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Archive pour le mot-clef ‘pureté’

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5,8)

mercredi 19 février 2025

Tel un miroir brillant, l’homme doit avoir une âme pure. Une fois la rouille au miroir, l’homme ne peut plus y voir le reflet de son visage. De même, tant qu’il y a le péché dans l’homme, il n’est pas possible à cet homme de voir Dieu…

Mais si tu veux, tu peux guérir. Confie-toi au médecin, il ouvrira les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est le médecin ? C’est Dieu qui guérit et vivifie par le Verbe et la Sagesse. C’est par sa Parole, son Verbe, et sa Sagesse que Dieu a fait l’univers : « Par sa Parole les cieux ont été faits, et par son souffle, son Esprit, toute leur puissance » (Ps 32,6). Sa Sagesse est toute-puissante : « Dieu par la Sagesse a fondé la terre, il a établi les cieux avec intelligence » (Pr 3,19)…

Si tu sais cela, homme, et si tu mènes une vie pure, sainte et juste, tu peux voir Dieu. Qu’avant tout la foi et la crainte de Dieu prennent place en ton cœur, et tu comprendras cela. Quand tu auras déposé la condition mortelle et revêtu une nature impérissable, alors tu seras digne de voir Dieu. Car Dieu aura ressuscité ta chair devenue immortelle avec ton âme. Et alors, devenu immortel, tu verras l’Immortel, si maintenant tu lui donnes ta foi.

Saint Théophile d’Antioche (?-v. 186)

 

 

 

« Rentre auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

lundi 3 février 2025

Comme le Fils a été envoyé par le Père, il a lui-même envoyé les apôtres (Jn 20,21) en disant : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,19s). Ce commandement solennel du Christ d’annoncer la vérité qui sauve, l’Église l’a reçu des apôtres pour qu’elle l’accomplisse « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). Dès lors, elle fait siennes les paroles de l’apôtre Paul : « Malheur à moi, si je n’évangélise pas » (1Co 9,16), et elle continue donc sans répit à envoyer des missionnaires jusqu’à ce que les jeunes Églises soient pleinement établies et qu’elles poursuivent à leur tour l’œuvre de l’évangélisation.

En effet l’Esprit Saint la pousse à travailler à la pleine réalisation du dessein de Dieu, qui a établi le Christ comme principe de salut pour le monde entier. En proclamant l’Évangile, l’Église attire à la foi ceux qui l’écoutent, elle les incite à professer cette foi, elle les dispose au baptême, les arrache à l’esclavage de l’erreur et les incorpore au Christ, pour qu’ils grandissent en lui par la charité jusqu’à atteindre la pleine stature. Son activité fait que toute trace de bien, quelle qu’elle soit, présente dans le cœur et la pensée des hommes, dans leurs rites et leurs cultures, non seulement ne périsse pas, mais soit purifiée, élevée et portée à la perfection pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme.

À chacun des disciples du Christ incombe, pour sa part, la charge de jeter la semence de la foi. Mais si tout homme peut baptiser les croyants, il appartient cependant au prêtre de parfaire l’édification du Corps par le sacrifice eucharistique, accomplissant ainsi ce que Dieu a dit par le prophète : « Du levant au couchant du soleil mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu un sacrifice et une offrande pure sont offerts à mon nom » (Ml 1,11). C’est ainsi que l’Église à la fois prie et travaille, afin que le monde tout entier devienne le Peuple de Dieu, le Corps du Seigneur et le Temple de l’Esprit Saint.

Concile Vatican II

 

 

« Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? »

mardi 11 octobre 2022

« Vous voilà bien, vous les Pharisiens ! Vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat. » Vous le voyez, nos corps sont désignés ici par les noms d’objets en terre et fragiles, qu’une simple chute peut briser. Et les sentiments profonds de l’âme sont désignés par les expressions et les gestes du corps, comme ce que l’intérieur de la coupe contient se fait voir au-dehors… Vous voyez donc que ce n’est pas l’extérieur de cette coupe ou de ce plat qui nous souille mais l’intérieur.

C’est pourquoi, comme un bon maître, Jésus nous a appris comment nettoyer les taches de notre corps, en disant : « Donnez en aumône ce que vous avez, et tout en vous sera pur ». Vous voyez combien il y a de remèdes ! La miséricorde nous purifie ; la parole de Dieu nous purifie aussi, selon ce qui est écrit : « Vous êtes déjà purs, grâce à la parole que je vous ai annoncée » (Jn 15,3)…

C’est le point de départ d’un très beau passage : le Seigneur nous invite à rechercher la simplicité et il condamne l’attachement à ce qui est superflu et terre-à-terre. Les Pharisiens, qui prennent les questions de la Loi matériellement, sont comparés non sans raison à la coupe et au plat, à cause de leur fragilité : ils observent des points qui n’ont aucune utilité pour nous, et ils négligent ceux où se trouve le fruit de notre espérance. Ils commettent donc une grande faute, en dédaignant le meilleur. Et pourtant le pardon est promis même à cette faute, si vient ensuite la miséricorde de l’aumône.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Le vase purifié de notre cœur

mercredi 9 février 2022

Si vous voulez parvenir à la science véritable des Écritures, hâtez-vous d’abord d’acquérir une humilité de cœur inébranlable. C’est elle qui vous conduira, non à la science qui enfle, mais à celle qui illumine, par la consommation de la charité. Il est impossible que l’âme qui n’est pas pure, obtienne le don de la science spirituelle. (…)

Celui dont l’âme n’est point pure, ne saurait acquérir la science spirituelle, si assidu qu’il puisse être à la lecture. L’on ne confie point à un vase fétide et corrompu un parfum de qualité, un miel excellent, une liqueur précieuse. Le vase pénétré de senteurs repoussantes, infectera plus facilement le parfum le plus odorant, qu’il n’en recevra lui-même quelque suavité ou agrément ; car ce qui est pur, se corrompt plus vite que ce qui est corrompu ne se purifie. Ainsi le vase de notre cœur. S’il n’est d’abord entièrement purifié de la contagion fétide des vices, il ne méritera pas de recevoir ce parfum de bénédiction dont parle le prophète : « Comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, coule sur la barbe d’Aaron et descend sur le bord de son vêtement » (Ps 132,2) ; non plus qu’il ne gardera sans souillure la science spirituelle ou les paroles de l’Écriture, « qui sont plus douces que le miel et que le rayon rempli de miel » (Ps 18,11).

« Car, quelle communication y a-t-il de la justice avec l’iniquité ? Quelle société de la lumière avec les ténèbres ? Quel accord entre le Christ et Bélial ? » (2Co 6,14-15)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

La pureté d’intention

mercredi 17 juin 2020

Notre Seigneur, au rapport des anciens, avait coutume de dire aux siens : « Soyez bons monnayeurs ». Si l’écu n’est pas de bon or, s’il n’a pas de poids, s’il n’est pas marqué au coin conforme, on le rejette comme non recevable. Une œuvre de bonne espèce, si elle n’est pas ornée de charité, si l’intention n’est pas pieuse, elle ne sera pas reçue parmi les bonnes œuvres. Si je jeûne, mais pour épargner, mon jeûne n’est pas de bonne espèce ; si c’est par tempérance, mais que j’aie quelque péché mortel en mon âme, le poids manque à cette œuvre, car c’est la charité qui donne le poids à tout ce que nous faisons ; si c’est seulement par convenance et pour m’accommoder à mes compagnons, cette œuvre n’est pas marquée au coin d’une intention approuvée. Mais si je jeûne par tempérance, et que je sois en la grâce de Dieu, et que j’aie l’intention de plaire à sa divine majesté par cette tempérance, l’œuvre sera une bonne monnaie, propre pour accroître en moi le trésor de la charité.

C’est faire excellemment les actions petites, que de les faire avec beaucoup de pureté d’intention et une forte volonté de plaire à Dieu ; et alors, elles nous sanctifient grandement. Il y a des personnes qui mangent beaucoup, et sont toujours maigres, exténuées et alanguies, parce qu’elles n’ont pas une bonne force digestive; il y en a d’autres qui mangent peu, et sont toujours fortes et vigoureuses, parce qu’elles ont l’estomac bon. Aussi y a-t-il des âmes qui font beaucoup de bonnes œuvres, et croissent fort peu en charité, parce qu’elles les font ou froidement et lâchement, ou par instinct et inclination de nature, plus que par inspiration de Dieu ou ferveur céleste ; et au contraire, il y en a qui font peu de besogne, mais avec une volonté et intention si sainte, qu’elles font un progrès extrême en dilection : elles ont peu de talent, mais elles le ménagent si fidèlement que le Seigneur les en récompense largement

Saint François de Sales (1567-1622)

 

 

 

 

Offrir à Dieu notre vrai trésor

dimanche 8 septembre 2019

Plusieurs, qui pour suivre le Christ avaient méprisé des fortunes considérables, sommes énormes d’or et d’argent et domaines magnifiques, par la suite se sont laissés émouvoir pour un grattoir, pour un poinçon, pour une aiguille, pour un roseau à écrire. (…) Après avoir distribué toutes leurs richesses pour l’amour du Christ, ils retiennent leur ancienne passion et la mettent à des futilités, prompts à la colère pour les défendre. N’ayant pas la charité dont parle saint Paul, leur vie est frappée de stérilité. Le bienheureux apôtre prévoyait ce malheur : « Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres et livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien », disait-il (1Co 13,3). Preuve évidente que l’on ne touche pas tout d’un coup à la perfection par le seul renoncement à toute richesse et le mépris des honneurs, si l’on n’y joint pas cette charité dont l’apôtre décrit les divers aspects.

Or elle n’est que dans la pureté du cœur. Car rejeter l’envie, l’enflure, la colère et la frivolité, ne pas chercher son propre intérêt, ne pas prendre plaisir à l’injustice, ne pas tenir compte du mal, et le reste (1Co 13,4-5) : qu’est-ce d’autre que d’offrir continuellement à Dieu un cœur parfait et très pur, et le garder indemne de tout mouvement de passion ? La pureté de cœur sera donc le terme unique de nos actions et de nos désirs.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

 

« Dieu fait aussi l’intérieur… Alors tout sera pur pour vous. »

mardi 16 octobre 2018

Prière de l’âme embrasée d’amour : Seigneur Dieu, mon Bien-Aimé ! Si le souvenir de mes péchés t’empêche de m’accorder la grâce que je sollicite, accomplis ta volonté, car c’est là ce que je préfère. Et cependant, j’ose t’en supplier : donne lieu à ta bonté, à ta miséricorde, de resplendir dans le pardon que tu m’accorderas. Si ce sont mes œuvres que tu attends pour m’accorder l’objet de ma requête, donne-les-moi en les opérant toi-même en moi. Joins-y les peines que tu voudras bien accepter, et qu’elles viennent… Qui pourra, mon Dieu, s’affranchir des modes et des termes vulgaires, si tu ne l’élèves toi-même jusqu’à toi en pureté d’amour ? Comment montera jusqu’à toi l’homme engendré, nourri dans les bassesses, si tu ne l’élèves, Seigneur, de cette même main qui l’a formé ? Tu ne retireras point, mon Dieu, ce que tu m’as une fois donné en me donnant ton Fils unique, Jésus Christ, en qui tu m’as donné tout ce que je peux désirer. Aussi je veux me réjouir, car tu ne tarderas pas, si je t’espère véritablement. Et toi, qu’attends-tu, puisque dès maintenant tu peux aimer Dieu dans ton cœur ? Les cieux sont à moi et la terre est à moi. À moi les nations, à moi les justes, à moi les pécheurs. Les anges sont à moi et la Mère de Dieu est à moi. Tout est à moi. Dieu est à moi et pour moi, puisque le Christ est à moi et tout entier pour moi (cf 1Co 3,22-23). Après cela, que demandes-tu et que cherches-tu, mon âme ? Tout est à toi et entièrement pour toi. Sois fière et ne t’arrête pas aux miettes qui tombent de la table de ton Père. Sors et glorifie-toi de ta gloire. Réjouis-toi, et tu obtiendras ce que ton cœur demande (Ps 36,4).

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église

 

 

 

« Dieu, crée pour moi un cœur pur. » (Ps 50,12)

mercredi 7 février 2018

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La pureté du cœur correspond au degré d’amour et de grâce de Dieu ; aussi quand notre Sauveur appelle bienheureux ceux qui ont le cœur pur (Mt 5,8), il parle de ceux qui sont remplis d’amour, car la béatitude nous est donnée selon le degré de notre amour.
Celui qui aime vraiment Dieu ne rougit point devant le monde de ce qu’il fait pour Dieu, et il ne le cache pas avec confusion, alors même que le monde entier viendrait à le condamner.
Celui qui aime vraiment Dieu regarde comme un gain et une récompense la perte de toutes les choses créées, et la perte de lui-même par amour pour Dieu…

Celui qui travaille pour Dieu avec un amour pur, non seulement ne s’inquiète pas d’être vu des hommes, mais n’agit même pas pour être vu de Dieu…
C’est une grande chose que de s’exercer beaucoup dans le saint amour, car l’âme arrivée à la perfection et à la consommation de l’amour, ne tarde pas, soit en cette vie, soit en l’autre, à voir la face de Dieu.
Celui qui a le cœur pur profite également de l’élévation et de l’abaissement pour devenir toujours plus pur, tandis que le cœur impur ne s’en sert que pour produire encore des fruits d’impureté.
Le cœur puise en toutes choses une connaissance de Dieu savoureuse, chaste, pure, spirituelle, pleine de joie et d’amour.

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
Avis et maximes (161-168 in trad. Seuil 1945, p. 1202)

 

 

 

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5,8)

mercredi 30 août 2017

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La santé du corps est un bien pour la vie humaine. Or, on est heureux non seulement de connaître la définition de la santé, mais de vivre en bonne santé… Le Seigneur Jésus ne dit pas qu’on est heureux de savoir quelque chose au sujet de Dieu, mais qu’on est heureux de le posséder en soi-même. En effet, « heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). Il ne dit pas que Dieu se laisse voir par quiconque aura purifié le regard de son âme… ; une autre parole l’exprime plus clairement : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21). Voici ce qu’elle nous enseigne : celui qui a purifié son cœur de toute créature et de tout attachement déréglé voit l’image de la nature divine dans sa propre beauté…

Il y a en toi, dans une certaine mesure, une aptitude à voir Dieu. Celui qui t’a formé a déposé en ton être une immense force. Dieu, en te créant, a enfermé en toi l’ombre de sa propre bonté, comme on imprime le dessin d’un cachet dans la cire. Mais le péché a dissimulé cette empreinte de Dieu ; elle est cachée sous des souillures. Si par un effort de vie parfaite, tu purifies les souillures attachées à ton cœur, la beauté divine brillera de nouveau en toi. Comme un morceau de fer débarrassé de sa rouille brille au soleil, de même l’homme intérieur, que le Seigneur appelle « cœur », retrouvera la ressemblance de son modèle lorsqu’il aura enlevé les taches de rouille qui détérioraient sa beauté.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Homélie 6 sur les Béatitudes ; PG 44,1269 (trad. cf bréviaire)

 

 

 

 » Vous purifiez l’extérieur… Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? »

mardi 11 octobre 2016

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Le Seigneur connaît les pensées et les intentions de notre cœur. Nul doute que lui, en effet, les connaisse toutes, mais nous, nous connaissons seulement celles qu’il nous rend manifestes par la grâce du discernement. Car l’esprit de l’homme ne sait pas toujours ce qui est en lui, et même lorsqu’il s’agit de ses pensées, qu’elles soient voulues ou non, il s’en fait une idée qui ne correspond pas toujours à la réalité. Même celles qui se présentent avec évidence au regard de son esprit, il ne les discerne pas avec précision, tant son regard est obscurci.

Il arrive souvent, en effet, pour une raison humaine ou qui relève du Tentateur, qu’on soit lancé par sa propre pensée dans ce qui n’est que l’apparence de la piété, et qui, aux yeux de Dieu, ne mérite nullement la récompense promise à la vertu. C’est qu’en effet certaines choses peuvent prendre l’aspect de vertus véritables, comme d’ailleurs de vices, et tromper les yeux du cœur. Par leurs séductions, elles peuvent troubler la vue de notre intelligence au point de lui faire prendre souvent pour du bien des réalités mauvaises en fait, et inversement de lui faire discerner du mal là où, en fait, il n’y en a pas. C’est là un aspect de notre misère et de notre ignorance, qu’il nous faut beaucoup déplorer et grandement redouter…

Qui peut vérifier si les esprits viennent de Dieu, à moins d’avoir reçu de Dieu le discernement des esprits ? … Ce discernement est à la source de toutes les vertus.

Baudouin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien, puis évêque
Homélie 6, sur la lettre aux Hébreux, 4,12 ; PL 204, 466 (trad. bréviaire)