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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Solennité du Christ, Roi de l’Univers

dimanche 20 novembre 2022

« Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ». Le larron n’a pas osé faire cette prière avant d’avoir déposé par son aveu le fardeau de ses péchés. Tu vois, chrétien, quelle est la puissance de la confession. Il a avoué ses péchés et le paradis s’est ouvert ; il a avoué ses péchés et il a eu assez d’assurance pour demander le Royaume après ses brigandages. (…)

Tu veux connaître le Royaume ? Que vois-tu donc ici qui y ressemble ? Tu as sous les yeux les clous et une croix, mais cette croix même, disait Jésus, est bien le signe du Royaume. Et moi, en le voyant sur la croix, je le proclame roi. Ne revient-il pas à un roi de mourir pour ses sujets ? Lui-même l’a dit : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). C’est également vrai pour un bon roi ; lui aussi donne sa vie pour ses sujets. Je le proclamerai donc roi à cause du don qu’il a fait de sa vie : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume. »

Comprends-tu maintenant comment la croix est le signe du Royaume ? Voici encore une autre preuve. Le Christ n’a pas laissé sa croix sur la terre, mais il l’a soulevée et emportée avec lui dans le ciel. Nous le savons parce qu’il l’aura près de lui quand il reviendra dans la gloire. Pour t’apprendre combien cette croix est digne de vénération, il a fait d’elle un titre de gloire. (…) Lorsque le Fils de l’homme viendra, « le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat ». Il régnera alors une clarté si vive que même les astres les plus brillants seront éclipsés. « Les étoiles tomberont du ciel. Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme » (Mt 24,29s). Tu vois quelle est la puissance du signe de la croix ? (…) Quand un roi entre dans une ville, les soldats prennent les étendards, les hissent sur leurs épaules et marchent devant lui pour annoncer son arrivée. C’est ainsi que des légions d’anges et d’archanges précéderont le Christ, lorsqu’il descendra du ciel. Ils porteront sur leurs épaules ce signe annonciateur de la venue de notre roi.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Fête du Christ Roi

samedi 19 novembre 2022

 

 

 

 

 

« Pourquoi pleures-tu ? » (Jn 20,13)

mercredi 2 novembre 2022

Qu’ils pleurent, ceux qui ne peuvent pas avoir l’espérance de la résurrection ; ce n’est pas la volonté de Dieu qui la leur ôte mais la dureté de ce qu’ils croient. Il faut qu’il y ait une différence entre les serviteurs du Christ et les païens. La voici : eux, ils pleurent les leurs qu’ils pensent morts pour toujours ; ils ne trouvent nulle fin à leurs larmes, n’atteignent nul repos pour leur tristesse…, tandis que pour nous la mort n’est pas la fin de notre existence mais la fin de notre vie. Puisque notre existence est restaurée par une condition meilleure, que donc l’arrivée de la mort balaie tous nos pleurs…

Combien notre consolation est plus grande, nous qui croyons que nos bonnes actions promettent des récompenses meilleures après la mort. Les païens ont leur consolation : c’est de penser que la mort est un repos pour tous nos maux. Comme ils pensent que leurs morts sont privés de jouir de la vie, ils pensent aussi qu’ils sont privés de toute faculté de sentir et libérés de la douleur des peines dures et incessantes que nous supportons dans cette vie. Mais nous, de même que nous devons avoir l’esprit plus élevé à cause de la récompense attendue, nous devons aussi mieux supporter notre douleur grâce à cette consolation… Nos morts ont été envoyés non pas loin de nous, mais avant nous — eux que la mort ne prendra pas, mais que l’éternité recevra.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Solennité de la Toussaint

mardi 1 novembre 2022

Frères bien-aimés, veillons avec soin à tout ce qui touche à notre vie commune, « conservant l’unité de l’esprit dans le lien de la paix » par « la grâce de notre Seigneur Jésus Christ et l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit » (Ep 4,3; 2Co 13,13). De l’amour de Dieu procède l’unité de l’esprit ; de la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, le lien de la paix ; de la communion du Saint Esprit, cette communion qui est nécessaire à ceux qui vivent en commun. (…)

« Je crois, Seigneur, en l’Esprit Saint, en la sainte Église catholique, en la communion des saints » (Credo). Là est mon espérance, là est ma confiance, là est toute ma sécurité dans la confession de ma foi. (…) S’il m’est donné, Seigneur, de « t’aimer et d’aimer mon prochain » (Mt 22,37-39), bien que mes mérites soient de peu, mon espérance s’élève bien au-dessus. J’ai confiance que par la communion de la charité, les mérites des saints me seront utiles et qu’ainsi la communion des saints suppléera à mon insuffisance et à mon imperfection… La charité dilate notre espérance jusqu’à la communion des saints, dans la communion des récompenses. Mais celle-ci concerne les temps futurs : c’est la communion de la gloire qui sera révélée en nous.

Il y a donc trois communions : la communion de la nature, à laquelle s’est ajoutée la communion de la faute (…) ; la communion de la grâce ; et enfin celle de la gloire. Par la communion de la grâce, la communion de la nature commence d’être rétablie et celle de la faute est exclue ; mais par la communion de la gloire, celle de la nature sera réparée en perfection et la colère de Dieu sera tout à fait exclue, lorsque « Dieu essuiera toute larme des yeux » des saints (Is 25,8; Ap 21,4). Alors tous les saints auront comme « un seul cœur et une seule âme » ; et « toutes choses leur seront communes », car Dieu sera « tout en tous » (Ac 4,32; 1Co 15,28). Pour que nous parvenions à cette communion et que nous nous rassemblions dans l’un, « que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, et l’amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit soit toujours avec nous tous. Amen ».

Baudouin de Ford (?-v. 1190)

 

 

Fête des saints Michel, Gabriel et Raphaël, archanges

jeudi 29 septembre 2022

Nous célébrons aujourd’hui la fête des saints anges… Mais que pouvons-nous dire de ces esprits angéliques ? Voici notre foi : nous croyons qu’ils jouissent de la présence et de la vue de Dieu, qu’ils possèdent un bonheur sans fin, ces biens du Seigneur « que l’œil n’a pas vus, ni l’oreille entendus, qui ne sont pas montés jusqu’au cœur de l’homme » (1Co 2,9). Qu’est-ce qu’un simple mortel peut dire à ce sujet à d’autres hommes mortels, incapable qu’il est de concevoir de telles choses ?… S’il est impossible de parler de la gloire des saints anges en Dieu, nous pouvons au moins parler de la grâce et de l’amour qu’ils manifestent à notre égard, car ils jouissent non seulement d’une dignité incomparable mais aussi d’une serviabilité pleine de bonté… Si nous ne pouvons pas comprendre leur gloire, nous nous attachons d’autant plus étroitement à la miséricorde dont sont remplis ces familiers de Dieu, ces citoyens du ciel, ces princes du paradis.

L’apôtre Paul lui-même, qui a contemplé de ses yeux la cour céleste et qui en a connu les secrets (2Co 12,2), nous atteste que « tous les anges sont des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (He 1,14). Ne voyez là rien d’incroyable, puisque le Créateur, le Roi des anges lui-même « est venu, non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour la multitude des hommes » (Mc 10,45). Quel ange dédaignerait donc un tel service où l’a devancé celui que les anges servent dans les cieux avec empressement et avec joie ?

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste

mercredi 21 septembre 2022

Les apôtres s’en allèrent jusqu’aux extrémités de la terre, proclamant la Bonne Nouvelle des bienfaits que Dieu nous envoie et annonçant aux hommes la paix du ciel (Lc 2,14), eux qui possédaient tous également, et chacun en particulier, la Bonne Nouvelle de Dieu. Matthieu précisément, chez les Hébreux, a fait paraître dans leur propre langue une forme écrite d’évangile alors que Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l’Église. Après leur mort, Marc, le disciple et l’interprète de Pierre (1P 5,13), nous a transmis lui aussi par écrit la prédication de Pierre. De même Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’évangile prêché par celui-ci. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, le même qui a reposé sur sa poitrine (Jn 13,25), a publié lui aussi l’évangile pendant son séjour à Éphèse.

Matthieu, dans son évangile, raconte la génération du Christ comme homme : « Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham : voici quelle fut la génération du Christ » (Mt 1,1-18). Cet évangile présente donc le Christ sous sa forme humaine ; c’est pourquoi le Christ y est toujours animé de sentiments d’humilité et demeure un homme de douceur… L’apôtre Matthieu ne connaît qu’un seul et même Dieu qui a promis à Abraham de multiplier sa descendance comme les étoiles du ciel (Gn 15,5) et qui par son Fils le Christ Jésus nous a appelés du culte des pierres à sa connaissance (Mt 3,9), de sorte que, « ce qui n’était pas un peuple est devenu son peuple, et que celle qui n’était pas la bien-aimée est devenue l’aimée » (Os 2,25 ; Rm 9,25).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

jeudi 15 septembre 2022

Marie a engendré un fils ; et comme celui-ci est le Fils unique du Père dans les cieux, il est le fils unique de sa mère sur la terre. (…) Cependant cette seule vierge mère, qui a eu la gloire de mettre au monde le Fils unique de Dieu embrasse ce même Fils dans tous les membres de son Corps et ne rougit pas d’être appelée la mère de tous ceux en qui elle reconnaît le Christ déjà formé ou sur le point de l’être. Ève, qui jadis a légué à ses enfants la condamnation à mort avant même qu’ils aient vu le jour, a été appelée « la mère des vivants » (Gn 3,20). (…) Mais puisqu’elle n’a pas répondu au sens de son nom, c’est Marie qui en a réalisé le mystère. Comme l’Église dont elle est le symbole, elle est la mère de tous ceux qui sont renés à la vie. Elle est vraiment la mère de la Vie qui fait vivre tous les hommes ; et en l’engendrant elle a en quelque sorte régénéré tous ceux qui allaient en vivre. (…)

Cette bienheureuse mère du Christ, qui se sait mère des chrétiens en raison de ce mystère, se montre aussi leur mère par le soin qu’elle prend d’eux et l’affection qu’elle leur témoigne. Elle n’est pas dure envers eux comme s’ils n’étaient pas à elle. Ses entrailles fécondées une seule fois, mais non pas épuisées, ne cessent d’enfanter le fruit de la bonté. « Le fruit béni de ton sein » (Lc 1,42), douce mère, t’a laissée toute remplie d’une bonté inépuisable : né de toi une seule fois, il demeure toujours en toi.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

Fête de la Nativité de la Vierge Marie

jeudi 8 septembre 2022

Aujourd’hui, nous célébrons la naissance de la bienheureuse Vierge Mère, de qui a reçu naissance Celui qui est la vie de tous. Aujourd’hui est née la Vierge de qui le salut de tous a voulu naître, afin de donner à ceux qui naissaient pour mourir de pouvoir renaître à la vie. Aujourd’hui est née notre nouvelle mère, qui a anéanti la malédiction d’Ève, notre première mère. Ainsi par elle, nous héritons maintenant de la bénédiction, nous qui, par notre première mère, étions nés sous l’antique malédiction. Oui, elle est bien une mère nouvelle, celle qui a renouvelé en jeunesse des fils vieillis, celle qui a guéri le mal d’un vieillissement héréditaire, ainsi que de toutes les autres formes de vieillissement qu’ils y avaient ajoutées. Oui, elle est bien une mère nouvelle, celle qui enfante par un prodige si nouveau, en restant vierge, celle qui met au monde celui qui a créé le monde…

Quelle nouveauté merveilleuse que cette virginité féconde ! Mais bien plus merveilleuse encore la nouveauté du fruit qu’elle met au monde… Tu demandes comment une vierge a enfanté le Sauveur ? Comme la fleur de la vigne répand son parfum. Longtemps avant la naissance de Marie, l’Esprit qui allait habiter en elle…avait dit en son nom : « Comme la vigne, j’ai produit une douce odeur » (Si 24,17 Vulg)… Comme la fleur n’est pas altérée pour avoir donné son parfum, ainsi la pureté de Marie pour avoir donné naissance au Sauveur…

Et pour toi aussi, si tu gardes la perfection de la chasteté, non seulement « ta chair refleurira » (Ps 27,7), mais une sainteté venant de Dieu s’épanouira sur toi tout entier. Ton regard ne sera plus déréglé ou égaré, mais embelli par la pudeur…; toute ta personne sera ornée par les fleurs de la grâce de la pureté.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

samedi 3 septembre 2022

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« En vertu d’une tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, l’Église célèbre le mystère pascal chaque huitième jour, qui est nommé à juste titre le jour du Seigneur, ou dominical, dimanche » (Vatican II SC 106). Le jour de la résurrection du Christ est à la fois le « premier jour de la semaine » (Jn 20,1), mémorial du premier jour de la création, et le « huitième jour » où le Christ, après son repos du grand sabbat, inaugure le jour « que fait le Seigneur », le « jour qui ne connaît pas de soir » (Ps 117; liturgie byzantine). Le « repas du Seigneur » (1Co 11,20) est son centre, car c’est ici que toute la communauté des fidèles rencontre le Seigneur ressuscité qui les invite à son banquet (Jn 21,12; Lc 24,30).

« Le jour du Seigneur, le jour de la résurrection, le jour des chrétiens, est notre jour. C’est pour cela qu’il est appelé jour du Seigneur : car c’est ce jour-là que le Seigneur est monté victorieux auprès du Père. Si les païens l’appellent jour du soleil, nous aussi, nous le disons volontiers, car aujourd’hui s’est levée la lumière du monde, aujourd’hui est apparu ‘ le soleil de justice dont les rayons apportent le salut ’ » (S. Jérôme; Ma 3,20).

Le dimanche est le jour par excellence de l’assemblée liturgique, où les fidèles se rassemblent « pour que, entendant la Parole de Dieu et participant à l’eucharistie, ils fassent mémoire de la Passion, de la résurrection et de la gloire du Seigneur Jésus, en rendant grâce à Dieu qui les ‘ a fait renaître pour une vivante espérance par la Résurrection de Jésus Christ d’entre les morts ’ » (SC 106; 1P 1,3). « Quand nous méditons, ô Christ, les merveilles qui ont été accomplies en ce jour du dimanche de ta sainte résurrection, nous disons : Béni est le jour du dimanche, car c’est en lui que fut le commencement de la création…, le salut du monde…, le renouvellement du genre humain… C’est en lui que le ciel et la terre se sont réjouis… Béni est le jour du dimanche, car c’est en lui que les portes du paradis ont été ouvertes pour qu’Adam et tous les bannis y entrent sans crainte » (liturgie syriaque d’Antioche).

Catéchisme de l’Église catholique
§1166-1167

 

 

 

 

Martyre de Saint Jean-Baptiste (m)

lundi 29 août 2022

Le Jourdain, effrayé par ta venue dans la chair, ô Christ, remonta son cours en tremblant ; accomplissant son office spirituel, Jean se fit tout petit dans sa crainte. L’armée des anges était saisie de stupeur en te voyant dans le fleuve, baptisé selon la chair ; quant à ceux des ténèbres, ils ont été éclairés, et nous te chantons, Seigneur, toi qui te manifestes et qui illumines l’univers.

La mémoire du juste doit être exaltée, mais à toi, Jean le Précurseur, le témoignage du Seigneur suffit. En vérité, tu es le plus vénérable de tous les prophètes, car tu as été trouvé digne de baptiser dans les eaux celui que les autres prophètes avaient seulement annoncé. C’est pourquoi, après avoir lutté pour la vérité, tu es allé annoncer jusque dans le domaine des morts Dieu apparu dans la chair, celui qui enlève le péché du monde (Jn 1,29) et qui nous donne sa grande pitié.

Le glorieux martyre du Précurseur a été une étape dans l’œuvre du salut, puisque même au séjour des morts il a annoncé la venue du Sauveur. Qu’Hérodiade gémisse à présent, elle qui réclame ce meurtre impie, car ce n’est pas la loi de Dieu ni la vie éternelle qu’elle a aimé, mais les illusions qui ne durent qu’un moment.

Liturgie byzantine