Comme Zachée le publicain
Je me suis pas élevé de cette terre vile
Sur l’arbre élevé de la sagesse,
Pour ta contemplation divine.
La courte taille du spirituel
N’a pas grandi en moi par de bonnes œuvres,
Tout au contraire elle a diminué sans cesse
Jusqu’à me faire retourner au lait des enfants.
De nouveau en prenant la parabole au rebours,
Je suis monté sur l’arbre du corps pervers,
En vue de l’amour terrestre au goût suave,
Comme Zachée aussi sur le figuier.
De là, grâce à ta parole puissante
Fais-moi descendre en hâte comme lui ;
Viens loger dans la maison de mon âme,
Et, avec Toi, le Père et le Saint-Esprit.
Fais que le corps qui a causé du tort à mon âme
Lui rende le quadruple en service,
Et donne la moitié des biens corporels
À mon libre arbitre appauvri,
Afin que selon ta parole salvatrice à lui adressée,
Je sois digne d’entendre ta voix,
En étant moi aussi fils d’Abraham,
Suivant la foi du Patriarche.
Saint Nersès Snorhali (1102-1173)