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Archive pour août 2023

« Veillez car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. »

jeudi 31 août 2023

Le monde visible passera et celui que nous attendons viendra, plus beau que lui ; mais que nul ne se mêle de savoir la date « car il ne nous appartient pas, dit Jésus Christ, de connaître les temps ou moments que le Père a fixés dans sa puissance » (Ac 1,7). N’aie donc ni l’audace de mettre en avant une date pour ces évènements, ni la négligence de te rendormir, car : « Veillez, dit le Christ ; c’est à l’heure où vous ne vous y attendez pas que viendra le Fils de l’homme » (Mt 24,42-44).

Mais il fallait que nous connussions les signes de la fin ; de plus, nous attendons le Christ ; alors, pour nous éviter de mourir déçus et d’être égarés par l’Antichrist menteur, les apôtres, mus par un choix divin, viennent, selon le plan salvifique, trouver le Maître véridique et le questionnent : « Dis-nous quand ces évènements se produiront et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du siècle » (Mt 24, 3). Nous attendons ton retour, mais Satan se transforme en ange de lumière. Fixe-nous donc, pour que nous n’en adorions pas un autre au lieu de toi !

Et lui, ouvrant sa bouche divine et bienheureuse, de dire : « Prenez garde que nul ne vous égare » (Mt 24,4). Et vous, auditeurs, qui des yeux de l’intelligence le voyez en quelque sorte, écoutez-le vous répéter à vous aussi : « Prenez garde que nul ne vous égare ! » (…) « Beaucoup en effet viendront en mon nom, disant : c’est moi qui suis le Christ, et ils en égareront un grand nombre » (Mt 24,4.5). (…) « Veillez donc, dit le Seigneur, parce que vous ne savez pas quel jour le Seigneur viendra » (Mt 24,42).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Les écueils de toute vie humaine

mercredi 30 août 2023

« Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens. » (Mc 13, 15) Gardons-nous du levain des Pharisiens, de l’attachement exagéré à des observances extérieures d’institution humaine, à de vaines cérémonies, à un bel ordre extérieur qui prend tous nos soins, attachement qui produit peu à peu l’oubli de l’intérieur, qui finit par faire négliger le dedans de la coupe pour nettoyer le dehors, par faire en nous des hypocrites, des sépulcres blanchis et en même temps des esprits petits, mesquins, rétrécis, incapables d’aucune haute conception et attachés avec une force extrême à des riens, des minuties, des puérilités…

Et gardons-nous du levain d’Hérode, du levain des Saducéens comme il est dit dans un autre Évangile, c’et-à-dire du relâchement, de la sensualité, de la mollesse, de l’amour du bien-être, de la recherche de ses aises, et, conséquence forcée, de l’amour de l’argent, des richesses, des honneurs, des grandeurs ; les Pharisiens disent adieu à la vérité, à la simplicité, à la bonté, à la miséricorde, à l’humilité, à toute grandeur d’âme… Les Sadducéens ont l’horreur de la pauvreté, de l’abjection de la pénitence, de la croix, de l’humilité, et pas plus que les Pharisiens ils ne connaissent la bonté ni la miséricorde…

Les uns et les autres remplacent, et l’amour de Dieu et l’amour du prochain par le seul amour de soi-même… Les Pharisiens c’est plutôt l’égarement de l’esprit par l’orgueil, les Sadducéens, c’est plutôt l’égarement du cœur par la sensualité… Ces deux sectes représentent les deux écueils principaux de toute vie humaine et particulièrement de la vie religieuse : gardons-nous avec grand soin du levain des Pharisiens et des Sadducéens !

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Martyre de Saint Jean-Baptiste (m)

mardi 29 août 2023

Parmi les titres de gloire du saint et bienheureux Jean Baptiste, dont nous célébrons la fête aujourd’hui, je ne sais auquel donner la préférence : à sa naissance miraculeuse ou à sa mort plus miraculeuse encore. Sa naissance a apporté une prophétie (Lc 1,67s), sa mort la vérité ; sa naissance a annoncé l’arrivée du Sauveur, sa mort a condamné l’inceste d’Hérode. Cet homme saint (…) a mérité aux yeux de Dieu de ne pas disparaître de la même façon que les autres hommes de ce monde : il a quitté ce corps reçu du Seigneur en le confessant. Jean a accompli en tout la volonté de Dieu, puisque sa vie comme sa mort correspondent à ses desseins. (…)

Il est encore au creux du ventre de sa mère quand déjà il célèbre l’arrivée du Seigneur, par ses mouvements de joie, puisqu’il ne pouvait pas le faire par la voix. Élisabeth dit à la sainte Marie : « Dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein » (Lc 1,44). Jean exulte donc avant de naître, et avant que ses yeux ne reconnaissent à quoi ressemble le monde, son esprit reconnaît déjà celui qui en est le maître. Je pense que c’est là le sens de la phrase du prophète : « Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré » (Jr 1,5). Ne nous étonnons donc pas si, enfermé dans la prison où l’avait fait mettre Hérode, il a continué à prêcher le Christ par l’intermédiaire de ses disciples (Mt 11,2), puisque, enfermé qu’il était dans le sein de sa mère, il annonçait déjà de ses tressaillements la venue du Seigneur.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

Dieu nous appelle inlassablement à la conversion

lundi 28 août 2023

La bonté de Dieu, comme je le répète souvent, n’a pas abandonné ceux qu’il a créés, mais elle se tourne encore vers eux et les rappelle de nouveau : « Venez à moi, vous qui êtes fatigués et accablés, je vous procurerai le repos » (Mt 11,28). C’est-à-dire : vous voilà fatigués, vous voilà malheureux, vous avez fait l’expérience du mal de votre désobéissance. Allons, convertissez-vous enfin ; (…) vivez par l’humilité, vous qui étiez morts par l’orgueil. (…)

Oh ! mes frères, que ne fait pas l’orgueil ? Oh ! Quel pouvoir possède l’humilité ! Qu’avait-on besoin de tous ces détours ? Si dès le commencement, l’homme était resté humble et avait obéi à Dieu (…), il ne serait pas tombé. Après sa déchéance, Dieu lui a encore fourni une occasion de se repentir et d’obtenir miséricorde ; mais il a gardé la tête haute. Dieu, en effet, est venu lui dire : « Adam, où es-tu ? » (Gn 3,9), c’est-à-dire : « De quelle gloire es-tu tombé ? » (…) Puis il lui a demandé : « Pourquoi as-tu péché ? Pourquoi as-tu désobéi ? », voulant par là lui faire dire : « Pardonne-moi ». Mais (…) il n’y a ni humilité ni repentir, mais le contraire. L’homme réplique : « La femme que tu m’as donnée s’est jouée de moi » (v. 12) ; il ne dit pas « ma femme » mais « la femme que tu m’as donnée », comme on dirait : « Le fardeau que tu m’as mis sur la tête ». Il en est ainsi, frères : quand un homme n’accepte pas de se voir pécheur, il ne craint pas d’accuser Dieu lui-même.

Dieu s’adresse ensuite à la femme et lui dit : « Pourquoi n’as-tu pas gardé, toi non plus, le commandement ? », comme s’il disait : « Toi au moins, dis : Pardonne-moi, pour que ton âme s’humilie et obtienne miséricorde ». Mais (…) la femme répond à son tour : « Le serpent m’a trompée » (v. 13), comme pour dire : « Si lui a péché, en quoi suis-je coupable, moi ? » Que faites-vous, malheureux ? (…) Reconnaissez votre faute ; ayez pitié de votre nudité ! Mais ni l’un ni l’autre n’a daigné se reconnaître pécheur.

Dorothée de Gaza (v. 500-?)

 

 

 

Fixer le Christ en nos cœurs par la foi

dimanche 27 août 2023

Dieu se présente à nous comme objet de foi, surtout dans la personne de Jésus-Christ. Il veut que nous croyions fermement que l’enfant né de Marie, l’ouvrier de Nazareth, le Maître en lutte avec les Pharisiens, le crucifié du Calvaire est véritablement son Fils, son égal, et que nous l’adorions comme tel. Établir parmi les hommes la foi au Verbe incarné est la grande œuvre que Dieu s’est proposée dans l’économie du salut (cf. Jn 6,29). Rien ne peut remplacer cette foi en Jésus-Christ, vrai Dieu consubstantiel au Père et son Envoyé. Elle est la synthèse de toutes nos croyances, parce que le Christ est la synthèse de toute la révélation. (…)

La vie de l’Église suppose en tout et toujours l’adoration de son divin Époux. À la face du monde qui le renie et le méconnaît, elle répète sans cesse, avec saint Pierre : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). Cette forte vision de la foi, qui perce le voile de l’humanité du Christ et plonge dans les profondeurs de sa divinité, fait défaut à beaucoup d’esprits. Ils voient Jésus, le touchent, mais, comme les foules de Galilée, d’un regard purement extérieur, superficiel, qui ne transforme pas les âmes. Pour d’autres, au contraire, Jésus se transfigure ; la grâce éclaire leur foi en sa divinité. Pour eux, Jésus est le soleil de justice ; il surpasse toutes les beautés de la terre, et sa vision ravit tellement leurs cœurs qu’aucun autre attrait ne peut plus les séparer de son amour. Ils peuvent dire avec saint Paul : « Je suis persuadé que ni la mort, ni la vie… ni une créature quelconque ne pourront me séparer de l’amour que Dieu nous manifeste dans le Christ-Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38).

Une telle foi fixe véritablement Jésus-Christ dans nos cœurs. Elle n’est pas une simple adhésion de l’esprit ; elle comporte l’amour, l’espérance, la consécration totale de soi au Christ pour vivre de sa vie, participer à ses mystères, imiter ses vertus.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

Ne permets pas que je m’égare !

samedi 26 août 2023

« Lui qui transforme les lèvres des hommes véridiques et ravit aux vieillards leur science. » (Jb 12,20 Vg) Quand le prêtre ne fait pas le bien qu’il prêche, le don même de la parole lui est retiré, pour qu’il n’ait pas le front de dire ce qu’il ne met en pratique, selon la parole du prophète : « Dieu a dit au pécheur : Que viens-tu, toi, raconter mes règles de justice et pourquoi as-tu, toi, mon alliance à la bouche ? » (Ps 49,16) De là encore cette supplication : « Ne ravis jamais à ma bouche la parole de la vérité. » (Ps 118,43) Il le sent profondément en effet, Dieu tout-puissant accorde la parole de vérité à qui la vit et il l’ôte à qui ne la vit pas. Celui donc qui a demandé qu’elle ne soit pas ravie à sa bouche, qu’a-t-il demandé d’autre que la grâce des bonnes œuvres ? C’était dire ouvertement : ne permets pas que je m’égare loin des bonnes œuvres : perdue l’ordonnance d’une sainte vie, c’en serait fait de la rectitude de ma parole.

Très souvent aussi, qu’un docteur ait le front d’enseigner ce qu’il n’a cure de faire, il n’a bientôt plus de paroles pour dire le bien dont il a méprisé la pratique et le voilà enseignant à ceux dont il est le maître les erreurs de sa conduite : sur un juste jugement de Dieu tout-puissant, il n’a plus de langue au service du bien, lui qui refuse de bien vivre ; c’est pour les biens de la terre que son âme s’est embrasée d’amour, c’est des biens de la terre que qu’il va désormais toujours parler. Aussi la vérité dit-elle dans l’Évangile : « C’est du trop-plein du cœur que parle la bouche : c’est d’un bon trésor que l’homme bon apporte de bonnes choses et c’est d’un mauvais trésor que l’homme mauvais apporte de mauvaises choses. » (Mt 12,34-35)

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même. »

vendredi 25 août 2023

[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Je veux que tu saches qu’il n’est point de vertu et pareillement point de défaut qui ne s’exercent par le moyen du prochain. Qui demeure dans l’inimitié vis-à-vis de moi, cause un dommage au prochain et à lui-même qui est son principal prochain. Et il lui fait tort soit en général, soit en particulier. En général, parce que vous êtes tenus d’aimer votre prochain comme vous-mêmes, et cet amour vous fait un devoir de l’assister par la prière, par la parole, par le conseil et de lui procurer tous les secours spirituels ou temporels suivant la mesure de ses besoins. Et si vous ne le pouvez faire réellement, parce que vous n’en avez pas le moyen, tout au moins, devez-vous en avoir le désir.

Mais si l’on ne m’aime pas, l’on n’aime pas non plus le prochain. Ne l’aimant pas, on ne le secourt pas et du même coup l’on se fait tort à soi-même. On se prive de ma grâce, en même temps que l’on frustre le prochain, en ne lui donnant pas les prières et les pieux désirs que l’on doit m’offrir pour lui. Toute assistance prêtée au prochain doit procéder de la dilection que l’on a pour lui pour l’amour de moi.

Pareillement peut-on dire qu’il n’est point de vice qui n’atteigne le prochain ; car si l’on ne m’aime pas, l’on ne saurait être dans la charité qu’on lui doit. Tous les maux proviennent de ce que l’âme est privée de la charité envers moi et envers le prochain. Ne pouvant plus faire le bien, il s’ensuit que l’on fait le mal. Et contre qui fait-on ainsi le mal ? Contre soi-même d’abord et puis contre le prochain. Ce n’est pas à moi que l’on fait du tort, car le mal ne saurait m’atteindre, sinon en tant que je considère comme fait à moi-même ce qui est fait au prochain.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Fête de saint Barthélémy, apôtre

jeudi 24 août 2023

La gloire de tous les apôtres est tellement indissociable, elle est unie par le ciment de tant de grâces, que lorsqu’on célèbre la fête de l’un d’eux c’est la grandeur commune de tous les apôtres qui est rappelée à l’attention de notre regard intérieur. Ils se partagent en effet la même autorité de juges suprêmes, le même rang de dignité et ils possèdent le même pouvoir de lier et d’absoudre (Mt 19,28; 18,18). Ils sont ces perles précieuses que saint Jean nous dit avoir contemplées dans l’Apocalypse et dont les portes de la Jérusalem céleste sont construites (Ap 21,21.14). (…) En effet, lorsque par des signes ou des miracles les apôtres rayonnent la lumière divine, ils ouvrent l’accès de la gloire céleste de Jérusalem aux peuples convertis à la foi chrétienne. (…)

C’est d’eux encore que le prophète dit : « Qui sont ceux-là, qui volent ainsi que des nuages ? » (Is 60,8). (…) Dieu élève l’esprit de ses prédicateurs à la contemplation des vérités d’en haut (…) de sorte qu’ils puissent répandre en abondance la pluie de la parole de Dieu dans nos cœurs. C’est ainsi qu’ils boivent l’eau à la source pour nous la donner à boire à notre tour. Saint Barthélémy a puisé à la plénitude de cette source, lorsque l’Esprit Saint est descendu sur lui comme sur les autres apôtres sous la forme de langues de feu (Ac 2,3).

Mais tu entends parler de feu et peut-être que tu ne vois pas le rapport avec l’eau. Écoute comment le Seigneur appelle eau cet Esprit Saint qui est descendu comme un feu sur les apôtres. « Si quelqu’un a soif, dit-il, qu’il vienne à moi et qu’il boive », et il ajoute : « Celui qui croit en moi — l’Écriture le dit — des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur », et l’évangéliste explique : « Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39). Le psalmiste dit aussi des croyants : « Ils se rassasient de l’abondance de ta maison et tu les abreuves au torrent de tes délices, car en toi se trouve la source de la vie » (Ps 35,10).

Saint Pierre Damien (1007-1072)

 

 

 

Puissiez-vous persévérer dans la vigne de l’Église !

mercredi 23 août 2023

Que nul d’entre vous, bien-aimés, ne se croie en sécurité sous prétexte qu’il est baptisé, car de même que ceux qui courent dans le stade ne reçoivent pas tous le prix de la victoire, mais celui-là seul qui est arrivé le premier dans la course, de même ne sont pas sauvés tous ceux qui ont la foi, mais ceux-là seulement qui persévèrent dans les bonnes œuvres qu’il ont commencées. (…) Personne ne doit se croire en sécurité en raison de sa seule foi, mais doit bien plutôt redouter ce qui est dit : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » (Mt 22,14). Que nous soyons appelés par la foi, nous le savons, mais si nous sommes élus, nous l’ignorons. Chacun doit donc être d’autant plus humble qu’il ignore s’il est élu.

Que le Dieu tout-puissant vous accorde de ne pas être du nombre de ceux qui traversèrent la mer Rouge à pied sec, mangèrent la manne dans le désert, burent le breuvage spirituel, et périrent cependant à cause de leurs murmures dans le désert, mais du nombre de ceux qui entrèrent dans la terre promise et obtinrent en travaillant fidèlement dans la vigne de l’Église de recevoir le denier du bonheur éternel, de sorte qu’avec le Christ votre tête vous puissiez, vous qui êtes ses membres, régner dans tous les siècles des siècles.

Auteur anonyme du 9e siècle

 

 

 

« Vous siégerez vous aussi pour juger. » (Mt 19,28)

mardi 22 août 2023

« Mais cependant je parlerais au Tout-Puissant et je désire discuter avec Dieu. » (Jb 13,3) Nous parlons au Tout-Puissant quand nous nous associons à la justice du maître pour faire passer nos actes au crible d’un scrupuleux examen.

Peut-être aussi discute avec Dieu celui qui, après avoir en ce monde obéi à ses préceptes, vient ensuite en juge, juger les peuples avec Lui, ainsi qu’il est dit aux prédicateurs qui font abandon de tous leurs biens : « Vous qui m’avez suivi, dans la régénération, lorsque le fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les tribus d’Israël. » (Mt 19,28) Le Seigneur dit encore par la bouche d’Isaïe : « Délivrez celui qui subit l’injustice, jugez en faveur de l’orphelin, plaidez pour la veuve et venez, discutons. » (Is 1,17) Il est juste en effet qu’il discute avec Dieu, dans son jugement sur les orphelins, l’homme qui, pour se consacrer à la parole de Dieu, renonce sans réserve au siècle présent.

Parler concerne donc la prière ; discuter, le jugement. Le saint, en conséquence, parle maintenant au Tout-Puissant pour discuter ensuite avec le Tout-Puissant, parce que celui qui viendra un jour pour juger avec Dieu est celui qui en ce monde n’aura été que son familier dans la prière.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)