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Archive pour le mot-clef ‘semeur’

Les semences d’une joie éternelle

jeudi 29 février 2024

« Encore un peu de temps et le pécheur cessera d’être : tu chercheras sa place, et tu ne la trouveras plus. Mais les bons recevront en héritage la terre des vivants ; et ils se délecteront éternellement dans la paix… » (Ps 36, 10-11 LXX). (…)

Tout ce psaume est le développement admirable de cette pensée : il y des tristesses sur la terre pour les justes, mais ces tristesses sont la semence d’une éternelle joie : qu’ils espèrent et se consolent et remercient Dieu, et qu’ils se gardent de porter envie aux joyeux du monde qu’attendent à la porte sitôt atteinte de l’éternité de si effroyables tourments ! Pauvre Lazare, n’envie pas le riche qui se réjouit et mange splendidement : c’est toi qui es l’heureux ! (…) N’envions pas les mondains, avec leurs joies et leurs prospérités… ce ne sont pas eux les heureux : les heureux sont ceux qui ont Dieu pour Seigneur, qui ne vivent pas pour les jouissances, les sciences, les richesses, les honneurs, l’amour, les affections humaines, pour rien de ce qui est sur la terre, mais qui vivent pour Dieu seul, qui n’ont de regards que pour lui, en qui il règne parfaitement, comme un souverain Seigneur gouvernant tout dans un royaume parfaitement soumis.

Remercions Dieu de notre bonheur, nous qu’il a aimés d’un amour éternel, et qu’il a à cause de cela attirés à lui dans sa miséricorde. Aimons nos tristesses mêmes, qui sont la marque de notre séparation du monde, et offrons-les à Dieu, en lui demandant de faire de nous tout ce qu’il voudra.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

 

Semer dans le monde entier

mercredi 24 janvier 2024

« Voici que le semeur est sorti pour semer. » La scène est d’actualité. Aujourd’hui le semeur divin sème encore sa semence à la volée. L’œuvre de salut continue de se réaliser, et le Seigneur veut se servir de nous ; il désire que nous, les chrétiens, nous ouvrions à son amour tous les chemins de la terre ; il nous invite à propager son message divin, par la doctrine et par l’exemple, jusqu’aux confins du monde. Il nous demande, à nous, citoyens de la société qu’est l’Église, et citoyens de la société civile, d’être chacun un autre Christ dans l’accomplissement fidèle de ses devoirs, en sanctifiant son travail professionnel et les obligations de son état.

Si nous considérons ce monde qui nous entoure, et que nous aimons parce qu’il est l’œuvre de Dieu, nous y verrons se réaliser la parabole : la parole de Jésus est féconde, elle suscite en de nombreuses âmes la soif de se donner et d’être fidèles. La vie et le comportement de ceux qui servent Dieu ont modifié l’histoire, et même beaucoup de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur sont mus, peut-être sans le savoir, par des idéaux dont l’origine se trouve dans le christianisme.

Nous voyons aussi qu’une partie de la semence tombe dans la terre stérile, ou parmi les épines et les broussailles ; qu’il y a des cœurs qui se ferment à la lumière de la foi. Si les idéaux de paix, de réconciliation, de fraternité sont acceptés et proclamés, ils sont trop souvent démentis par les faits. Quelques-uns s’acharnent en vain à bâillonner la voix de Dieu, en ayant recours, pour empêcher sa diffusion, soit à la force brutale, soit à une arme moins bruyante mais peut-être plus cruelle parce qu’elle insensibilise l’esprit : l’indifférence.

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975)

 

 

 

« Enfin du grain est tombé dans la bonne terre. »

samedi 18 septembre 2021

C’est à Marie, me semble-t-il, que s’adresse le bienheureux prophète Joël lorsqu’il s’écrie : « Ne crains pas, toi, la terre, chante et réjouis-toi, parce que le Seigneur a réalisé en toi de grands desseins » (2,21). Car Marie est une terre : cette terre sur laquelle l’homme de Dieu Moïse a reçu l’ordre d’enlever sa sandale (Ex 3,5), image de la Loi dont la grâce viendra prendre la place. Elle est encore cette terre sur laquelle, par l’Esprit Saint, s’est établi celui dont nous chantons qu’il « établit la terre sur ses bases » (Ps 103,5). C’est une terre qui, sans avoir été ensemencée, fait éclore le fruit qui donne à tout être sa nourriture (Ps 135,25). Une terre sur laquelle l’épine du péché n’a nullement poussé : bien au contraire, elle a donné le jour à celui qui l’a arrachée jusqu’à la racine. Une terre, enfin, non pas maudite comme la première, aux moissons remplies d’épines et de chardons (Gn 3,18), mais sur laquelle repose la bénédiction du Seigneur, et qui porte en son sein un « fruit béni » comme dit la parole sacrée (Lc 1,42). (…)

Réjouis-toi, Marie, maison du Seigneur, terre que Dieu a foulée de ses pas. (…) Réjouis-toi, paradis plus heureux que le jardin d’Éden, toi le jardin où a germé toute vertu et a poussé l’arbre de Vie.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

« Ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du fruit. »

mercredi 27 janvier 2021

Assurément, c’est « une parole sûre et qui mérite d’être accueillie sans réserve » (1Tm 1,15) que ta Parole toute-puissante, Seigneur ! Descendue en une telle profondeur de silence du haut des demeures royales du Père (Sg 18,14s) jusque dans une mangeoire d’animaux, elle nous parle mieux pour l’instant par son silence. « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende » ce que nous dit ce saint et mystérieux silence du Verbe éternel (…).

Y a-t-il rien, en effet, qui inculque la règle du silence avec autant de poids et d’autorité, rien qui réprime le mal inquiet de la langue et les tempêtes de la parole (…), que la Parole de Dieu silencieuse parmi les hommes ? « La parole n’est pas encore sur ma langue » (Ps 138,4) semble proclamer la Parole toute-puissante lorsqu’elle se soumet à sa mère. Et nous, avec quelle démence nous disons : « Nous vanterons notre langue, nous avons pour nous nos lèvres, qui sera notre maître ? » (Ps 11,5) Il me plairait, si cela m’était permis, de garder le silence, de m’effacer et de me taire, même à propos du bien, pour pouvoir prêter une oreille plus attentive et diligente aux mots secrets et aux significations sacrées de ce divin silence ! Je voudrais ainsi passer en silence, à m’instruire à l’école du Verbe, au moins autant de temps que le Verbe lui-même en passa à recevoir en silence l’éducation maternelle ! (…)

« Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous » (Jn 1,14). Pensons donc avec toute notre dévotion, au Christ enveloppé des langes dont sa mère l’a couvert, afin de voir, dans la joie éternelle du Royaume, la gloire et la beauté dont son Père l’aura revêtu.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

« Il a porté du fruit au centuple. »

samedi 19 septembre 2020

Tu es le serviteur du Dieu saint, un gérant en faveur de tes compagnons de service. Ne crois pas tous tes avantages destinés à ton ventre. (…) Imite la terre, homme, porte comme elle des fruits, ne te montre pas plus dur qu’une matière inanimée. La terre ne mûrit pas ses fruits pour en jouir elle-même, mais t’être utile. Et toi, les fruits que répand ta générosité, c’est toi qui les ramasses puisque la récompense des bienfaits retombe sur leurs auteurs. Tu as donné à manger à l’affamé ; ton aumône te revient, augmentée avec les intérêts.

Comme le grain jeté dans le sillon profite au semeur, de même le pain tendu à l’affamé te rapporte un gain immense, plus tard. Quand donc le temps des moissons arrive sur la terre, c’est le moment pour toi de semer là-haut dans le ciel : « Faites-vous des semailles selon la justice » (Os 10,12). Pourquoi tant d’inquiétude ? Pourquoi ces soucis et cet empressement à enfermer ton trésor derrière le mortier et les briques ? « Le bon renom est plus désirable que de grandes richesses » (Pr 22,1)

Saint Basile (v. 330-379)

 

 

 

« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

vendredi 24 juillet 2020

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Un semeur est sorti semer son grain, et une partie est tombée le long du chemin, une autre sur la bonne terre. Trois parts ont été perdues, une seule a fructifié. Mais le semeur n’a pas cessé de cultiver son champ ; il lui suffit qu’une partie soit conservée pour ne pas abandonner ses travaux. En ce moment, il est impossible que le grain que je lance au milieu d’un auditoire si nombreux ne germe pas. Si tous n’écoutent pas, un tiers écoutera ; si ce n’est pas un tiers, ce sera la dixième partie ; si même la dixième partie n’écoutait pas, pourvu qu’un seul membre de cette nombreuse assemblée écoute, je ne cesserai pas de parler.

Ce n’est pas peu de chose que le salut même d’une seule brebis. Le Bon Pasteur a laissé les quatre-vingt-dix-neuf autres pour courir après la brebis qui s’était égarée (Lc 15,4). Je ne pourrais jamais mépriser qui que ce soit. Même s’il n’y en a qu’un, c’est toujours un homme, cet être si cher à Dieu. Même si c’est un esclave, je ne le dédaignerai pas, car je cherche, non la condition sociale, mais la valeur personnelle, non la puissance ou la servitude, mais un homme. Même s’il n’y en a qu’un, c’est toujours l’homme, celui pour qui le soleil, l’air, les sources et la mer ont été créés, les prophètes envoyés, la Loi donnée. Il est toujours cet être pour qui le Fils unique de Dieu s’est fait homme. Mon Maître a été immolé, son sang a été versé pour l’homme, et j’oserais mépriser qui que ce soit ?…

Non, je ne cesserai pas de semer la parole, même si personne ne m’écoutait. Je suis médecin, j’offre mes remèdes. Je dois enseigner, ordre m’a été donné d’instruire, car il est écrit : « Je t’ai établi comme sentinelle sur la maison d’Israël » (Ez 3,17).

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur Lazare, 2 (trad. En Calcat rev.)

 

 

 

« Voici que le semeur est sorti pour semer. »

mercredi 24 juillet 2019

Si maintenant vous me demandez ce que veut dire Jésus Christ par ce semeur qui sortit de grand matin pour aller répandre sa semence dans son champ, mes frères, le semeur, c’est bon Dieu lui-même, qui a commencé à travailler à notre salut dès le commencement du monde, et cela en nous envoyant ses prophètes avant la venue du Messie pour nous apprendre ce qu’il fallait pour être sauvés ; il ne s’est pas contenté d’envoyer ses serviteurs, il est venu lui-même, il nous a tracé le chemin que nous devions prendre, il est venu nous annoncer la parole sainte.

Savez-vous ce que c’est qu’une personne qui n’est pas nourrie de cette parole sainte ou en abuse ? Elle est semblable à un malade sans médecin, à un voyageur égaré et sans guide, à un pauvre sans ressource ; disons mieux, mes frères, qu’il est tout à fait impossible d’aimer Dieu et de lui plaire sans être nourri de cette parole divine. Qu’est ce qui peut nous porter à nous attacher à lui, sinon parce que nous le connaissons ? Et qui nous le fait connaître avec toutes ses perfections, ses beautés et son amour pour nous, sinon la parole de Dieu, qui nous apprend tout ce qu’il a fait pour nous et les biens qu’il nous prépare dans l’autre vie, si nous cherchons à lui plaire ?

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

« Du grain est tombé dans la bonne terre…, et il a porté du fruit au centuple. »

samedi 22 septembre 2018

Si vous me demandez ce que veut dire Jésus Christ par ce semeur qui sortit de grand matin pour aller répandre sa semence dans son champ, mes frères, le semeur, c’est le bon Dieu lui-même, qui a commencé à travailler à notre salut dès le commencement du monde, et cela en nous envoyant ses prophètes avant la venue du Messie pour nous apprendre ce qu’il fallait pour être sauvés. Il ne s’est pas contenté d’envoyer ses serviteurs, il est venu lui-même, il nous a tracé le chemin que nous devions prendre, il est venu nous annoncer la parole sainte. Savez-vous ce que c’est qu’une personne qui n’est pas nourrie de cette parole sainte ?… Elle est semblable à un malade sans médecin, à un voyageur égaré et sans guide, à un pauvre sans ressource. Il est tout à fait impossible, mes frères, d’aimer Dieu et de lui plaire sans être nourri de cette parole divine. Qu’est-ce qui peut nous porter à nous attacher à lui, sinon parce que nous le connaissons ? Et qui nous le fait connaître avec toutes ses perfections, ses beautés et son amour pour nous, sinon la parole de Dieu, qui nous apprend tout ce qu’il a fait pour nous et les biens qu’il nous prépare dans l’autre vie ?

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars

 

 

 

 

« Ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »

vendredi 27 juillet 2018

Frères bien-aimés, quand nous vous exposons quelque chose d’utile pour vos âmes, que personne n’essaye de s’excuser en disant : « Je n’ai pas le temps de lire, c’est pourquoi je ne peux pas connaître les commandements de Dieu ni les observer »… Arrachons-nous aux vains bavardages et aux plaisanteries mordantes…, et voyons s’il ne nous reste pas de temps à consacrer à la lecture de l’Écriture sainte… Quand les nuits sont plus longues, y aura-t-il quelqu’un capable de tant dormir qu’il ne puisse pas lire personnellement ou écouter quelqu’un d’autre lire l’Écriture ?… Car la lumière de l’âme et sa nourriture éternelle ne sont rien d’autre que la Parole de Dieu, sans laquelle le cœur ne peut ni vivre ni voir… Le soin de notre âme est tout à fait semblable à la culture de la terre. De même que dans une terre cultivée on arrache d’un côté et que l’on extirpe de l’autre jusqu’à la racine pour semer le bon grain, on doit faire de même dans notre âme : arracher ce qui est mauvais et planter ce qui est bon ; extirper ce qui est nuisible, greffer ce qui est utile ; déraciner l’orgueil et planter l’humilité ; jeter l’avarice et garder la miséricorde ; mépriser l’impureté et aimer la chasteté… En effet vous savez comment on cultive la terre. Tout d’abord on arrache les ronces, on jette les pierres au loin, ensuite on laboure la terre elle-même, on recommence une seconde fois, une troisième, et enfin… on sème. Qu’il en soit ainsi dans notre âme : tout d’abord, déracinons les ronces, c’est-à-dire les pensées mauvaises ; ensuite ôtons les pierres, autrement dit toute malice et dureté. Enfin labourons notre cœur avec la charrue de l’Évangile et le soc de la croix, brisons-le par la pénitence, ameublissons-le par l’aumône, par la charité préparons-le à la semence du Seigneur…, afin qu’il puisse recevoir avec joie la semence de la parole divine et rapporter non seulement trente, mais soixante et cent fois son fruit.

 

Saint Césaire d’Arles (470-543), moine et évêque

Sermons au peuple, n°6 passim ; SC 175 (trad. SC p. 331s)

Semer dans le monde entier

mercredi 24 janvier 2018

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« Voici que le semeur est sorti pour semer. » La scène est d’actualité. Aujourd’hui le semeur divin sème encore sa semence à la volée. L’œuvre de salut continue de se réaliser, et le Seigneur veut se servir de nous ; il désire que nous, les chrétiens, nous ouvrions à son amour tous les chemins de la terre ; il nous invite à propager son message divin, par la doctrine et par l’exemple, jusqu’aux confins du monde. Il nous demande, à nous, citoyens de la société qu’est l’Église, et citoyens de la société civile, d’être chacun un autre Christ dans l’accomplissement fidèle de ses devoirs, en sanctifiant son travail professionnel et les obligations de son état.

Si nous considérons ce monde qui nous entoure, et que nous aimons parce qu’il est l’œuvre de Dieu, nous y verrons se réaliser la parabole : la parole de Jésus est féconde, elle suscite en de nombreuses âmes la soif de se donner et d’être fidèles. La vie et le comportement de ceux qui servent Dieu ont modifié l’histoire, et même beaucoup de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur sont mus, peut-être sans le savoir, par des idéaux dont l’origine se trouve dans le christianisme.

Nous voyons aussi qu’une partie de la semence tombe dans la terre stérile, ou parmi les épines et les broussailles ; qu’il y a des cœurs qui se ferment à la lumière de la foi. Si les idéaux de paix, de réconciliation, de fraternité sont acceptés et proclamés, ils sont trop souvent démentis par les faits. Quelques-uns s’acharnent en vain à bâillonner la voix de Dieu, en ayant recours, pour empêcher sa diffusion, soit à la force brutale, soit à une arme moins bruyante mais peut-être plus cruelle parce qu’elle insensibilise l’esprit : l’indifférence.

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975), prêtre, fondateur
Homélie du 28 mai 1964, jour de la Fête-Dieu (Es Cristo que pasa ; trad. Quand le Christ passe, Le Laurier 1989, p.269)