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Archive pour le mot-clef ‘St Antoine de Padoue’

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 7 septembre 2017

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« Sur ta parole, je jetterai le filet. » C’est sur l’ordre de la grâce céleste, de l’inspiration surnaturelle, qu’il faut tendre le filet de la prédication. Sinon, le prédicateur jette en vain les lignes de ses paroles. La foi des peuples est obtenue non par des discours savamment composés, mais par la grâce de la vocation divine… Ô fructueuse humilité ! Quand ceux qui jusque-là n’avaient rien pris se fient à la parole du Christ, ils ramènent une multitude de poissons…

« Sur ta parole, je jetterai le filet. » Chaque fois que je l’ai jeté de moi-même, j’ai voulu garder pour moi ce qui t’appartient. C’est moi que j’ai prêché, et non toi ; mes paroles et non les tiennes. C’est pourquoi je n’ai rien pris. Ou, si j’ai pris quelque chose, ce n’est pas du poisson, mais des grenouilles, bonnes à bavarder mes louanges…

« Sur ta parole, je jetterai le filet. » Lâcher le filet sur la parole de Jésus Christ, c’est ne s’attribuer rien à soi-même mais attribuer tout à lui ; c’est vivre conformément à ce qu’on prêche. Alors on prend une énorme quantité de poissons.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 187 rev.)

 

 

Ecritures

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22,34-40.

vendredi 25 août 2017

E-5n ce temps-là, les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent,
et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve :
« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit : « ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.’
Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’
De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

 

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Aime-toi, tel que Celui qui t’a aimé t’a fait. Méprise-toi, tel que toi tu t’es fait. Soumets-toi à ce qui est au-dessus de toi ; méprise ce qui est au-dessous de toi. Aime-toi de la même manière que t’a aimé Celui qui s’est livré pour toi. Méprise-toi, pour avoir méprisé ce que Dieu a fait et a aimé en toi…

Veux-tu garder Dieu toujours en ton esprit ? Regarde-toi tel que Dieu t’a fait. Ne va pas chercher un autre toi-même, ne te rends pas autre que ce que Dieu t’a fait. Ainsi tu auras toujours Dieu dans ton esprit.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 222)

 

 

« L’Esprit de vérité…rendra témoignage en ma faveur. »

lundi 22 mai 2017
Esprit de Vérité, Brise du Seigneur ! Esprit de liberté, Passe dans nos cœurs !

Esprit de Vérité, Brise du Seigneur ! Esprit de liberté, Passe dans nos cœurs !

L’Esprit Saint est un « fleuve de feu » (Dn 7,10), un feu divin. Comme le feu agit sur le fer, ainsi ce feu divin agit sur les cœurs souillés, froids et durs. Au contact de ce feu, l’âme perd peu à peu sa noirceur, sa froideur, sa dureté. Elle se transforme toute à la ressemblance du feu qui l’embrase. Car si l’Esprit est donné à l’homme, s’il lui est insufflé, c’est pour le transformer à sa ressemblance, autant que c’est possible. Sous l’action du feu divin, l’homme se purifie, il s’échauffe, il se liquéfie, il arrive à l’amour de Dieu, selon ce que dit l’apôtre Paul : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 169)

 

 

 

« Et il se fit un grand calme. »

samedi 28 janvier 2017

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« Jésus monta dans une barque. » Dès que quelqu’un monte dans la barque de la pénitence, il se fait un grand trouble sur la mer. La mer, c’est notre cœur. « Le cœur de l’homme est compliqué et malade : qui pourra le connaître ? » dit Jérémie (17,9) ; « étonnants sont les soulèvements de cette mer » (Ps 92,4). L’orgueil la gonfle, l’ambition la porte hors de ses limites, la tristesse la couvre de ses nuages, les pensées vaines y jettent le trouble, la luxure et la gourmandise la font écumer. Or seuls ceux qui montent dans la barque de la pénitence sentent ce mouvement de la mer, cette violence du vent, cette agitation des flots. Ceux qui demeurent à terre ne s’aperçoivent de rien… Le diable, dès qu’il se sent méprisé par le pénitent, éclate en scandales et soulève la tempête ; il ne s’en va « qu’en criant et en secouant violemment » (Mc 9,26).

« Alors Jésus commanda aux vents et à la mer. » Dieu dit à Job : « Qui donc a fixé des limites à la mer ? … Je lui ai dit : Tu viendras jusqu’ici, sans aller plus loin ; ici, tu briseras tes flots tumultueux » (38,8-11). Seul le Seigneur peut fixer des limites à l’amertume de la persécution et de la tentation… Quand il fait cesser la tentation, il dit : « Ici, tu arrêteras tes flots tumultueux ». La tentation cèdera devant la miséricorde de Jésus Christ. Quand le diable nous tente, nous devons. dire, avec toute la dévotion de notre âme : « Au nom de Jésus de Nazareth, qui a commandé aux vents et à la mer, je te commande de t’éloigner de moi » (cf Ac 16,18).

« Et il se fit un grand calme. » C’est ce que nous lisons au livre de Tobie : « Je le sais, Seigneur : celui qui t’honore, après avoir été éprouvé en cette vie, sera couronné ; s’il subit la tentation, il sera délivré ; s’il a à souffrir, il rencontrera ta miséricorde, car tu ne mets pas ta joie dans notre perte. Après la tempête, tu nous rends le calme ; après les larmes et les pleurs, tu nous verses la joie » (3,21-22 Vlg).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Eds. Franciscaines 1944, p.74)

 

 

« Il vous guidera vers la vérité tout entière. »

mercredi 4 mai 2016

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L’Esprit Saint, le Paraclet, le Défenseur, est celui que le Père et le Fils envoient dans l’âme des justes comme un souffle. C’est par lui que nous sommes sanctifiés et méritons d’être saints. Le souffle humain est la vie des corps ; le souffle divin est la vie des esprits. Le souffle humain nous rend sensibles ; le souffle divin nous rend saints. Cet Esprit est Saint, parce que sans lui nul esprit, ni angélique, ni humain, ne peut être saint.

« Le Père, dit Jésus, vous l’enverra en mon nom » (Jn 14,26), c’est-à-dire en ma gloire, pour manifester ma gloire ; ou encore, parce qu’il a le même nom que le Fils : il est Dieu. « Il me glorifiera » parce qu’il vous rendra spirituels, et il vous fera comprendre comment le Fils est égal au Père et non pas seulement un homme comme vous le voyez, ou parce qu’il vous enlèvera votre crainte et vous fera annoncer ma gloire au monde entier. Ainsi, ma gloire, c’est le salut des hommes.

« Il vous enseignera toutes choses. » « Fils de Sion, dit le prophète Joël, réjouissez-vous, car le Seigneur votre Dieu vous a donné celui qui enseigne la justice » (2,23 Vulg), qui vous enseignera tout ce qui regarde le salut.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p170)

 

 

 

 

 

Les deux avènements du Seigneur

lundi 30 novembre 2015

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« Réjouissez-vous dans le Seigneur, je vous le redis : réjouissez-vous » (Ph 4,4). Double joie motivée par un double bienfait : le premier et le second avènement. Nous devons nous réjouir parce que le Seigneur, à son premier avènement, nous a apporté richesses et gloire. Nous devons nous réjouir encore parce que, à son second avènement, il nous donnera « la longueur des jours sans fin » (Ps 20,5). Comme le disent les Proverbes : « La longueur des jours est dans sa droite, et sa gauche tient les richesses et la gloire » (3,16). La gauche, c’est le premier avènement, avec ses richesses glorieuses, l’humilité et la pauvreté, la patience et l’obéissance. La droite, c’est le second avènement, avec la vie éternelle.

Du premier avènement, Isaïe parle en ces termes : « Lève-toi, lève-toi ; revêts-toi de force, ô bras du Seigneur ; lève-toi comme aux jours antiques des siècles lointains. N’as-tu pas frappé l’orgueilleux, blessé le serpent ? N’as-tu pas desséché la mer et l’eau de l’abîme agité ? N’as-tu pas fait du fond de la mer une route, où devaient passer les délivrés ? » (51,9-10). Le bras du Seigneur, c’est Jésus Christ, Fils de Dieu, par qui et en qui Dieu a fait toutes choses… Ô bras du Seigneur, ô Fils de Dieu, lève-toi ; viens à nous de la gloire de ton Père, en prenant notre chair. Revêts-toi de la force de la divinité, pour lutter contre « le prince de ce monde » (Jn 12,31) et pour « chasser le fort », toi qui es « plus fort que lui » (Lc 11,21-22). Lève-toi, pour racheter le genre humain, comme tu as délivré, aux jours antiques, le peuple d’Israël de la servitude d’Egypte… Tu as séché la mer Rouge ; ce que tu as fait, tu le feras encore…, comme tu as tracé au fond de l’enfer la route où passent les rachetés.

Du second avènement, le Seigneur parle en ces termes dans Isaïe : « Voici que je crée Jérusalem » — la Jérusalem céleste, formée des anges et des hommes — « dans l’allégresse, et son peuple dans la joie. Et je tressaillirai dans Jérusalem, je me réjouirai dans mon peuple, et il n’y aura plus ni pleurs ni cris » (65,18-19), parce que, comme il est dit ailleurs : « Le Seigneur essuiera les larmes de tous les visages » (35,8).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints, 3e dimanche Avent (trad. Bayart, Eds. Franciscaines 1944, p. 42)

 

 

 

St Antoine de Padoue, docteur de l’Église (1195-1231)

samedi 13 juin 2015

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« Un seul Dieu, un seul Seigneur, dans la trinité des personnes et l’unité de leur nature. » (Préface)

dimanche 31 mai 2015

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Le Père, le Fils et le Saint Esprit sont d’une seule substance et d’une inséparable égalité. L’unité est dans l’essence, la pluralité dans les personnes. Le Seigneur indique ouvertement l’unité de la divine essence et la trinité des personnes quand il dit : « Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Il ne dit pas « dans les noms » mais « dans le nom », par où il montre l’unité de l’essence. Mais il emploie ensuite trois noms, pour montrer qu’il y a trois personnes.

Dans cette Trinité se trouvent la suprême origine de toutes choses, la beauté très parfaite, la joie très bienheureuse. La suprême origine, comme le dit saint Augustin dans son livre sur la vraie religion, c’est Dieu le Père, de qui viennent toutes choses, de qui procèdent le Fils et le Saint Esprit. La beauté très parfaite, c’est le Fils, la vérité du Père, qui ne lui est dissemblable en aucun point, que nous vénérons avec le Père et dans le Père, qui est le modèle de toutes choses, parce que tout a été fait par lui et que tout se rapporte à lui. La joie très bienheureuse, la souveraine bonté, c’est le Saint Esprit, qui est le don du Père et du Fils ; et ce don, nous devons croire et tenir qu’il est exactement pareil au Père et au Fils.

En regardant la création, nous aboutissons à la Trinité d’une seule substance. Nous saisissons un seul Dieu : Père, de qui nous sommes, Fils, par qui nous sommes, Esprit Saint, en qui nous sommes. Principe, à qui nous recourons ; modèle, que nous suivons ; grâce, qui nous réconcilie.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 160)

 

 

« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. »

dimanche 26 avril 2015

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« Je suis le bon pasteur. » Le Christ peut dire à bon droit : « Je suis. » Pour lui, rien n’est passé ni futur ; tout lui est présent. C’est ce qu’il dit de lui-même dans l’Apocalypse : « Je suis l’alpha et l’oméga, le principe et la fin ; celui qui est, qui était et qui viendra, le Tout-Puissant » (Ap 1,8). Et dans l’Exode : « Je suis celui qui est. Tu diras aux fils d’Israël : ‘ Celui qui est m’a envoyé vers vous ‘ » (Ex 3,14).

« Je suis le bon pasteur. » Le mot « pasteur » vient du mot « paître ». Le Christ nous repaît de sa chair et de son sang, chaque jour, dans le sacrement de l’autel. Jessé, le père de David, a dit à Samuel : « Mon dernier fils est un enfant et il paît les brebis » (1S 16,11). Notre David à nous, petit et humble, comme un bon pasteur, paît aussi ses brebis…

On lit aussi dans Isaïe : « Comme un pasteur, il paîtra son troupeau ; dans ses bras il rassemblera les agneaux, il les portera dans son sein ; il portera lui-même les brebis mères (Is 40,11)… Le bon berger, en effet, quand il mène son troupeau au pâturage, ou qu’il l’en ramène, rassemble les tout petits agneaux qui ne peuvent pas encore marcher ; il les prend en ses bras, les porte en son sein ; il porte aussi les mères, celles qui doivent mettre bas ou celles qui viennent d’être délivrées. Ainsi fait Jésus Christ : chaque jour, il nous nourrit des enseignements de l’Évangile et des sacrements de l’Église. Il nous rassemble dans ses bras, qu’il a étendus sur la croix « pour réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés » (Jn 11,52). Il nous a recueillis dans le sein de sa miséricorde, comme une mère recueille son enfant.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 140)

 

 

 

 

« Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : ‘ Je le veux, sois purifié. ‘ »

vendredi 9 janvier 2015

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Oh, que j’admire cette main ! Cette « main de mon Bien-Aimé, d’or rehaussé de pierreries » (Ct 5,14). Cette main dont le contact délie la langue du muet, ressuscite la fille de Jaïre (Mc 7,33 ;5,41) et purifie le lépreux. Cette main dont le prophète Isaïe nous dit : « Elle seule a fait tous ces prodiges ! » (66,2)

Étendre la main, c’est donner un présent. Ô Seigneur, étends ta main — cette main que le bourreau étendra sur la croix. Touche le lépreux et fais-lui largesse. Tout ce que ta main touchera sera purifié et guéri. « Il toucha l’oreille de Malchus, dit saint Luc, et le guérit » (22,51). Il étend la main pour accorder au lépreux le don de la santé. Il dit : « Je le veux, sois guéri » et aussitôt la lèpre est guérie ; « tout ce qu’il veut il le fait » (Ps 113B,3). En lui, rien ne sépare vouloir et accomplir.

Or, cette guérison instantanée, Dieu l’opère chaque jour dans l’âme du pécheur par le ministère du prêtre. Le prêtre a un triple office : il doit étendre la main, c’est-à-dire prier pour le pécheur et avoir pitié de lui ; il doit le toucher, le consoler, lui promettre le pardon ; il doit vouloir ce pardon et le donner par l’absolution. Tel est le triple ministère pastoral que le Seigneur confie à Pierre quand il lui dit par trois fois : « Sois le pasteur de mes brebis » (Jn 21,15s).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 71)