Lors donc que la Vierge des vierges était conduite par son Dieu et Fils, le Roi des rois, dans l’allégresse des anges, la joie des archanges, parmi les acclamations du ciel, alors s’accomplit la prophétie de David disant au Seigneur : « La reine se tient à ta droite, dans un vêtement d’or et des ornements variés. » (cf. Ps 44,10) Alors, selon la Parole de Salomon, « les jeunes filles se sont levées et l’ont proclamée bienheureuse, et les reines à leur tour ont chanté sa louange » (cf. Pr 31,28). (…) Entraînée, elle non plus ne pouvait cesser de louer, elle qui voyait le Fils de Dieu, né d’elle, siéger à la droite de la majesté du Père et la prendre avec lui dans la gloire. « Tu as tenu, dit-elle, ma main droite et tu m’as conduite selon ta volonté, et dans la gloire tu m’as reçue. » (cf. Ps 72,24) (…) Élevée au milieu des acclamations de joie et de louange, elle est donc placée, première après Dieu, sur un trône de gloire, au-dessus de tous les habitants du ciel. (…)
Puis, s’abaissant vers le genre humain avec une indicible charité et tournant vers nous ces yeux si miséricordieux qui sont la lumière du ciel, elle fait monter une prière universelle pour le clergé et le peuple, hommes et femmes, vivants et morts. Du ciel, la Vierge toute glorieuse nous vient en aide ici-bas, et par sa prière toute-puissante, elle chasse tous les maux et donne tous les biens ; pour tous ceux qui la prient du fond du cœur, elle se fait leur protection pour la vie présente et pour la vie future. (…) Assurément, elle obtiendra ce qu’elle voudra, cette mère chérie, elle dont les très chastes entrailles ont été le chemin par où le Verbe de Dieu est venu jusqu’à nous pour laver dans son sang les souillures du monde et la caution de l’antique péché : Jésus-Christ, notre Seigneur, qui vit et règne avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Amen.
Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)