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Archive pour le mot-clef ‘avènement’

« Venez à moi…, car je suis doux et humble de cœur. »

mercredi 9 décembre 2020

Le troisième avènement du Christ appartient encore à l’avenir. Il aura lieu, soit au Jugement, soit à l’heure de la mort. (…)

Le jugement du Christ est équitable car il est le Fils de l’homme et la sagesse du Père, à laquelle appartient tout jugement. Tous les cœurs en effet lui sont transparents et manifestes, au ciel, sur terre et aux enfers. (…) Le mode que le Christ, notre époux et juge, emprunte lors de ce jugement, consiste à récompenser et à punir selon la justice, car il donne à chacun selon ses mérites. À tout homme bon, et pour chaque œuvre bonne produite en Dieu, il accorde la récompense sans mesure qu’il est lui-même et qu’aucune créature ne saurait mériter. En effet, puisqu’il collabore à chaque œuvre de la créature, c’est grâce à la puissance de celui-ci que la créature mérite le Christ lui-même en récompense, et cela en toute équité. (…)

Le premier avènement, en lequel Dieu s’est fait homme, a vécu en humilité et est mort par amour pour nous, il nous faut le suivre au-dehors avec les mœurs parfaites des vertus, au-dedans avec la charité et une vraie humilité. Le deuxième avènement, qui est actuel et en lequel Dieu vient avec la grâce en tout cœur qui aime, il nous faut le désirer et le demander tous les jours, afin de demeurer debout et de croître en nouvelles vertus. Le troisième avènement, qui est celui du Jugement ou de l’heure de notre mort, il nous faut l’attendre et le désirer, avec confiance et respect, pour être délivrés de l’exil présent et pénétrer dans la demeure de la gloire.

Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381)

 

 

 

Les deux avènements du Seigneur

lundi 30 novembre 2015

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« Réjouissez-vous dans le Seigneur, je vous le redis : réjouissez-vous » (Ph 4,4). Double joie motivée par un double bienfait : le premier et le second avènement. Nous devons nous réjouir parce que le Seigneur, à son premier avènement, nous a apporté richesses et gloire. Nous devons nous réjouir encore parce que, à son second avènement, il nous donnera « la longueur des jours sans fin » (Ps 20,5). Comme le disent les Proverbes : « La longueur des jours est dans sa droite, et sa gauche tient les richesses et la gloire » (3,16). La gauche, c’est le premier avènement, avec ses richesses glorieuses, l’humilité et la pauvreté, la patience et l’obéissance. La droite, c’est le second avènement, avec la vie éternelle.

Du premier avènement, Isaïe parle en ces termes : « Lève-toi, lève-toi ; revêts-toi de force, ô bras du Seigneur ; lève-toi comme aux jours antiques des siècles lointains. N’as-tu pas frappé l’orgueilleux, blessé le serpent ? N’as-tu pas desséché la mer et l’eau de l’abîme agité ? N’as-tu pas fait du fond de la mer une route, où devaient passer les délivrés ? » (51,9-10). Le bras du Seigneur, c’est Jésus Christ, Fils de Dieu, par qui et en qui Dieu a fait toutes choses… Ô bras du Seigneur, ô Fils de Dieu, lève-toi ; viens à nous de la gloire de ton Père, en prenant notre chair. Revêts-toi de la force de la divinité, pour lutter contre « le prince de ce monde » (Jn 12,31) et pour « chasser le fort », toi qui es « plus fort que lui » (Lc 11,21-22). Lève-toi, pour racheter le genre humain, comme tu as délivré, aux jours antiques, le peuple d’Israël de la servitude d’Egypte… Tu as séché la mer Rouge ; ce que tu as fait, tu le feras encore…, comme tu as tracé au fond de l’enfer la route où passent les rachetés.

Du second avènement, le Seigneur parle en ces termes dans Isaïe : « Voici que je crée Jérusalem » — la Jérusalem céleste, formée des anges et des hommes — « dans l’allégresse, et son peuple dans la joie. Et je tressaillirai dans Jérusalem, je me réjouirai dans mon peuple, et il n’y aura plus ni pleurs ni cris » (65,18-19), parce que, comme il est dit ailleurs : « Le Seigneur essuiera les larmes de tous les visages » (35,8).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints, 3e dimanche Avent (trad. Bayart, Eds. Franciscaines 1944, p. 42)