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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Solennité de la Nativité du Seigneur

mercredi 25 décembre 2019

Le Christ est venu du Père, il est venu du Verbe, il est venu de l’Esprit Saint, puisque toute la Trinité a opéré sa conception et son incarnation. Car venir du sommet de la Trinité, ce ne fut rien d’autre qu’être conçu et incarné sous l’action de cette même Trinité. C’est pourquoi il est dit : « Du sommet du ciel il prend son départ. » (cf. Ps 18,7)

Le Fils unique, (…) engendré du Père dans l’éternité, est sorti de sa mère engendré dans le temps ; demeurant invisible auprès du Père, il a vécu visible parmi les hommes. Pour lui, sortir du Père, ce fut entrer dans notre histoire, apparaître visiblement, et devenir ce qu’il n’était pas naturellement du fait de sa relation avec le Père. Mais chose admirable ! il est venu de celui dont il ne s’éloignait pas, sortant de celui en qui il demeurait, de sorte qu’il demeurait également aussi entier dans l’éternité qu’entier dans le temps. On le trouvait entier dans le Père en même temps qu’entier dans la Vierge, entier dans sa majesté et dans celle de son Père en même temps qu’entier dans notre humanité.

Si tu recherches comment, une comparaison te fera comprendre la vérité. La parole d’abord engendrée par le cœur passe toute entière dans la voix, de telle sorte qu’elle arrive parfaitement aux autres et qu’elle demeure néanmoins entière dans le cœur. De même, le Verbe de bonté, jailli du cœur du Père, est sorti au-dehors sans quitter le Père.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

 

 

 

« Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. »

mardi 24 décembre 2019

Frères, avertis du miracle, comme Moïse allons voir cette chose extraordinaire (Ex 3,3) : en Marie, le buisson embrasé ne se consume pas ; la Vierge enfante la Lumière sans subir d’atteinte. (…) Courons donc à Bethléem, le bourg de la Bonne Nouvelle ! Si nous sommes de vrais bergers, si nous demeurons éveillés en notre garde, c’est à nous que s’adresse la voix des anges qui annoncent une grande joie (…) : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, car la paix descend sur la terre ! » Là où, hier, il n’y avait plus que malédiction, théâtres de guerre et exil, voici que la terre reçoit la paix, car aujourd’hui « la vérité sort de la terre et la justice vient du ciel » (Ps 85,12). Voilà le fruit que la terre donne aux hommes, en récompense de la bonne volonté qui règne chez les hommes (Lc 2,14). Dieu s’unit à l’homme pour élever l’homme jusqu’à la hauteur de Dieu.

À cette nouvelle, frères, partons pour Bethléem afin de contempler (…) le mystère de la crèche : un petit enfant enveloppé de langes repose dans une mangeoire. Vierge après son enfantement, la Mère incorruptible embrasse son fils. Avec les bergers répétons la parole du prophète : « Ce qu’on nous avait annoncé, nous l’avons vu dans la cité de notre Dieu » (Ps 47,9).

Mais pourquoi est-ce que le Seigneur cherche refuge dans cette grotte de Bethléem ? Pourquoi dormir dans une mangeoire ? Pourquoi se mêler au recensement d’Israël ? Frères, celui qui apporte au monde la libération vient naître dans notre esclavage à la mort. Il naît dans cette grotte pour se montrer aux hommes plongés dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Il est couché dans une mangeoire parce que il est Celui qui fait croître l’herbe pour le bétail (Ps 103,14), c’est lui le Pain de Vie qui nourrit l’homme d’un aliment spirituel pour qu’il vive lui aussi dans l’Esprit. (…) Quelle fête plus heureuse que celle d’aujourd’hui ? Christ, Soleil de justice (Ml 3,20), vient éclairer notre nuit. Ce qui était tombé se relève, ce qui était vaincu est libéré (…), ce qui était mort revient à la vie. (…) Aujourd’hui, chantons tous d’une seule voix, sur toute la terre : « Par un homme, Adam, était venu la mort ; par l’homme, aujourd’hui vient le salut » (cf Rm 5,17).

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

 

 

 

« Tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : ‘le Seigneur sauve’) »

dimanche 22 décembre 2019

« Voici, dit le prophète Isaïe, la Vierge portera et enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, nom qui se traduit : Dieu avec nous » (7,14). Le nom de Sauveur « Dieu-avec-nous », donné par le prophète, signifie les deux natures de son unique personne. En effet, celui qui est Dieu, né du Père avant tous les siècles, c’est lui-même qui est Emmanuel à la fin des temps, c’est-à-dire Dieu avec nous. Il l’est devenu dans le sein de sa mère, parce qu’il a daigné accepter la fragilité de notre nature dans l’unité de sa personne, quand « le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1,14). C’est-à-dire qu’il a commencé d’une manière admirable à être ce que nous sommes, sans cesser d’être ce qu’il était, en assumant notre nature, de façon à ne pas perdre ce qu’il était en lui-même. (…)

« Marie mit donc au monde son fils premier-né (…) et elle lui donna le nom de Jésus » (Lc 2,7.21). Donc, le nom de Jésus est celui du fils né de la Vierge, et signifie selon l’explication de l’ange qu’il sauvera son peuple de ses péchés. (…) C’est évidemment lui aussi qui sauvera de la destruction de l’âme et du corps, les suites du péchés.

Quant au nom de Christ, c’est le titre d’une dignité sacerdotale et royale. Car les prêtres et les rois, sous la Loi ancienne, étaient appelés christs à cause de la chrismation. Cette onction d’huile sainte préfigurait celui qui, en venant dans le monde comme vrai roi et prêtre, « a été consacré d’une onction de joie, comme aucun de ses semblables » (Ps 44,8). À cause de cette onction ou chrismation, le Christ en personne et ceux qui participent à la même onction, c’est-à-dire à la grâce spirituelle, sont appelés ‘chrétiens’. Du fait qu’il est Sauveur, le Christ peut nous sauver de nos péchés ; du fait qu’il est prêtre, il peut nous réconcilier avec Dieu le Père ; du fait qu’il est roi, qu’il daigne nous donner le Royaume éternel de son Père.

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)

 

 

 

 

« Marie se mit en route rapidement. »

samedi 21 décembre 2019

La gaieté et la joie étaient la force de Notre Dame. C’est ce qui a fait d’elle la servante empressée de Dieu, son fils, car dès qu’il est venu à elle, elle « est partie en toute hâte ». Seule la joie pouvait lui donner la force de partir en toute hâte au-delà des collines de Judée pour devenir la servante de sa cousine. Il en est de même pour nous ; comme elle, nous devons être les vraies servantes du Seigneur et chaque jour après la sainte communion nous hâter par-delà les montagnes de difficultés que nous rencontrons en offrant de tout notre cœur notre service aux pauvres. Donnez Jésus aux pauvres en tant que servante du Seigneur.

La joie c’est la prière, la joie c’est la force, la joie c’est l’amour, c’est un filet d’amour grâce auquel vous pouvez attraper les âmes. « Dieu aime celui qui donne avec joie. » (2Co 9,7) Celui qui donne avec joie donne davantage. Si dans le travail vous rencontrez des difficultés et que vous les acceptez avec joie, avec un large sourire, en cela comme en bien d’autres choses, on constatera que vos œuvres sont bonnes et le Père en sera glorifié. La meilleure manière de montrer votre gratitude à Dieu et aux hommes c’est de tout accepter avec joie. Un cœur joyeux provient d’un cœur brûlant d’amour.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

 

« Comment cela va-t-il se faire ? » (Lc 1,34)

vendredi 20 décembre 2019

Dis-nous, bienheureux David, comment se fit cette descente du Verbe. « Il descendra comme la pluie sur la toison, et comme les gouttelettes s’écoulent sur la terre. » (Ps 71(72),6 LXX). (…) Comment la pluie descend sur la toison et comment les gouttelettes coulent sur la terre ? (…)

La pluie descend sur la toison sans bruit, sans secousse, sans aucune séparation ni division. Elle s’infiltre avec douceur, elle est recueillie avec calme, elle est bue avec délices. Ainsi les gouttelettes pénètrent la terre lentement et peu à peu, d’une manière si étonnante et si subtile qu’on les voit à peine entrer, et qu’elles ressortent en faisant pousser les plantes. De même, la rosée venant d’au-delà des eaux supracélestes est descendue dans le sein de la Vierge sans concours humain, sans mouvement de concupiscence, respectant son intégrité et laissant intact le sceau de sa virginité. Elle s’est infiltrée avec douceur, elle a été accueillie avec calme, elle s’est incarnée d’une manière ineffable. Elle a coulé aussi goutte à goutte sur la terre, sans paraître à l’arrivée, mais se produisant à la naissance. (…)

Nous venons de dire comment est descendu le Verbe de Dieu. Quant au lieu où il est descendu, il apparaît de même que c’est dans le sein de la Vierge qu’il est descendu : sein demeuré intact et immaculé, consacré par l’effet de l’onction divine.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

 

« Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph. »

mercredi 18 décembre 2019

« Marie, sa mère, était fiancée. » Il aurait suffi de dire : Marie était fiancée. Que signifie une mère fiancée ? Si elle est mère, elle n’est pas fiancée ; si elle est fiancée, elle n’est pas encore mère. « Marie, sa mère, était fiancée » : fiancée par la virginité, mère par la fécondité. C’était une mère ne connaissant point d’homme, et pourtant qui a connu la maternité. Comment ne serait-elle mère avant d’avoir conçu, elle qui, après la naissance, est vierge et mère ? Quand n’était-elle pas mère, celle qui engendra le fondateur des temps qui a donné un commencement aux choses ? (…)

Pourquoi le mystère de l’innocence céleste se destine-t-il à une fiancée, et non une vierge encore libre ? Pourquoi la jalousie d’un fiancé doit-elle mettre en péril la fiancée ? Pourquoi tant de vertu semble-t-elle péché et le salut éternel danger ? (…) Quel mystère étreignons-nous là, mes frères ? Pas un trait de plume, pas une lettre, pas une syllabe, pas un mot, pas un nom, pas un personnage dans l’Évangile n’est vide de sens divin. Une fiancée est choisie, afin que déjà soit désignée l’Église, fiancée du Christ, selon la parole du prophète Osée : « Je te fiancerai à moi dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et dans l’amour, je te fiancerai à moi dans la fidélité » (2,21-22). C’est pourquoi Jean dit : « Celui qui a l’épouse est l’Époux » (Jn 3,29). Et saint Paul : « Je vous ai fiancés au seul Époux comme une vierge pure à présenter au Christ » (2Co 11,2). Ô véritable épouse, l’Église, qui par la naissance virginale [du baptême], engendre une nouvelle enfance du Christ !

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

 

« Nous ne savons pas. »

lundi 16 décembre 2019

Vraiment, mes frères, ce que Dieu promettait paraissait incroyable aux hommes : qu’à partir de cet état mortel où ils sont corruptibles, méprisables, faibles, poussière et cendre, ils deviendraient égaux aux anges de Dieu ! C’est pourquoi Dieu ne s’est pas contenté de faire avec les hommes le contrat de l’Écriture, pour qu’ils croient, mais il a établi un médiateur garant de sa foi : non pas un prince, un ange ou un archange, mais son Fils unique. Ainsi devait-il montrer et donner par son Fils lui-même le chemin par lequel il nous conduirait à cette fin qu’il nous a promise. Mais pour Dieu c’était trop peu de chose que son Fils nous montre le chemin : il a fait de lui le chemin (Jn 14,6) par lequel tu irais sous sa direction, le chemin que tu suivrais…

Que nous étions loin de lui ! Lui si haut et nous si bas ! Nous étions malades, sans espoir de guérison. Un médecin a été envoyé, mais le malade ne l’a pas reconnu, « car s’ils l’avaient connu, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire » (1Co 2,8). Mais la mort du médecin a été le remède du malade ; le médecin était venu le visiter et il est mort pour le guérir. Il a fait comprendre à ceux qui ont cru en lui qu’il était Dieu et homme : Dieu qui nous a créés, homme qui nous a recréés. Une chose se voyait en lui, une autre était cachée ; et ce qui était caché l’emportait de beaucoup sur ce qui se voyait… Le malade a été guéri par ce qui était visible, pour devenir capable de voir pleinement plus tard. Cette vision ultime, Dieu la différait en la cachant, il ne la refusait pas.

Saint Augustin

 

 

 

 

Troisième Dimanche de l’Avent

dimanche 15 décembre 2019

Pourquoi, une fois emprisonné, Jean le Baptiste envoie-t-il ses disciples demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? », comme s’il ne connaissait pas celui qu’il avait montré (…) ? Cette question trouve vite sa réponse si l’on examine le temps et l’ordre dans lesquels se sont déroulés les faits. Sur les rives du Jourdain, Jean a affirmé que Jésus était le Rédempteur du monde (Jn 1,29) ; une fois emprisonné, il demande pourtant s’il est bien celui qui doit venir. Ce n’est pas qu’il doute que Jésus soit le Rédempteur du monde, mais il cherche à savoir si celui qui était venu en personne dans le monde va aussi descendre en personne dans les prisons du séjour des morts. Car celui que Jean a déjà annoncé au monde en tant que précurseur, il le précède encore aux enfers par sa mort. C’est comme s’il disait clairement : « De même que tu as daigné naître pour les hommes, fais-nous savoir si tu daigneras aussi mourir pour eux, de sorte que, précurseur de ta naissance, je le devienne aussi de ta mort et que j’annonce au séjour des morts que tu vas venir, comme j’ai déjà annoncé au monde que tu étais venu ».

C’est pour cela que la réponse du Seigneur traite de l’abaissement de sa mort aussitôt après avoir énuméré les miracles opérés par sa puissance : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! » À la vue de tant de signes et de si grands prodiges, personne n’avait sujet de trébucher, mais bien plutôt d’admirer. Il s’éleva cependant une grave occasion de scandale dans l’esprit de ceux qui ne croyaient pas lorsqu’ils le virent mourir, même après tant de miracles. D’où le mot de Paul : « Nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1Co 1,23). (…) Quand donc le Seigneur dit : « Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi », ne veut-il pas désigner clairement l’abjection et l’abaissement de sa mort ? C’est comme s’il disait ouvertement : « Il est vrai que je fais des choses admirables, mais je ne refuse pas pour autant de souffrir des choses ignominieuses. Puisque je vais suivre Jean le Baptiste en mourant, que les hommes se gardent bien de mépriser en moi la mort, eux qui vénèrent en moi les miracles ».

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

pape et docteur de l’Église

 

 

 

 

« Tous les prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu’à Jean. »

samedi 14 décembre 2019

arbre

Jusqu’à Jean Baptiste la Loi et les prophètes comportaient des préfigurations qui avaient pour but d’annoncer l’avenir. Mais les sacrements de la nouvelle Loi, ceux de notre temps, attestent la venue de ce que les anciens proclamaient à venir. Et Jean a été, de tous les précurseurs du Christ, le messager qui l’annonce de plus près.

Car tous les justes et tous les prophètes des siècles antérieurs avaient désiré voir l’accomplissement de ce qu’ils discernaient déjà dans cet avenir dont l’Esprit Saint leur soulevait le voile. Le Seigneur Jésus le dit en personne : « Bien des justes et bien des prophètes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu » (Mt 13,17). C’est pourquoi il a été dit de Jean Baptiste qu’il était « plus que prophète » et qu’« aucun des enfants des femmes ne l’a surpassé » (Mt 11,9-11).

En effet, les justes des premiers temps avaient eu seulement la faveur d’annoncer le Christ ; Jean Baptiste, lui, a eu la grâce de l’annoncer encore absent et de le voir enfin présent. Il a vu à découvert celui que les autres ont désiré voir. C’est pourquoi le signe de son baptême appartient encore à l’annonce du Christ qui vient, mais à l’extrême limite de l’attente. Jusqu’à lui, il y avait eu des prédictions du premier avènement du Seigneur ; maintenant, après Jean, cet avènement du Christ, on ne le prédit plus, on le proclame.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Traité anti-donatiste « Contre les lettres de Petilianus » livre 2, §87 (trad. Bibliothèque augustinienne,  DDB 1986, vol. 30, p. 341)

 

 

Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie

lundi 9 décembre 2019

Que te bénisse, mon Dieu, ô ma douceur, la sainte gloire de ta divinité dont tu as daigné remplir et combler durant neuf mois les chastes entrailles de la Vierge Marie. Que te bénisse la très haute puissance de ta divinité, qui s’est inclinée jusque dans les profondeurs de cette vallée virginale. Que te bénisse la toute-puissance si ingénieuse, ô Dieu très-haut, qui a répandu sur la rose virginale tant de vertu, de grâce et de beauté, que toi-même as pu la désirer. Que te bénisse ton admirable sagesse, dont la grâce abondante a fait que toute la vie de Marie, en son corps en même temps qu’en son âme, fût conforme à ta dignité. Que te bénisse ton amour fort, sage et très doux, qui a fait que toi, fleur et époux de la virginité, tu deviennes le fils d’une vierge. (…)

Que jubilent à toi, pour moi, le cœur très digne et l’âme de la très glorieuse Vierge Marie, ta mère, que tu as choisie pour être ta mère à cause des nécessités de mon salut, afin que toujours soit accessible pour moi sa maternelle clémence. Que jubile à toi le soin très fidèle que tu as pris de moi, en me procurant une si puissante et si bonne avocate et patronne, par qui je puisse si facilement obtenir ta grâce, et en qui, je le crois avec confiance, tu m’as réservé ton éternelle miséricorde. Que jubile à toi cet admirable tabernacle de ta gloire, qui seul t’a servi dignement quand il t’offrait une sainte habitation, et par lequel tu peux, pour toi-même, parfaitement suppléer en ma place, à la mesure de la louange et de la gloire que je te dois.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)