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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« N’est-il pas le charpentier ? »

mercredi 5 février 2014

La sainte famille

Une des expressions quotidiennes de l’amour dans la vie de la Sainte Famille à Nazareth est le travail… Celui qui était appelé le « fils du charpentier » (Mt 13,55) avait appris le travail de son père putatif. Si, dans l’ordre du salut et de la sainteté, la famille de Nazareth est un exemple et un modèle pour les familles humaines, on peut en dire autant, par analogie, du travail de Jésus aux côtés de Joseph le charpentier… Le travail humain, en particulier le travail manuel, prend un accent spécial dans l’Évangile. Il est entré dans le mystère de l’Incarnation en même temps que l’humanité du Fils de Dieu, de même aussi qu’il a été racheté d’une manière particulière. Grâce à son atelier où il exerçait son métier en même temps que Jésus, Joseph a rendu le travail humain proche du mystère de la rédemption.

Dans la croissance humaine de Jésus « en sagesse, en taille et en grâce » (Lc 2,52), une vertu a eu une part importante : la conscience professionnelle, le travail étant un bien de l’homme qui transforme la nature et rend l’homme en un certain sens plus homme.

L’importance du travail dans la vie de l’homme demande qu’on en connaisse et qu’on en assimile les éléments afin d’aider tous les hommes à s’avancer grâce à lui vers Dieu, Créateur et Rédempteur, à participer à son plan de salut sur l’homme et le monde, et à approfondir dans leur vie l’amitié avec le Christ, en participant par la foi de manière vivante à sa triple mission de prêtre, de prophète et de roi. Il s’agit, en définitive, de la sanctification de la vie quotidienne, à laquelle chacun doit s’efforcer en fonction de son état.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Exhortation apostolique « Redemptoris custos », 22 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

« Lève-toi ! »

mardi 4 février 2014

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Chers jeunes, seul le Christ peut donner la vraie réponse à toutes vos difficultés ! Le monde a besoin de votre réponse personnelle aux paroles de vie du maître : « Je te le dis, lève-toi ! » Nous voyons comment Jésus vient à la rencontre de l’humanité dans les situations les plus difficiles et les plus pénibles. Le miracle accompli dans la maison de Jaïre nous montre son pouvoir sur le mal. Il est le Seigneur de la vie, le vainqueur de la mort… Cherchez le Christ ! Regardez vers le Christ ! Vivez en Christ ! Tel est mon message : « Que Jésus soit la pierre angulaire (Ep 2,20) de vos vies et de la nouvelle civilisation que vous aurez à construire dans un esprit de solidarité généreuse et de partage. Il ne peut pas y avoir d’authentique croissance humaine dans la paix et la justice, dans la vérité et la liberté, sans la présence du Christ et de sa force salvatrice. »

Que signifie construire votre vie sur le Christ ? Cela signifie se laisser prendre par son amour. Un amour qui demande cohérence dans le comportement, qui exige que l’on adapte sa conduite à la doctrine et aux commandements de Jésus Christ et de son Église, un amour qui remplit nos vies d’un bonheur et d’une paix que le monde ne peut pas donner (Jn 14,27), même s’il en a tant besoin. N’ayez pas peur des exigences de l’amour du Christ. Craignez, au contraire, la pusillanimité, la légèreté, la recherche de vos intérêts propres, l’égoïsme, tout ce que veut faire taire la voix du Christ qui, s’adressant à chacun d’entre nous, répète : « Je te le dis, lève-toi. »

Regardez vers le Christ avec courage, contemplant sa vie à travers une calme lecture de l’Évangile ; en vous entretenant avec lui avec confiance dans l’intimité de la prière, dans les sacrements, spécialement dans la sainte eucharistie… Si vous vous entretenez avec le Christ, vous entendrez vous aussi au plus intime de votre âme les exigences du Seigneur, ses continuels encouragements. Jésus continue à s’adresser à vous et à vous répéter : « Je te le dis, lève-toi. »

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Discours du 02/04/1987 aux jeunes du Chili (trad. DC 1939, p. 481)

 

 

 

« Rentre auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

lundi 3 février 2014

se mettre en route

Comme le Fils a été envoyé par le Père, il a lui-même envoyé les apôtres (Jn 20,21) en disant : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,19s). Ce commandement solennel du Christ d’annoncer la vérité qui sauve, l’Église l’a reçu des apôtres pour qu’elle l’accomplisse « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). Dès lors, elle fait siennes les paroles de l’apôtre Paul : « Malheur à moi, si je n’évangélise pas » (1Co 9,16), et elle continue donc sans répit à envoyer des missionnaires jusqu’à ce que les jeunes Églises soient pleinement établies et qu’elles poursuivent à leur tour l’œuvre de l’évangélisation.

En effet l’Esprit Saint la pousse à travailler à la pleine réalisation du dessein de Dieu, qui a établi le Christ comme principe de salut pour le monde entier. En proclamant l’Évangile, l’Église attire à la foi ceux qui l’écoutent, elle les incite à professer cette foi, elle les dispose au baptême, les arrache à l’esclavage de l’erreur et les incorpore au Christ, pour qu’ils grandissent en lui par la charité jusqu’à atteindre la pleine stature. Son activité fait que toute trace de bien, quelle qu’elle soit, présente dans le cœur et la pensée des hommes, dans leurs rites et leurs cultures, non seulement ne périsse pas, mais soit purifiée, élevée et portée à la perfection pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme.

À chacun des disciples du Christ incombe, pour sa part, la charge de jeter la semence de la foi. Mais si tout homme peut baptiser les croyants, il appartient cependant au prêtre de parfaire l’édification du Corps par le sacrifice eucharistique, accomplissant ainsi ce que Dieu a dit par le prophète : « Du levant au couchant du soleil mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu un sacrifice et une offrande pure sont offerts à mon nom » (Ml 1,11). C’est ainsi que l’Église à la fois prie et travaille, afin que le monde tout entier devienne le Peuple de Dieu, le Corps du Seigneur et le Temple de l’Esprit Saint.

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Église, « Lumen Gentium », 17

 

 

 

 

Présentation du Seigneur au Temple, fête

dimanche 2 février 2014

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La fête de ce jour a un double objet, célébrer la purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n’étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d’obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.

La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu’il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l’abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l’Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l’offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l’emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l’esprit de l’Église d’allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d’eux l’ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d’arracher les âmes à Dieu. C’est bien alors surtout, en effet, que l’homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.

Pour approfondir, lire l’Homélie du Bx Jean-Paul II :

>>> Fête de la Présentation du Seigneur au Temple

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4,35-41.

samedi 1 février 2014

imagesoute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque, comme il était ; et d’autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait d’eau.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Ses compagnons le réveillent et lui crient : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »
Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

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La barque de ma vie vogue
Dans le crépuscule et les ombres de la nuit,
Et je ne vois aucun rivage :
Je suis sur les profondeurs de l’étendue de la mer.

La moindre tempête peut me noyer,
Engloutissant ma barque dans le tourbillon des eaux,
Si tu ne veillais toi-même sur moi, mon Dieu,
À chaque instant de ma vie, à chaque moment.

Parmi le fracas et la clameur des vagues,
Je vogue tranquillement avec confiance,
Et tel l’enfant, sans crainte, je regarde au loin,
Car tu es pour moi, Jésus, toute lumière.

Autour, l’épouvante et l’effroi,
Mais en mon âme le calme est plus profond que les profondeurs de la mer,
Car celui qui est avec toi, Seigneur, ne peut pas périr —
Ainsi m’assure ton amour divin.

Malgré tant de dangers autour de moi,
Je ne les redoute pas car je regarde le ciel étoilé,
Et je vogue, courageusement, gaiement,
Comme il convient à un cœur pur.

Mais c’est par-dessus tout,
Uniquement parce que tu es mon timonier, ô Dieu,
Que la barque de ma vie vogue si tranquillement.
Je le confesse dans la plus profonde humilité.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
Petit Journal, 1322 (trad. Parole et Dialogue 2002, p. 448)

 

 

« Elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

vendredi 31 janvier 2014

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Comme le dit le Christ, le Royaume de Dieu est semblable à une graine de moutarde… Le Christ est le Royaume : à la manière d’une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et il est devenu l’arbre de la croix qui couvre la terre entière… Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume. Et le Christ est homme, car l’homme tout entier est renouvelé en lui. Le Christ est la graine de moutarde, l’instrument dont Dieu se sert pour faire descendre toute sa grandeur dans toute la petitesse de l’homme. Lui-même est devenu toute chose pour renouveler tous les hommes en lui. En tant qu’homme, le Christ a reçu la graine de moutarde qui est le Royaume de Dieu…; alors qu’en tant que Dieu, il la possédait depuis toujours. Il a jeté la semence dans son jardin…

Le jardin est cette terre cultivée qui s’est étendue au monde entier, labouré par la charrue de la Bonne Nouvelle, clôturé par les bornes de la sagesse ; les apôtres ont peiné pour en arracher toutes les mauvaises herbes. On prend plaisir à y contempler les jeunes pousses des croyants, les lis des vierges et les roses des martyrs ; des fleurs y donnent toujours leur parfum.

Le Christ a donc semé la graine de moutarde dans son jardin. Elle a pris racine quand il a promis son Royaume aux patriarches, elle a germé avec les prophètes, elle a grandi avec les apôtres, et elle est devenue l’arbre immense qui étend ses rameaux innombrables sur l’Église, et lui prodigue ses dons… Prends les ailes d’argent de la colombe dont parle le prophète (Ps 67,14)… Envole-toi pour jouir d’un repos sans fin, désormais hors de l’atteinte des filets (Ps 90,3), parmi tant de frondaisons magnifiques. Sois assez fort pour prendre ainsi ton vol, et va habiter en sécurité dans cette vaste demeure.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 98 ; CCL 24A, 602 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 256 rev.)

 

 

 

« Celui qui a recevra encore ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. »

jeudi 30 janvier 2014

trésorHeureux le serviteur qui fait hommage de tout bien au Seigneur. Celui au contraire qui en revendique une part pour lui-même, celui-là cache au fond de lui-même l’argent du Seigneur Dieu, et ce qu’il croyait posséder en propre lui sera enlevé (Mt 25,18.28).

Heureux le serviteur qui, lorsqu’on le félicite et qu’on l’honore, ne se tient pas pour meilleur que lorsqu’on le traite en homme de rien, simple et méprisable. Car tant vaut l’homme devant Dieu, tant vaut-il en réalité, sans plus…

Heureux le religieux qui ne prend plaisir et joie que dans tout ce que le Seigneur a fait, et qui s’en sert pour porter les hommes à l’amour de Dieu en toute joie… Heureux le serviteur qui ne parle pas pour se faire valoir, qui ne fait pas étalage de sa valeur et qui n’est pas toujours avide de prendre la parole, mais qui s’exprime et répond avec sagesse et réflexion. Malheur au religieux qui, au lieu de garder en son cœur les grâces dont le Seigneur le favorise, et au lieu d’en faire profiter les autres par ses actions, s’empresse en discours de les étaler aux yeux des hommes pour se faire valoir. Il en obtient la mesquine récompense qu’il convoitait, mais ceux qui l’écoutent n’en retirent que peu de fruit…

Heureux le serviteur qui amasse, mais dans le ciel (Mt 6,20), le trésor de grâces que le Seigneur lui offre et qui ne cherche pas, pour se faire valoir, à les manifester aux hommes ; car c’est le Très-Haut lui-même qui manifestera ses propres œuvres à qui il lui plaira. Heureux le serviteur qui conserve en son cœur les secrets du Seigneur.

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Admonitions, 19-22.28 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 50s)

 

 

 

« Ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »

mercredi 29 janvier 2014

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Frères bien-aimés, quand nous vous exposons quelque chose d’utile pour vos âmes, que personne n’essaye de s’excuser en disant : « Je n’ai pas le temps de lire, c’est pourquoi je ne peux pas connaître les commandements de Dieu ni les observer »… Arrachons-nous aux vains bavardages et aux plaisanteries mordantes…, et voyons s’il ne nous reste pas de temps à consacrer à la lecture de l’Écriture sainte… Quand les nuits sont plus longues, y aura-t-il quelqu’un capable de tant dormir qu’il ne puisse pas lire personnellement ou écouter quelqu’un d’autre lire l’Écriture ?… Car la lumière de l’âme et sa nourriture éternelle ne sont rien d’autre que la Parole de Dieu, sans laquelle le cœur ne peut ni vivre ni voir…

Le soin de notre âme est tout à fait semblable à la culture de la terre. De même que dans une terre cultivée on arrache d’un côté et que l’on extirpe de l’autre jusqu’à la racine pour semer le bon grain, on doit faire de même dans notre âme : arracher ce qui est mauvais et planter ce qui est bon ; extirper ce qui est nuisible, greffer ce qui est utile ; déraciner l’orgueil et planter l’humilité ; jeter l’avarice et garder la miséricorde ; mépriser l’impureté et aimer la chasteté…

En effet vous savez comment on cultive la terre. Tout d’abord on arrache les ronces, on jette les pierres au loin, ensuite on laboure la terre elle-même, on recommence une seconde fois, une troisième, et enfin…on sème. Qu’il en soit ainsi dans notre âme : tout d’abord, déracinons les ronces, c’est-à-dire les pensées mauvaises ; ensuite ôtons les pierres, autrement dit toute malice et dureté. Enfin labourons notre cœur avec la charrue de l’Évangile et le soc de la croix, brisons-le par la pénitence, ameublissons-le par l’aumône, par la charité préparons-le à la semence du Seigneur…, afin qu’il puisse recevoir avec joie la semence de la parole divine et rapporter non seulement trente, mais soixante et cent fois son fruit.

Saint Césaire d’Arles (470-543), moine et évêque
Sermons au peuple, n°6 passim ; SC 175 (trad. SC p. 331s)

 

 

 

« Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

mardi 28 janvier 2014

femme-bilique1Dans la parabole du semeur, saint Luc rapporte ces paroles par lesquelles Jésus explique la signification de « la bonne terre » : « Ce sont ceux qui, ayant entendu la parole dans un cœur bon et généreux, la retiennent et portent du fruit par leur persévérance » (Lc 8,15)… Ce « cœur bon et généreux », en référence à la parole écoutée et gardée, constitue un portrait implicite de la foi de la Vierge Marie. Le même évangéliste nous parle de la mémoire de Marie, de la manière dont elle conservait dans son cœur tout ce qu’elle écoutait et voyait (2,19.51), de façon à ce que la parole porte du fruit dans sa vie. La Mère du Seigneur est l’icône parfaite de la foi, comme dira sainte Élisabeth : « Bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1,45).

En Marie, Fille de Sion, s’accomplit la longue histoire de foi de l’Ancien Testament, avec le récit de la vie de beaucoup de femmes fidèles, à commencer par Sara, femmes qui, à côté des patriarches, étaient le lieu où la promesse de Dieu s’accomplissait et la vie nouvelle s’épanouissait. À la plénitude des temps, la parole de Dieu s’est adressée à Marie, et elle l’a accueillie avec tout son être, dans son cœur, pour qu’elle prenne chair en elle et naisse comme lumière pour les hommes… En la mère de Jésus, en effet, la foi a porté tout son fruit, et quand notre vie spirituelle donne du fruit, nous sommes remplis de joie, ce qui est le signe le plus clair de la grandeur de la foi. Dans sa vie, Marie a accompli le pèlerinage de la foi en suivant son fils (Vatican II, LG 58). Ainsi, en Marie, le chemin de foi de l’Ancien Testament est assumé dans le fait de suivre Jésus, et il se laisse transformer par lui, en entrant dans le regard même du Fils de Dieu incarné.

Pape François
Encyclique « Lumen fidei / La Lumière de la foi », § 58 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Conversion de Saint Paul – Fête

samedi 25 janvier 2014

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aul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l’Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin : « Benjamin est un loup ravisseur. » Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l’application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s’est changé en agneau. »

Saul (c’était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d’émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l’environna et une voix lui dit : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? – Qui es-tu, Seigneur ? — Je suis Jésus, que tu persécutes. — Seigneur, que veux-tu que je fasse ? — Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. » Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême.

Dès lors, Saul, devenu Paul, n’est pas seulement un converti, un chrétien, c’est un apôtre, c’est l’Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l’admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.

Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce. Nous ne comprendrons bien qu’au Ciel quelle a été l’influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l’intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n’avait pas prié, nous n’aurions pas saint Paul ! »

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :

>>> La conversion de Paul