le contraste entre la paix et la joie de Bethléem et le drame d’Étienne… En réalité, le désaccord apparent est dépassé si nous considérons plus en profondeur le mystère de Noël. L’enfant Jésus, couché dans la grotte, est le Fils unique de Dieu qui s’est fait homme. Il sauvera l’humanité en mourant sur la croix. À présent, nous le voyons enveloppé de langes dans la crèche ; après sa crucifixion, il sera à nouveau enveloppé de bandes et déposé dans un sépulcre. Ce n’est pas un hasard si l’iconographie de Noël représentait parfois le divin Nouveau-né couché dans un petit sarcophage, pour indiquer que le Rédempteur naît pour mourir, naît pour donner la vie en rançon pour tous (Mc 10,45).

Saint Étienne a été le premier à suivre les traces du Christ à travers le martyre ; il est mort comme le divin Maître, en pardonnant et en priant pour ses bourreaux (Ac 7,60). Au cours des quatre premiers siècles du christianisme, tous les saints vénérés par l’Église étaient des martyrs. Il s’agit d’un groupe innombrable, que la liturgie appelle « l’assemblée pure des martyrs »…Leur mort n’inspirait pas la peur ou la tristesse, mais un enthousiasme spirituel qui suscitait toujours de nouveaux chrétiens. Pour les croyants, le jour de la mort, et encore plus le jour du martyre, n’est pas la fin de tout, mais bien le passage vers la vie immortelle — c’est le jour de la naissance définitive, en latin « dies natalis ». On comprend alors le lien qui existe entre le jour de la naissance du Christ et le jour de la naissance définitive de saint Étienne. Si Jésus n’était pas né sur la terre, les hommes n’auraient pas pu naître au Ciel. C’est précisément parce que le Christ est né que nous pouvons « renaître ».

Benoît XVI

 

 

 

« Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme se prononcera aussi pour lui. »

samedi 19 octobre 2024

Le plus admirable des martyrs a été l’évêque Polycarpe. D’abord, quand il a appris tout ce qui s’était passé, il ne s’est pas troublé, il a voulu même demeurer dans la ville. Sur l’insistance de la majorité, il a fini par s’éloigner. Il s’est retiré dans une petite propriété située non loin de la cité et y a séjourné avec quelques compagnons. Nuit et jour, il ne faisait que prier pour tous les hommes et pour les églises du monde entier, ce qui était son habitude…

Des policiers à pied et à cheval se sont mis en route, armés comme s’ils couraient après un brigand. Tard dans la soirée, ils sont arrivés à la maison où se trouvait Polycarpe. Celui-ci était couché dans une pièce de l’étage supérieur ; de là il aurait encore pu gagner une autre propriété. Il ne l’a pas voulu ; il s’est contenté de dire : « Que la volonté de Dieu s’accomplisse ». Entendant la voix des policiers, il est descendu et s’est mis à causer avec eux. Son grand âge et son calme les ont frappés d’admiration : ils ne comprenaient pas pourquoi on s’était donné tant de mal pour arrêter un tel vieillard. Polycarpe s’est empressé de leur servir à manger et à boire, malgré l’heure tardive, autant qu’ils le désiraient. Il leur a seulement demandé de lui accorder une heure pour prier librement. Ils y ont consenti ; il s’est mis à prier debout, en homme qui était rempli de la grâce de Dieu. Et ainsi pendant deux heures, sans pouvoir s’arrêter, il a continué de prier à haute voix. Ses auditeurs étaient frappés de stupeur ; beaucoup regrettaient d’avoir marché contre un vieillard si saint.

Quand il eut terminé sa prière, où il avait fait mémoire de tous ceux qu’il avait connus au cours de sa longue vie, petits et grands, gens illustres et obscurs, et de toute l’Église répandue dans le monde entier, l’heure du départ était arrivée. On l’a fait monter sur un âne et on l’a conduit vers la cité de Smyrne. C’était le jour du grand sabbat.

Lettre de l’Église de Smyrne sur le martyre de saint Polycarpe (69-155)

 

 

 

Fête de saint Laurent, diacre et martyr

samedi 10 août 2024

Lorsque saint Laurent a vu que l’on conduisait l’évêque Sixte au martyre, il s’est mis à pleurer. Ce n’était pas la souffrance de son évêque qui lui arrachait des larmes, mais le fait qu’il parte au martyre sans lui. C’est pourquoi il s’est mis à l’interpeller en ces termes : « Où vas-tu, Père, sans ton fils ? Vers quoi te hâtes-tu, prêtre saint, sans ton diacre ? Tu avais pourtant l’habitude de ne jamais offrir le sacrifice sans ministre ! … Fais donc la preuve que tu as choisi un bon diacre : celui à qui tu as commis le ministère du sang du Seigneur, celui avec lequel tu partages les sacrements, refuserais-tu de communier avec lui dans le sacrifice du sang ? »…

Le pape Sixte a répondu à Laurent : « Je ne t’oublie pas, mon fils, ni ne t’abandonne. Mais je te laisse des combats plus grands à soutenir. Je suis vieux et je ne peux soutenir qu’une lutte légère. Quant à toi, tu es jeune et il te reste un triomphe bien plus glorieux à obtenir contre le tyran. Tu viendras bientôt. Sèche tes larmes. Dans trois jours, tu me suivras… »

Trois jours après, Laurent est arrêté. On lui demande d’amener les biens et les trésors de l’Église. Il promet d’obéir. Le lendemain, il revient avec des pauvres. On lui demande où étaient ces trésors qu’il devait amener. Il a montré les pauvres en disant : « Voilà les trésors de l’Église. Quels trésors meilleurs aurait le Christ, que ceux dont il a dit : ‘Ce que vous aurez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait’ » (Mt 25,40) ? Laurent a montré ces trésors-là et a été vainqueur car le persécuteur n’a eu aucune envie de les lui ôter. Mais dans sa rage, il l’a fait brûler vif.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

 

Fête de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein), vierge et martyre, copatronne de l’Europe

vendredi 9 août 2024

La rencontre d’Edith Stein avec le christianisme ne la conduit pas à renier ses racines juives, mais les lui fait plutôt redécouvrir en plénitude… En réalité, tout son chemin de perfection chrétienne se déroule sous le signe non seulement de la solidarité humaine avec son peuple d’origine, mais aussi d’un vrai partage spirituel avec la vocation des fils d’Abraham, marqués par le mystère de l’appel et des « dons irrévocables » de Dieu.

En particulier, elle a fait sienne la souffrance du peuple juif, à mesure que celle-ci s’exacerbait au cours de la féroce persécution nazie, qui demeure, à côté d’autres graves expressions du totalitarisme, l’une des taches les plus sombres et les plus honteuses de l’Europe de notre siècle. Elle a ressenti alors, dans l’extermination systématique des juifs, que la croix du Christ était mise sur le dos de son peuple, et elle a vécu comme une participation personnelle à la croix sa déportation et son exécution dans le tristement célèbre camp d’Auschwitz-Birkenau…

Nous nous tournons aujourd’hui vers sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, reconnaissant dans son témoignage de victime innocente, d’une part, l’imitation de l’Agneau immolé et la protestation élevée contre toutes les violations des droits fondamentaux de la personne ; d’autre part, le gage de la rencontre renouvelée entre juifs et chrétiens qui, dans la ligne voulue par le Concile Vatican II, connaît un temps prometteur d’ouverture réciproque. Déclarer aujourd’hui Edith Stein copatronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle. Puisse donc l’Europe croître ! Puisse-t-elle croître comme Europe de l’esprit, dans la ligne du meilleur de son histoire, qui trouve précisément dans la sainteté son expression la plus haute.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête de saint Jacques (le majeur), apôtre

jeudi 25 juillet 2024

Puisque nous célébrons aujourd’hui la fête d’un martyr, mes frères, nous devons nous sentir concernés par la forme de patience qu’il a pratiquée. Car si nous nous efforçons avec l’aide du Seigneur de garder cette vertu, nous ne manquerons pas d’obtenir la palme du martyre, bien que nous vivions dans la paix de l’Église. C’est qu’il y a deux sortes de martyres : l’un consistant en une disposition de l’esprit, l’autre joignant à cette disposition de l’esprit les actes extérieurs. C’est pourquoi nous pouvons être martyrs même si nous ne mourons pas exécutés par le glaive du bourreau. Mourir de la main des persécuteurs, c’est le martyre en acte, dans sa forme visible ; supporter les injures en aimant celui qui nous hait, c’est le martyre en esprit, dans sa forme cachée.

Qu’il y ait deux sortes de martyres, l’un caché, l’autre public, la Vérité l’atteste en demandant aux fils de Zébédée : « Pouvez-vous boire le calice que je vais boire ? » Ceux-ci ayant répliqué : « Nous le pouvons », le Seigneur répond aussitôt : « Mon calice, vous le boirez en effet ». Que devons-nous comprendre par ce calice, sinon les souffrances de la Passion, dont il dit ailleurs : « Mon Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de moi » ? (Mt 26,39) Les fils de Zébédée, à savoir Jacques et Jean, ne sont pas morts pas tous les deux martyrs, et pourtant il leur a été dit à tous deux qu’ils boiraient le calice. En effet, bien que Jean ne soit pas mort martyr, il l’a été cependant, puisque les souffrances qu’il n’avait pas subies dans son corps, il les a éprouvées dans son esprit. Il faut donc conclure de cet exemple que nous pouvons nous aussi être martyrs sans passer par le glaive, si nous conservons la patience dans notre âme.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

La mort de Jean Baptiste

samedi 20 juillet 2024

« Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste »… Dieu voit et laisse faire ; il n’a pas lancé sa foudre du haut des cieux pour dévorer ce visage insolent ; il n’a pas ordonné à la terre de s’entrouvrir et d’engloutir les convives de ce banquet sacrilège. Pourquoi ? Pour préparer à son serviteur un plus beau triomphe et laisser une plus grande consolation à ceux qui le suivraient dans leurs maux… Un prophète et « le plus grand des prophètes », celui à qui le Fils de Dieu a rendu ce témoignage : « Parmi les hommes il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,9.11), cet homme admirable a été mis à mort à la demande d’une femme perdue, pour avoir défendu avec vigueur la Loi de Dieu. Par cet exemple, apprenons nous-mêmes à endurer courageusement nos propres souffrances…

Mais remarque le ton modéré de l’évangéliste qui, dans la mesure du possible, cherche des circonstances atténuantes à ce crime. Au sujet d’Hérode, il note qu’il a agi « à cause de son serment et des convives » et qu’« il fut contrarié » ; au sujet de la jeune fille, il remarque qu’elle avait été « poussée par sa mère »… Nous aussi, mes frères, imitons cette modération des apôtres. Plaignons les pécheurs ; ne critiquons pas les fautes du prochain ; cachons-les aussi discrètement que possible ; accueillons la charité en notre âme… Si quelqu’un t’humilie ou t’insulte, tu t’emportes, tu n’hésites pas à traiter ton frère comme un étranger, sans pitié ? Les saints n’agissent pas ainsi : ils pleurent sur les pécheurs, au lieu de les maudire. Faisons comme eux : pleurons sur Hérodiade et sur ceux qui l’imitent. Car on voit aujourd’hui bien des repas du genre de celui d’Hérode ; on n’y met pas à mort le Précurseur, mais on y déchire les membres du corps du Christ.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

samedi 29 juin 2024

« Elle et précieuse aux yeux du Seigneur, la mort de ses saints » (Ps 115,15). Une religion qui a pour fondement le mystère de la croix du Christ ne peut être détruite par aucun genre de cruauté. L’Église n’est pas amoindrie par les persécutions, mais renforcée par elles. Et le champ du Seigneur se couvre d’une moisson de plus en plus riche à mesure que les graines, qui tombent une à une, renaissent multipliées.

Des milliers de bienheureux martyrs attestent combien s’est multiplié la postérité de ces deux germes glorieux des divines semailles que sont les apôtres Pierre et Paul. Émules de l’un et de l’autre dans leur triomphe, ils ont rempli notre ville de Rome d’une multitude empourprée, dont l’éclat brille au loin ; ils la couronnent comme d’un diadème serti de la splendeur d’innombrables pierres précieuses.

Nous nous réjouissons, fils bien-aimés, en célébrant le souvenir et en invoquant la protection de tous ces saints que Dieu nous a donnés comme exemples de patience et come soutiens pour notre foi. Mais nous devons nous glorifier plus encore pour la gloire éminente de ces deux apôtres qui en furent les pères. La grâce de Dieu les a élevés si haut parmi tous les membres de l’Église que, dans ce corps dont le Christ est la tête, on peut les comparer à la lumière des deux yeux. En pensant à leurs mérites et à leurs vertus, qui surpassent tout ce qu’on peut en dire, nous ne devons ni les préférer l’un à l’autre ni les dissocier. Car une même élection les a faits égaux, une même tâche les a rendus semblables, une même fin les a réunis.

Comme nous en avons fait l’expérience et comme nos prédécesseurs l’ont attesté, nous croyons et nous espérons que les prières de ces deux insignes protecteurs nous obtiendront la miséricorde de Dieu au milieu des épreuves de cette vie ; de cette sorte, autant nous écrase le poids de nos propres péchés, autant serons-nous relevés par les mérites de ces apôtres.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)

 

 

 

 

« Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, est-ce ton affaire ? Toi, suis-moi. »

samedi 18 mai 2024

Je suis tienne, pour toi je suis née,
Que veux-tu faire de moi ?
Majesté souveraine,
Éternelle Sagesse,
Bonté si bonne pour mon âme,
Toi, Dieu, Altesse, Être unique, Bonté,
Vois mon extrême bassesse,
Moi qui te chante aujourd’hui mon amour.
Que veux-tu faire de moi ?
Je suis tienne, puisque tu m’as créée,
Tienne, puisque tu m’as rachetée,
Tienne, puisque tu me supportes,
Tienne, puisque tu m’as appelée,
Tienne, puisque tu m’as attendue,
Tienne puisque je ne suis pas perdue,
Que veux-tu faire de moi ?
Que veux-tu donc, Seigneur très bon,
Que fasse un si vil serviteur ?
Quelle mission as-tu donnée
A cet esclave pécheur ?
Me voici, mon doux amour,
Doux amour, me voici.
Que veux-tu faire de moi ?
Voici mon cœur,
Je le dépose dans ta main,
Avec mon corps, ma vie, mon âme,
Mes entrailles et tout mon amour.
Doux Époux, mon Rédempteur,
Pour être tienne, je me suis offerte,
Que veux-tu faire de moi ?
Donne-moi la mort, donne-moi la vie,
La santé ou la maladie
Donne l’honneur ou le déshonneur,
La guerre ou la plus grande paix,
La faiblesse ou la pleine force,
À tout cela, je dis oui :
Que veux-tu faire de moi ? …
Je suis tienne, pour toi je suis née,
Que veux-tu faire de moi ?

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

 

« Je donnerai ma vie pour toi. » (Jn 13,37)

vendredi 17 mai 2024

Après avoir parlé à Pierre de l’amour [qu’il devait avoir], Jésus lui prédit le martyre qui lui est destiné. Il lui déclare ainsi toute la confiance qu’il met en lui.

Pour nous donner un exemple d’amour et nous enseigner la meilleure manière de l’aimer, il dit : « Quant tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais ; quand tu seras devenu vieux, d’autres noueront ta ceinture et te conduiront où tu ne veux pas » (Jn 21,18). C’est du reste ce que Pierre avait voulu et désiré ; voilà pourquoi Jésus lui parle ainsi. Pierre avait dit en effet : « Je donnerai ma vie pour toi » (Jn 13,37) et « même s’il me faut mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt 26,35). Jésus accède donc à son désir. Il lui tient ce langage non pour l’effrayer mais pour ranimer son ardeur. Il connaît son amour et son impétuosité ; il peut lui annoncer le genre de mort qui lui est réservé. Pierre désirait depuis toujours braver les dangers pour le Christ. « Aie confiance, lui dit Jésus, tes désirs seront comblés ; ce que tu n’as pas supporté dans ta jeunesse, tu l’endureras dans ta vieillesse. »

Et pour attirer l’attention du lecteur, l’évangéliste ajoute : « Il parlait ainsi pour lui signifier par quel genre de mort il allait glorifier Dieu » (Jn 21,19). Tu apprendras par cette parole que souffrir pour le Christ est une gloire et un honneur.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)