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Archive pour le mot-clef ‘St Charles de Foucauld’

Sacré-Cœur de Jésus, solennité

vendredi 27 juin 2025

Comme c’est bon, n’est-ce pas, de s’abandonner au Cœur de Jésus, de se laisser faire par Lui, de bien penser que tout ce qui arrive, excepté le péché, arrive par Sa volonté, que même le péché est « permis » par Lui, et que de tout, absolument de tout, même des fautes, on peut et on doit tirer le plus grand bien… ! Comme c’est doux de nous sentir dans de telles mains, et appuyé sur un tel Cœur ! Avons-nous en Jésus un Père, un Frère, un Époux assez tendre, assez sage, assez puissant ! Que nous sommes heureux, nous, pauvres petites créatures ! Que le Bon Dieu est bon pour nous !

Misericordias Domini in aeternum cantabo : on voudrait ne dire que ces mots-là pendant toute la vie comme on ne dira qu’eux, comme on ne vivra que d’eux pendant l’éternité… Fondons-nous en reconnaissance, en joie, en bénédictions, en regardant les bontés de Dieu pour tous les hommes, Son amour inouï pour chacun de nous ; contemplons-Le et disons-nous que nous sommes un de ces petits êtres qu’Il a tant aimés, pour lesquels Il a vécu et Il est mort : Il a donné tout Son sang pour chacun de nous ! Quel amour ! Quel bonheur d’être ainsi aimé ! et d’être aimé par qui ? par l’Être infiniment parfait, par la beauté infinie et souveraine… Qui sommes-nous, pour être tant chéris, et chéris par Dieu ?…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

Priez pour vos persécuteurs !

samedi 24 mai 2025

[Notre-Seigneur :] L’enseignement que Je vous donne, c’est que, dès que vous vous déclarerez pour mes serviteurs, il faut vous attendre à la persécution… J’ai été persécuté toute ma vie… À ma naissance, Hérode veut me que Je me vois en butte aux embûches des pharisiens et d’Hérode qui me poursuivent, de ville en ville, et me tendent chaque jour de nouveaux pièges, pendant trois ans pour me faire mourir… À l’heure qu’il est, Je ne puis plus, vous le voyez, marcher en public en Judée sans péril de mort, ma mort a été décidée par le Grand Prêtre et, dans trois semaines, elle sera accomplie.

Tout cela vous apprend que si vous M’imitez en prêchant l’Évangile et en suivant la vérité, les persécutions qui M’ont sans cesse entouré vous attendent ; il faudra les recevoir avec joie, comme des marques précieuses de ressemblance avec Moi, comme une imitation de votre Bien-aimé… Les supporter avec calme, sachant que si elles vous arrivent, c’est que Je les permets et qu’elles ne vous atteindront que dans la mesure où Je le permettrai, Moi sans la permission de qui pas un cheveu de votre tête ne peut tomber… Les accepter avec conformité à la volonté de Dieu, souhaitant la bienvenue à tout ce qui arrive, puisque tout ce qui arrive est permis de Dieu et produit, d’une manière ou de l’autre, sa gloire… Les souffrir avec courage en offrant à Dieu vos souffrances comme un sacrifice, en holocauste pour sa gloire et pour l’accomplissement de sa volonté, sacrifice qui Lui sera d’autant plus agréable, qui aura d’autant plus de prix, que vos souffrances seront plus grandes et Lui seront offertes d’un cœur plus amoureux et plus joyeux… Les souffrir en priant pour vos persécuteurs puisqu’ils sont enfants de Dieu, que Dieu veut leur salut et que Je donnerai mon sang pour les sauver. Moi-même Je vous ai donné l’exemple de prier pour tous les hommes, pour nos persécuteurs et nos ennemis.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

« Vous êtes tous frères. » (Mt 23,8)

mardi 18 mars 2025

« Tout homme est mon frère. » La paix, en essence et en devenir, c’est cela. Et cela vaut pour tous. Cela vaut, frères dans la foi au Christ, tout spécialement pour nous.

À la sagesse humaine qui, en un effort immense, est arrivée à une si haute et si difficile conclusion, nous pouvons, nous, croyants, fournir un soutien indispensable. Celui, avant tout, de la certitude (car des doutes de tout genre peuvent la guetter, l’affaiblir, l’annuler). Notre certitude en la parole divine de notre Maître, le Christ, gravée dans son Évangile : « Vous êtes tous frères » (Mt 23,8). Nous pouvons aussi offrir le réconfort d’une possibilité d’application (dans la vie pratique, en effet, comme il est difficile de se comporter tout à fait fraternellement envers tout homme !) ; nous le pouvons grâce au recours, comme à une règle pratique et normale d’action, à un autre enseignement, fondamental, du Christ : «Ainsi, tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà pour la loi et les prophètes » (Mt 7, 12). Philosophes et saints, comme ils ont médité sur cette maxime singulière et concrète de la moralité sociale !

C’est encore nous, enfin, qui sommes en mesure de fournir l’argument suprême : celui de la paternité divine, commune à tous les hommes, proclamée à tous les croyants. Une véritable fraternité entre les hommes, pour être authentique et contraignante, suppose et exige une paternité transcendante et pleine d’amour métaphysique, de charité surnaturelle. Nous pouvons, quant à nous, enseigner la fraternité humaine, c’est-à-dire la paix, en enseignant à reconnaître, à aimer à invoquer Notre Père qui est aux cieux. Nous savons, nous, que nous sera barré l’accès à l’autel de Dieu si nous n’avons d’abord, nous-mêmes, enlevé l’obstacle à la réconciliation avec l’homme-frère (Mt 5,24 ; 6,14-15). Et nous savons que, si nous devenons des promoteurs de paix, alors nous pourrons être appelés fils de Dieu, et nous serons parmi ceux que l’Évangile proclame bienheureux (Mt 5,9).

Saint Paul VI

 

 

 

« L’homme se leva et se mit à le suivre. »

samedi 8 mars 2025

Que vous êtes bon, mon Dieu, et comme vous vous appliquez à relever les pécheurs, à crier « Espérance » aux coupables. Comme vous vous montrez, dès les premières lignes de l’Évangile, le Bon Pasteur, le Père de l’enfant prodigue, le divin médecin venu pour les malades.

Il semble que vous preniez à tâche dès les premières lignes de l’Évangile de nous répéter : « Je ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se repente et qu’il vive » (Ez 18,23). Ô Dieu, Père des miséricordes, vous voulez nous dire qu’il y a espérance et grâce même pour les coupables, même pour les plus déchus, les plus souillés. Ceux qui aux yeux des hommes sont irrémédiablement avilis et tombés sont encore nobles et beaux à vos yeux. Qu’ils se repentent, qu’ils disent comme David : « J’ai péché » (2S 12,13). Vous ouvrez si largement pour ces âmes, que le monde croyait si perdues et que vous avez si pleinement retrouvées, relevées, purifiées, embellies, vous leur ouvrez si largement le trésor de vos faveurs qu’aucune grâce ne leur est refusée, qu’aucune grandeur ne leur est inaccessible

Quelque bas que nous tombions, ne désespérons jamais. La bonté de Dieu est au-dessus de tout mal possible. « Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, je vous rendrais plus blanc que la neige » (Is 1,18). Il n’est pas un moment dans notre vie où nous ne puissions pas commencer une existence nouvelle…, séparée comme par un mur de nos infidélités passées.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. » (Lc 6,37)

dimanche 23 février 2025

« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. » (Lc 6,37) Que Vous aimez les hommes, mon Dieu, Vous qui interdisez de les juger et qui Vous réservez à Vous, leur seul Père, leur seul Maître, leur seul Juge, leur jugement !… Que Vous aimez les hommes, Vous qui voulez qu’ils soient tant aimés les uns par les autres, et qui leur donnez ce commandement si propre à maintenir entre eux l’estime mutuelle, mère de l’amour et par là, à les faire aimer les uns par les autres !…

Que Vous êtes bon, Vous qui voulez tellement les attacher à Vous, tellement développer en eux votre Amour, et qui leur donnez ce commandement si propre à établir en eux votre Amour, et parce qu’il adoucit leur cœur et l’empêche d’être amer envers les hommes, le rend par là même plus suave envers Vous (car on n’a qu’un cœur, amer pour tous ou suave pour tous), et ensuite, parce que détournant leur attention des actes des autres hommes, en leur défendant de les juger, Vous leur rendez bien plus facile d’attacher toute leur attention, tous leurs regards, toute leur contemplation, tout leur amour à Vous seul !

Ne jugeons pas : par obéissance à cette parole de Jésus et à tant d’autres analogues… parce que nous n’avons pas droit pour cela. « Pourquoi juges-tu le serviteur d’autrui ? » (Rm 14,4) (…) Par bonté, ayons le cœur doux, suave, sans amertume ; ce cœur est indulgent, ne juge pas, détourne ses yeux du mal ; la charité ne réfléchit pas au mal : elle croit tout, espère tout (1 Co 13, 7).

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Vides pour être remplis de Dieu !

dimanche 16 février 2025

« Malheur à vous qui êtes des rassasiés ! » (Lc 6, 25) Ne cherchons pas notre rassasiement dans les choses de ce monde, ni dans les biens matériels, ni dans les biens spirituels, en aucune créature enfin, en rien de ce qui n’est pas Dieu. Plus nous serons vides de tout ce qui n’est pas Dieu, plus nous serons capables d’être remplis de Dieu, et rassasiés par Lui…

N’usons des choses de ce monde que dans la mesure où c’est nécessaire pour remplir nos devoirs envers Dieu, que dans la mesure où Il nous l’ordonne, qu’en vue de Lui seul, en restant absolument vides de toute attache à aucun d’eux… Loin de nous en rassasier, vidons-nous-en matériellement (…), et vidons-en notre cœur complètement, radicalement ; que notre cœur soit radicalement vide, afin que Dieu le remplisse tout entier.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas aimer les hommes, loin de là, mais il ne faut les aimer ni pour nous ni pour eux, mais en vue de Dieu seul : ils sont bien dans notre cœur, mais non pas placés par nous, placés par Dieu ; nous ne les aimons pas en nous, en quelque sorte nous les aimons dans le Cœur de Dieu. Nous aimons Dieu seul : à Lui seul tout notre cœur. Nous aimons aussi les hommes, mais parce qu’ils sont en Lui, parce que nous les trouvons dans son Cœur, parce qu’ils sont quelque chose de Lui.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« L’ami de l’époux entend sa voix et il en est tout joyeux. »

samedi 11 janvier 2025

« L’ami de l’Époux, qui est là et l’écoute, jubile de joie en entendant la voix de l’Époux » (n 3,29). Ne dois-je pas dire ces paroles, mon Dieu, mon Seigneur Jésus, chaque fois que j’entends quelque texte inspiré : Psaume, l’Évangile surtout, Pater, Ave, enfin tout texte des livres inspirés ? C’est bien la voix de l’Esprit Saint qui parle, chaque fois que je les lis, que je les entends. Je dois donc dire ces paroles de saint Jean et ajouter avec lui : « Donc, en ce moment, mon bonheur est parfait… »

C’est dans cette jubilation que je dois être, chaque fois que j’entends, que je lis, que je récite quelque texte, si court qu’il soit, de la parole de l’Époux si passionnément chéri !… C’est dans cette jubilation, dans ce transport d’amour où doit me jeter la voix de l’Époux, que je dois donc réciter l’office divin, dire le Saint Rosaire, lire la Sainte Écriture… Aime-t-on, respecte-t-on, vénère-t-on, admire-t-on, adore-t-on la parole écrite ou parlée de ce qu’on aime ?… Adorons donc, baisons, chérissons, adulons toute parole du Bien-Aimé de nos cœurs !…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Dieu nous invite à sa joie

mardi 3 décembre 2024

Mon Dieu, que vous êtes bon de nous inviter à la joie ; et non seulement de nous y inviter, mais de nous en présenter des motifs tellement forts, tellement puissants, qu’il nous forcent à être dans la joie dans la même mesure que nous vous aimons…

Le motif de joie que vous proposez, c’est votre propre bonheur : plus nous vous aimerons, plus nous voudrons ardemment votre bien, plus nous mettrons en vous plutôt qu’en nous notre joie et notre vie, plus nous jouirons profondément de votre bonheur. Au ciel, votre bonheur est la joie principale des élus : ce bonheur céleste, il dépend de nous d’en jouir dès cette vie, en grande partie, si nous vous aimons assez pour sortir de nous-mêmes et mettre toute notre joie en vous. Si nous mettons toute notre joie en vous, nous serons heureux dès le moment où nous le ferons, sur cette terre même ! Si nous ne mettions toute notre joie en vous, nous ne serions pas pleinement heureux, même au ciel.

Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous appeler dès ce monde à un tel bonheur, à une si haute perfection, à une union si étroite avec vous, et de nous y pousser avec de si ardentes paroles ! Que vous êtes bon ! « Jubilez au Seigneur, terre entière ! Chantez, tressaillez de joie, bénissez ! » (cf. Ps 97,4 LXX)

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Elle a tout donné… »

lundi 25 novembre 2024

« Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains » (Lc 23,46). C’est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-aimé. Puisse-t-elle être la nôtre. Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants : « Mon Père, je me remets entre vos mains ; mon Père, je me confie à vous ; mon Père, je m’abandonne à vous. Mon Père, faites de moi ce qu’il vous plaira ; quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie ; merci de tout. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, je vous remercie de tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, mon Dieu, pourvu que votre volonté se fasse en toutes vos créatures, en tous vos enfants, en tous ceux que votre cœur aime ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre en vos mains sans mesure. Je me remets entre vos mains avec une infinie confiance, car vous être mon Père. »

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Pardonne-lui. »

lundi 11 novembre 2024

L’amour consiste non à sentir qu’on aime, mais à vouloir aimer. Quand on veut aimer, on aime ; quand on veut aimer par-dessus tout, on aime par-dessus tout. S’il arrive qu’on succombe à une tentation, c’est que l’amour est trop faible, ce n’est pas qu’il n’existe pas. Il faut pleurer, comme saint Pierre, se repentir comme saint Pierre…, mais comme lui aussi, dire par trois fois : « Je vous aime, je vous aime, vous savez que malgré mes faiblesses et mes péchés, je vous aime » (Jn 21,15s).

Quant à l’amour que Jésus a pour nous, il nous l’a assez prouvé pour que nous y croyions sans le sentir. Sentir que nous l’aimons et qu’il nous aime, ce serait le ciel ; le ciel n’est, sauf rares moments et rares exceptions, pas pour ici-bas.

Racontons-nous souvent la double histoire des grâces que Dieu nous a faites personnellement depuis notre naissance et celle de nos infidélités ; nous y trouverons…de quoi nous perdre dans une confiance sans bornes en son amour. Il nous aime parce qu’il est bon, non parce que nous sommes bons ; les mères n’aiment-elles pas leurs enfants dévoyés ? Et nous trouverons de quoi nous enfoncer dans l’humilité et la défiance de nous. Cherchons à racheter un peu nos péchés par l’amour du prochain, par le bien fait au prochain. La charité envers le prochain, les efforts pour faire du bien aux autres sont un excellent remède à opposer aux tentations : c’est passer de la simple défense à la contre-attaque.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)