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Archive pour le mot-clef ‘Notre Dame des 7 douleurs’

Notre Dame des Douleurs

vendredi 15 septembre 2023

Il y a deux espèces de martyre : l’un manifeste, l’autre secret ; l’un visible, l’autre caché ; l’un dans la chair, l’autre dans le cœur. (…) Le martyre du cœur dépasse les tourments de la chair.

Aussi la glorieuse Vierge a-t-elle triomphé dans ce genre de souffrance, d’autant plus glorieuse qu’elle était plus proche quand, attachée à la croix adorable de la passion du Seigneur, elle puisa au calice, elle but la passion et, abreuvée au torrent de douleurs, elle put endurer une douleur à jamais sans pareille. Elle court à la suite de Jésus non seulement à l’odeur de ses parfums, mais dans l’abondance de ses douleurs ; non seulement dans la joie des consolations, mais aussi dans le débordement des souffrances. Mère, elle voyait son Fils, le véritable Salomon, avec le diadème dont elle l’avait couronné et, elle-même couronnée d’une couronne d’affliction, elle allait à sa suite.

Elle se tenait debout auprès de la croix (Jn 19,25) pour considérer (…) la tête très douce de son Fils, ointe d’huile de préférence à ses compagnons, frappée avec un roseau et couronnée d’épines. Elle voyait le plus beau des enfants des hommes qui n’avait plus ni éclat ni beauté. Elle voyait méprisé et ravalé au dernier rang celui qui est exalté au-dessus de tous les peuples. Elle voyait le Saint des saints crucifié avec les scélérats et les impies. Elle voyait les yeux de cet homme sublime s’abaisser, et la tête de celui qui soutient l’univers se pencher, inclinée sur ses épaules, la très sereine face de Dieu se flétrir, et s’évanouir la beauté de son visage.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

jeudi 15 septembre 2022

Marie a engendré un fils ; et comme celui-ci est le Fils unique du Père dans les cieux, il est le fils unique de sa mère sur la terre. (…) Cependant cette seule vierge mère, qui a eu la gloire de mettre au monde le Fils unique de Dieu embrasse ce même Fils dans tous les membres de son Corps et ne rougit pas d’être appelée la mère de tous ceux en qui elle reconnaît le Christ déjà formé ou sur le point de l’être. Ève, qui jadis a légué à ses enfants la condamnation à mort avant même qu’ils aient vu le jour, a été appelée « la mère des vivants » (Gn 3,20). (…) Mais puisqu’elle n’a pas répondu au sens de son nom, c’est Marie qui en a réalisé le mystère. Comme l’Église dont elle est le symbole, elle est la mère de tous ceux qui sont renés à la vie. Elle est vraiment la mère de la Vie qui fait vivre tous les hommes ; et en l’engendrant elle a en quelque sorte régénéré tous ceux qui allaient en vivre. (…)

Cette bienheureuse mère du Christ, qui se sait mère des chrétiens en raison de ce mystère, se montre aussi leur mère par le soin qu’elle prend d’eux et l’affection qu’elle leur témoigne. Elle n’est pas dure envers eux comme s’ils n’étaient pas à elle. Ses entrailles fécondées une seule fois, mais non pas épuisées, ne cessent d’enfanter le fruit de la bonté. « Le fruit béni de ton sein » (Lc 1,42), douce mère, t’a laissée toute remplie d’une bonté inépuisable : né de toi une seule fois, il demeure toujours en toi.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

mercredi 15 septembre 2021

« Femme, voici ton fils. Voici ta mère. » De quel droit le disciple que Jésus aimait est-il fils de la mère du Seigneur ? De quel droit celle-ci est-elle sa mère ? C’est qu’elle avait mis au monde, sans douleur alors, la cause du salut de tous, lorsqu’elle avait donné naissance dans sa chair au Dieu fait homme. Maintenant c’est avec une grande douleur qu’elle enfante, debout au pied de la croix.

À l’heure de sa Passion, le Seigneur lui-même avait justement comparé les apôtres à une femme qui enfante, en disant : « La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, parce qu’un être humain est né dans le monde » (Jn 16,21). Combien plus un tel fils a-t-il pu comparer une telle mère, cette mère debout au pied de la croix, à une femme qui enfante ? Que dis-je, comparer ? Elle est vraiment femme et vraiment mère et, en cette heure, elle a de vraies douleurs d’enfantement. Elle n’avait pas eu la peine d’enfanter dans la douleur comme les autres femmes lorsque son enfant lui était né ; c’est maintenant qu’elle souffre, qu’elle est crucifiée, qu’elle a de la tristesse comme celle qui enfante, parce que son heure est venue (cf Jn 13,1 ; 17,1). (…)

Quand cette heure aura passé, quand ce glaive de douleur aura entièrement traversé son âme qui enfante (Lc 2,35), alors elle non plus « elle ne se souviendra plus de son angoisse, parce qu’un homme sera né dans le monde » — l’homme nouveau qui renouvelle tout le genre humain et règne sans fin sur le monde entier, vraiment né, au-delà de toute souffrance, immortel, premier né d’entre les morts. Si, dans la Passion de son fils unique, la Vierge a ainsi mis au monde notre salut à tous, elle est bien notre mère à tous.

Rupert de Deutz (v. 1075-1130)

 

 

Carême 2021 : 4e jour

samedi 20 février 2021

 

 

 

Marie, soutien pour porter notre croix

mardi 15 septembre 2020

La dévotion mariale est un chemin aisé pour arriver à l’union avec Notre-Seigneur, où consiste la perfection du chrétien ; c’est un chemin que Jésus-Christ a frayé en venant à nous, et où il n’y a aucun obstacle pour arriver à lui.

On peut, à la vérité, arriver à l’union divine par d’autres chemins ; mais ce sera par beaucoup plus de croix, de morts étranges et avec beaucoup plus de difficultés, que nous ne vaincrons que difficilement. Il faudra passer par des nuits obscures, par des combats et des agonies étranges, par des montagnes escarpées, par des épines très piquantes et des déserts affreux. Mais par le chemin de Marie, on passe plus doucement et plus tranquillement.

On y trouve, à la vérité, de grands combats à donner et de grandes difficultés à vaincre ; mais cette bonne Mère et Maîtresse se rend si proche et si présente à ses fidèles serviteurs, pour les éclairer dans leurs ténèbres, pour les éclaircir dans leurs doutes, pour les affermir dans leurs craintes, pour les soutenir dans leurs combats et leurs difficultés, qu’en vérité ce chemin virginal pour trouver Jésus-Christ est un chemin de roses et de miel, au vu des autres chemins.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716)

 

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

samedi 15 septembre 2018

Les deux pôles du monde Il y a deux pivots du ciel autour desquels tourne tout le ciel : ce sont les deux pôles. L’un est le Sauveur, situé au midi parce qu’Il est plein de lumière et qu’il n’y a pas en Lui de ténèbres ; l’autre est le sein où Il s’est incarné. Autour de ces deux pôles, le ciel tourne, avec le secours de l’intercession de la Mère, et celui de la Rédemption sur la Croix. En effet, par l’intercession de Marie ainsi que par le sang et le corps du Rédempteur, le Seigneur exerce sa justice sur les peuples. L’axe de la miséricorde, qui soutient le monde, tourne autour de ces deux pivots ou pôles, parce que, par la Mère, nous avons accès au Fils, et par le Fils au Père, et ainsi conduits, nous ne craignons en rien de nous voir refuser la réconciliation. Ces deux étoiles, pivots ou pôles du ciel sont immobiles ; autour d’elles comme autour de deux points fixes nécessaires, tourne la circonférence entière du ciel.

Saint Albert le Grand (v. 1200-1280), dominicain

 

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

vendredi 15 septembre 2017

septdo10

Quand Jésus s’est mis à parcourir les villes et les villages pour annoncer la Bonne Nouvelle (Mt 9,35), Marie l’accompagnait, inséparablement attachée à ses pas, suspendue à ses lèvres dès qu’il ouvrait la bouche pour enseigner. À tel point que ni la tempête de la persécution ni l’horreur du supplice n’ont pu lui faire abandonner la compagnie de son Fils, l’enseignement de son Maître. « Près de la croix de Jésus se tenait Marie, sa mère ». Vraiment, elle est mère, celle qui n’abandonnait pas son Fils, même dans les terreurs de la mort. Comment aurait-elle pu être effrayée par la mort, elle dont « l’amour était fort comme la mort » (Ct 8,6) et même plus fort que la mort. Oui, elle se tenait debout près de la croix de Jésus et la douleur de cette croix la crucifiait dans son cœur elle aussi ; toutes les plaies dont elle voyait blessé le corps de son Fils étaient autant de glaives qui lui transperçaient l’âme (Lc 2,35). C’est donc à juste titre qu’elle est proclamée Mère ici et qu’un protecteur bien choisi est désigné pour prendre soin d’elle, car c’est ici surtout que se manifestent l’amour parfait de la mère à l’égard du Fils et la vraie humanité que le Fils avait reçue de sa mère…

Jésus « l’ayant aimée, il l’aima jusqu’à la fin » (Jn 13,1). Non seulement la fin de sa vie a été pour elle, mais aussi ses derniers mots : achevant pour ainsi dire de dicter son testament, Jésus a confié le soin de sa mère à son plus cher héritier… Pierre, pour sa part, a reçu l’Église, et Jean, Marie. Cette part revenait à Jean comme un signe de l’amour privilégié dont il était l’objet, mais aussi à cause de sa chasteté… Car il convenait que personne d’autre ne rende ses services à la mère du Seigneur que le disciple bien-aimé de son Fils… Et par cette disposition providentielle, le futur évangéliste pourrait s’entretenir familièrement de tout avec celle qui savait tout, elle qui, depuis le commencement, observait attentivement tout ce qui concernait son Fils, qui « conservait avec soin toutes ces choses et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19).

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
4ème Sermon pour l’Assomption (trad. cf. Pain de Cîteaux 8, p. 105 et SC 202, p. 459)

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

jeudi 15 septembre 2016

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Brebis contemplant son agneau qu’on traînait à l’abattoir (Is 53,7), consumée de douleur, Marie suivait avec les autres femmes, en criant ainsi : « Où vas-tu, mon enfant ? Pourquoi achèves-tu ainsi ta course rapide (Ps 18,6) ? Y a t-il encore d’autres noces à Cana, est-ce là maintenant que tu vas si vite pour leur faire du vin avec de l’eau ? Puis-je t’accompagner, mon enfant, ou vaut-il mieux t’attendre ? Dis-moi un mot, Verbe, ne passe pas devant moi en silence…, toi qui es mon fils et mon Dieu…

« Tu marches vers une mort injuste et personne ne partage ta souffrance. Pierre ne t’accompagne pas, lui qui disait : « Jamais, je ne te renierai, même si je devais mourir » (Mt 26,35). Il t’a quitté ce Thomas qui s’exclamait : « Mourons tous avec lui » (Jn 11,16). Et les autres aussi, les intimes, ceux qui doivent juger les douze tribus (Mt 19,28), où sont-ils maintenant ? Il n’en reste plus un seul ; mais toi, tout seul, mon enfant, tu meurs pour tous. C’est ton salaire pour avoir sauvé tous les hommes et les avoir servi, mon fils et mon Dieu. »

Se retournant vers Marie, celui qui est sorti d’elle s’écria : « Pourquoi pleures-tu, mère ? … Moi, ne pas souffrir ? ne pas mourir ? Comment donc sauverais-je Adam ? Ne pas habiter le tombeau ? Comment ramènerais-je à la vie ceux qui demeurent au séjour des morts ? Pourquoi pleures-tu ? Crie plutôt : ‘C’est volontairement qu’il souffre, mon fils et mon Dieu.’ Vierge sage, ne te rends pas semblable aux insensées (Mt 25,1s) ; tu es dans la salle des noces, ne fais donc pas comme si tu te tenais dehors… Ne pleure donc plus, mais dis plutôt : ‘Prends pitié d’Adam, sois miséricordieux pour Ève, toi mon fils et mon Dieu.’

« Rassure-toi, mère, la première tu me verras sortir du tombeau. Je viendrai te montrer de quels malheurs j’ai racheté Adam, quelles sueurs j’ai versées pour lui. À mes amis, j’en révélerai les marques que je montrerai dans mes mains. Alors tu verras Ève vivante comme autrefois, et tu crieras dans ta joie : ‘Il a sauvé mes parents, mon fils et mon Dieu !’»

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymne 25, Marie à la croix (trad. SC 128, p. 165s rev.)

 

 

Notre-Dame des Sept-Douleurs – mémoire obligatoire

mardi 15 septembre 2015

Le 15 septembre (depuis la rénovation liturgique du Pape Saint Pie X en 1914), la Liturgie de l’Église nous invite à faire mémoire des douleurs de la Vierge Marie. « Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu’une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l’on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de Votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu’elle a crucifié toutes Vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de Votre Cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que Vous n’auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l’esprit de vie de Votre aimable Fils, pour lequel Vous souffriez de si grands tourments, ne Vous avait soutenue et fortifiée par Sa puissance infinie » (Saint Anselme – « De l’exercice de la Vierge », I, 5)

La Mémoire obligatoire de Notre-Dame des Sept-Douleurs – que l’Église nous invite, en cette Octave de la Nativité de la Vierge, à méditer plus particulièrement – a pour but de nous rappeler le martyre inouï qu’endura l’Auguste Vierge Marie en tant que Co-Rédemptrice du genre humain. L’Église honore en ce jour Ses incomparables douleurs, spécialement celles qu’Elle ressentit au pied de la Croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s’être concentré sur le déchirement de l’âme de Marie au jour de la Passion de Son Divin Fils, jour où Ses souffrances atteignirent leur maximum d’intensité, la piété des fidèles s’est étendue à d’autres douleurs que la Divine Mère éprouva à différentes occasions de Sa Très Sainte vie. Pour illustrer les douleurs de la Vierge Mère, les peintres représentent Son Cœur percé de sept glaives, symbole des sept douleurs principales de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent comme Reine des Martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux vrais enfants de Marie :

1. La prophétie du Saint Vieillard Syméon (Luc, 2, 34-35)
2. La fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu, 2, 13-21)
3. La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Luc, 2, 41-51)
4. La rencontre de la Vierge Marie et Jésus sur la via dolorosa (Luc, 23, 27-31)
5. Marie contemplant la souffrance et la mort de Jésus sur la Croix (Jean, 19, 25-27)
6. La Vierge Marie accueille Son Fils mort dans Ses bras lors de la déposition de Croix.
7. La Vierge Marie abandonne le Corps de Son Divin Fils lors de la mise au Saint Sépulcre.

Contemplons donc dans les bras de la Vierge Marie, l’Homme-Dieu crucifié à cause de nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du Ciel. Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son Divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu’Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.

Pour un approfondissement :
>>> Notre-Dame des douleurs – Missel

 

DURER_Albrecht_The_Seven_Sorrows_of_the_Virgin
STABAT MATER

Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.
Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.
Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.
Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s’enfonçait.
O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !
Ah ! qu’elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !
Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.
Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.
Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?
Qui pourrait retenir ses pleurs
A voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?
Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?
Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?
Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.
Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.
Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.
Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.
Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.
Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d’amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !
Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.
Fais qu’en mon coeur brûle un grand feu,
L’amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !
Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.
Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !
Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.
Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j’aie
Une part de ses tourments !
Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.
Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !
Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.
Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !
Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.
O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !
Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.
Fais que me marque son supplice,
Qu’à sa Passion je compatisse,
Que je m’applique à sa Croix !
Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.
Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l’ivresse
Et le sang de ton enfant !
Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.
Pour que j’échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !
Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.
Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m’obtenir
La palme de la victoire.
Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.
Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu’à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !

Source principale : notredamedesneiges.over-blog (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame des Sept-Douleurs – mémoire obligatoire

lundi 15 septembre 2014

DURER_Albrecht_The_Seven_Sorrows_of_the_Virgin

Le 15 septembre (depuis la rénovation liturgique du Pape Saint Pie X en 1914), la Liturgie de l’Église nous invite à faire mémoire des douleurs de la Vierge Marie. « Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu’une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l’on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de Votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu’elle a crucifié toutes Vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de Votre Cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que Vous n’auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l’esprit de vie de Votre aimable Fils, pour lequel Vous souffriez de si grands tourments, ne Vous avait soutenue et fortifiée par Sa puissance infinie » (Saint Anselme – « De l’exercice de la Vierge », I, 5)

La  Mémoire obligatoire  de Notre-Dame des Sept-Douleurs – que l’Église nous invite, en cette Octave de la Nativité de la Vierge, à méditer plus particulièrement – a pour but de nous rappeler le martyre inouï qu’endura l’Auguste Vierge Marie en tant que Co-Rédemptrice du genre humain. L’Église honore en ce jour Ses incomparables douleurs, spécialement celles qu’Elle ressentit au pied de la Croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s’être concentré sur le déchirement de l’âme de Marie au jour de la Passion de Son Divin Fils, jour où Ses souffrances atteignirent leur maximum d’intensité, la piété des fidèles s’est étendue à d’autres douleurs que la Divine Mère éprouva à différentes occasions de Sa Très Sainte vie. Pour illustrer les douleurs de la Vierge Mère, les peintres représentent Son Cœur percé de sept glaives, symbole des sept douleurs principales de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent comme Reine des Martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux vrais enfants de Marie :

1. La prophétie du Saint Vieillard Syméon (Luc, 2, 34-35)
2. La fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu, 2, 13-21)
3. La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Luc, 2, 41-51)
4. La rencontre de la Vierge Marie et Jésus sur la via dolorosa (Luc, 23, 27-31)
5. Marie contemplant la souffrance et la mort de Jésus sur la Croix (Jean, 19, 25-27)
6. La Vierge Marie accueille Son Fils mort dans Ses bras lors de la déposition de Croix.
7. La Vierge Marie abandonne le Corps de Son Divin Fils lors de la mise au Saint Sépulcre.

Contemplons donc dans les bras de la Vierge Marie, l’Homme-Dieu crucifié à cause de nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du Ciel. Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son Divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu’Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.

Pour un approfondissement :&
>>> Notre-Dame des douleurs – Missel

 

 

STABAT MATER

 

Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.

Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.

Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.

Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s’enfonçait.

O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !

Ah ! qu’elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !

Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.

Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.

Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?

Qui pourrait retenir ses pleurs
A voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?

Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?

Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?

Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.

Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.

Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.

Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.

Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.

Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d’amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !

Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.

Fais qu’en mon coeur brûle un grand feu,
L’amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !

Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.

Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !

Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.

Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j’aie
Une part de ses tourments !

Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.

Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !

Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.

Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !

Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.

O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !

Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.

Fais que me marque son supplice,
Qu’à sa Passion je compatisse,
Que je m’applique à sa Croix !

Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.

Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l’ivresse
Et le sang de ton enfant !

Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.

Pour que j’échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !

Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.

Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m’obtenir
La palme de la victoire.

Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.

Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu’à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !