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Archive pour le mot-clef ‘confession’

Le sacrement de la réconciliation : « Tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

jeudi 7 août 2025

La confession est un acte magnifique, un acte de grand amour. Là seulement nous pouvons nous rendre en tant que pécheurs, porteurs du péché, et de là seulement nous pouvons repartir en tant que pécheurs pardonnés, sans péché.

La confession n’est jamais que l’humilité entrée en action. Nous l’appelions autrefois pénitence, mais il s’agit vraiment d’un sacrement d’amour, du sacrement du pardon. Quand une brèche s’ouvre entre moi et le Christ, quand mon amour se fissure, n’importe quoi peut venir remplir cette fêlure. La confession est ce moment où je permets au Christ d’ôter de moi tout ce qui divise, tout ce qui détruit. La réalité de mes péchés doit être première. Pour la plupart d’entre nous le danger nous guette d’oublier que nous sommes pécheurs et que nous devons nous rendre en confession comme tels. Nous devons aller vers Dieu pour lui dire combien nous sommes désolés de tout ce que nous avons fait et qui a pu le blesser.

Le confessionnal n’est pas un lieu de conversations banales ou de bavardages. Un seul sujet y préside — mes péchés, ma contrition, mon pardon, comment vaincre mes tentations, comment pratiquer la vertu, comment grandir dans l’amour de Dieu.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

Lundi Saint

lundi 31 mars 2025

Depuis mon enfance, je n’ai pas arrêté de pécher, et toi tu n’as pas cessé de me faire du bien. (…) Cependant, Seigneur, que ton jugement se mue en miséricorde. Prends occasion du péché pour condamner le péché. (…) Veuille trouver mon cœur digne du feu de ton parfait amour, que sa chaleur intense fasse sortir de moi et consume tout le venin du péché ! Qu’il mette à nu et noie dans les larmes de mes yeux toute l’infection de ma conscience. Que ta croix crucifie tout ce que la concupiscence de la chair, celle des yeux et l’orgueil de la vie ont gâté par l’effet de ma longue négligence.

Seigneur, celui qui le voudra peut bien m’entendre et se moquer de ma confession : qu’il me regarde gisant avec la pécheresse aux pieds de ta miséricorde, les arrosant des larmes de mon cœur, versant sur eux le parfum d’une tendre dévotion (Lc 7,38). Que toutes mes ressources, si pauvres soient-elles, corps ou âme, soient versées pour acheter ce parfum qui te plaît. Je le répandrai sur ta tête, toi dont la tête est Dieu ; et sur tes pieds, toi dont la frange est notre nature infirme. Si le pharisien murmure, toi, mon Dieu, aie pitié de moi ! Si le voleur qui tient les cordons de la bourse en grince des dents, pourvu que je te fasse plaisir, je ne compte pas pour grand-chose de déplaire à qui que ce soit.

Ô amour de mon cœur, que chaque jour, et même sans arrêt, je te verse ce parfum, car en le répandant sur toi, je le répands aussi sur moi. (…) Donne-moi de te faire loyalement le don de tout ce que j’ai, de tout ce que je sais, de tout ce que je suis, de tout ce que je peux ! Que je ne me réserve rien ! Je suis là, aux pieds de ta miséricorde ; c’est là que je me tiendrai, que je pleurerai, jusqu’à ce que tu me fasses entendre ta douce voix, le jugement de ta bouche, la sentence de ta justice et de la mienne : « Ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, parce qu’il a beaucoup aimé » (Lc 7,47).

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148)

 

 

 

Le carême : « temps favorable » de la confession et du pardon avant d’approcher de l’autel du Seigneur

vendredi 14 mars 2025

C’est actuellement le temps de la confession. Confesse tes fautes de parole et d’action, celles de la nuit et celles du jour. Confesse-les dans ce « temps favorable », et au « jour du salut » (Is 49,8; 2Co 6,2) ; reçois le trésor céleste. (…) Quitte le présent et crois en l’avenir. Tu as parcouru tant d’années sans arrêter tes vains travaux d’ici-bas, et tu ne peux pas arrêter quarante jours pour t’occuper de ta propre fin ? « Arrêtez-vous et sachez que moi je suis Dieu », dit l’Écriture (Ps 45,11). Renonce aux flots de paroles inutiles, ne médis pas, n’écoute pas non plus le médisant, mais sois plutôt prêt à prier. Montre dans l’ascèse la ferveur de ton cœur ; purifie ce réceptacle pour recevoir une grâce plus abondante. Car la rémission des péchés est donnée également à tous, mais la participation à l’Esprit Saint est accordée selon la mesure de la foi de chacun. Si tu te donnes peu de mal, tu recueilles peu ; si tu travailles beaucoup, grande sera ta récompense. C’est toi-même qui es en jeu ; veille à ton intérêt

Si tu as un grief contre quelqu’un, renonces-y. Tu viens recevoir le pardon de tes fautes ; il s’impose que toi aussi tu pardonnes au pécheur, car comment diras-tu au Seigneur : « Enlève-moi mes nombreux péchés », si toi-même tu n’as même pas pardonné à ton compagnon de service ses quelques torts à ton égard ? (cf Mt 18,23s)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

La confession nous prépare au temps de Pâques

vendredi 23 février 2024

Pourquoi, est-ce, mes frères, que l’Église a établi le saint temps de Carême ? C’est, me direz-vous, pour nous préparer à célébrer dignement le saint temps de Pâques, qui est un temps où le bon Dieu semble redoubler ses grâces, et excite le remords de nos consciences pour nous faire sortir du péché. (…)

Examinons la question de plus près. Pour faire une bonne confession, qui puisse nous réconcilier avec Dieu, il faut détester nos péchés de tout notre cœur, non parce que nous voudrions pouvoir nous cacher à nous-mêmes ; mais il faut nous repentir d’avoir offensé un Dieu si bon, d’être resté si longtemps dans le péché, d’avoir méprisé toutes ses grâces par lesquelles il nous sollicitait d’en sortir. Voilà, mes frères, ce qui doit faire couler nos larmes et briser notre cœur. Dites-moi, mon ami, si vous aviez cette véritable douleur, ne vous empresseriez-vous pas de réparer le mal qui en est la cause et de vite rentrer en grâce avec Dieu ? Que diriez-vous d’un homme qui, mal à propos, se serait brouillé avec son ami, mais qui, reconnaissant sa faute, s’en repent de suite ; ne cherchera-t-il pas la manière de se réconcilier ? Si son ami fait quelques démarches auprès de lui pour cela, ne profitera-t-il pas de l’occasion ? Mais au contraire, s’il méprisait tout, n’auriez-vous pas raison de dire qu’il lui est égal d’être bien ou mal avec cette personne ? La comparaison est sensible. Celui qui a eu le malheur de tomber dans le péché, soit par faiblesse ou surprise, ou même par malice, s’il en a véritable regret, pourra-t-il rester longtemps dans cet état ? N’aura-t-il pas de suite recours au sacrement de Pénitence ? (…)

Soupirons sans cesse après notre véritable patrie qui le ciel, notre gloire, notre récompense et notre félicité. C’est ce que je vous souhaite…

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

Le Christ et son épouse remettent les péchés

dimanche 11 février 2024

Il y a deux choses qui reviennent à Dieu seul : l’honneur de recevoir la confession et attendre de lui la rémission. À Dieu seul il appartient, en effet, de remettre les péchés ; c’est donc à lui seul qu’il faut les confesser.

Mais le Tout-Puissant et le Très-Haut, ayant pris une épouse faible et insignifiante, fit de cette servante une reine. (…) Et de même que tout ce qui est au Père est au Fils et tout ce qui est au Fils est au Père de par leur unité de nature, de même l’Époux a donné tous ses biens à l’épouse et il a pris en charge tout ce qui appartient à l’épouse qu’il a unie à lui-même et aussi à son père. (…)

Aussi l’Époux, qui est un avec le Père et un avec l’épouse, a enlevé en celle-ci tout ce qu’il a trouvé chez elle d’étranger, le fixant à la croix où il a porté ses péchés sur le bois et les a détruits par le bois. Ce qui est naturel et propre à l’épouse, il l’a assumé et revêtu ; ce qui lui est propre et divin, il l’a donné. (…)

Il partage la faiblesse de l’épouse ainsi que son gémissement, et tout est commun à l’Époux et à l’épouse : l’honneur de recevoir la confession et le pouvoir de la rémission. C’est la raison de cette parole : « Va te montrer au prêtre » (Mt 8,4).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171)

 

 

 

Ferme ta porte et prie pour que tes fautes te soient remises

mercredi 22 février 2023

Évite soigneusement une vaine méfiance à l’égard de la conversion. Tu peux savoir ce que peut la conversion ? Tu peux savoir la puissance de l’arme de salut et apprendre ce que peut la confession ? (…)

Ezéchias, par sa conversion, fit rapporter une décision divine déjà prise. Il était malade. Isaïe lui dit : « Mets ordre à tes affaires, car tu vas mourir et non pas vivre » (« 2R 20,1 ; Is 38,1). (…) Ézéchias ne se déroba point à la pénitence. La parole de l’Écriture lui revint à la mémoire : « Quand tu te détourneras du mal pour pleurer, alors tu seras sauvé » (Is 30,15), il se détourna vers la muraille et, de son lit, tendit sa pensée vers le ciel (l’épaisseur des murs, en effet, ne retarde pas les prières qui montent d’un cœur pieux) : « Seigneur », dit-il, « souviens-toi de moi » (Is 38,3). Il suffit en effet, pour que je guérisse, que tu te souviennes de moi. (…) Et l’homme à qui la sentence du prophète avait ôté tout espoir de survivre, se vit attribuer un supplément de quinze années, tandis que le soleil, en témoignage, marchait à reculons. Ainsi donc, le soleil recula en faveur d’Ézéchias, et, en faveur du Christ, le soleil s’éclipsa : il ne recula pas, il s’éclipsa, montrant ainsi la différence entre les deux, Ézéchias et Jésus. Le premier eut le pouvoir d’annuler une sentence de Dieu, et Jésus n’accorderait pas le pardon des fautes ?

Détourne-toi et pleure sur toi-même, ferme ta porte et prie pour que tes fautes te soient remises, afin que Dieu détourne de toi les flammes brûlantes : car la confession a la force d’éteindre le feu même, comme elle peut apprivoiser les lions. (…) Vous aussi donc, de grand cœur confessez vos fautes au Seigneur, pour obtenir d’une part le pardon de vos péchés passés, recevoir par ailleurs le don céleste, et finalement hériter, avec tous les saints, du royaume des cieux, dans le Christ Jésus à qui appartient la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Venir à Dieu dans le vrai repentir

lundi 22 août 2022

Le sentiment de la présence de Dieu n’est pas seulement le fondement de la paix dans une bonne conscience ; il est aussi le fondement de la paix dans le repentir. À première vue, il peut paraître étrange que le repentir du pécheur puisse comporter réconfort et paix. Certes l’Évangile promet de tourner toute peine en joie ; il nous faut nous réjouir jusque dans la douleur, la faiblesse et le mépris. « Nous nous glorifions dans nos tribulations, dit l’apôtre Paul, car l’amour a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Rm 5,3). Mais s’il y a une peine qui puisse paraître un malheur absolu, s’il reste un malheur sous le règne de l’Évangile, c’est bien — pourrait-on croire — la conscience d’avoir malmené l’Évangile. S’il y a un moment où la présence du Très-Haut puisse sembler intolérable, ce serait le moment où nous prenons subitement conscience d’avoir été ingrats et rebelles par rapport à lui.

Et cependant, il n’existe pas de repentir vrai sans la pensée de Dieu. L’homme repentant a au cœur la pensée de Dieu parce qu’il le cherche ; et il le cherche parce qu’il est poussé par l’amour. C’est pourquoi la douleur même d’avoir offensé Dieu doit comporter en elle une vraie douceur, celle de l’amour. Qu’est-ce que le repentir, sinon l’élan du cœur qui nous porte à nous livrer à Dieu, pour le pardon comme pour la correction, à aimer sa présence pour elle-même, à trouver la correction qui vient de lui meilleure que le repos et la paix que le monde pourrait nous offrir sans lui ? Tant que l’enfant prodigue restait aux champs avec les porcs, il ressentait la douleur, mais pas le repentir, le remords seulement. Mais quand il a commencé à éprouver un vrai repentir, cela l’a amené à se lever, à aller vers son père, et à lui confesser son péché, et son cœur a été délivré de sa misère. Le remords, ce que l’apôtre Paul appelle « le chagrin de ce monde » produit la mort (2Co 7,10). Au lieu de venir à la source de toute vie, au Dieu de toute consolation, ceux qui sont pleins de remords ne font que ressasser leurs propres idées ; ils ne peuvent confier leur douleur à personne. (…) Nous avons besoin d’un soulagement pour notre cœur, afin qu’il sorte de ses ténèbres et de sa morosité. (…) Rien de moins que la présence de Dieu est notre vrai refuge.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

Le mercredi des Cendres

mercredi 2 mars 2022

[« Convertissez-vous, et que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés. »] Vous qui allez être baptisés, vous êtes déjà disciples de la Nouvelle Alliance et participants aux mystères du Christ ; déjà (…) vous vous êtes fait à vous-mêmes « un cœur nouveau et un esprit nouveau », pour la joie des habitants des cieux. (…) Vous avez entrepris un bon et très beau voyage (…). Le Fils unique de Dieu est là tout prêt à vous racheter : « Venez, dit-il, vous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous donnerai le repos. » Vous qui êtes accablés et affligés par vos péchés, pris dans les liens de vos fautes, écoutez le prophète : « Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez de ma vue vos actions mauvaises », afin que le chœur des anges vous crie : « Heureux ceux dont les fautes ont été enlevées, le péché remis ! » (…)

C’est maintenant l’époque de la confession. Confesse les péchés que tu as commis, en parole ou en action, la nuit ou le jour. Confesse-toi en « ce temps favorable » et, « au jour du salut », reçois le trésor céleste. (…) Débarrasse-toi de toute préoccupation humaine ; occupe-toi de ton âme. (…) Quitte le présent et crois en l’avenir. (…) « Arrêtez, sachez que moi je suis Dieu ». (…) Purifie ton cœur, pour recevoir la grâce avec plus d’abondance : le pardon des péchés est donné également à tous, mais la participation à l’Esprit Saint est accordée à chacun selon la mesure de sa foi. Si tu te donnes peu de mal, tu recevras peu. Si tu travailles beaucoup, ton salaire sera grand. (…)

Si tu as un grief contre quelqu’un, renonces-y. Tu viens recevoir le pardon de tes fautes : il s’impose que toi aussi, tu pardonnes au pécheur.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

(Références bibliques : Ac 2,38; Ez 18,31; Lc 15,7; Mt 11,28; Pr 5,22; Is 1,16; Ps 31,1; Is 49,8; 2Co 6,2; Ps 45,11)

 

 

samedi 22 janvier 2022

 

 

 

« Ils se sont convertis. »

lundi 19 juillet 2021

Méditons sur les Ninivites (…), écoutons ce qu’ils ont fait. Après la proclamation effrayante que Jonas a faite devant ce peuple glouton et ivrogne (…), comme des ouvriers habiles, ils se sont empressés de consolider la cité, que leurs mauvaises actions avaient ébranlée, en prenant pour fondation un rocher sûr (…) : le repentir.

Ayant lavé sa souillure dans des flots de larmes, ils ont orné leur ville de leur prière, et Ninive convertie a plu au Miséricordieux. Car elle a présenté aussitôt la beauté de son cœur à « celui qui sonde les cœurs » (Ps 7,10), (…) ; frottée de l’huile des bonnes œuvres, parfumée de jeûne, elle est retournée à Celui qui l’aime (…), et il a embrassé son repentir.

Son roi, un homme sage (…), a préparé les bêtes et les troupeaux comme pour les apporter en dot, disant : « Je t’offre tout, mon Dieu, mon Sauveur : réconcilie seulement, fais rentrer en grâce celle qui s’est prostituée, qui a trahi (…) ta pureté : car voici que, dans son amour, elle t’offre comme un présent son repentir. (…)

« Si moi, le roi souverain, j’ai péché, frappe-moi seul et prends en pitié tous les autres. Mais si nous avons tous failli, écoute la voix de tous. (…) Que ton secours vienne sur nous, et toute crainte sera dissipée. Rien ne nous effrayera, si tu reçois ce que nous t’offrons : notre repentir. (…)

« Ninive, la rebelle, se jette à tes pieds, et moi, roi misérable et ton misérable serviteur, puisque je suis indigne du trône, je m’assieds sur de la cendre (Jon 3,6). Puisque j’ai insulté la couronne, je répands la poussière sur ma tête. Puisque je ne mérite pas la pourpre, j’ai revêtu un sac et j’ai éclaté en lamentations. Ne me méprise donc pas, jette un regard sur nous, mon Sauveur, et accueille notre repentir » (…)

Fils de l’Unique, ô Dieu unique, toi qui fais la volonté de ceux qui t’aiment, protège-les dans ta miséricorde. (…) Comme jadis tu as eu pitié des Ninivites (…), aujourd’hui affranchis du jugement ceux qui te chantent ; et accorde-moi le pardon en récompense de ma confession. (…) Puisque je n’ai pas d’œuvres dignes de ta gloire, mon Sauveur, sauve-moi au moins pour mes paroles de contrition, toi qui aimes le repentir.

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560)