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Archive pour le mot-clef ‘St Fulgence de Ruspe’

Fête de saint Étienne, premier martyr

mardi 26 décembre 2023

Hier nous fêtions la naissance dans le temps de notre roi éternel ; aujourd’hui nous fêtons le combat victorieux de son soldat… Notre roi, lui qui est le Très-Haut, est venu à nous dans l’humilité, mais il ne pouvait pas venir les mains vides : il a apporté à ses soldats la plus grande des grâces. Il ne s’est pas contenté de les couvrir de richesses, il leur a aussi donné une force invincible au combat : il leur a fait le don de la charité, qui conduit les hommes à partager la vie de Dieu…

La charité, cet amour qui a fait descendre le Christ sur la terre, a élevé Étienne de la terre au ciel… Pour obtenir la couronne signifiée par son nom, Étienne avait donc pour armes la charité. Grâce à elle, il était entièrement vainqueur. C’est par amour de Dieu qu’il n’a pas reculé devant ses ennemis et par amour du prochain qu’il a intercédé pour ses bourreaux. Par cette charité, il incitait les égarés à se corriger ; par elle, il priait pour éviter le châtiment à ses meurtriers. Soutenu par cet amour, il a vaincu Saul, qui était rempli de fureur, et celui qu’il avait eu pour persécuteur sur la terre, il a obtenu de l’avoir comme compagnon dans le ciel. Son amour saint et indéfectible désirait gagner à lui par sa prière ceux qu’il n’avait pas pu convertir par ses avertissements… Et c’est pourquoi maintenant Paul partage le bonheur d’Étienne. Avec Étienne il jouit de la gloire du Christ, avec Étienne il exulte, avec Étienne il règne. Là où Étienne est monté le premier, lapidé sous les yeux de Paul, là aussi Paul est monté avec l’aide des prières d’Étienne.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532)

 

 

 

« Serviteurs du Christ et intendants des mystères de Dieu. » (1Co 4,1)

mercredi 25 octobre 2023

Pour préciser le rôle des serviteurs qu’il a placés à la tête de son peuple, le Seigneur dit cette parole que rapporte l’Évangile : « Quel est l’intendant sage et fidèle que le maître établira sur les gens de sa maison pour leur donner en temps voulu leur mesure de blé ? Heureux ce serviteur que le maître, à son retour, trouvera occupé de la sorte ». (…) Si nous nous demandons quelle est cette mesure de blé, saint Paul nous l’indique ; c’est « la mesure de foi que Dieu vous a départie » (Rm 12,3). Ce que le Christ appelle mesure de blé, Paul le nomme mesure de foi pour nous apprendre qu’il n’y a pas d’autre blé spirituel que le mystère de la foi chrétienne. Cette mesure de blé, nous vous la donnons au nom du Seigneur chaque fois que, éclairés par le don spirituel de la grâce, nous vous parlons selon la règle de la vraie foi. Cette mesure, vous la recevez par les intendants du Seigneur chaque jour où vous entendez de la bouche des serviteurs de Dieu la parole de vérité.

Qu’elle soit notre nourriture, cette mesure de blé que Dieu nous donne en partage. Tirons-en l’aliment de notre bonne conduite afin de parvenir à la récompense de la vie éternelle. Croyons en celui qui se donne lui-même à nous comme nourriture pour que nous ne défaillions pas en chemin (Mt 15,32), et qui se réserve comme notre récompense pour que nous trouvions la joie dans la patrie. Croyons et espérons en lui ; aimons-le par-dessus tout et en tout. Car le Christ est notre aliment et il sera notre récompense. Le Christ est la nourriture et le réconfort des voyageurs en marche ; il est l’assouvissement et l’exultation des bienheureux en leur repos.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532)

 

 

 

« En ce jour-là, vous demanderez en invoquant mon nom. »

samedi 15 mai 2021

En conclusion de nos prières, nous disons : « Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur » et non « par le Saint Esprit ». Cette pratique de l’Église universelle n’est pas sans raison. Elle a pour cause le mystère selon lequel l’homme Jésus Christ est le médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech, lui qui par son propre sang est entré dans le Saint des saints, non dans celui qui n’était qu’une copie, mais dans le ciel où il est à la droite de Dieu et intercède pour nous (He 6,20; 9,24).

C’est en contemplant le sacerdoce du Christ que l’apôtre dit : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, le fruit de nos lèvres qui célèbrent son nom » (He 13,15). C’est par lui que nous offrons le sacrifice de la louange et de la prière, parce que c’est sa mort qui nous a réconciliés alors que nous étions des ennemis (Rm 5,10). Il a voulu s’offrir en sacrifice pour nous ; c’est dès lors par lui que notre offrande peut être agréable aux yeux de Dieu. Voilà pourquoi saint Pierre nous avertit en ces termes : « Vous aussi, soyez les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel, et vous serez le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus » (1P 2,5). C’est pour cette raison que nous disons à Dieu le Père : « Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur ».

Saint Fulgence de Ruspe (467-532)

 

 

« Les intendants du mystère de Dieu »

dimanche 11 août 2019

Le Seigneur a dit, voulant montrer le devoir spécial des serviteurs qu’il a mis à la tête de son peuple : « Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de sa famille pour lui donner en temps voulu la mesure de blé ? Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera occupé à ce travail. » Qui est ce maître de maison ? Le Christ, sans aucun doute, puisqu’il a dit à ses disciples : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis » (Jn 13,13). Et quelle est cette famille ? C’est évidemment celle que le Seigneur lui-même a rachetée (…). Cette famille sainte est l’Église catholique qui se répand dans le monde entier par sa grande fécondité, et qui se glorifie d’avoir été rachetée par la rançon du sang de son Seigneur. Comme lui-même l’a dit : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45). Il est aussi le bon Pasteur, qui a « donné sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11).

(…) Mais qui est cet intendant, qui doit être en même temps fidèle et sensé ? L’apôtre Paul nous le montre lorsqu’il dit, à propos de lui-même et de ses compagnons : « Que l’on nous regarde comme les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu. Et ce que l’on demande aux intendants, c’est de se montrer fidèles » (1Co 4,1-2). Mais personne d’entre nous ne doit penser que les apôtres sont les seuls à avoir reçu la charge d’intendants ; (…) les évêques aussi sont des intendants, lorsque Paul dit : « Il faut que l’évêque soit irréprochable, en sa qualité d’intendant de Dieu » (Tt 1,7).

Nous, les évêques, sommes donc les serviteurs du maître de maison, nous sommes les intendants du Seigneur, nous avons reçu la mesure de blé que nous devons vous distribuer.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532)

 

 

 

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

jeudi 25 janvier 2018

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Saul est envoyé sur le chemin de Damas pour devenir aveugle, car s’il est aveuglé, c’est pour voir le vrai Chemin (Jn 14,6)… Il perd la vue corporelle, mais son cœur est illuminé pour que la vraie lumière brille à la fois aux yeux de son cœur et à ceux de son corps… Il est envoyé au-dedans de lui-même, pour se chercher lui-même. Il errait en sa propre compagnie, voyageur inconscient, et il ne se trouvait pas car intérieurement il avait perdu le chemin.

C’est pourquoi il a entendu une voix qui lui disait… : « Détourne tes pas du chemin de Saul, pour trouver la foi de Paul. Enlève la tunique de ton aveuglement et revêts-toi du Sauveur (Ga 3,27)… J’ai voulu manifester dans ta chair l’aveuglement de ton cœur, afin que tu puisses voir ce que tu ne voyais pas, et que tu ne sois pas semblable à ‘ceux qui ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas’ (Ps 113,5-6). Que Saul s’en retourne avec ses lettres inutiles (Ac 22,5), pour que Paul écrive ses épîtres si nécessaires. Que Saul l’aveugle disparaisse… pour que Paul devienne la lumière des croyants »…

Paul, qui t’a transformé ainsi ? « Vous voulez savoir qui a fait cela ? Cet homme qu’on appelle le Christ… Il a oint mes yeux et il m’a dit : ‘Va à la piscine de Siloé, lave-toi, et vois’. J’y suis allé, je me suis lavé, et maintenant je vois (Jn 9,11). Pourquoi cet étonnement ? Celui qui m’a créé, voici qu’il m’a recréé ; avec la puissance dont il m’a créé, maintenant il m’a guéri ; moi j’avais péché, mais lui m’a purifié. »

Viens donc, Paul, laisse-là le vieux Saul, bientôt tu vas voir Pierre aussi… Ananie, touche Saul et donne-nous Paul ; chasse au loin le persécuteur, envoie en mission le prédicateur : les agneaux n’auront plus peur, les brebis du Christ seront dans la joie. Touche le loup qui poursuivait le Christ pour que maintenant, avec Pierre, il mène paître les brebis.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Un sermon attribué, n° 59 Appendice ; PL 65, 929 (trad. En Calcat)

 

 

Fête de saint Étienne, premier martyr

lundi 26 décembre 2016

san_esteban_o_imposicion_de_la_casulla_a_san_ildefonsoLa charité qui a fait descendre le Christ du ciel sur la terre, c’est elle qui a élevé saint Étienne de la terre jusqu’au ciel. L’amour, qui existait d’abord chez le Roi, a resplendi à sa suite chez le soldat…

Là où Étienne est monté le premier, lapidé sous les yeux de Paul, c’est là que Paul l’a suivi, secouru par les prières d’Étienne. C’est ici la vraie vie, mes frères, celle où Paul n’est pas accablé pour le meurtre d’Étienne, mais où Étienne se réjouit de la compagnie de Paul, parce que la charité apporte sa joie à l’un comme à l’autre. Chez Étienne, l’amour a surmonté l’hostilité de ses ennemis ; chez Paul, « la charité a recouvert une multitude de péchés » (1P 4,8). Chez l’un comme chez l’autre, l’amour a pareillement obtenu de posséder le Royaume des cieux.

La charité est donc la source et l’origine de tous les biens, une protection invincible, la route qui mène au ciel. Celui qui marche selon la charité ne pourra ni s’égarer, ni avoir de crainte. Elle dirige, elle protège, elle conduit au but. C’est pourquoi, mes frères, puisque le Christ a dressé l’échelle de la charité, par laquelle tout chrétien peut monter au ciel, soyez courageusement fidèles à cet amour, pratiquez-le entre vous et, en progressant dans l’amour, faites votre ascension.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Sermon 3, pour la fête de saint Étienne ; CCL 91A, 905 (trad. bréviaire)

 

 

 

« Serviteurs du Christ et intendants des mystères de Dieu » (1Co 4,1)

mercredi 19 octobre 2016

 

Pour préciser le rôle des serviteurs qu’il a placés à la tête de son peuple, le Seigneur dit cette parole que rapporte l’Évangile : « Quel est l’intendant sage et fidèle que le maître établira sur les gens de sa maison pour leur donner en temps voulu leur mesure de blé ? Heureux ce serviteur que le maître, à son retour, trouvera occupé de la sorte ». Qui est ce maître, mes frères ? C’est sans aucun doute le Christ, qui a dit à ses disciples : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis » (Jn 13,13). Et quelle est la maisonnée de ce maître ? C’est évidemment celle que le Seigneur a lui-même rachetée des mains de l’ennemi et qu’il s’est appropriée. Cette maisonnée, c’est l’Église sainte et universelle qui se répand avec une merveilleuse fécondité de par le monde et se glorifie d’être rachetée au prix du sang du Seigneur…

Mais qui est l’intendant fidèle et sage ? L’apôtre Paul nous le montre lorsqu’il dit, parlant de lui-même et de ses compagnons : « Qu’on nous regarde donc comme des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Or, ce qu’on exige des intendants c’est de se montrer fidèles » (1Co 4,1-2). Et pour que nul d’entre nous ne pense que seuls les apôtres sont devenus des intendants ou qu’un serviteur paresseux et infidèle n’abandonne le combat spirituel et ne se mette à dormir, le saint apôtre montre bien que les évêques sont eux aussi des intendants : « Comme intendant de Dieu, dit-il, l’évêque doit être irréprochable » (Tt 1,7). Nous sommes donc les serviteurs du Père de famille, les intendants du Seigneur, et nous avons reçu la mesure de blé à vous distribuer.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Sermon 1 ; CCL 91A, 889 (trad. Orval)

 

 

 

« Je te l’ordonne, lève-toi ! »

dimanche 5 juin 2016

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« En un instant, en un clin d’œil, quand retentira le signal au dernier jour, car il retentira, les morts ressusciteront, impérissables ; et nous, nous serons transformés. » En disant « nous », saint Paul parle de ceux qui recevront le don de la transformation future, c’est-à-dire de ses compagnons dans la communion de l’Église et dans une vie droite. Il suggère la nature de cette transformation quand il continue : « Il faut que ce qui est périssable en nous devienne impérissable ; il faut que ce qui est mortel revête l’immortalité » (1Co 15,52-53). Pour recevoir alors cette transformation en juste récompense, il faut qu’elle soit précédée maintenant par la transformation qui vient de l’abondance de la grâce…

Dans la vie présente, c’est donc la grâce qui agit, afin que la justification, par laquelle nous ressuscitons spirituellement, commence cette transformation ; et ensuite, à la résurrection du corps qui achève la transformation des hommes justifiés, la glorification demeurera parfaite… La grâce de la justification d’abord, et ensuite celle de la glorification les transforme de telle sorte que la glorification demeure en eux immuable et éternelle.

En effet, ils sont transformés ici-bas par cette première résurrection, celle qui les éclaire pour qu’ils se convertissent. Par elle, ils passent de la mort à la vie, du péché à la justice, de l’incroyance à la foi, d’une conduite mauvaise à une vie sainte. C’est pourquoi la seconde mort est sans pouvoir sur eux. L’Apocalypse dit à leur sujet : « Heureux ceux qui ont part à la première résurrection : la seconde mort est sans pouvoir sur eux » (20,6)… Aussi chacun doit se hâter de participer à la première résurrection, s’il ne veut pas être condamné au châtiment de la seconde mort. Ceux qui, transformés en cette vie par leur respect pour Dieu, passent d’une vie mauvaise à une vie bonne, passent de la mort à la vie ; et ensuite, leur vie de misère sera transformée en vie de gloire.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Le Pardon des péchés ; CCL 91A, 693 (trad. bréviaire 33e lun rev.)

 

 

 

« Moi, je vous dis : aimez vos ennemis ! »

samedi 20 février 2016

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« N’ayez de dette envers personne sinon celle de l’amour mutuel » (Rm 13,8). Quelle dette étonnante, mes frères, que cet amour que l’apôtre Paul nous enseigne à toujours payer, sans jamais cesser d’être débiteurs. Heureuse dette, dette sacrée, porteuse de créances sur le ciel, comblée de richesses éternelles ! … Rappelons-nous aussi des paroles du Seigneur : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour vos persécuteurs et pour ceux qui vous calomnient » (cf Lc 6,27). Et quelle sera la récompense de ce labeur ? … « Ainsi vous serez les fils de votre Père qui est dans les cieux ».

Ce qu’on donnera à ces fils de Dieu, l’apôtre Paul nous le fait connaître : « Si nous sommes fils, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ » (Rm 8,17). Ecoutez donc, chrétiens, écoutez, fils de Dieu, écoutez, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ ! Si vous voulez posséder l’héritage de votre Père, payez la dette de votre amour non pas seulement à vos amis mais aussi à vos ennemis. Ne refusez à personne cet amour ; il est le trésor commun de tous les hommes de bonne volonté. Possédez-le donc tous ensemble, et pour l’augmenter, faites-en versement aux mauvais comme aux bons. Car ce bien, que l’on ne possède qu’ensemble, n’est pas de la terre mais du ciel ; la part de l’un ne réduit jamais celle d’aucun autre…

L’amour est un don de Dieu : « L’amour a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5)… L’amour est la racine de tous les biens comme, d’après saint Paul, l’avarice est celle de tous les maux (1Tm 6,10)… L’amour est toujours content, car plus il multiplie ses dons plus largement aussi Dieu nous le dispense. Voilà pourquoi tandis que l’avare s’appauvrit de tout ce qu’il accapare, l’homme qui paie sa dette d’amour s’enrichit de ce qu’il donne.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Sermon 5 ; PL 5, 737 (trad. cf. En Calcat)

 

 

 

 

Fête de Saint Étienne, premier martyr

vendredi 26 décembre 2014

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Hier nous fêtions la naissance dans le temps de notre roi éternel ; aujourd’hui nous fêtons le combat victorieux  de son soldat… Notre roi, lui qui est le Très-Haut, est venu à nous dans l’humilité, mais il ne pouvait  pas venir les mains vides : il a apporté à ses soldats la plus grande des grâces. Il ne s’est pas contenté de les couvrir de richesses, il leur a aussi donné une force invincible au combat : il leur a fait le don de la charité, qui conduit les hommes à partager la vie de Dieu…

La charité, cet amour qui a fait descendre le Christ sur la terre, a élevé Étienne de la terre au ciel… Pour obtenir la couronne signifiée par son nom, Étienne avait donc pour armes la charité. Grâce à elle, il était entièrement vainqueur. C’est par amour de Dieu qu’il n’a pas reculé devant ses ennemis et par amour du prochain qu’il a intercédé pour ses bourreaux. Par cette charité, il incitait les égarés à se corriger ; par elle, il priait pour éviter le châtiment à ses meurtriers. Soutenu par cet amour, il a vaincu Saul, qui était rempli de fureur, et celui qu’il avait eu pour persécuteur sur la terre, il a obtenu de l’avoir comme compagnon dans le ciel. Son amour saint et indéfectible désirait gagner à lui par sa prière ceux qu’il n’avait pas pu convertir par ses avertissements… Et c’est pourquoi maintenant Paul partage le bonheur d’Étienne. Avec Étienne il jouit de la gloire du Christ, avec Étienne il exulte, avec Étienne il règne. Là où Étienne est monté le premier, lapidé sous les yeux de Paul, là aussi Paul est monté avec l’aide des prières d’Étienne.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Sermon 3, 1-3, 5-6 ; CCL 91 A, 905-909 (trad. cf Orval et bréviaire 26/12)