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Archive pour le mot-clef ‘Ste Claire’

Vivre pour le louer

vendredi 28 février 2020

Pour chacune de nous, pourvu qu’elle soit saine et valide, le jeûne devrait être perpétuel. Les jeudis ordinaires, le jeûne est laissé au gré de chaque sœur, et celle qui préférerait ne pas jeûner doit être laissée libre. Quant à nous qui nous portons bien, nous jeûnons tous les jours sauf le dimanche et le jour de Noël. Nous ne sommes pas non plus obligées de jeûner durant le temps pascal, ainsi que nous le savons par un billet de saint François, ni aux fêtes de sainte Marie et des saints Apôtres, à moins qu’elles ne tombent un vendredi. Comme je l’ai dit plus haut, nous qui sommes bien portantes et valides, nous nous contentons chaque jour des seuls aliments permis en carême.

Cependant, nous n’avons pas un corps d’acier ni une solidité de granit ; nous sommes faibles et sujettes aux infirmités de la nature. Aussi je te prie, sœur bien-aimée, de modérer avec sagesse et discernement la rigueur exagérée de ton abstinence dont j’ai eu des échos. Et je te demande dans le Seigneur de vivre pour le louer, de rendre raisonnables les hommages que tu lui rends, et de toujours assaisonner ton sacrifice du sel de la sagesse.

Je te souhaite une santé aussi bonne que je puis le désirer pour moi-même.

Sainte Claire d’Assise (1193-1252)

 

 

 

Conservez au cœur le brûlant désir de vous unir au Christ pauvre et crucifié

lundi 1 juillet 2019

Sœur très chère, ou plutôt Dame que je ne saurais trop révérer puisque vous êtes à la fois épouse, mère et sœur de mon Seigneur Jésus-Christ, armez-vous de courage pour le service de Dieu sous le glorieux étendard de l’inviolable virginité et de la très sainte pauvreté ; conservez au cœur le brûlant désir de vous unir au Christ pauvre et crucifié, qui a souffert pour nous tous le supplice de la croix, qui nous a ainsi arrachés à la puissance du prince des ténèbres dont la faute de nos premiers parents nous avait rendus esclaves et qui nous a réconciliés avec Dieu son Père.

Ô bienheureuse pauvreté, qui prodigue des richesses éternelles à ceux qui l’aiment et la pratiquent ! Ô sainte pauvreté, en échange de laquelle Dieu offre et promet formellement le royaume des cieux, la gloire éternelle et la vie bienheureuse ! Ô chère pauvreté, que le Seigneur Jésus-Christ a daigné préférer à toute autre chose, lui qui, de toute éternité, régnait sur le ciel et sur la terre, lui qui a parlé et tout a été fait ! Les renards, disait-il, ont une tanière, et les oiseaux du ciel leur nid, mais le Fils de l’Homme, c’est-à-dire le Christ, n’a pas trouvé où reposer sa tête ; quand il a laissé reposer sa tête, ce fut pour jamais, et il rendit l’esprit.

Sainte Claire d’Assise (1193-1252)

 

 

 

Agnès de Prague

mercredi 22 mai 2019

La renommée de votre sainte conduite et de votre vie irréprochable est parvenue jusqu’à moi ; elle est d’ailleurs répandue partout sur la surface de la terre. J’en suis transportée de joie et d’allégresse dans le Seigneur, comme le sont aussi tous ceux qui servent ou désirent servir Jésus-Christ. Alors que vous auriez pu jouir de toutes les flatteries et de tous les honneurs du monde, et accéder même à la plus haute gloire en devenant l’épouse légitime de l’illustre empereur, union qui convenait à sa majesté et à la vôtre, vous avez renoncé à tout et vous avez opté, de tout l’élan de votre âme et de votre cœur, pour la très sainte pauvreté et pour le dénuement ; vous avez choisi un époux de race plus noble encore : notre Seigneur Jésus-Christ, qui gardera pure et intacte votre virginité. En l’aimant, vous resterez chaste ; ses caresses vous rendent plus pure encore ; sa possession consacre votre virginité. Sa puissance surpasse toute autre, son lignage est le plus doux qui soit, sa grâce la plus parfaite. Vous êtes désormais vouée à son étreinte, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses, et suspendu à vos oreilles des diamants inestimables, lui qui vous a revêtue de joyaux étincelants comme le printemps, et qui a posé sur votre tête une couronne d’or aux armes de la sainteté.

Sainte Claire (1193-1252)

 

 

 

La seule chose nécessaire

lundi 21 août 2017

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Je rends grâce à l’Auteur de la grâce, à Celui de qui proviennent tout bien et toute perfection, de ce qu’il t’a ornée de tant de vertus et parée de tant de perfection, que tu es devenue imitatrice attentive et parfaite du Père qui est parfait, au point même que ses yeux ne peuvent discerner en toi rien d’imparfait. La voilà, cette perfection qui, dans les palais des cieux, scellera ton union avec le Roi lui-même qui siège dans la gloire sur un trône étoilé : cette perfection a consisté pour toi à mépriser les grandeurs d’un royaume terrestre ; à juger indignes, en comparaison, les propositions d’un mariage avec l’empereur ; à pratiquer la très sainte pauvreté et, avec tout l’élan de ton amour et de ton humilité, à suivre les traces de Celui aux noces duquel tu as mérité d’être conviée.

Je te sais parée de vertus, mais je ne veux pas t’importuner en t’accablant de louanges superflues, bien que, pour toi, rien ne soit superflu si tu peux en retirer quelque consolation. Or donc, puisqu’une seule chose est nécessaire (Cf. Lc 10,42), je m’y bornerai et je t’y exhorterai pour l’amour de Celui à qui tu t’es offerte comme une hostie sainte et agréable : souviens-toi de ta vocation et, comme une seconde Rachel, remets-toi toujours en mémoire les principes de base qui te font agir : ce que tu as acquis, conserve-le soigneusement ; ce que tu fais, fais-le bien ; ne recule jamais ; hâte-toi au contraire et cours d’un pas léger, sans achopper aux pierres du chemin, sans même soulever la poussière qui souillerait tes pieds ; va confiante, allègre et joyeuse. Avance avec précaution cependant sur le chemin du bonheur : ne te fie pas et ne te livre pas à quiconque voudrait te détourner de ta vocation, entraver ta course, et t’empêcher d’être fidèle au Très-Haut dans l’état de perfection où l’Esprit du Seigneur t’a appelée.

Sainte Claire (1193-1252), moniale franciscaine
2e Lettre à Agnès de Prague, 3-14 (Sainte Claire d’Assise, trad. Père Vorreux, O.F.M. Éd. Franciscaines)

 

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

samedi 25 mars 2017

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Attache-toi à cette très douce Mère qui a mis au monde cet enfant que les cieux ne pouvaient contenir ; elle, pourtant, l’a contenu dans le petit cloître de son ventre et l’a porté dans son sein virginal.

Qui ne se détournerait avec horreur de l’ennemi du genre humain et de ses ruses ; il fait miroiter à nos yeux le prestige de gloires éphémères et trompeuses, et s’efforce par là de réduire à néant ce qui est plus grand que le ciel. Car l’âme d’un fidèle, qui est la plus digne de toutes les créatures, est évidemment rendue par la grâce de Dieu plus grande que le ciel : ce créateur, que les cieux immenses et toutes les autres créatures ne peuvent contenir, l’âme fidèle à elle seule devient son séjour et sa demeure ; il suffit pour cela de posséder ce que refusent les impies : la charité. Celui qui est la vérité même en témoigne : « Celui qui m’aime, mon Père l’aimera ; moi aussi je l’aimerai, et nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,21.23).

De même donc que la glorieuse Vierge des vierges l’a porté matériellement, de même toi tu pourras toujours le porter spirituellement dans ton corps chaste et virginal si tu suis ses traces, et particulièrement son humilité et sa pauvreté ; tu pourras contenir en toi Celui qui te contient, toi et tout l’univers ; tu le posséderas de façon bien plus réelle et plus concrète que tu ne pourrais posséder les biens périssables de ce monde.

Sainte Claire (1193-1252), moniale franciscaine
3e Lettre à Agnès de Prague, 18-26 (Sainte Claire d’Assise, trad. Père Vorreux, O.F.M. Éd. Franciscaines)

 

 

 

Le jeudi après les Cendres

jeudi 2 mars 2017

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C’est au Christ pauvre que tu dois rester attachée. Vois comme il s’est rendu, pour toi, objet de mépris, et suis-le en te faisant, toi aussi, par amour pour lui, objet de mépris pour le monde. Ton époux, le plus beau des enfants des hommes (Cf. Ps 44(45), 3a), qui est devenu, pour te sauver, le dernier des humains, méprisé, frappé, tout le corps déchiré à coups de fouets, mourant enfin sur la croix dans les pires douleurs : regarde-le, médite-le, contemple-le et n’aie d’autre désir que de l’imiter !

Si tu souffres avec lui, tu régneras avec lui ; si tu pleures avec lui, tu partageras sa joie ; si tu meurs avec lui au milieu des tortures de la croix, tu iras prendre possession des demeures célestes dans la splendeur des saints, ton nom sera inscrit au livre de vie et deviendra glorieux parmi les hommes, tu participeras pour toujours et dans l’éternité à la gloire du royaume des cieux pour avoir abandonné des biens terrestres et éphémères, et tu vivras dans les siècles des siècles.

Sainte Claire (1193-1252), moniale franciscaine
2e Lettre à Agnès de Prague, 18-23 (Sainte Claire d’Assise, trad. Père Vorreux, O.F.M. Éd. Franciscaines, rev.)

 

 

 

Tout quitter pour le suivre

mardi 24 mai 2016

 

Saint-Jean

Depuis quarante ans déjà Claire, selon la comparaison employée par saint Paul (1Co 9,24), menait la course dans le stade de la très grande pauvreté. Elle approchait du but de sa vocation céleste et de la récompense promise au vainqueur… La divine Providence se hâtait d’accomplir ce qu’elle avait prévu pour Claire : le Christ veut introduire dans son palais royal la petite pauvre au terme de son pèlerinage. Quant à elle, elle aspirait de tout l’élan de son désir… à contempler, régnant là-haut dans sa gloire, le Christ qu’elle avait imité sur terre dans sa pauvreté…

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Toutes ses filles étaient réunies autour du lit de leur mère… S’adressant alors à elle-même, Claire dit à son âme : « Pars en toute sécurité, car tu as bon guide pour la route. Pars, car celui qui t’a créée t’a aussi sanctifiée ; il t’a toujours gardée et aimée d’un tendre amour, comme une mère aime son enfant. Sois béni, Seigneur, toi qui m’as créée ! » Une sœur lui demanda à qui elle s’adressait. Claire répondit : « À mon âme bénie ». Son guide pour la route n’était pas loin. En effet, se tournant vers l’une de ses filles, elle dit : « Vois-tu le Roi de gloire que j’aperçois ? »…

Bénie soit sa sortie de cette vallée de misère, sortie qui fut pour elle l’entrée dans la vie bienheureuse ! En récompense de ses jeûnes d’ici-bas, elle connaît maintenant la joie qui règne à la table des saints ; en échange des guenilles et des cendres, elle est entrée en possession de la béatitude du Royaume des cieux où elle est revêtue de la robe de gloire éternelle.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260), biographe de saint François et de sainte Claire
Vie de sainte Claire, §25-28 (trad. Vorreux, Documents, Éds. Franciscaines 1983, p. 615 rev.)

 

 

 

Ste Claire d’Assise, fondatrice (1194-1253)

lundi 11 août 2014
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C

laire, naît en 1193 en Assise (Italie), dans la noble famille de Favarone di Offreduccio, de Bernardino et de Ortolana. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l’oraison, le mépris du monde, l’amour des pauvres et de la souffrance ; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.

À l’âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d’Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il exige des actes : Claire devra, revêtue d’un sac, parcourir la ville en mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand cœur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.

Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après, sa sœur Agnès la supplie de l’agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu’on me ramène Agnès ! » s’écria le père, furieux à cette nouvelle ; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie, épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs sœurs, vint les rejoindre.

La communauté fut bientôt nombreuse et florissante ; on y vit pratiquer, sous la direction de Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu, une obéissance sublime : l’amour de Dieu était l’âme de toutes ses vertus.

Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification ; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture ; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l’eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.

Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu’on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.

Elle est célèbre par l’expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria : « Je vous ai gardées et je vous garderai toujours. » ; malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis.

Claire, le 11 août 1253, quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>>  Claire d’Assise
[AllemandAnglaisCroateEspagnolFrançaisItalienPortugais]

Et plus encore : >>>  Clarisses

Sources principales : Abbé L. Jaud (Vie des Saints…) ; vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

Ste Claire d’Assise, fondatrice (1194-1253)

dimanche 11 août 2013
Ste Claire

C

laire, naît en 1193 en Assise (Italie), dans la noble famille de Favarone di Offreduccio, de Bernardino et de Ortolana. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l’oraison, le mépris du monde, l’amour des pauvres et de la souffrance ; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.

À l’âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d’Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il exige des actes : Claire devra, revêtue d’un sac, parcourir la ville en mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand cœur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.

Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après, sa sœur Agnès la supplie de l’agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu’on me ramène Agnès ! » s’écria le père, furieux à cette nouvelle ; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie, épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs sœurs, vint les rejoindre.

La communauté fut bientôt nombreuse et florissante ; on y vit pratiquer, sous la direction de Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu, une obéissance sublime : l’amour de Dieu était l’âme de toutes ses vertus.

Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification ; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture ; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l’eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.

Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu’on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.

Elle est célèbre par l’expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria : « Je vous ai gardées et je vous garderai toujours. » ; malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis.

Claire, le 11 août 1253, quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Claire d’Assise
[AllemandAnglaisCroateEspagnolFrançaisItalienPortugais]

Et plus encore : >>> Clarisses

Sources principales : Abbé L. Jaud (Vie des Saints…) ; vatican.va (« Rév. x gpm »).