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Archive pour le mot-clef ‘parabole’

« Ils avaient bien compris que Jésus avait dit la parabole à leur intention. » (Mc 12, 12)

lundi 5 juin 2023

La sainte Église sait garder la vigueur de sa discipline en la tempérant de mansuétude, tantôt n’épargnant pas les méchants en paraissant les épargner, tantôt au contraire les épargnant en paraissant ne pas les épargner. Mais nous le montrerons mieux en exposant ce qui arrive d’ordinaire. Proposons donc aux regards de notre âme deux esprits déviés vivant au sein de l’Église, d’un côté un puissant, un effronté, de l’autre un homme doux, un subalterne. Qu’en cet homme doux, en ce subalterne, un péché sourdement chemine, le prédicateur est là, il semonce, il attaque, il blâme ce péché et, en blâmant le pécheur, il le libère du péché, il le rétablit dans le chemin de la droiture. (…)

Au contraire, apprend-on que ce puissant, cet effronté a commis un forfait, on cherche l’heure de la semonce pour le mal qu’il a commis. Car si le prédicateur ne sait pas attendre l’heure opportune du blâme, il accroît en l’autre le mal qu’il attaque. Il arrive souvent, en effet, qu’un tel homme ne sache pas entendre la moindre parole de semonce. Devant sa faute, le devoir du prédicateur n’est-il donc pas de présenter à ses auditeurs, parmi ses admonestations pour le salut de tous, des fautes semblables aux méfaits de l’homme qui est à sa portée et qui ne peut pas encore accueillir une critique strictement personnelle, si l’on ne veut pas le rendre pire ? Mais que l’invective lancée contre la faute reste générale, la parole de blâme s’avance sans heurt jusqu’en son âme, parce que ce puissant, cet esprit dévié, ne voit pas qu’elle s’adresse particulièrement à lui. Que lui a donc fait son prédicateur ? En l’épargnant il ne l’a pas épargné, il n’a pas lancé des paroles de blâme contre sa personne et pourtant par-delà son admonestation générale, il a touché la plaie.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

Les paraboles du trésor et de la perle

mercredi 27 juillet 2022

Les deux paraboles du trésor et de la perle enseignent la même chose : qu’il faut préférer l’Évangile à tous les trésors du monde… Mais il y a quelque chose de plus méritoire encore : il faut le préférer avec plaisir, avec joie et sans hésiter. Ne l’oublions jamais : renoncer à tout pour suivre Dieu, c’est gagner plutôt que perdre. La prédication de l’Évangile est cachée dans ce monde comme un trésor caché, un trésor inestimable.

Pour se procurer ce trésor…, deux conditions sont nécessaires : le renoncement aux biens de ce monde et un courage solide. Il s’agit, en effet, « d’un négociant en recherche de perles fines qui, en ayant trouvé une de grand prix, s’en va vendre tout ce qu’il possède pour l’acheter ». Cette perle unique, c’est la vérité, et la vérité est une, elle ne se divise pas. Possèdes-tu une perle ? Toi, tu connais ta richesse : elle est renfermée dans le creux de ta main ; tout le monde ignore ta fortune. Il en est de même avec l’Évangile : si tu l’embrasses avec foi, s’il reste enfermé dans ton cœur, quel trésor ! Toi seul en as la connaissance : les incroyants, qui ignorent sa nature et sa valeur, n’ont aucune idée de ta richesse incomparable.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

En parabole

jeudi 21 juillet 2022

Cet été, comme les disciples de Jésus, assis au bord de la mer de Tibériade ou sur la montagne des Béatitudes, posons-nous, accueillons sa parole, méditons-la. Il suffit parfois d’une parole de Jésus accueillie en un cœur réceptif pour transformer une vie. « Il n’y a pas, je crois, de parole qui ait fait sur moi une plus profonde impression, et transformé ma vie que celle-ci : “Tout ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le faites”, témoigne Charles de Foucauld. Quant à saint François d’Assise, à partir du moment où il entendit l’évangile de l’envoi en mission, il fut habité par le Christ. » Alors « Aujourd’hui, puissiez-vous écouter ma parole, n’endurcissez pas votre cœur » (psaume 94).

Annick, membre du Foyer de Charité de Lacépède
Extrait de la méditation du jour sur hozana.org, 16/07/2017

Le trésor caché dans le champ des Écritures

mercredi 28 juillet 2021

C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu’un lit l’Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, « le trésor caché dans le champ », c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des symboles et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient pas être comprises avant l’accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : « Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement » (12,4)… Jérémie aussi dit : « Aux derniers jours, ils comprendront ces choses » (23,20)…
Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique… : elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l’héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l’homme qui aime Dieu progressera jusqu’à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole…

C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Écritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles « qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire » (Lc 24,26). Si donc quelqu’un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, « pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » (Mt 13,52).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les Hérésies, IV, 26 ; SC 100 (trad. SC p. 711s rev.)

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Paraboles

mercredi 29 avril 2015

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De petits événements de la vie quotidienne qui adviennent sous ses yeux, que ses disciples remarquent, peuvent être pour Jésus prétexte à un enseignement: une pauvre femme qui glisse quelque menue monnaie dans le tronc des offrandes du Temple; les malades qui se pressent à la piscine de Bethesda à Jérusalem; les scribes qui se promènent en longues robes sur les places publiques. Le travail des champs qui demeure grand symbole de la vie et qui a tant inspiré les religions antiques lui inspire plusieurs paraboles.
Jésus se réfère aux petits oiseaux du ciel, aux lis des champs: deux symboles traditionnels, l’un représentant les âmes humaines libérées de leurs corps et pouvant s’élever dans le ciel, l’autre, le lis, évoquant la pureté, l’innocence, la virginité, et par là-même, symbole de grâce, d’élection divine, de réceptivité à l’invisible.

Le bon arbre qui porte de bons fruits est à la fois un tableau familier et une référence au grand thème de l’arbre de vie qui rappelle celui du jardin paradisiaque d’Adam et Ève. Le loup et l’agneau devaient solliciter vivement l’ imagination des gens pour qui ces animaux étaient une préoccupation journalière. De même l’image du berger qui est allé chercher sa brebis et la porte sur l’épaule, celle de l’aveugle qui en guide un autre, en ce pays, à cette époque où la cécité est si fréquente, celle des voleurs qui s’introduisent dans une maison.
Tout relève des faits les plus banals, ceux que souvent on oublie de regarder tant ils sont familiers: la poule qui rassemble ses poussins sous son aile, la ménagère qui a perdu une pièce de monnaie, le drap neuf qu’on ne coud pas à un vieil habit, le vin nouveau, un animal tombé dans le puits, la vente des passereaux, le vol des corbeaux, les nuages du couchant, les champs mûrs pour la moisson, la vie de chaque jour, saisie sur le vif, qui donne au texte sacré une vérité humaine émouvante.
Seules sont exclues les violences, les scènes de chasse, dont les poètes et les artistes, surtout en Orient, feront un sujet de choix, les immolations d’animaux, les bagarres qui devaient éclater parfois entre voisins de ferme ou de village.
Tout cela s’harmonise avec le milieu dans lequel il évolue, avec les intérêts de son auditoire. Il parle peu de la vie des grands que les gens qui l’écoutent ne connaissent pas.
Jean-Paul Roux, 1925-2009, historien de la culture islamique
directeur de recherche au CNRS
in Jésus, éd. Fayard

 

 

 

Mt 25, 14-30 Parabole des talents ou parabole des 3 serviteurs

dimanche 16 novembre 2014

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.

A l’un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s’occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.

De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.

Mais celui qui n’en avait reçu qu’un creusa la terre et enfouit l’argent de son maître.

Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes.

Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança en apportant cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres. –

Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. ‘

Celui qui avait reçu deux talents s’avança ensuite et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres. –

Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. ‘

Celui qui avait reçu un seul talent s’avança ensuite et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.

J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. ‘

Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.

Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.

Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.

Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.

Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

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Le passage de l’Evangile raconte la célèbre parabole des talents, rapportée par saint Matthieu (25, 14-30). Le « talent » était une ancienne monnaie romaine, de grande valeur, et c’est justement à cause de la popularité de cette parabole que celle-ci est devenue synonyme de talents personnels, que chacun est appelé à faire fructifier. En réalité, le texte parle d’un « homme, qui partait en voyage » et qui « appela ses serviteurs et leur confia ses biens » (Mt 25, 14). L’homme de la parabole représente le Christ lui-même, les serviteurs sont les disciples et les talents sont les dons que Jésus leur confie. Par conséquent, ces talents ne représentent pas seulement les qualités naturelles mais aussi les richesses que le Seigneur Jésus nous a laissées en héritage, afin que nous les fassions fructifier : sa Parole, déposée dans le saint Evangile ; le Baptême, qui nous renouvelle dans l’Esprit Saint; la prière – le « Notre Père » – que nous élevons à Dieu en tant que fils unis dans le Fils; son pardon, qu’il a commandé de porter à tous; le sacrement de son Corps immolé et de son Sang versé. En un mot : le Royaume de Dieu, qu’Il est Lui-même, présent et vivant au milieu de nous.

C’est le trésor que Jésus a confié à ses amis, au terme de sa brève existence terrestre. La parabole de ce jour insiste sur l’attitude intérieure avec laquelle il faut accueillir et valoriser ce don. L’attitude qu’il ne faut pas avoir est celle de la peur : le serviteur qui a peur de son patron et craint son retour cache la pièce de monnaie sous terre et celle-ci ne produit aucun fruit. Cela arrive par exemple à celui qui a reçu le Baptême, la Communion, la Confirmation, mais ensevelit ensuite ces dons sous une couche de préjugés, sous une fausse image de Dieu qui paralyse la foi et les œuvres. Ceci fait qu’il trahit les attentes du Seigneur. Mais la parabole souligne davantage les bons fruits portés par les disciples qui, heureux du don reçu, ne l’ont pas tenu caché jalousement et par peur, mais l’ont fait fructifier en le partageant. Oui, ce que le Christ nous a donné se multiplie en le donnant! C’est un trésor fait pour être dépensé, investi, partagé avec tous, comme nous l’enseigne ce grand administrateur des talents de Jésus qu’est l’apôtre Paul.

L’enseignement évangélique que nous offre aujourd’hui la liturgie a également eu une influence au niveau historique et social en encourageant parmi les populations chrétiennes une mentalité active et entreprenante. Mais le message central porte sur l’esprit de responsabilité avec lequel il faut accueillir le Royaume de Dieu : une responsabilité envers Dieu et envers l’humanité. Il incarne parfaitement l’attitude du cœur de la Vierge Marie qui, en recevant le don le plus précieux de tous, Jésus lui-même, l’a offert au monde avec un immense amour. Nous Lui demandons de nous aider à être des « serviteurs bons et fidèles », afin de pouvoir prendre un jour part « à la joie de notre Seigneur ».

Benoit XVI

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,10-17.

jeudi 24 juillet 2014

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Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit : « A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné.
Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris !
Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

 

 

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,1-23.

dimanche 13 juillet 2014

Semeur

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D’autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D’autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit : « A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné.
Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris !
Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l’homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est l’homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est l’homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

 

 

 

 

Miséricorde

samedi 15 février 2014
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La vie dans la suite du Christ n’est pas « un long fleuve tranquille ». Tous ayant rencontré Jésus le Christ, nous faisons l’expérience qu’ « on ne naît pas chrétien, on le devient » [ajouterai-je tous les jours], que sans cesse il y a un combat à mener avec des moments de victoire et de dépassement, avec des instants de défaite et de faiblesse.
Tout n’est pas joué parce qu’un jour il a été dit : « Je crois ». C’est toute la vie, dans toutes ses dimensions, qui sans cesse a besoin d’être évangélisée, qui a besoin d’être libérée de ses pulsions, de ses attachements désordonnés, de ses dévoiements La vie chrétienne, à la lumière de l’Evangile, se découvre un parcours de croyant pour mieux aimer.
C’est parce que nous sommes dans la lumière qu’est le Christ, que nous distinguons les zones d’ombre dans notre vie et parfois il nous arrive de nous retrouver dans la nuit du doute, du questionnement, du refus d’aimer, de l’infidélité, de la trahison, Comme Nicodème [cf. Jean 3], il nous faut aller « de nuit » à la source de la voix qui peut nous remettre sur la voie : « Il vous faut renaître d’en-haut ». Et nous sommes toujours dans ces commencements, en cette naissance.
Comment ne pas se souvenir de ce que Jésus dit à propos de sa venue et de sa mission : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » [Jean 10, 10] ? Aucune illusion de sa part de ce que nous pourrions atteindre par nous-mêmes mais conviction que la vie, celle que Dieu veut pour nous, est donnée par grâce :

« La miséricorde (de Dieu) n’a donc pas de bornes, et chaque fois que le pécheur se repent, la voici qui vient, qu’il soit question de petits ou de grands péchés. Tu as failli, relève-toi, la miséricorde t’accueille ; tu es tombé, crie, et la miséricorde accourt. Tu as de nouveau failli, tu es de nouveau tombé, tourne-toi vers le Seigneur : il te recevra avec des entrailles de bonté. Tu as failli, tu es tombé une troisième et une quatrième fois, pleure ta faute, la miséricorde ne te laissera jamais. A chaque chute, relève-toi, et la miséricorde n’aura pas de fin »[Savonarole, Dernières méditations, p. 67].

(…) A travers ces signes, Dieu nous dit son attente et sa tendresse. Dieu ne se complaît pas dans le passé, il croit en demain avec vous. C’est l’expérience d’Israël dans l’Ancien Testament ; c’est une lecture possible des récits de guérison dans les évangiles.
En lisant ce que vous avez écrit, j’entends la parabole de la brebis égarée [Luc 15, 3-7]. Le berger, c’est lui qui cherche la brebis ; elle, elle se signale en appelant. Mais quelle fête quand il l’a retrouvée : « Et quand il l’a retrouvée, il la charge tout joyeux, sur ses épaules, et, de retour à la maison, il réunit ses amis et ses voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée ma brebis qui était perdue ! Je vous le déclare, c’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion ! »
(…)
Comment ne pas nous réjouir avec vous de goûter la miséricorde de Dieu qui rejoint chacun ?
 /
Jean-Luc Ragonneau, jésuite
Extraits de la réponse à la question d’une internaute sur la miséricorde divine
croire.com
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Les trois paraboles de la miséricorde

jeudi 7 novembre 2013

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Ce n’est pas sans raison que saint Luc nous a présenté à la suite trois paraboles : la brebis qui s’était égarée et a été retrouvée, la drachme qu’on avait égarée et qu’on a retrouvée, le fils prodigue qui était mort et qui est revenu à la vie, pour que, sollicités par ce triple remède, nous soignions nos blessures… Qui sont ce père, ce berger, cette femme? N’est-ce pas Dieu le Père, le Christ, l’Église ? Le Christ, qui a pris sur lui tes péchés, te porte en son corps ; l’Église te cherche ; le Père t’accueille. Comme un berger, il te rapporte ; comme une mère, elle te recherche ; comme un Père, il te revêt. D’abord la miséricorde, puis le secours, enfin la réconciliation.
Chaque détail convient à chacun : le Rédempteur vient en aide, l’Église secourt, le Père réconcilie. La miséricorde de 1’œuvre divine est la même, mais la grâce varie selon nos mérites. La brebis fatiguée est ramenée par le berger, la drachme égarée est retrouvée, le fils revient sur ses pas vers son père, et revient pleinement repentant d’un égarement qu’il rejette…

Réjouissons-nous donc de ce que cette brebis, qui s’était égarée en Adam, soit relevée dans le Christ. Les épaules du Christ, ce sont les bras de la croix : c’est là que j’ai déposé mes péchés, c’est sur le noble cou de ce gibet que j’ai reposé.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 207-209 (trad. Véricel, L’Évangile commenté, p. 261 ; cf SC 54, p. 87)