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Archive pour le mot-clef ‘baptême’

« Veux-tu guérir ? » Le carême conduit au baptême

mardi 1 avril 2025

Nous lisons dans l’Ancien Testament qu’au temps de Noé, comme tout le genre humain était gagné par le péché, les cataractes du ciel se sont ouvertes et que pendant quarante jours les eaux de la pluie se sont abattues… C’était symbolique : il s’agit moins d’un déluge que d’un baptême. C’est bien un baptême qui a emporté la méchanceté des pécheurs et épargné la droiture de Noé. Ainsi donc, comme à cette époque, aujourd’hui le Seigneur nous a donné le carême pour que les cieux s’ouvrent pendant le même nombre de jours, pour nous inonder de l’ondée de la miséricorde divine. Une fois lavés dans les eaux du baptême qui sauvent, ce sacrement nous illumine ; comme autrefois, les eaux emportent le mal de nos fautes et affermissent la droiture de nos vertus.

La situation aujourd’hui est la même qu’au temps de Noé. Le baptême est déluge pour le pécheur et consécration pour ceux qui sont fidèles. Dans le baptême, le Seigneur sauve la justice et détruit l’injustice. Nous le voyons dans l’exemple d’un seul et même homme : l’apôtre Paul, avant d’être purifié par les commandements spirituels, était un persécuteur et un blasphémateur (1Tm 1,13). Une fois baigné de la pluie céleste du baptême, le blasphémateur est mort, le persécuteur est mort, Saul est mort. Alors prend vie l’apôtre, le juste, Paul… Quiconque vit religieusement le carême et observe les prescriptions du Seigneur voit mourir en lui le péché et vivre la grâce…; il meurt comme pécheur et vit comme juste.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

 

Le Carême conduit à la résurrection du baptême

lundi 24 mars 2025

Naaman était Syrien, il avait la lèpre et ne pouvait être purifié par personne. Alors une jeune captive dit qu’il y avait un prophète en Israël qui pourrait le purifier du fléau de la lèpre… Apprends maintenant qui est cette jeune fille d’entre les captifs : la jeune assemblée d’entre les nations, c’est-à-dire l’Église du Seigneur, humiliée auparavant par la captivité du péché, alors qu’elle ne possédait pas encore la liberté de la grâce. C’est à son conseil que ce vain peuple des nations a écouté la parole des prophètes dont il avait douté longtemps. Ensuite, dès qu’il a cru qu’il fallait obéir, il a été lavé de toute l’infection de ses méfaits. Naaman avait douté avant d’être guéri ; toi, tu es déjà guéri, c’est pourquoi tu ne dois pas douter.

C’est pour cela qu’on t’a déjà dit de ne pas croire seulement ce que tu voyais en t’approchant du baptistère, de peur que tu ne dises : « C’est là ‘le grand mystère que l’œil n’a pas vu ni l’oreille entendu et qui n’est pas monté au cœur de l’homme’ ? (1Co 2,9) Je vois de l’eau, que je voyais tous les jours ; peuvent-elles me purifier, ces eaux dans lesquelles je suis souvent descendu sans être jamais purifié ? » Apprends par là que l’eau ne purifie pas sans l’Esprit. C’est pour cela que tu as lu que « trois témoins au baptême ne font qu’un : l’eau, le sang et l’Esprit » (1Jn 5,7-8). Car si tu en retires un, il n’y a plus de sacrement du baptême. En effet, qu’est-ce que l’eau sans la croix du Christ ? Un élément ordinaire sans aucun effet sacramentel. Et de même, sans eau il n’y a pas de mystère de la régénération. « À moins d’être né de nouveau de l’eau et de l’Esprit, on ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3,5). Le catéchumène croit en la croix du Seigneur Jésus dont il est marqué ; mais s’il n’a pas été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, il ne peut pas recevoir la rémission de ses péchés ni puiser le don de la grâce spirituelle.

Donc ce Syrien s’est plongé sept fois dans la Loi ; toi, tu as été baptisé au nom de la Trinité. Tu as confessé le Père…, tu as confessé le Fils, tu as confessé l’Esprit Saint… Tu es mort au monde et ressuscité pour Dieu et, en quelque sorte, enseveli en même temps dans cet élément du monde ; mort au péché, tu es ressuscité pour la vie éternelle (Rm 6,4).

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

dimanche 12 janvier 2025

Jésus a sanctifié le baptême en se faisant baptiser lui-même. Si le Fils de Dieu a été baptisé, quel homme pieux mépriserait le baptême ? Or il a été baptisé non pas pour recevoir le pardon de péchés quelconques – car il était sans péché – mais il a été baptisé sans péché pour conférer une grâce et une dignité divines aux baptisés. Voici comment : « puisque les enfants avaient en partage une nature de chair et de sang » (He 2,14) pour que, participants désormais de sa présence corporelle, nous devenions aussi participants de sa grâce divine : de la même façon, Jésus fut baptisé afin qu’une participation de plus nous conférât à la fois l’honneur et le salut. (…)

Tu descends dans l’eau chargé de tes péchés, mais l’invocation de la grâce appose son sceau sur ton âme et ne permet pas que tu sois avalé par le terrible dragon. Descendu mort dans le péché, tu remontes vivifié dans la justice. Si en effet tu as été greffé sur la ressemblance de la mort du Sauveur, tu sera aussi jugé digne de la résurrection. Comme Jésus, en effet, a souffert pour avoir pris sur lui les fautes de la terre entière, pour qu’ayant mis le péché à mort, il te ressuscitât dans la justice, de même, descendu toi aussi dans l’eau, et, d’une certaine manière, enseveli dans les eaux comme lui dans le rocher, tu ressuscites « marchant dans une vie renouvelée » (Rm 6,2).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Veux-tu guérir ? » : le carême conduit les catéchumènes à la piscine du baptême

mardi 12 mars 2024

Le nombre de quarante, frères très chers, a une valeur symbolique, liée au mystère de notre salut. En effet, lorsque dans les premiers temps, la méchanceté des hommes eut envahi la surface de la terre, c’est pendant quarante jours que Dieu a fait tomber les eaux du ciel et a inondé la terre entière sous les pluies du déluge (Gn 7). Dès cette époque, l’histoire du salut était donc annoncée symboliquement : pendant quarante jours, la pluie est tombée pour purifier le monde. Maintenant, c’est aussi pendant les quarante jours du carême que la miséricorde est offerte aux hommes pour qu’ils se purifient…

Oui, le déluge est le symbole du baptême ; ce qui s’est produit alors s’accomplit encore aujourd’hui… Quand les péchés de toute la terre ont disparu, noyés au fond de l’abîme, la sainteté a pu s’élever tout près du ciel ; voilà ce qui se réalise maintenant aussi dans l’Église du Christ… Portée par l’eau du baptême, elle s’élève près du ciel ; les superstitions et les idoles sont englouties, et sur terre se répand la foi, jaillie de l’arche du Sauveur… Certes, nous-mêmes sommes pécheurs…, et ce monde sera détruit. Seuls échapperont à la ruine ceux que l’arche portera enfermés en son sein. Cette arche, c’est l’Église… Oui, nous vous l’annonçons, ce monde fera naufrage ; c’est pourquoi nous vous exhortons, vous, tous les hommes, à vous réfugier dans ce sanctuaire.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

Le Carême conduit au baptême

lundi 4 mars 2024

Tu t’es approché, tu as vu la fontaine baptismale, tu as vu aussi l’évêque près de la fontaine. Et sans doute est-il tombé dans ton âme la même pensée qui s’est insinuée en celle de Naaman, le Syrien. Car, bien qu’il ait été purifié, il avait cependant douté d’abord… Je crains que quelqu’un ait dit : « C’est tout ? » Oui, c’est vraiment tout : là est toute innocence, toute piété, toute grâce, toute sainteté. Tu as vu ce que tu as pu voir des yeux de ton corps… ; ce qu’on ne voit pas est bien plus grand…, car ce qu’on ne voit pas est éternel… Quoi de plus étonnant que la traversée de la Mer Rouge par les Israélites, pour ne parler à présent que du baptême ? Et pourtant ceux qui l’ont traversé sont tous morts dans le désert. Au contraire, celui qui traverse la fontaine baptismale, c’est-à-dire celui qui passe des biens terrestres à ceux du ciel…, ne meurt pas mais ressuscite.

Naaman était lépreux… À son arrivée, le prophète lui a dit : « Va, descends dans le Jourdain, baigne-toi et tu seras guéri. » Il s’est mis à réfléchir en lui-même et s’est dit : « C’est tout ? Je suis venu de Syrie jusqu’en Judée et on me dit : Va au Jourdain, baigne-toi et tu seras guéri. Comme s’il n’y avait pas des fleuves meilleurs dans mon pays ! » Ses serviteurs lui disent : « Maître, pourquoi ne fais-tu pas ce que dit le prophète ? Fais-le plutôt et essaie. » Alors il s’est rendu au Jourdain, s’est baigné et en est sorti guéri.

Qu’est-ce que cela signifie ? Tu as vu de l’eau, mais toute eau ne guérit pas ; par contre, l’eau qui a la grâce du Christ guérit. Il y a une différence entre l’élément et la sanctification, entre l’acte et l’efficacité. L’acte s’accomplit avec de l’eau, mais l’efficacité vient de l’Esprit Saint. L’eau ne guérit pas si l’Esprit Saint n’est descendu et n’a consacré cette eau. Tu as lu que lorsque notre Seigneur Jésus Christ a institué le rite du baptême, il est venu à Jean et celui-ci lui a dit : « C’est moi qui dois être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ? » (Mt 3,14)… Le Christ est descendu ; Jean qui baptisait était à ses côtés ; et voici que, telle une colombe, descendit l’Esprit Saint… Pourquoi le Christ est-il descendu le premier et ensuite l’Esprit Saint ? Pour quelle raison ? Pour que le Seigneur ne paraisse pas avoir besoin du sacrement de la sanctification : c’est lui qui sanctifie, et c’est aussi l’Esprit qui sanctifie.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

 

La tentation après le baptême

dimanche 18 février 2024

Si, après le baptême, tu es attaqué par le persécuteur, le tentateur de la lumière, tu auras matière à victoire. Il t’attaquera certainement, puisqu’il s’en est pris au Verbe, mon Dieu, trompé par l’apparence humaine qui lui dérobait la lumière incréée. Ne redoute pas le combat. Oppose-lui l’eau du baptême, oppose-lui l’Esprit Saint dans lequel s’éteignent tous les traits enflammés lancés par le Malin. (…)

S’il t’expose le besoin qui t’accable — il n’a pas manqué de le faire à Jésus —, s’il te rappelle que tu as faim, n’aie pas l’air d’ignorer ses propositions. Apprends-lui ce qu’il ne connaît pas ; oppose-lui la Parole de vie, ce vrai Pain envoyé du ciel et qui donne la vie au monde.

S’il te tend le piège de la vanité — il en usa contre le Christ, lors qu’il le fit monter sur le pinacle du Temple et lui dit : « Jette-toi en bas » pour lui faire manifester sa divinité —, prends garde de ne pas déchoir pour avoir voulu t’élever. (…)

S’il te tente par l’ambition en te montrant, dans une vision instantanée, tous les royaumes de la terre comme soumis à son pouvoir et s’il exige de toi l’adoration, méprise-le : ce n’est qu’un pauvre frère. Dis-lui, confiant dans le sceau divin : « Je suis, moi aussi, l’image de Dieu ; je n’ai pas encore été, comme toi, précipité du haut de ma gloire à cause de mon orgueil ! Je suis revêtu du Christ ; je suis devenu un autre Christ par mon baptême ; c’est à toi de m’adorer. » Il s’en ira, j’en suis sûr, vaincu et mortifié par ces paroles. Venant d’un homme illuminé par le Christ, elles seront ressenties par lui comme si elles émanaient du Christ, la lumière suprême. Voilà les bienfaits qu’apporte l’eau du baptême à ceux qui reconnaissent sa force.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)

 

 

 

L’origine du Carême : accompagner les catéchumènes vers le baptême à Pâques

vendredi 16 février 2024

Après ce temps consacré à l’observance du jeûne, l’âme, purifiée et épuisée, parvient au baptême. Elle reprend des forces en se plongeant dans les eaux de l’Esprit ; tout ce qui avait été brûlé par les flammes des maladies renaît de la rosée de la grâce du ciel. Abandonnant la nature périssable du vieil homme (Ep 4,22), le nouveau baptisé reçoit une nouvelle jeunesse… Par une nouvelle naissance, il renaît autre, alors qu’il est le même que celui qui avait péché.

Par un jeûne ininterrompu de quarante jours et de quarante nuits, Élie a mérité de mettre fin, grâce à l’eau du ciel, à une sécheresse longue et pénible de la terre entière (1R 19,8; 18,41) ; il a étanché la soif brûlante du sol, en lui apportant une pluie abondante. Ces faits se sont produits pour nous servir d’exemple, pour que nous méritions, après un jeûne de quarante jours, la pluie bénie du baptême, afin que l’eau du ciel arrose toute la terre, aride depuis longtemps chez nos frères du monde entier. Le baptême comme une rosée du salut mettra fin à la longue stérilité du monde païen. En effet, c’est de sécheresse et d’aridité spirituelle que souffre quiconque n’a pas été baigné de la grâce du baptême.

Par un jeûne du même nombre de jours et de nuits, le saint Moïse a mérité de parler à Dieu, de demeurer, de séjourner avec lui, de recevoir de ses mains les préceptes de la Loi (Ex 24,18)… Nous aussi, frères très chers, jeûnons avec ferveur pendant toute cette période, pour que…à nous aussi les cieux s’ouvrent et le séjour des morts se ferme.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

lundi 8 janvier 2024

L’Esprit Saint est descendu au cours du baptême du Christ pour que ne passât point inaperçue la dignité du baptisé, selon l’affirmation de Jean : « Mais celui qui m’a envoyé baptisé dans l’eau, celui-là m’a dit : “ Celui sur qui tu verras descendre et demeurer l’Esprit, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint ” » (Jn 1,33). Attention : que dit l’Évangile ? « Les cieux s’ouvrirent » ; mais il s’ouvrirent à cause de la dignité de celui qui descendait. « Voici en effet, dit-il, que les cieux s’ouvrirent et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui » (Mt 3,16) et il descendait, de toute évidence, de son propre mouvement. Il fallait en effet, (…) que l’étrenne et les prémices du Saint-Esprit des baptisés, fussent accordées à l’humanité du Sauveur qui donne cette si grande grâce.

Peut-être aussi est-il descendu sous une forme de colombe pour montrer, comme certains le disent, un modèle de la pure, innocente et simple colombe qui par ses prières travaille pour ses petits et pour le pardon des péchés. (…) Pour une part, la colombe de Noé préfigurait celle-ci. En effet, de même que du temps de Noé, par le bois et par l’eau, les hommes reçurent le salut et commencèrent une nouvelle génération, et de même que la colombe revint vers lui, sur le soir, avec un rameau d’olivier, ainsi, l’Esprit Saint lui aussi descendit vers le véritable Noé, auteur de la seconde génération, qui amenait avec lui dans la même arche des échantillons de toutes les diverses espèces (…) Donc, comme certains l’expliquent, la colombe spirituelle est descendue au temps du baptême afin de montrer que c’est lui-même qui sauve les croyants par le bois de la croix et qui, vers le soir, doit par sa mort apporter le bienfait du salut.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Silence ! Sors de cet homme ! »

mardi 5 septembre 2023

Le baptême, ce bain de la sainteté, enlève la souillure de notre péché, mais il ne change pas maintenant la dualité de notre vouloir et n’empêche pas les esprits du mal de nous combattre ou de nous entretenir dans l’illusion… Mais la grâce de Dieu a sa demeure dans la profondeur même de l’âme, c’est-à-dire dans l’entendement. Il est dit, en effet, que « la gloire de la fille du Roi est au-dedans » (Ps 44,15) : elle ne se montre pas aux démons. C’est pourquoi des profondeurs mêmes de notre cœur nous sentons comme sourdre le désir divin, quand nous nous souvenons ardemment de Dieu. Mais alors les esprits mauvais sautent dans les sens corporels et s’y cachent, profitant du relâchement de la chair… Ainsi donc, notre entendement, selon le divin apôtre Paul, se réjouit toujours de la loi de l’Esprit (Rm 7,22). Mais les sens de la chair veulent se laisser emporter sur la pente des plaisirs…

« La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue » (Jn 1,5)… : le Verbe de Dieu, la vraie lumière, a jugé bon de se manifester à la création dans sa propre chair, en allumant en nous la lumière de sa connaissance divine dans son incommensurable amour de l’homme. L’esprit du monde n’a pas reçu le dessein de Dieu, c’est-à-dire ne l’a pas connu… ; pourtant le merveilleux théologien, l’évangéliste Jean ajoute : « Il était la vraie lumière, qui éclaire tout homme venant dans le monde… Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. Il est venu dans ce qui était à lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (v.10-12)… Ce n’est pas de Satan que l’évangéliste dit qu’il n’a pas reçu la vraie lumière, car dès le commencement il lui est étranger puisqu’elle ne brille pas en lui. Mais il stigmatise justement par cette parole les hommes qui entendent les puissances et les merveilles de Dieu mais qui, à cause de leur cœur enténébré, ne veulent pas s’approcher de la lumière de sa connaissance.

Diadoque de Photicé (v. 400-?)

 

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

lundi 9 janvier 2023

Je ne peux contenir ma joie, mon esprit exulte et tressaille. Je me sens presque emporté par l’ardeur de Jean pour annoncer la bonne nouvelle. C’est vrai que je ne suis pas Précurseur, mais comme lui je viens du désert. Le Christ est illuminé, resplendissons avec lui. Le Christ est baptisé, descendons avec lui pour pouvoir avec lui remonter nous aussi.

Jean baptiste, Jésus s’avance : il vient sanctifier le Baptiste. Il vient noyer dans les eaux le vieil Adam tout entier et, avant cela, – et pour cela – sanctifier les eaux du Jourdain. Le Baptiste refuse et Jésus insiste. La lampe dit au Ciel, la voix au Verbe, l’ami à l’Époux : C’est moi qui devrais être baptisé par toi. Jésus répond : laisse donc. Ceci s’accomplit pour réaliser en toute sagesse le dessein de Dieu.

Jésus remonte de l’eau entraînant et élevant le monde avec lui et il voit les cieux ouverts, ces cieux qu’autrefois Adam avait fermés pour lui et pour les siens, et ce paradis qui était comme scellé par un glaive de feu. Et l’Esprit témoigne de sa divinité ; il accourt vers son semblable, et une voix descend du ciel, car c’est du ciel que vient celui à qui on rend témoignage.

Nous entourons d’honneur aujourd’hui le baptême du Christ et nous sommes en fête pour le célébrer. Purifions-nous. Rien n’est plus agréable à Dieu que le salut des hommes et leur retour, c’est la clef de tout enseignement et de tous les mystères. Il en sera ainsi si vous êtes comme une lumière dans le monde, comme une force vitale pour les autres hommes, et comme de petites lumières autour du Christ la grande lumière, reflétant sur vos traits sa splendeur céleste.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)