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Archive pour le mot-clef ‘St Charles de Foucauld’

« L’ami de l’époux entend sa voix et il en est tout joyeux. »

samedi 11 janvier 2025

« L’ami de l’Époux, qui est là et l’écoute, jubile de joie en entendant la voix de l’Époux » (n 3,29). Ne dois-je pas dire ces paroles, mon Dieu, mon Seigneur Jésus, chaque fois que j’entends quelque texte inspiré : Psaume, l’Évangile surtout, Pater, Ave, enfin tout texte des livres inspirés ? C’est bien la voix de l’Esprit Saint qui parle, chaque fois que je les lis, que je les entends. Je dois donc dire ces paroles de saint Jean et ajouter avec lui : « Donc, en ce moment, mon bonheur est parfait… »

C’est dans cette jubilation que je dois être, chaque fois que j’entends, que je lis, que je récite quelque texte, si court qu’il soit, de la parole de l’Époux si passionnément chéri !… C’est dans cette jubilation, dans ce transport d’amour où doit me jeter la voix de l’Époux, que je dois donc réciter l’office divin, dire le Saint Rosaire, lire la Sainte Écriture… Aime-t-on, respecte-t-on, vénère-t-on, admire-t-on, adore-t-on la parole écrite ou parlée de ce qu’on aime ?… Adorons donc, baisons, chérissons, adulons toute parole du Bien-Aimé de nos cœurs !…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Dieu nous invite à sa joie

mardi 3 décembre 2024

Mon Dieu, que vous êtes bon de nous inviter à la joie ; et non seulement de nous y inviter, mais de nous en présenter des motifs tellement forts, tellement puissants, qu’il nous forcent à être dans la joie dans la même mesure que nous vous aimons…

Le motif de joie que vous proposez, c’est votre propre bonheur : plus nous vous aimerons, plus nous voudrons ardemment votre bien, plus nous mettrons en vous plutôt qu’en nous notre joie et notre vie, plus nous jouirons profondément de votre bonheur. Au ciel, votre bonheur est la joie principale des élus : ce bonheur céleste, il dépend de nous d’en jouir dès cette vie, en grande partie, si nous vous aimons assez pour sortir de nous-mêmes et mettre toute notre joie en vous. Si nous mettons toute notre joie en vous, nous serons heureux dès le moment où nous le ferons, sur cette terre même ! Si nous ne mettions toute notre joie en vous, nous ne serions pas pleinement heureux, même au ciel.

Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous appeler dès ce monde à un tel bonheur, à une si haute perfection, à une union si étroite avec vous, et de nous y pousser avec de si ardentes paroles ! Que vous êtes bon ! « Jubilez au Seigneur, terre entière ! Chantez, tressaillez de joie, bénissez ! » (cf. Ps 97,4 LXX)

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Elle a tout donné… »

lundi 25 novembre 2024

« Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains » (Lc 23,46). C’est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-aimé. Puisse-t-elle être la nôtre. Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants : « Mon Père, je me remets entre vos mains ; mon Père, je me confie à vous ; mon Père, je m’abandonne à vous. Mon Père, faites de moi ce qu’il vous plaira ; quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie ; merci de tout. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, je vous remercie de tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, mon Dieu, pourvu que votre volonté se fasse en toutes vos créatures, en tous vos enfants, en tous ceux que votre cœur aime ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre en vos mains sans mesure. Je me remets entre vos mains avec une infinie confiance, car vous être mon Père. »

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Pardonne-lui. »

lundi 11 novembre 2024

L’amour consiste non à sentir qu’on aime, mais à vouloir aimer. Quand on veut aimer, on aime ; quand on veut aimer par-dessus tout, on aime par-dessus tout. S’il arrive qu’on succombe à une tentation, c’est que l’amour est trop faible, ce n’est pas qu’il n’existe pas. Il faut pleurer, comme saint Pierre, se repentir comme saint Pierre…, mais comme lui aussi, dire par trois fois : « Je vous aime, je vous aime, vous savez que malgré mes faiblesses et mes péchés, je vous aime » (Jn 21,15s).

Quant à l’amour que Jésus a pour nous, il nous l’a assez prouvé pour que nous y croyions sans le sentir. Sentir que nous l’aimons et qu’il nous aime, ce serait le ciel ; le ciel n’est, sauf rares moments et rares exceptions, pas pour ici-bas.

Racontons-nous souvent la double histoire des grâces que Dieu nous a faites personnellement depuis notre naissance et celle de nos infidélités ; nous y trouverons…de quoi nous perdre dans une confiance sans bornes en son amour. Il nous aime parce qu’il est bon, non parce que nous sommes bons ; les mères n’aiment-elles pas leurs enfants dévoyés ? Et nous trouverons de quoi nous enfoncer dans l’humilité et la défiance de nous. Cherchons à racheter un peu nos péchés par l’amour du prochain, par le bien fait au prochain. La charité envers le prochain, les efforts pour faire du bien aux autres sont un excellent remède à opposer aux tentations : c’est passer de la simple défense à la contre-attaque.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Courons, par nos prières, à la recherche de la brebis perdue

jeudi 7 novembre 2024

Notre-Seigneur est venu pour chercher ce qui est perdu… Il laisse quelques brebis qui sont au bercail pour courir après celle qui s’est égarée… Faisons comme Lui, et puisque nos prières sont une force, qu’elles sont certaines d’obtenir ce qu’elles demandent, courons, par nos prières, à la recherche des pécheurs, faisons, par elles, l’œuvre pour laquelle notre Divin Époux est venu sur la terre…

Si nous ne sommes pas voués à la vie apostolique, combien nous devons prier pour la conversion des pécheurs, puisque la prière est presque le seul moyen puissant, étendu, que nous ayons de leur faire du bien, d’aider notre Époux dans son travail, de sauver ses Enfants, de tirer d’un péril mortel ceux qu’Il aime passionnément, et qu’Il nous a, par son Testament, ordonné d’aimer comme Lui-même les aime !… Et si nous sommes voués à l’apostolat, notre apostolat ne sera fructueux que si nous prions pour ceux que nous voulons convertir, car Notre-Seigneur ne donne qu’à celui qui demande, n’ouvre qu’à celui qui frappe… Pour que Dieu mette de bonnes paroles sur nos lèvres, de bonnes inspirations dans nos cœurs, la bonne volonté dans les âmes de ceux à qui nous nous adressons, il faut la grâce de Dieu, et, pour la recevoir, il faut la demander… Ainsi, quel que soit notre genre de vie, prions beaucoup, beaucoup pour la conversion des pécheurs puisque c’est pour eux surtout que Notre-Seigneur travaille, souffre et prie…

Prions chaque jour de toute notre âme pour le salut et la sanctification de ces enfants égarés mais bien-aimés de Notre-Seigneur, afin qu’ils ne périssent pas, mais soient heureux ; prions chaque jour pour eux, longuement et de toute notre âme, pour que le Cœur de Notre-Seigneur soit consolé par leur conversion et réjoui par leur salut…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

La perfection est d’être comme le Maître

vendredi 13 septembre 2024

« Le disciple n’est pas au-dessus du maître : on est parfait quand on est comme son maître. » (Lc 6, 40) Ne cherchons pas à être plus parfaits que Jésus, ne cherchons pas à pratiquer les vertus mieux que Lui, ne croyons pas que nous puissions faire quoi que ce soit mieux qu’Il ne l’a fait. Imitons-Le donc en tout, puisqu’en faisant autrement que Lui, nous ferons nécessairement moins bien. La perfection est de faire comme le maître, croire qu’on peut faire mieux c’est folie : pratiquons donc les vertus comme Il les a pratiquées ; faisons le bien comme Il l’a fait, nous qui voulons faire le plus parfait, car en faisant autrement, nous ferons moins bien : La perfection est de faire comme le maître.

Ne cherchons pas de plus hautes vertus, ce serait folie rien n’est plus haut que Dieu, plus parfait que Dieu… Vouloir être plus doux que Jésus serait faiblesse, plus sévère serait dureté, plus austère serait tenter Dieu, plus pauvre serait singularité et mauvais exemple. Plus parfait donc en quoi que ce soit serait orgueil immense et insensé. Imitons donc Jésus puisque nous voulons être parfaits, qu’il nous est impossible de rien trouver de plus parfait que Lui ; la perfection est d’être comme le Maître et c’est folie et péché de penser même qu’il soit possible d’être plus parfait en quoi que ce soit que Lui : « Qui est comme Dieu ? » ne cherchons pas à être plus grands que Jésus aux yeux des hommes… (…)

Imitons Jésus en tout, c’est là la perfection : Jésus est Dieu… Dieu est parfait… Tout ce que Jésus a fait, tout ce qu’Il a été, a été la perfection… Nous sommes des créatures nécessairement imparfaites, toujours et en tout ; jamais nous ne pouvons atteindre la perfection, nous ne pouvons donc nous en rapprocher davantage nous qui sommes si imparfaits, qu’en imitant le plus possible Celui qui l’est toujours, notre Dieu Jésus !

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

 

Aimer les membres malades du Christ

vendredi 5 juillet 2024

« Apprenez ce que veut dire : Je veux la miséricorde et non le sacrifice… Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » (Mt 9, 13) Être miséricordieux, incliner son cœur vers toutes les misères, celles du corps, et plus encore celles de l’âme, car les maladies de l’âme sont infiniment plus graves que tous les maux du corps, menaçant la vie et le bonheur d’un membre du Christ non pour quelques années, mais pour l’éternité… Ne pas s’attacher à soigner les brebis grasses, propres et dociles, abandonnant les galeuses à leur malheureux sort, mais aimer tous les hommes pour Dieu leur Père et leur Sauveur et donner ses soins surtout aux malades, aux pécheurs, puisqu’ils en ont bien plus besoin.

Jésus nous donne son corps entier à aimer ; tous ses membres méritent de notre part un égal amour, comme étant tous siens : les uns sont sains, les autres malades : si tous doivent être aimés également, les membres malades réclament tous nos soins, mille fois plus que les autres : avant de oindre les autres de parfums, soignons ceux qui sont blessés, meurtris, malades, c’est-à-dire tous ceux qui ont des besoins dans leur corps ou dans leur âme, surtout ces derniers, et surtout, surtout les pécheurs… Nous pouvons faire du bien à tous les hommes sans exception, par nos prières, nos pénitences, notre propre sanctification.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Pourquoi avoir peur ? »

mardi 2 juillet 2024

« Mes enfants, quoi qu’il vous arrive, souvenez-vous que je suis toujours avec vous. Souvenez-vous que, visible ou invisible, paraissant agir ou paraissant dormir et vous oublier, je veille toujours, je suis partout, et je suis tout-puissant. N’ayez jamais nulle crainte, nulle inquiétude : je suis là, je veille, je vous aime (…), je suis tout-puissant. Que vous faut-il de plus ? (…) Souvenez-vous de ces tempêtes que j’ai apaisées d’un mot, leur faisant succéder un grand calme. Souvenez-vous de la façon dont j’ai soutenu Pierre marchant sur les eaux (Mt 14,28s). Je suis toujours aussi près de chaque homme que je l’étais alors de vous. (…) Ayez confiance, foi, courage ; soyez sans inquiétude pour votre corps et votre âme (Mt 6,25), puisque je suis là, tout-puissant et vous aimant.

Mais (…) que votre confiance ne naisse pas de l’insouciance, de l’ignorance des dangers, ni de la confiance en vous ou en d’autres créatures. (…) Les dangers que vous courez sont imminents : les démons, ennemis forts et rusés, votre nature, le monde, vous font constamment une guerre acharnée. (…) En cette vie, la tempête est presque continuelle, et votre barque est toujours près de sombrer. Mais moi je suis là, et avec moi elle est insubmersible. Défiez-vous de tout, et surtout de vous, mais ayez en moi une confiance totale qui bannisse toute inquiétude. »

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Ascension du Seigneur, solennité

jeudi 9 mai 2024

« Élevez-vous, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire ! (…) Qui donc est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire » (Ps 23, 7.10). Ces versets s’appliquent merveilleusement à l’Ascension de Notre-Seigneur reçu au ciel par les chœurs des anges…

Que vous êtes bon, mon Dieu de nous consoler des tristesses de la terre par la vue de votre bonheur… Comme premier devoir vous nous commandez de vous aimer… Et si nous remplissons ce devoir, il en résulte immédiatement et nécessairement que nous sommes dès ce monde, pendant toute notre vie, merveilleusement, infiniment heureux. Nous partageons déjà en quelque sorte le bonheur des élus, puisque comme eux nous jouissons de ce qui fait leur bonheur, comme eux nous sommes heureux parce que nous vous savons heureux… À la vérité nous ne le voyons pas clairement pour eux, mais nous le savons indubitablement (…).

Quand nous sommes tristes, affligés des péchés des autres ou des nôtres, des souffrances physiques ou morales du prochain ou des nôtres, quand nous sentons venir le découragement, élevons nos cœurs, pensons que quoi qu’il nous arrive en ce monde et dans l’autre, quoi qu’il arrive au monde entier, notre bien-aimé est Jésus et que Jésus est bienheureux : il est monté aux cieux, assis à la droite de son Père et heureux pour l’éternité… Quand on aime, si le bien-aimé est heureux, rien ne manque… notre tout est heureux, c’est tout ce qu’il nous faut (…).

Si nous l’aimons, regardons-le et remercions-le sans fin comme les anges et comme l’Église à la vue de sa gloire : « Nous te rendons grâce pour ton immense gloire » (…). Daignez, mon Dieu, par votre grande miséricorde, faire de la vue de votre bonheur notre soutien ici-bas et notre félicité éternelle ! Amen.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Les semences d’une joie éternelle

jeudi 29 février 2024

« Encore un peu de temps et le pécheur cessera d’être : tu chercheras sa place, et tu ne la trouveras plus. Mais les bons recevront en héritage la terre des vivants ; et ils se délecteront éternellement dans la paix… » (Ps 36, 10-11 LXX). (…)

Tout ce psaume est le développement admirable de cette pensée : il y des tristesses sur la terre pour les justes, mais ces tristesses sont la semence d’une éternelle joie : qu’ils espèrent et se consolent et remercient Dieu, et qu’ils se gardent de porter envie aux joyeux du monde qu’attendent à la porte sitôt atteinte de l’éternité de si effroyables tourments ! Pauvre Lazare, n’envie pas le riche qui se réjouit et mange splendidement : c’est toi qui es l’heureux ! (…) N’envions pas les mondains, avec leurs joies et leurs prospérités… ce ne sont pas eux les heureux : les heureux sont ceux qui ont Dieu pour Seigneur, qui ne vivent pas pour les jouissances, les sciences, les richesses, les honneurs, l’amour, les affections humaines, pour rien de ce qui est sur la terre, mais qui vivent pour Dieu seul, qui n’ont de regards que pour lui, en qui il règne parfaitement, comme un souverain Seigneur gouvernant tout dans un royaume parfaitement soumis.

Remercions Dieu de notre bonheur, nous qu’il a aimés d’un amour éternel, et qu’il a à cause de cela attirés à lui dans sa miséricorde. Aimons nos tristesses mêmes, qui sont la marque de notre séparation du monde, et offrons-les à Dieu, en lui demandant de faire de nous tout ce qu’il voudra.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)