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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Insiste pour faire entrer les gens afin que ma maison soit remplie ! »

mardi 5 novembre 2013

imagesLes invités s’excusent, alors que le Royaume n’est fermé à personne qui ne s’exclue lui-même par sa propre parole. Dans sa bonté, le Seigneur invite tout le monde, mais c’est notre lâcheté ou notre égarement qui nous écarte. Celui qui préfère acheter une ferme n’a pas sa place au Royaume : au temps de Noé, acheteurs et vendeurs ont été engloutis par le déluge (Lc 17,26-28)… De même celui qui s’excuse parce qu’il vient de se marier, car il est écrit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, à sa mère et à sa femme, il ne peut pas être mon disciple » (Lc 14,26)…

Ainsi, après le dédain orgueilleux des riches, le Christ s’est tourné vers les païens ; il fait entrer bons et méchants, pour faire grandir les bons, pour améliorer les dispositions des méchants… Il invite les pauvres, les infirmes, les aveugles, ce qui nous montre que l’infirmité physique n’écarte personne du Royaume…, ou bien que l’infirmité des péchés est guérie par la miséricorde du Seigneur…

Il envoie donc chercher aux croisées des chemins, car « la Sagesse crie aux carrefours » (Pr 1,20). Il envoie sur les places, car il a fait dire aux pécheurs de quitter les voies larges pour rejoindre le chemin étroit qui conduit à la vie (Mt 7,13). Il envoie sur les routes et le long des haies, car ceux qui se hâtent vers les biens à venir, sans être retenus par les biens présents, engagés sur la voie de la bonne volonté, sont capables d’atteindre le Royaume des cieux, ainsi que ceux qui savent distinguer le mal du bien, comme les champs sont délimités par une haie, c’est-à dire ceux qui opposent le rempart de la foi aux tentations du péché.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 200-203 ; SC 52 (trad. cf SC p. 84)

 

 

 

 

« Tu seras heureux parce qu’ils n’ont rien à te rendre. »

lundi 4 novembre 2013

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J’ai remarqué (et c’est tout naturel) que les sœurs les plus saintes sont les plus aimées : on recherche leur conversation, on leur rend des services sans qu’elles les demandent… Les âmes imparfaites au contraire, ne sont point recherchées : sans doute on se tient à leur égard dans les bornes de la politesse religieuse, mais craignant peut-être de leur dire quelques paroles peu aimables, on évite leur compagnie… Voici la conclusion que j’en tire : Je dois rechercher en récréation, en licence, la compagnie des sœurs qui me sont le moins agréables, remplir près de ces âmes blessées l’office du bon Samaritain.

Une parole, un sourire aimable, suffisent souvent pour épanouir une âme triste. Mais ce n’est pas absolument pour atteindre ce but que je veux pratiquer la charité, car je sais que bientôt je serais découragée : un mot que j’aurai dit avec la meilleure intention sera peut-être interprété tout de travers. Aussi pour ne pas perdre mon temps, je veux être aimable avec tout le monde (et particulièrement avec les sœurs les moins aimables) pour réjouir Jésus et répondre au conseil qu’il donne dans l’Évangile à peu près en ces termes : « Quand vous faites un festin, n’invitez pas vos parents et vos amis, de peur qu’ils ne vous invitent à leur tour, et qu’ainsi vous ayez reçu votre récompense. Mais invitez les pauvres, les boiteux, les paralytiques et vous serez heureux de ce qu’ils ne pourront vous rendre, car votre Père qui voit dans le secret vous en récompensera. » Quel festin pourrait offrir une carmélite à ses sœurs si ce n’est un festin spirituel composé de charité aimable et joyeuse ?

Pour moi, je n’en connais pas d’autre et je veux imiter saint Paul qui se réjouissait avec ceux qu’il trouvait dans la joie. Il est vrai qu’il pleurait aussi avec les affligés, et les larmes doivent quelquefois paraître dans le festin que je veux servir, mais toujours j’essaierai qu’à la fin ces larmes se changent en joie, puisque le Seigneur aime ceux qui donnent avec joie.

(Références bibliques : Lc 10,33; Lc 14,12-14; Mt 6,4-5; Rm 12,15; Jn 16,20; 2Co 9,7)

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Manuscrit autobiographique C, 28 r°-v°

 

 

 

 

Chercher Dieu

dimanche 3 novembre 2013

chercher dieu01Aujourd’hui les hommes ont tendance à ne plus chercher Dieu… On recherche tout, sauf Dieu. Dieu est mort, dit-on ; ne nous en occupons plus. Mais Dieu n’est pas mort ; pour tant d’hommes d’aujourd’hui, il est perdu. Alors, ne vaudrait-il pas la peine de le chercher ?

On recherche tout : ce qui est nouveau et ce qui est ancien ; ce qui est difficile et ce qui est inutile ; ce qui est bon et ce qui est mauvais. On pourrait dire que cette recherche est ce qui caractérise la vie moderne. Pourquoi ne pas rechercher Dieu ? N’est-il pas une « valeur » qui mérite notre recherche ? N’est-il pas une réalité qui requiert une connaissance meilleure que celle purement nominale d’usage courant ? Meilleure que celle de certaines expressions religieuses superstitieuses et extravagantes que nous devons ou bien rejeter parce qu’elles sont fausses ou bien purifier parce qu’elles sont imparfaites ? Meilleure que celle qui se croit déjà informée et oublie que Dieu est un mystère inexprimable, que connaître Dieu est pour nous une question de vie, de vie éternelle ? (cf Jn 17,3) Dieu n’est-il pas, comme on dit, un « problème » qui nous touche de près, qui met en jeu notre pensée, notre conscience, notre destinée, et inévitablement, un jour, notre rencontre personnelle avec lui ?

Et Dieu ne serait-il pas caché pour que nous ayons à le chercher, par une démarche passionnante qui est pour nous décisive ? Et si c’était Dieu lui-même qui était à notre recherche ?

Paul VI, pape de 1963-1978
Audience générale du 26/08/1970 (trad. DC n°1570, p. 802)

 

 

 

 

Commémoration de tous les fidèles défunts

samedi 2 novembre 2013

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Très chers frères et sœurs !

1. Après avoir célébré hier la solennité de la Toussaint, aujourd’hui, 2 novembre, notre regard orant se tourne vers ceux qui ont quitté ce monde et attendent d’arriver à la Cité céleste. Depuis toujours, l’Église a exhorté à prier pour les défunts. Celle-ci invite les croyants à regarder le mystère de la mort non pas comme le dernier mot sur le destin humain, mais comme le passage vers la vie éternelle. « Tandis qu’est détruite la demeure de cet exil terrestre– lisons-nous dans la préface d’aujourd’hui – une demeure éternelle est préparée au Ciel ».

2. Il est important et de notre devoir de prier pour les défunts, car même s’ils sont morts dans la grâce et dans l’amitié de Dieu, ils ont peut-être encore besoin d’une dernière purification pour entrer dans la joie du Ciel (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1030). Notre prière d’intention pour eux s’exprime de diverses façons, parmi lesquelles également la visite aux cimetières. S’arrêter dans ces lieux sacrés constitue une occasion propice pour réfléchir sur le sens de la vie terrestre et pour alimenter, dans le même temps, notre espérance dans l’éternité bienheureuse du Paradis.

Que Marie, Porte du Ciel, nous aide à ne pas oublier et à ne jamais perdre de vue la Patrie céleste, objectif ultime de notre pèlerinage ici sur Terre.

(Angélus du dimanche 2 novembre 2003)

Bx JEAN-PAUL II

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm»).

Intentions de prière du Pape François – novembre 2013

jeudi 31 octobre 2013

Universelle : Les prêtres en souffrance
Pour que les prêtres qui font l’expérience de difficultés soient réconfortés dans leurs souffrances, soutenus dans leurs doutes et confirmés dans leur fidélité.

Pour l’évangélisation : Les Eglises d’Amérique latine
Pour que les Eglises d’Amérique latine envoient des missionnaires dans d’autres Eglises, comme fruit de la mission continentale.

pape François

 

 

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,26-30.

mercredi 30 octobre 2013

Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables
Et Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut.
Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour.
Ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères.
Ceux qu’il destinait à cette ressemblance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a justifiés, il leur a donné sa gloire.

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Être levain dans la pâte

mardi 29 octobre 2013

Est-il rien de plus dérisoire qu’un chrétien qui ne se soucie pas des autres ? Ne prends pas comme prétexte ta pauvreté : la veuve qui a mis deux petites pièces dans le tronc du Temple (Mc 12,42) se lèverait contre toi ; Pierre aussi, qui disait au boiteux : « Je n’ai ni or ni argent » (Ac 3,6), et Paul, si pauvre qu’il avait souvent faim. N’objecte pas ta condition sociale, car les apôtres étaient humbles aussi et de basse condition. N’invoque pas ton ignorance, car ils étaient des hommes sans lettres. Même si tu étais esclave ou fugitif, tu pourrais toujours faire ce qui dépend de toi. Tel était Onésime dont Paul fait l’éloge (Phl; Col 4,9). Serais-tu de santé fragile ? Timothée l’était aussi. Oui, qui que nous soyons, n’importe qui peut être utile à son prochain, s’il veut vraiment faire ce qu’il peut.

Vois-tu combien les arbres de la forêt sont vigoureux, beaux, élancés ? Et cependant, dans nos jardins, nous préférons des arbres fruitiers ou des oliviers couverts de fruits. De beaux arbres stériles…, tels sont les hommes qui ne considèrent que leur propre intérêt…

Si le levain ne fait pas lever la pâte, il n’est pas un vrai ferment. Si un parfum n’embaume pas ceux qui approchent, pouvons-nous l’appeler un parfum ? Ne dis donc pas qu’il est impossible d’avoir une bonne influence sur les autres, car si tu es vraiment chrétien, il est impossible qu’il ne se passe rien ; cela fait partie de l’essence même du chrétien… Il serait aussi contradictoire de dire qu’un chrétien ne peut pas être utile à son prochain que de dénier au soleil la possibilité d’éclairer et de réchauffer.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur les Actes des apôtres, n° 20 (trad. cf AELF)

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L’arche de l’Eglise

dimanche 27 octobre 2013

arche-de-noeAutant que la petitesse de mon esprit me le permet, je pense que le déluge, qui a mis alors presque un terme au monde, est le symbole de la fin du monde, fin qui doit véritablement arriver. Le Seigneur lui-même l’a déclaré quand il a dit : « Aux jours de Noé, les hommes achetaient, vendaient, bâtissaient, se mariaient, donnaient leurs filles en mariage, et le déluge arriva, qui les fit tous périr. Ainsi sera également l’avènement du Fils de l’homme. » Dans ce texte, il semble bien que le Seigneur décrit d’une seule et même façon le déluge qui a déjà eu lieu et la fin du monde qu’il annonce pour l’avenir.

Ainsi donc, jadis il a été dit à Noé de faire une arche et d’y introduire avec lui non seulement ses fils et ses proches mais des animaux de toute espèce. De même, à la consommation des âges, il a été dit par le Père au Seigneur Jésus Christ, notre nouveau Noé, le seul Juste et le seul Parfait (Gn 6,9), de se faire une arche de bois équarri et de lui donner des mesures qui sont pleines de mystères divins (cf Gn 6,15). Cela est indiqué dans un psaume qui dit : « Demande et je te donnerai les nations pour héritage et pour domaine les extrémités de la terre » (2,8). Il a construit donc une arche avec toutes sortes d’abris pour recevoir les animaux divers. Un prophète parle de ces demeures quand il écrit : « Va, mon peuple, entre dans tes abris, cache-toi pour quelques instants, jusqu’à ce que la colère ait passé » (Is 26,20). Il y a en effet une correspondance mystérieuse entre ce peuple qui est sauvé dans l’Eglise, et tous ces êtres, hommes et animaux, qui ont été sauvés du déluge dans l’arche.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur la Genèse, II, 3 (trad. cf SC 7 bis, p. 89)

 

 

 

 

Livre de la première lettre de saint Pierre Apôtre 2,4-9

dimanche 27 octobre 2013

chapelle ArdouaneFrères, approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante que les hommes ont éliminée,
mais que Dieu a choisie parce qu’il en connaît la valeur.
Vous aussi, soyez les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel,
et vous serez le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus.
On lit en effet dans l’Écriture : Voici que je pose en Sion une pierre angulaire,
une pierre choisie et de grande valeur ; celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte.
Ainsi donc, honneur à vous qui avez la foi, mais, pour ceux qui refusent de croire, l’Écriture dit :
La pierre éliminée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle,
une pierre sur laquelle on bute, un rocher qui fait tomber.
Ces gens-là butent en refusant d’obéir à la Parole, et c’est bien ce qui devait leur arriver.
Mais vous, vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu ;
vous êtes donc chargés d’annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

 

 

 

Discerner les temps où nous sommes

vendredi 25 octobre 2013

15 août Mas Dieu

Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. En effet, leur communauté croît en rassemblant des hommes unis dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’ils doivent proposer à tous. C’est pourquoi la communauté des chrétiens se reconnaît réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire… Le deuxième Concile du Vatican n’hésite donc pas à s’adresser, non seulement aux enfants de l’Eglise et à tous ceux qui invoquent le nom du Christ, mais à tous les hommes…
Pour accomplir sa tâche, l’Église a le devoir à tout moment de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future… Il est donc nécessaire de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique… Marqués par la situation complexe du monde actuel, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes ; en même temps, ils ne savent pas comment les harmoniser avec les découvertes récentes. Partagés entre l’espoir et l’angoisse, s’interrogeant sur l’évolution actuelle du monde, ils sont en proie à l’inquiétude. Cette évolution appelle l’homme à apporter une réponse ; bien plus, elle l’oblige à y répondre…

L’Église, elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, la lumière et la force pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation… Elle croit aussi que la clé, le centre et la fin de toute l’histoire humaine se trouvent en son Seigneur et Maître.

Concile Vatican II
Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 1-2, 4, 10