
La plénitude du Christ descend sur chacun d’entre nous. Nous recevons sa grâce qui nous fait participer à sa filiation divine et à tous ses privilèges. Nous sommes fils et héritiers du Père comme lui ; nous sommes prêtres et rois avec lui. (…) Notre participation au Christ n’est pas seulement réceptive, mais elle est active.
Le Christ montant au Père a envoyé l’Église dans le monde, comme son Père l’avait envoyé, pour prêcher, baptiser et sauver. La vie qu’il répand est amour. Cet amour, parce que bien diffusif de soi, est toujours en marche pour de nouvelles conquêtes. Ceux qu’il a envahis sont entraînés aussi dans son mouvement et deviennent des instruments de son action, des canaux de la vie qu’il répand. Telle est l’Église dont le Christ est la tête : « C’est par lui que le corps entier, joint et uni par tous les liens qui le desservent, chaque membre gardant d’ailleurs son opération propre, réalise sa croissance organique et monte comme un édifice dans la charité. » (Ep 4,16 Vg)
Telle est la pensée de Dieu qui se réalise progressivement, mais sûrement, malgré tous les obstacles, à travers les siècles. C’est la grande réalité, le fait qui domine l’histoire des peuples et du monde. Elle est la fin et la raison de toutes choses. Aussi, lorsque le Christ total sera parvenu « à l’état d’homme parfait, à la mesure de la taille qui convient au complément du Christ » (Ep 4,13 Vg), la figure de ce monde passera et la réalité apparaîtra : celle du Christ « en qui Dieu a déployé la force de son bras lorsqu’il l’a ressuscité d’entre les morts et fait asseoir à sa droite, au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute autorité », en qui il a réalisé son dessein en le donnant « comme tête à l’Église qui est son corps », et en assurant « l’achèvement de celui qui n’est totalement parfait qu’avec ses membres » (Ep 1,20-23 Vg).