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Archive pour le mot-clef ‘noces’

Le Pain des Noces

mardi 7 novembre 2023

Si vous avez quelques vertus, sources de bonnes œuvres, ou plutôt parce que vous êtes riche en vertus, persévérez dans leur pratique, progressez-y toujours, et, par elles, menez le combat du Christ jusqu’à la mort, afin qu’au dernier jour, au terme de votre vie, vous receviez pour salaire et récompense de votre travail la couronne de gloire et d’honneur. C’est pourquoi Jésus-Christ, votre unique amour, vous dit dans l’Apocalypse : « Soyez fidèle jusqu’à la mort, et je vous donnerai la couronne de vie. » (Ap 2,10) Cette couronne n’est pas autre chose que la récompense de la vie éternelle, dont la possession doit enflammer de désir tous les chrétiens. Levez-vous donc, amie de Dieu, épouse de Jésus-Christ, colombe du Roi éternel, venez, hâtez-vous aux noces du Fils de Dieu, car toute la cour céleste vous attend, « tout est préparé » (Cf. Mt 22,4 ; Lc 14,17b).

Un serviteur beau et noble est prêt à vous servir ; un mets précieux et délectable est préparé pour vous restaurer ; une société douce et très aimable est prête à partager votre joie. Levez-vous donc et hâtez-vous !

Courez à ces noces, puisqu’un serviteur d’une grande beauté est prêt à vous servir. Ce serviteur, c’est l’assemblée des anges, que dis-je ? c’est le propre Fils du Dieu éternel ! Ne se donne-t-il pas lui-même pour tel dans le Saint Évangile ? « En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera asseoir à table, et passant devant eux, il les servira » (Cf. Lc 12, 37). Oh ! que la gloire des pauvres et des méprisés sera grande quand ils seront servis par le Fils de Dieu, du souverain Roi, et par toute l’armée réunie du Royaume céleste.

Un aliment précieux et délectable est aussi préparé pour vous nourrir. Le Fils de Dieu, lui-même, dressera la table de ses propres mains. il l’affirme dans le Saint Évangile : « Et moi, je vous prépare le Royaume, comme mon Père me l’a préparé, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume » (Lc 22,29-30a). Oh ! Qu’il est suave et délicieux cet aliment, que Dieu dans sa bonté a préparé pour le pauvre ! Oh ! Comme il est heureux celui qui doit manger au Ciel ce pain préparé dans le sein de la Vierge par le feu du Saint-Esprit ! « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jn 6,58b). Le Roi céleste nourrit et restaure ses élus de ce pain, de cet aliment, comme il est dit au Livre de la Sagesse : « Vous avez nourri votre peuple de la nourriture des Anges » (Sg 16,20).

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

Les noces du Fils de Dieu

dimanche 15 octobre 2023

Le Christ nous dit : « Le royaume de Dieu est semblable à un roi qui célèbre les noces de son fils » (Mt 22, 2). Ce roi, ce fils, qui représentent-ils ? Qui sont les convives de ce festin nuptial ? Y a-t-il un mystère sous cette allégorie ?

D’après les docteurs de l’Église, le roi est le Père céleste. Lorsque, pour racheter le monde, le Père décrète l’incarnation du Verbe, il prépare, en raison même de l’union de la nature humaine à la personne divine, une merveilleuse fête nuptiale. L’incarnation du Verbe est nuptiale, parce qu’en recevant l’humanité sainte comme sienne, le Fils de Dieu en a fait son épouse. Au sens le plus élevé, ce furent déjà là les « noces de l’Agneau » (Ap 19, 7). (…) Pour le Christ, s’unir à son Église, c’est avant tout s’unir à chaque âme par la grâce sanctifiante et la charité. Saint Paul n’écrivait-il pas aux Corinthiens : « Je vous ai présentés au Christ comme de chastes épouses » (2 Co 11, 2) ? (…)

Le roi avait invité de nombreux convives à prendre part au festin, et tous se sont excusés. Alors, il envoya ses serviteurs aux carrefours pour appeler jusqu’aux plus pauvres gens à l’abondant banquet qu’il avait préparé. La salle du festin s’ouvre ainsi aux humbles, aux infirmes, voire aux estropiés. Cette foule, de qui est-elle la figure ? (…) Nous voyons en elle le peuple chrétien appelé par la munificence divine au banquet eucharistique. Ceux qui communient aux mystères sacrés bénéficient de l’union d’amour réservée aux convives du festin ; le Christ prend possession de leurs âmes et eux, à leur tour, le possèdent dans la foi et la charité.

Cette union imite de quelque manière celle de l’Humanité sainte avec le Verbe ; elle est elle-même le modèle de tous les rapports d’intimité et d’amour entre la créature et son Dieu. C’est à cette hauteur de vie surnaturelle que nous sommes tous conviés.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. »

samedi 7 janvier 2023

Pourquoi, comme premier signe, notre Seigneur a-t-il changé l’eau en vin ? C’est pour montrer que Dieu, qui transforme la nature dans des outres, opère aussi sa transformation dans le sein de la Vierge. De la même manière, pour couronner ses miracles, Jésus a ouvert un tombeau afin de manifester son indépendance vis-à-vis de la mort avide de tout engloutir.

Pour authentifier et pour confirmer le double bouleversement de la nature qu’apportent sa naissance et sa résurrection, Jésus change l’eau en vin, sans modifier en rien les cuves de pierre. C’était là le symbole de son propre corps, miraculeusement conçu et merveilleusement créé dans une vierge, sans l’œuvre d’un homme… Contrairement à leur usage, les cuves…ont mis au monde un vin nouveau, sans jamais renouveler ensuite cette merveille. C’est ainsi que la Vierge a conçu et a mis au monde l’Emmanuel (Is 7,14), pour ne plus concevoir ensuite. Le miracle des cuves de pierre, c’est que la petitesse devient grandeur, la parcimonie se change en surabondance, l’eau de source en vin doux… En Marie, au contraire, la grandeur et la gloire de la divinité changent d’aspect pour prendre une apparence de faiblesse et d’ignominie.

Ces cuves servaient aux purifications des juifs ; notre Seigneur y verse sa doctrine : il manifeste qu’il est venu selon la Loi et les prophètes, mais en vue de tout changer par son enseignement, comme l’eau devenue vin… « La Loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus » (Jn 1,17). L’époux qui habitait Cana a invité l’Époux venu du ciel ; et le Seigneur, prêt pour ces noces, a répondu à son invitation. Ceux qui étaient assis à table ont invité celui qui installe les mondes dans son Royaume, et il leur a envoyé un cadeau de noces qui puisse les réjouir… Ils n’avaient pas assez de vin, même ordinaire ; il leur a versé un peu de sa richesse : en retour de leur invitation, lui-même les a invités à ses noces.

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

 

« Voilà, mon banquet est prêt…, tout est prêt : venez au repas de noces. » (Mt 22,4)

dimanche 28 août 2022

Le Seigneur avait été invité à un banquet de noces. En observant les convives, il a remarqué que tous choisissaient les premières places (…), chacun désirant se placer avant tous les autres et s’élever au-dessus de tous. Il leur a raconté une parabole (Lc 14,16s) qui, même prise en son sens littéral, est bien utile et nécessaire à tous ceux qui aiment jouir de la considération des gens et qui ont peur d’être rabaissés. (…)

Mais comme cette histoire est une parabole, elle renferme une signification qui dépasse le sens littéral. Voyons donc quelles sont ces noces et qui sont les invités aux noces. Celles-ci s’accomplissent quotidiennement dans l’Église. Chaque jour le Seigneur célèbre des noces, car chaque jour il s’unit les âmes fidèles lors de leur baptême ou de leur passage de ce monde-ci au Royaume céleste. Et nous qui avons reçu la foi en Jésus Christ et le sceau du baptême, nous sommes tous invités à ces noces. Une table y est dressée pour nous, dont l’Écriture dit : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis » (Ps 22,5). Nous y trouvons les pains de l’offrande, le veau gras, l’Agneau qui enlève les péchés du monde (Ex 25,30; Lc 15,23; Jn 1,29). Ici nous sont offerts le pain vivant descendu du ciel et la coupe de l’Alliance nouvelle (Jn 6,51; 1Co 11,25). Ici nous sont présentés les évangiles et les épîtres des apôtres, les livres de Moïse et des prophètes, qui sont comme des mets extrêmement délicieux.

Que pourrions-nous donc désirer de plus ? Pourquoi choisirions-nous les premières places ? Quelle que soit la place que nous occupons, nous avons tout en abondance et nous ne manquons de rien.

Saint Bruno de Segni (v. 1045-1123)

 

 

« Les invités de la noce peuvent-ils jeûner pendant que l’Époux est avec eux ? »

vendredi 3 septembre 2021

Nous avions quitté la Syrie pour la province d’Égypte, désireux d’y apprendre les principes des vieux moines, et nous nous étonnions de la grande cordialité avec laquelle nous y étions reçus. Contrairement à ce qu’on nous avait enseigné dans les monastères de Palestine, on n’observait pas la règle d’attendre l’heure fixée pour le repas, mais, excepté le mercredi et le vendredi, où que nous allions, on rompait le jeûne. L’un des anciens à qui nous demandions pourquoi, chez eux, on omettait si facilement les jeûnes quotidiens, nous répondit : « Le jeûne est toujours avec moi, mais vous, que je vais bientôt congédier, je ne pourrai pas vous garder sans cesse avec moi. Et le jeûne, quoiqu’utile et nécessaire, est pourtant l’offrande d’un présent volontaire, tandis que l’accomplissement des œuvres de charité est une exigence absolue des commandements. C’est pourquoi, accueillant en vous le Christ, je dois le restaurer, et, après vous avoir donné congé, je pourrai compenser en moi par un jeûne plus strict l’humanité que je vous ai manifestée par égard pour le Christ. En effet, « les amis de l’époux ne peuvent pas jeûner tandis que l’époux est avec eux », mais lorsqu’il se sera éloigné, alors ils pourront le faire.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

« Venez au repas de noce ! »

jeudi 19 août 2021

Les femmes ne sont pas aussi étroitement unies à leurs maris que l’Église au Fils de Dieu. Quel autre époux que notre Seigneur est jamais mort pour son épouse, et quelle épouse a jamais choisi comme époux un crucifié ? Qui a jamais donné son sang en présent à son épouse, sinon celui qui est mort sur la croix et a scellé son union nuptiale par ses blessures ? Qui a-t-on jamais vu mort, gisant au banquet de ses noces, avec, à son côté, son épouse qui l’étreint pour être consolée ? À quelle autre fête, à quel autre banquet, a-t-on distribué aux convives, sous la forme du pain, le corps de l’époux ?

La mort sépare les épouses de leurs maris, mais ici elle unit l’Épouse à son Bien-aimé. Il est mort sur la croix, a laissé son corps à sa glorieuse Épouse, et maintenant, à sa table, chaque jour, elle le prend en nourriture. (…) Elle s’en nourrit sous la forme du pain qu’elle mange et sous la forme du vin qu’elle boit, afin que le monde reconnaisse qu’ils ne sont plus deux, mais un seul.

Saint Jacques de Saroug (v. 449-521)

 

 

« Heureux les invités aux noces de l’Agneau. » (Ap 19,9)

dimanche 11 octobre 2020

Avez-vous compris qui est ce roi, père d’un fils qui est lui-même roi ? C’est celui dont le psalmiste disait : « Dieu, donne au roi ton jugement, au fils du roi ta justice » (71,1). (…) « Il célébrait les noces de son fils. » Le Père a donc célébré les noces du roi son Fils, quand il lui a uni l’Église dans le mystère de l’Incarnation. Et le sein de la Vierge Mère a été la chambre nuptiale de cet Époux. C’est pourquoi un psaume dit encore : « Du soleil il a fait sa tente, et lui-même est comme un époux qui sort de son pavillon de noces » (Ps 18,5-6). (…)

Il a donc envoyé ses serviteurs pour inviter ses amis à de telles noces. Il les a envoyés une première fois et une deuxième fois, c’est-à-dire d’abord les prophètes, puis les apôtres, pour annoncer l’Incarnation du Seigneur. (…) Par les prophètes il a annoncé comme future l’Incarnation de son fils unique, et par les apôtres il l’a prêchée une fois accomplie. (…)

« Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce. » Aller à son champ, c’est s’adonner sans retenue aux tâches d’ici-bas. Aller à son commerce, c’est rechercher avidement son profit dans les affaires de ce monde. L’un et l’autre négligent de penser au mystère de l’Incarnation du Verbe, la Parole de Dieu, et d’y conformer leur vie. (…) Plus grave encore, certains, non contents de mépriser la bienveillance de celui qui les appelle, le persécutent. (…) Toutefois, le Seigneur ne laissera pas de places vides au festin des noces du roi son Fils. Il envoie chercher d’autres convives, car la parole de Dieu, bien qu’elle reste encore méconnue de beaucoup, trouvera bien un jour où se reposer. (…)

Mais vous, frères, qui par la grâce de Dieu êtes déjà entrés dans la salle du festin, c’est-à-dire dans la sainte Église, examinez-vous bien attentivement, de peur qu’à son entrée, le roi ne trouve quelque chose à reprendre dans le vêtement de votre âme

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

 

« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. » (Mt 22,2)

jeudi 20 août 2020

Il y a trois sortes de noces : celles de l’union, celles de la justification, celle de la glorification. Les premières furent célébrées dans le temple de la Vierge Marie ; les deuxièmes sont célébrées chaque jour dans le temple de l’âme fidèle ; les troisièmes se célébreront dans le temple de la gloire céleste.

Le propre des noces est d’unir deux personnes : l’époux et l’épouse. Si deux familles sont en désaccord entre elles, le mariage habituellement les unit, puisque celui d’un parti prend une femme appartenant à l’autre parti. Entre nous et Dieu, il y avait une grande discorde ; pour éliminer et établir la paix, il a fallu que le Fils de Dieu prît son épouse dans notre parenté. Pour conclure ce mariage, intervinrent maints intermédiaires et pacificateurs, qui, par des prières insistantes, purent l’obtenir à grande peine. Finalement, le Père lui-même donna son consentement et envoya son Fils qui s’unit à notre nature dans la chambre nuptiale de la Vierge Marie. Et ainsi, le Père « fit un festin de noces pour son Fils ».

De même, les deuxièmes noces sont célébrées lorsque la grâce de l’Esprit Saint survient et l’âme se convertit… Le mari de l’âme est la grâce du Saint-Esprit. Lorsqu’il l’appelle à la pénitence par son inspiration intérieure, tout appel des vices devient sans effet.

Enfin, les troisièmes noces seront célébrées au jour du jugement, à la venue de l’époux Jésus Christ dont il est écrit : « Voici l’époux ! sortez à sa rencontre » (Mt 25,6). Il prendra en effet l’Église pour épouse, comme dit Jean dans l’Apocalypse : « Viens, que je te montre la Fiancée, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu, avec en elle la gloire de Dieu » (cf. Ap 21, 9-11). L’Église des fidèles descend du ciel, d’auprès de Dieu car elle obtint de Dieu que sa demeure fût dans les cieux. Ainsi à présent vit-elle par la foi et l’espérance, mais sous peu célébrera-t-elle ses noces avec son époux. « Heureux, dit l’Apocalypse, ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau ! » (Ap 19,9

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Venez au repas de noces ! »

jeudi 22 août 2019

Dans le monde visible, si un très petit peuple se lève contre le roi pour lui faire la guerre, ce dernier ne prend pas la peine de conduire lui-même les opérations, mais il envoie ses soldats avec leurs chefs, et ils engagent le combat. Si, au contraire, le peuple qui se dresse contre lui est très puissant et capable de ravager son royaume, le roi se voit obligé d’entrer lui-même en campagne, avec sa cour et son armée, et de mener le combat. Vois donc quelle dignité est la tienne ! Dieu lui-même s’est mis en campagne avec ses propres armées, je veux dire ses anges et ses saints esprits, venant lui-même te protéger, afin de te délivrer de la mort. Prends donc confiance, et vois la providence dont tu es l’objet.

Empruntons encore un exemple à la vie présente. Imaginons un roi qui rencontre un homme pauvre et malade et qui n’a pas dégoût de lui, mais guérit ses blessures au moyen de remèdes salutaires. Il le prend dans son palais, le revêt de pourpre, le ceint d’un diadème et l’invite à sa table. C’est ainsi que le Christ, le roi céleste, vient auprès de l’homme malade, le guérit et le fait asseoir à sa table royale, et cela sans violer sa liberté, mais en l’amenant par persuasion à accepter un si haut honneur.

Il est d’ailleurs écrit dans l’Évangile que le Seigneur envoya ses serviteurs pour inviter ceux qui voudraient bien venir, et il leur fit annoncer : « Mon repas est prêt ! » Mais ceux qui avaient été appelés s’excusèrent. (…) Tu le vois, celui qui adressait son appel était prêt, mais les appelés se sont dérobés ; ils sont donc responsables de leur sort. Telle est donc la grande dignité des chrétiens. Voici que le Seigneur leur prépare le Royaume, et il les invite à y entrer ; mais eux, ils refusent de venir. Au regard du don qu’ils doivent recevoir, on peut dire que si quelqu’un (…) endurait des tribulations depuis la création d’Adam jusqu’à la fin du monde, il n’aurait rien fait en comparaison de la gloire qu’il aura en héritage, car il doit régner avec le Christ pendant les siècles sans fin. Gloire à celui qui a tellement aimé cette âme qu’il s’est donné et confié lui-même à elle, ainsi que sa grâce ! Gloire à sa majesté !

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390)

 

 

 

« Venez au repas de noce ! »

jeudi 23 août 2018

À tes noces divines

Que le Père a préparées pour toi, ô Fils unique,

La voix de tes serviteurs m’a appelé moi aussi,

Pour que je me réjouisse en des joies ineffables,

Déjà ici-bas dans le mystère de ton autel

Et un jour là-haut dans la ville céleste (Ap 21,2s)

En une allégresse éternelle, Inexprimable et immuable.

 

Mais parce que je ne porte pas l’habit splendide,

Digne de la salle des noces,

Car j’ai sali celui de la fontaine sacrée du baptême

Par les péchés noirs de l’âme,

Ô Seigneur insondable…,

Revêts-moi maintenant de nouveau de toi (cf Ga 3,27),

Et rends sa splendeur d’autrefois

À ma robe première maintenant salie.

 

Pour que je n’entende pas ta voix, Seigneur,

Prononcer le nom d’« ami » avec l’expression digne de pitié,

Et que je ne sois point comme lui jeté

Dans l’abîme pour toujours.

 

Saint Nersès Snorhali (1102-1173), patriarche arménien