La foi d’un tout petit grain de sénevé,
Figure du Royaume,
Je ne l’ai pas reçues en mon âme,
Afin que les montagnes perverses fussent transportées.
Ni non plus, pareil aux oiseaux du ciel,
Je ne me suis posé sur les branches du précepte,
Où les âmes pures se reposent,
Héritières du saint Tabernacle des cieux. (…)
Je suis devenu un levain sans force et vieilli,
Et non point, suivant la parabole, celui qui fait lever :
le levain que la femme a caché dans la pâte,
Comme l’Église, ton mystère.
Ce levain, en effet, a été pris de Toi d’abord ;
Grâce à lui furent avisés les Chœurs d’en-haut ;
Et lorsqu’à notre masse, issue d’Adam,
Il s’est uni intimement, tout a levé.
Privé je le suis, moi seul, dans les deux cas
Pour ce qui est de la lumière ineffable de la Sagesse ;
Daigne m’en rendre participant de nouveau,
Veuille me redonner ce que j’ai perdu.
Saint Nersès Snorhali (1102-1173)