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« Si quelqu’un m’aime … nous viendrons chez lui ; nous irons demeurer auprès de lui. »

J’étais une fois profondément recueillie dans la divine compagnie que j’ai toujours en mon âme ; Dieu me paraissait tellement présent en moi que je songeais à cette parole de saint Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16). Et en effet, il me semblait que le Dieu vivant habitait réellement dans mon âme. Cette présence est différente de certaines visions que j’ai eues : elle donne une telle force à la foi que l’on ne peut aucunement douter que la Trinité est en notre âme par présence, par puissance et par essence. L’âme retire un immense profit de l’intelligence de cette vérité. Comme j’étais saisie d’effroi en voyant une si haute Majesté présente dans une créature aussi basse que mon âme, j’entendis ces paroles : « Ton âme n’est pas basse, ma fille, car elle est faite à mon image » (Gn 1,27). (…)

Jouissant un jour de la présence des trois Personnes que je porte en mon âme, la lumière dans laquelle je les voyais en moi était si vive, qu’il n’y avait aucun doute que ce ne soit là le Dieu vivant, le vrai Dieu. (…) Je songeais combien la vie est amère, puisqu’elle nous empêche de nous tenir toujours en cette si admirable compagnie. (…) Et le Seigneur m’a dit : « Ma fille, après cette vie, tu ne pourras plus me servir de la même manière que maintenant. Alors, que tu manges ou que tu dormes, quoi que tu fasses, fais-le par amour pour moi, comme si tu ne vivais plus toi-même, mais moi en toi. C’est là ce que disait saint Paul » (Ga 2,20).

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

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