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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Le mercredi des Cendres

mercredi 2 mars 2022

[« Convertissez-vous, et que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés. »] Vous qui allez être baptisés, vous êtes déjà disciples de la Nouvelle Alliance et participants aux mystères du Christ ; déjà (…) vous vous êtes fait à vous-mêmes « un cœur nouveau et un esprit nouveau », pour la joie des habitants des cieux. (…) Vous avez entrepris un bon et très beau voyage (…). Le Fils unique de Dieu est là tout prêt à vous racheter : « Venez, dit-il, vous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous donnerai le repos. » Vous qui êtes accablés et affligés par vos péchés, pris dans les liens de vos fautes, écoutez le prophète : « Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez de ma vue vos actions mauvaises », afin que le chœur des anges vous crie : « Heureux ceux dont les fautes ont été enlevées, le péché remis ! » (…)

C’est maintenant l’époque de la confession. Confesse les péchés que tu as commis, en parole ou en action, la nuit ou le jour. Confesse-toi en « ce temps favorable » et, « au jour du salut », reçois le trésor céleste. (…) Débarrasse-toi de toute préoccupation humaine ; occupe-toi de ton âme. (…) Quitte le présent et crois en l’avenir. (…) « Arrêtez, sachez que moi je suis Dieu ». (…) Purifie ton cœur, pour recevoir la grâce avec plus d’abondance : le pardon des péchés est donné également à tous, mais la participation à l’Esprit Saint est accordée à chacun selon la mesure de sa foi. Si tu te donnes peu de mal, tu recevras peu. Si tu travailles beaucoup, ton salaire sera grand. (…)

Si tu as un grief contre quelqu’un, renonces-y. Tu viens recevoir le pardon de tes fautes : il s’impose que toi aussi, tu pardonnes au pécheur.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

(Références bibliques : Ac 2,38; Ez 18,31; Lc 15,7; Mt 11,28; Pr 5,22; Is 1,16; Ps 31,1; Is 49,8; 2Co 6,2; Ps 45,11)

 

 

« Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur aveuglé ? »

mardi 15 février 2022

imageDieu, Père tout-puissant, c’est à toi que je veux consacrer l’occupation principale de ma vie. Que tout en moi, mes paroles et mes pensées, parlent de toi… Conscients de notre pauvreté, nous te demandons ce qui nous manque ; nous apporterons un zèle infatigable pour scruter les paroles de tes prophètes et de tes apôtres, nous frapperons à toutes les portes que notre intelligence trouvera fermées.

Mais c’est à toi d’exaucer la demande, d’accorder ce qu’on cherche, d’ouvrir la porte fermée (Lc 11,9). Car nous vivons dans une sorte de torpeur, à cause de l’engourdissement de notre nature ; la faiblesse de notre esprit nous empêche de comprendre tes mystères par une ignorance inéluctable.

Heureusement, l’étude de ta doctrine fortifie notre perception de la vérité divine, et l’obéissance de la foi nous soulève au-dessus des pensées du commun des hommes. Nous espérons donc que tu stimuleras les débuts de cette entreprise difficile, que tu affermiras les progrès de notre démarche et que tu nous appelleras à participer à l’Esprit qui a guidé tes prophètes et tes apôtres. Nous voudrions comprendre leurs paroles dans le sens où ils les ont prononcées et employer des termes exacts pour rendre fidèlement tout ce qu’ils ont exprimé… Accorde-nous donc le sens exact des mots, la lumière de l’intelligence, la beauté de l’expression ; établis notre foi dans la vérité. Accorde-nous de dire ce que nous croyons.

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
La Trinité, I, 37-38 (trad. cf coll. Pères dans la foi, n°19, p. 56)

 

 

 

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

mardi 25 janvier 2022

[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Paul, comme un vase d’argile, se laissa façonner et reformer par ma Bonté, sans aucune résistance. Quand je le frappai, il n’eut de parole que pour dire : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Dites-moi ce qu’il vous plaît que je fasse et je le ferai ! Je l’enseignai donc, en proposant à ses regards le Christ crucifié, en le revêtant de la doctrine de ma Vérité ; je l’éclairai parfaitement par la lumière d’un véritable repentir fondé sur mon amour qui effaça son péché. Dès lors, il ne connut plus d’autre doctrine que celle du Christ crucifié.

Il s’y attacha si étroitement que rien désormais ne l’en put séparer, ni les assauts du démon, ni les tentations de la chair auxquelles il demeurait en butte par une permission de ma bonté, qui par ces combats voulait le faire grandir encore en mérite et en grâce et le conserver dans l’humilité, après l’avoir fait jouir de la sublimité de ma Trinité. Jamais plus il ne dépouilla ce vêtement, jamais il ne s’en sépara ne fût-ce qu’un instant. Persécutions, supplices, tribulations, il endura tout plutôt que de renoncer à la doctrine de la Croix. Il se l’était si bien incorporée qu’il sacrifia sa vie plutôt que de s’en dépouiller et que c’est avec ce vêtement qu’il retourna à moi, le Père éternel.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

dimanche 9 janvier 2022

Le Christ est illuminé par le baptême, resplendissons avec lui ; il est plongé dans l’eau, descendons avec lui pour remonter avec lui. (…) Jean est en train de baptiser et Jésus s’approche : peut-être pour sanctifier celui qui va le baptiser ; certainement pour ensevelir tout entier le vieil Adam au fond de l’eau. Mais avant cela et en vue de cela, il sanctifie le Jourdain. Et comme il est esprit et chair, il veut pouvoir initier par l’eau et par l’Esprit. (…) Voici Jésus qui remonte hors de l’eau. En effet, il porte le monde ; il le fait monter avec lui. « Il voit les cieux se déchirer et s’ouvrir » (Mc 1,10), alors qu’Adam les avait fermés pour lui et sa descendance, quand il a été expulsé du paradis que défendait l’épée de feu.

Alors l’Esprit atteste sa divinité, car il accourt vers celui qui est de même nature. Une voix descend du ciel, pour rendre témoignage à celui qui en venait ; et, sous l’apparence d’une colombe, elle honore le corps, puisque Dieu, en se montrant sous une apparence corporelle, divinise aussi le corps. C’est ainsi que, bien des siècles auparavant, une colombe est venue annoncer la bonne nouvelle de la fin du déluge (Gn 8,11). (…)

Pour nous, honorons aujourd’hui le baptême du Christ, et célébrons cette fête de façon irréprochable. (…) Soyez entièrement purifiés, et purifiez-vous encore. Car rien ne donne à Dieu autant de joie que le redressement et le salut de l’homme : c’est à cela que tend tout ce discours et tout ce mystère. Soyez « comme des sources de lumière dans le monde » (Ph 2,15), une force vitale pour les autres hommes. Comme des lumières parfaites secondant la grande Lumière, soyez initiés à la vie de lumière qui est au ciel ; soyez illuminés avec plus de clarté et d’éclat par la sainte Trinité.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)

 

 

L’or, l’encens et la myrrhe

dimanche 2 janvier 2022

Guidés par l’étoile, les mages venant d’Orient jusqu’à Bethléem sont entrés dans la maison où la bienheureuse Vierge Marie demeurait avec l’enfant ; ouvrant leurs trésors, ils ont offert trois dons au Seigneur : l’or, l’encens et la myrrhe, par lesquels ils l’ont confessé vrai Dieu, vrai homme et vrai roi.

Ce sont bien les dons que la sainte Église ne cesse d’offrir à Dieu son Sauveur. Elle offre l’encens lorsqu’elle le confesse et croit en lui comme étant le véritable Seigneur, créateur de l’univers ; elle offre la myrrhe lorsqu’elle affirme qu’il a pris la substance de notre chair, dans laquelle il a voulu souffrir et mourir pour notre salut ; elle offre l’or quand elle n’hésite pas à proclamer qu’il règne éternellement avec le Père et l’Esprit Saint. (…)

Cette offrande peut recevoir un autre sens mystique. Selon Salomon, l’or signifie la sagesse céleste : « Le trésor le plus désirable se trouve dans la bouche du sage » (cf Pr 21,20) (…) Selon le psalmiste, l’encens symbolise la prière pure : « Que ma prière, Seigneur, s’élève devant toi comme un encens » (Ps 140,2). Car, si notre prière est pure, elle exhale vers Dieu un parfum plus pur que la fumée de l’encens ; et de même que cette fumée monte vers le ciel, ainsi notre prière se dirige vers le Seigneur. La myrrhe symbolise la mortification de notre chair. Donc nous offrons l’or au Seigneur lorsque nous resplendissons devant lui par la lumière de la sagesse céleste. (…) Nous lui offrons de l’encens lorsque nous élevons vers lui une prière pure. Et de la myrrhe lorsque, par l’abstinence, « mortifiant notre chair avec ses vices et ses convoitises » (Ga 5,24), nous portons la croix à la suite de Jésus.

Saint Bruno de Segni (v. 1045-1123)

 

 

Sois la gardienne de ma vie, Ô Marie !

samedi 1 janvier 2022

Ô Marie, Vierge Immaculée,
Pur cristal pour mon cœur,
Tu es ma force, ô ancre puissante,
Tu es le bouclier et la défense du cœur faible.

Ô Marie, Tu es pure et inégalable,
Vierge et Mère en même temps,
Tu es belle comme le soleil, Tu es sans tache,
Rien ne peut être comparé à l’image de Ton âme.

Ta beauté a tant charmé le regard du Trois fois saint,
Qu’Il descendit du Ciel, quittant le Trône éternel,
Et Il revêtit le corps et le sang venant de Ton Cœur,
En se cachant pendant neuf mois dans le cœur d’une Vierge.

Ô Mère, Vierge, personne ne concevra
que Dieu infini devint homme,
C’est seulement à cause de Son amour et de Son insondable miséricorde,
Par Toi, Mère, il nous est donné de vivre éternellement avec Lui.

Ô Marie, Mère Vierge et Porte du ciel
Par Toi le salut nous est venu,
Par Tes mains jaillit chaque grâce pour nous,
Seule une fidèle imitation de Toi me sanctifiera.

Ô Marie, Vierge, le plus beau des Lis,
Ton Cœur était pour Jésus le premier tabernacle sur terre,
C’est parce que Ton humilité était la plus profonde
Que Tu es élevée au-dessus des chœurs angéliques et des saints.

Ô Marie, ma douce Mère,
Je Te donne mon âme, mon corps et mon pauvre cœur,
Sois la gardienne de ma vie,
Et particulièrement à l’heure de la mort, dans le dernier combat.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Dieu désire immensément se donner à nous

vendredi 31 décembre 2021

Une des plus grandes révélations que Notre-Seigneur nous a faites par son Incarnation est celle du désir immense que Dieu éprouve de se communiquer lui-même à nos âmes pour être leur béatitude. Dieu aurait pu demeurer toute l’éternité dans la solitude féconde de sa divinité une et trine ; il n’a nul besoin de la créature, car rien ne manque à celui qui, seul, est la plénitude de l’Être et la cause première de toutes choses : « Je n’ai pas d’autre bonheur que toi » (Ps 15,2). Mais ayant décrété, dans la liberté absolue et immuable de sa volonté souveraine, de se donner à nous, le désir qu’il a de réaliser cette volonté est infini. Nous serions parfois tentés de croire que Dieu peut être « indifférent » ; que son désir de se communiquer est vague, sans efficacité ; mais ce sont là des conceptions humaines, images de la faiblesse de notre nature, trop souvent instable et impuissante. (…)

En ceci, comme en tout ce qui touche notre vie surnaturelle, nous devons nous laisser guider non par notre imagination, mais par la lumière de la Révélation. C’est Dieu lui-même que nous devons écouter quand nous voulons connaître la vie divine ; c’est vers le Christ que nous devons nous tourner, vers le Fils bien-aimé qui est toujours « dans le sein du Père » (Jn 1,18), et qui nous a révélé lui-même les secrets divins. Que nous dit-il ? Que « Dieu a tellement aimé les hommes qu’il leur a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Et pourquoi l’a-t-il donné ? Pour qu’il fût notre justice, notre rédemption, notre sainteté. (…) Parce que Dieu nous aime, il désire d’un amour sans limites et d’une volonté efficace se donner à nous.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

Hâtons-nous de nous attacher à Dieu, qui est descendu sur terre pour notre salut !

jeudi 30 décembre 2021

Hâtons-nous donc, frères, hâtons-nous avant le terme de nous attacher à Dieu, le Créateur de tout, qui est descendu sur terre pour nous malheureux, qui a incliné les cieux et s’est caché des anges, qui a habité dans le sein de la Vierge sainte, qui d’elle a pris chair, sans mutation, d’une façon ineffable, et qui en est sorti pour notre salut à tous.

Or notre salut n’est rien d’autre que ceci, – non que nous parlions de nous-mêmes mais c’est la bouche de Dieu qui a manifesté la grande lumière du siècle à venir – : le Royaume des Cieux est descendu sur terre, ou plutôt le Roi souverain des êtres d’en haut et des êtres d’en bas est venu, il a voulu nous devenir semblable afin que nous entrions en partage du Royaume des cieux, qu’en même temps nous ayons part à sa gloire et soyons héritiers des biens éternels que nul n’a jamais vus. Ces biens qui ne sont autres – c’est ma conviction, c’est ma foi que j’affirme ‒ que le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Trinité sainte : voilà la source des biens, voilà la vie de tout ce qui existe, voilà la joie inexprimable et le salut de tous ceux qui reçoivent quelque chose de son ineffable illumination et ont conscience d’être en communion avec lui.

Écoutez : la raison pour laquelle il est appelé Sauveur, c’est qu’à tous ceux à qui il s’unit, il procure le salut ; or le salut c’est d’être délivré de tous les maux et de trouver du même coup tous les biens pour toujours : la vie au lieu de la mort, la lumière au lieu des ténèbres et, au lieu de l’esclavage des passions et des actions infâmes, la liberté totale accordée à tous ceux qui se sont unis au Christ, Sauveur de tous les êtres : alors ils posséderont, sans plus pouvoir la perdre, toute joie, toute allégresse, toute béatitude (…) que nul jamais ne connaîtra, ne concevra ou ne verra s’il n’est sincèrement et ardemment attaché au Christ.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

« Syméon les bénit. »

mercredi 29 décembre 2021

Les mages, qui savent lire les signes des astres, ont reconnu dans les bras de la Vierge le Créateur des hommes ; ils ont adoré leur Maître, qui a pris la condition d’esclave (Ph 2,7). En lui offrant leurs présents, ils chantent à la Toute-Bénie :

Réjouis-toi, mère de la Lumière sans déclin
Réjouis-toi, reflet de la clarté de Dieu
Réjouis-toi, en qui s’éteint la brûlure du mensonge
Réjouis-toi, flambeau qui nous montre la Trinité

Réjouis-toi, car tu as chassé le tyran de son royaume
Réjouis-toi, tu nous montres le Christ Seigneur, Ami des hommes (Sg 1,6)
Réjouis-toi, en qui les idoles païennes sont renversées
Réjouis-toi, tu nous donnes d’être libérés de nos œuvres du néant

Réjouis-toi, en qui s’éteint le culte du feu païen
Réjouis-toi, en qui nous sommes affranchis du feu des passions
Réjouis-toi, tu conduis les croyants vers le Christ, Sagesse de Dieu (1Co 1,24)
Réjouis-toi, allégresse de toutes les générations

Réjouis-toi, Épouse inépousée…

Quand Syméon était sur le point de quitter ce monde, toi Seigneur, tu lui as été présenté comme un petit enfant. Mais il a reconnu en toi la perfection de la divinité, et plein d’admiration pour toi, qui n’as pas de fin, il s’est écrié : « Alléluia, alléluia, alléluia ! »…

Sans cesser d’être Dieu, le Verbe que rien ne peut contenir a pris chair dans notre condition humaine. Sans quitter les réalités d’en haut, il est venu habiter le monde d’en bas, descendant tout entier dans le sein d’une Vierge digne d’acclamation :

Réjouis-toi, temple du Dieu de toute immensité
Réjouis-toi, porche du mystère caché depuis les siècles
Réjouis-toi, incroyable nouvelle pour les incroyants
Réjouis-toi, Bonne Nouvelle pour les croyants

Réjouis-toi, char de celui qui siège sur les Chérubins (Ps 79,2)
Réjouis-toi, trône de celui qui surpasse les Séraphins (cf Is 6,2)
Réjouis-toi, en qui les contraires sont conduits à l’unité
Réjouis-toi, en qui se joignent la virginité et la maternité

Réjouis-toi, en qui la transgression reçoit le pardon
Réjouis-toi, en qui le Paradis s’ouvre à nouveau
Réjouis-toi, clef du Royaume du Christ et porte du ciel
Réjouis-toi, espérance des biens éternels

Réjouis-toi, Épouse inépousée

Tous les anges dans le ciel ont été frappés de stupeur devant ton Incarnation, Seigneur, car toi le Dieu que les hommes n’ont jamais vu, tu t’es rendu visible aux mortels et tu as demeuré parmi nous (Jn 1,18.14). Tous nous t’acclamons : « Alléluia, alléluia, alléluia ! »

Liturgie byzantine

 

 

Fête des saints Innocents, martyrs

mardi 28 décembre 2021

Pourquoi crains-tu, Hérode, d’entendre qu’un roi est né ? Il n’est pas venu pour te détrôner mais pour vaincre le démon. Mais toi, tu ne le comprends pas, et tu prends peur et tu entres en fureur. Pour perdre le seul enfant que tu recherches, tu deviens le cruel assassin d’un grand nombre. Ni l’amour des mères en larmes, ni le deuil des pères pleurant leurs fils, ni les cris et les gémissements des enfants ne te retiennent. Tu massacres ces petits dans leurs corps parce que la peur te tue en ton cœur. Et tu penses que, si tu arrives à tes fins, tu pourras vivre longtemps, alors que c’est la Vie elle-même que tu cherches à tuer. Celui qui est la source de la grâce, à la fois petit et grand, qui est couché dans une crèche, fait trembler ton trône. Il réalise son dessein par toi mais à ton insu. Il a reçu les fils de rebelles au nombre de ses enfants d’adoption.

Ces petits sont morts pour le Christ sans le savoir ; leurs parents pleurent la mort de martyrs. Alors qu’ils ne savaient pas encore parler, le Christ les a rendus capables d’être ses témoins. Voilà comment règne ce Roi. Déjà il opère la libération et donne le salut. Mais toi, Hérode, tu ignores tout cela ; tu prends peur et tu entres en fureur. Et quand tu t’irrites contre un petit enfant, tu te mets déjà à son service sans le savoir.

Qu’il est grand le don de la grâce ! Par quels mérites ces enfants ont-ils gagné la victoire ? Ils ne parlent pas encore, et déjà ils confessent le Christ. Leurs corps sont encore incapables d’engager le combat, et déjà ils remportent les palmes de la victoire.

Saint Quodvultdeus