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Archive pour le mot-clef ‘trésor’

Offrir à Dieu notre vrai trésor

dimanche 7 septembre 2025

Plusieurs, qui pour suivre le Christ avaient méprisé des fortunes considérables, sommes énormes d’or et d’argent et domaines magnifiques, par la suite se sont laissés émouvoir pour un grattoir, pour un poinçon, pour une aiguille, pour un roseau à écrire. (…) Après avoir distribué toutes leurs richesses pour l’amour du Christ, ils retiennent leur ancienne passion et la mettent à des futilités, prompts à la colère pour les défendre. N’ayant pas la charité dont parle saint Paul, leur vie est frappée de stérilité. Le bienheureux apôtre prévoyait ce malheur : « Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres et livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien », disait-il (1Co 13,3). Preuve évidente que l’on ne touche pas tout d’un coup à la perfection par le seul renoncement à toute richesse et le mépris des honneurs, si l’on n’y joint pas cette charité dont l’apôtre décrit les divers aspects.

Or elle n’est que dans la pureté du cœur. Car rejeter l’envie, l’enflure, la colère et la frivolité, ne pas chercher son propre intérêt, ne pas prendre plaisir à l’injustice, ne pas tenir compte du mal, et le reste (1Co 13,4-5) : qu’est-ce d’autre que d’offrir continuellement à Dieu un cœur parfait et très pur, et le garder indemne de tout mouvement de passion ? La pureté de cœur sera donc le terme unique de nos actions et de nos désirs.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

« Si tu veux… »

lundi 18 août 2025

Ce jeune homme sent bien que si rien ne manque à sa vertu, la vie lui fait encore défaut. C’est pourquoi il vient la demander à celui-là seul qui peut l’accorder. Il est sûr d’être en règle avec la Loi ; cependant il implore le Fils de Dieu. D’une foi il passe à une autre foi. Les amarres de la Loi le défendaient mal du roulis ; inquiet, il quitte ce mouillage dangereux et vient jeter l’ancre au port du Sauveur.

Jésus ne lui reproche pas d’avoir manqué à quelque article de la Loi, mais il se met à l’aimer (Mc 10,21), ému par cette application de bon élève. Toutefois il le déclare encore imparfait… : il est bon ouvrier de la Loi, mais paresseux pour la vie éternelle. C’est déjà bien, sans aucun doute ; « la sainte Loi » est comme un pédagogue (Rm 7,12; Ga 3,24) qui instruit par la crainte et achemine vers les commandements sublimes de Jésus et vers sa grâce. « Jésus est la plénitude de la Loi pour justifier tous ceux qui croient en lui » (Rm 10,4). Il n’est pas un esclave fabriquant d’esclaves, mais il donne la qualité de fils, frères, cohéritiers, à tous ceux qui accomplissent la volonté du Père (Rm 8,17; Mt 12,50)…

Ce mot « si tu veux » montre admirablement la liberté du jeune homme ; il ne tient qu’à lui de choisir, il est maître de sa décision. Mais c’est Dieu qui donne, parce qu’il est le Seigneur. Il donne à tous ceux qui désirent et y emploient toute leur ardeur et prient, afin que le salut soit leur propre choix. Ennemi de la violence, Dieu ne contraint personne, mais il tend la grâce à ceux qui la cherchent, l’offre à ceux qui la demandent, ouvre à ceux qui frappent (Mt 7,7).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215)

« Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. »

mercredi 30 juillet 2025

À la recherche de ta perle
Je ne me suis point mis comme le marchand ;
Et je n’ai point, en échange de l’Inéchangeable,
Donné l’amour de l’éphémère.

Je n’ai point vendu, selon le commandement,
La concupiscence du terrestre,
Afin d’acquérir ce qui est d’un haut prix :
L’étoile du matin, née de la Rosée.

Ô Toi qui es né de la Vierge à la manière de la perle,
Dieu et homme, les deux ne formant qu’un,
Fais que de ton amour divin
Je sois le mendiant au cœur blessé !

Ouvre ma chambre nuptiale, moi qui soupire ;
Entre dans l’appartement avec l’affection du cœur ;
Rends-moi de nouveau ta demeure
Et embrasse-moi de ta droite.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

Ô Toi, Trésor céleste !

mercredi 31 juillet 2024

Je n’ai pas vendu ce qui est périssable,
Lorsque j’ai trouvé le trésor dans le champ ;
Mon ennemi l’a volé
Et en échange il m’a donné ce dont je puis être dépouillé.

Toi qui est le Trésor céleste,
Je Te supplie de tout mon cœur ;
Donne-moi la sagesse de placer mon trésor au ciel,
Et de maintenir là-haut la pensée de mon cœur.

Trésor qui par le voleur nocturne
N’est pas emporté en secret,
Mais est gardé avec vigilance en sûreté,
Suivant ton commandement lumineux.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

Un trésor libéré

mercredi 2 août 2023

C’est inouï le nombre de choses qui nous empêchent d’être agiles,
d’être légers.
On ne s’en rend pas compte, mais
si du jour au lendemain, nous étions dépossédés,
nous nous trouverions voisiner spontanément avec tout un tas de gens qui nous paraissent habiter au bout du monde. (…)

À qui veut rencontrer à l’aise ces frères disparates
dont le monde est peuplé,
il faut une royale indifférence pour tout ce qui n’est pas
cette foi dénudée, essentielle,
qui lui fait perdre la mémoire et les goûts,
et sa propre originalité.
Cette foi qui nous rend banals
de cette grande banalité que tous les saints ont acceptée,
et qui les a conduits jusqu’au bout de la terre.

Car c’est un prix exorbitant le prix de la pauvreté.
Elle s’achète du sacrifice de tout ce qui n’est pas
le Royaume des cieux.

Alors, nous trouverons intéressant tout ce qui intéresse les autres,
et vertueux des héroïsmes qui ne nous ont pas attirés,
et fraternels des gens qui ne nous ont jamais ressemblé.

Alors, ceux qui nous rencontrerons sur le chemin
tendront des mains avides d’un trésor qui jaillira de nous ;
d’un trésor libéré de nos vases de terre,
de nos paniers bariolés, de nos malles, de nos bagages,
d’un trésor simplement divin, qui sera à la mode de tous,
car il aura cessé d’être habillé à notre mode.

Alors nous serons agiles et devenus à notre tour
des paraboles,
parabole de la perle unique,
minuscule, ronde et précieuse,
pour laquelle on a tout vendu.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

« Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Mt 6,21)

vendredi 23 juin 2023

Cherchant un jour à comprendre dans quel dessein il se faisait que d’aucuns reçoivent à l’Office une abondante nourriture spirituelle alors que d’autres demeurent dans l’aridité, Gertrude reçut de Dieu cette lumière : « Le cœur a été créé par Dieu pour contenir la joie spirituelle comme un vase contient l’eau. Mais si, dans ce vase, d’imperceptibles trous laissent échapper l’eau, à la fin, il peut totalement la perdre et être complètement à sec. Il en est de même de la joie spirituelle renfermée dans le cœur humain, si elle s’écoule par les sens corporels, la vue, l’ouïe et les autres sens laissés libres d’agir à leur gré, elle finit par se perdre et le cœur reste vide de toute joie en Dieu.

Chacun peut en faire l’expérience. Si l’envie lui vient d’un regard ou d’une parole inutile ou de peu de profit et qu’il y cède sur-le-champ, la joie spirituelle tenue pour rien s’écoule comme l’eau. Au contraire, s’il s’efforce de se contenir pour l’amour de Dieu, elle croît en son cœur au point qu’à peine peut-il en supporter l’excès. Ainsi, quand l’homme a appris à se dominer en semblables occasions, la joie divine lui devient familière et plus grand aura été l’effort de sa discipline, plus savoureuses seront les délices qu’il découvrira en Dieu. »

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

 

Les paraboles du trésor et de la perle

mercredi 27 juillet 2022

Les deux paraboles du trésor et de la perle enseignent la même chose : qu’il faut préférer l’Évangile à tous les trésors du monde… Mais il y a quelque chose de plus méritoire encore : il faut le préférer avec plaisir, avec joie et sans hésiter. Ne l’oublions jamais : renoncer à tout pour suivre Dieu, c’est gagner plutôt que perdre. La prédication de l’Évangile est cachée dans ce monde comme un trésor caché, un trésor inestimable.

Pour se procurer ce trésor…, deux conditions sont nécessaires : le renoncement aux biens de ce monde et un courage solide. Il s’agit, en effet, « d’un négociant en recherche de perles fines qui, en ayant trouvé une de grand prix, s’en va vendre tout ce qu’il possède pour l’acheter ». Cette perle unique, c’est la vérité, et la vérité est une, elle ne se divise pas. Possèdes-tu une perle ? Toi, tu connais ta richesse : elle est renfermée dans le creux de ta main ; tout le monde ignore ta fortune. Il en est de même avec l’Évangile : si tu l’embrasses avec foi, s’il reste enfermé dans ton cœur, quel trésor ! Toi seul en as la connaissance : les incroyants, qui ignorent sa nature et sa valeur, n’ont aucune idée de ta richesse incomparable.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Ne vous faites pas de trésors sur la terre

vendredi 17 juin 2022

On a souvent parlé, en vérité, du Christ qui vient, mais les formules se sont usées et ne sont plus compréhensibles pour nous. Il est important qu’il y ait des théologiens pour traduire le trésor conservé dans leur foi, pour que ce trésor devienne une parole pour ce monde, y compris dans le monde séculier. Le processus de traduction des grandes paroles en images et en concepts de notre temps est certes en cours de réalisation, mais n’a pas encore vraiment abouti. Cela ne peut se faire que si les hommes vivent le christianisme à partir du Christ à venir. Alors seulement ils pourront aussi l’exprimer. L’expression, la traduction intellectuelle, présuppose la traduction existentielle; dans cette mesure, ce sont les saints qui vivent le fait d’être chrétien dans le présent et dans l’avenir, et à partir de l’existence desquels le Christ à venir est aussi traduisible. Le Christ peut alors intégrer l’horizon de compréhension du monde séculier. C’est la grande mission devant laquelle nous nous trouvons.

Benoît XVI

in La Lumière du Monde, édit. Bayard
(entretiens avec Peter Seewald)

Amassons des trésors éternels

vendredi 5 novembre 2021

Le monde passe ; nous passons avec lui. Les rois, les empereurs, tout s’en va. On s’engouffre dans l’éternité d’où l’on ne revient plus. Il ne s’agit que d’une seule chose : sauver sa pauvre âme. Les saints n’étaient pas attachés aux biens de la terre ; ils ne songeaient qu’à ceux du ciel. Les gens du monde, au contraire, ne songent qu’au temps présent.

Il faut faire comme les rois. Quand ils vont être détrônés, ils envoient leurs trésors en avant ; ces trésors les attendent. De même un bon chrétien envoie toutes ses bonnes œuvres à la porte du ciel. […]

La terre est un pont pour passer l’eau ; elle ne sert qu’à soutenir nos pieds… Nous sommes en ce monde mais nous ne sommes pas de ce monde, puisque nous disons tous les jours : « Notre Père qui êtes aux cieux… » Il faut donc attendre notre récompense quand nous serons « chez nous » dans la maison paternelle.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

« Tu auras un trésor dans le ciel. »

lundi 16 août 2021

Après la mort de ses parents, alors qu’Antoine avait entre dix-huit et vingt ans (…), un jour, il entre dans l’église au moment de la lecture de l’Évangile, et il entend le Seigneur qui disait à un riche : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ; puis viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans les cieux ». Antoine a eu l’impression que cette lecture avait été faite pour lui. Il est sorti aussitôt et a donné aux gens du village ses propriétés familiales. Après avoir vendu tous ses biens mobiliers, il a distribué aux pauvres tout l’argent qu’il en avait retiré, en ne mettant de côté qu’une petite part pour sa sœur.

Une autre fois qu’il était entré à l’église, il a entendu le Seigneur dire dans l’Évangile : « Ne vous faites pas de souci pour demain » (Mt 6,34). Ne supportant plus d’avoir gardé quelque chose, il a distribué cela aussi aux plus pauvres. Il a confié sa sœur à des vierges connues et fidèles, qui vivaient ensemble dans une maison, pour y être éduquée. Et il s’est désormais consacré, près de sa maison, au labeur de la vie ascétique. Vigilant sur soi-même, il persévérait dans une vie austère. (…)

Il travaillait de ses mains, car il avait entendu cette parole : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2Th 3,10). Il achetait son pain avec une part de ce qu’il gagnait et il distribuait le reste aux indigents. Il priait sans cesse, parce qu’il avait appris qu’il faut « prier sans relâche » (Lc 21,36) en privé. Il était si attentif à la lecture qu’il ne laissait rien perdre des Écritures mais en retenait tout ; dans la suite, sa mémoire pouvait remplacer les livres. Tous les habitants du village et les gens de bien qui le fréquentaient habituellement, en le voyant vivre ainsi, l’appelaient ami de Dieu. Les uns l’aimaient comme leur fils, et les autres comme leur frère.

Saint Athanase (295-373)