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Solennité de la Toussaint

1 novembre 2025

« Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » Il s’agit ici des pleurs versés non point sur ceux qui sont morts selon la commune loi de nature, mais sur ceux qui le sont par leurs péchés et leurs vices. (…)

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice » Il ne suffit pas que nous voulions la justice, si nous n’en éprouvons pas la faim. Cela veut nous faire comprendre que nous ne sommes jamais assez justes, mais que nous devons toujours avoir faim des œuvres de justice.

« Bienheureux les miséricordieux » La miséricorde ne se remarque pas seulement dans les aumônes, mais encore à l’occasion de tout péché de nos frères, si nous portons le fardeau les uns des autres.

« Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » Ceux qui n’ont aucun péché sur leur conscience. Le Pur se laisse voir au cœur pur. Le temple de Dieu ne saurait être souillé.

« Bienheureux les pacifiques » Ceux qui font régner la paix dans leur cœur, puis parmi les frères divisés. Que sert en effet de faire la paix chez les autres s’il y a dans notre cœur la guerre des vices ?

« Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice » Il est spécifié : pour la justice. Beaucoup, en effet, souffrent persécution pour leurs péchés, sans être justes. (…)

« Bienheureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira de vous toute sorte de mal » La malédiction qui doit être méprisée et qui nous vaut la béatitude est celle qui est proférée à faux par la bouche de celui qui maudit (…). Le Christ est-Il en cause, alors il faut souhaiter la malédiction.

« Réjouissez-vous et exultez » Je ne sais qui de nous pourrait réaliser cela : voir sa réputation déchirée par la calomnie et se réjouir dans le Seigneur. Celui qui recherche la vaine gloire ne le peut. Nous devons donc nous réjouir, exulter pour que la récompense nous soit préparée dans les Cieux.

Saint Jérôme (347-420)

Le sens du sabbat

31 octobre 2025

Le sabbat, fin de l’œuvre des « six jours » : Le texte sacré dit que « Dieu conclut au septième jour l’ouvrage qu’il avait fait » et qu’ainsi « le ciel et la terre furent achevés », et que Dieu, au septième jour, « chôma » et qu’il sanctifia et bénit ce jour (Gn 2,1-3). Ces paroles inspirées sont riches en enseignements salutaires :

Dans la création Dieu a posé un fondement et des lois qui demeurent stables, sur lesquels le croyant pourra s’appuyer avec confiance, et qui lui seront le signe et le gage de la fidélité inébranlable de l’alliance de Dieu. De son côté, l’homme devra rester fidèle à ce fondement et respecter les lois que le Créateur y a inscrites. La création est faite en vue du sabbat et donc du culte et de l’adoration de Dieu. Le culte est inscrit dans l’ordre de la création. « Ne rien préférer au culte de Dieu », dit la règle de saint Benoît, indiquant ainsi le juste ordre des préoccupations humaines. Le sabbat est au cœur de la loi d’Israël. Garder les commandements, c’est correspondre à la sagesse et à la volonté de Dieu exprimées dans son œuvre de création.

Le huitième jour : Mais pour nous, un jour nouveau s’est levé : le jour de la résurrection du Christ. Le septième jour achève la première création. Le huitième jour commence la nouvelle création. Ainsi, l’œuvre de la création culmine en l’œuvre plus grande de la rédemption. La première création trouve son sens et son sommet dans la nouvelle création dans le Christ, dont la splendeur dépasse celle de la première.

Catéchisme de l’Église catholique

« Jérusalem, Jérusalem, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants. »

30 octobre 2025

La croix du Christ est le soutien du genre humain : sur cette colonne est bâtie sa demeure. Quand je parle de la croix, je vise non pas le bois mais la Passion. Cette croix, elle se trouve aussi bien en Bretagne qu’en Inde, et dans l’univers entier… Heureux celui qui porte dans son cœur la croix et la résurrection, ainsi que le lieu de la naissance et le lieu de l’ascension du Christ. Heureux celui qui possède Bethléem dans son cœur et dans le cœur de qui le Christ naît chaque jour… Heureux celui dans le cœur de qui le Christ ressuscite chaque jour parce que chaque jour il fait pénitence pour ses péchés même légers. Heureux celui qui chaque jour s’élève du Mont des Oliviers au Royaume des cieux, là où sont grasses les olives et où naît la lumière du Christ…

Ce n’est pas d’avoir été à Jérusalem, mais d’avoir bien vécu à Jérusalem que l’on doit se féliciter. La cité qu’il faut chercher, ce n’est pas celle qui a tué les prophètes et versé le sang du Christ, mais celle qu’un fleuve impétueux met en liesse (Ps 46,5), celle qui, bâtie sur une montagne, ne peut être cachée (Mt 5,12), celle que l’apôtre Paul proclame la mère des saints et en laquelle il se réjouit de résider avec les justes (Ga 4,26-27).

Saint Jérôme (347-420)

« Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin du Royaume. »

29 octobre 2025

Père très bon, ton Fils a laissé à ton Église ce mémorial de son amour ; en rappelant ici sa mort et sa résurrection, nous te présentons cette offrande qui vient de toi, le sacrifice qui nous rétablit dans ta grâce ; accepte-nous aussi, avec ton Fils bien-aimé. Donne-nous dans ce repas ton Esprit Saint : qu’il fasse disparaître les causes de nos divisions ; qu’il nous établisse dans une charité plus grande, en communion avec le Pape, notre évêque, le collège épiscopal, et ton peuple tout entier. Fais de ton Église en ce monde, le signe visible de l’unité, et la servante de la paix. Et comme tu nous rassembles ici, dans la communion de la bienheureuse Mère de Dieu, la Vierge Marie, et de tous les saints du ciel, autour de la table de ton Christ, daigne rassembler un jour les hommes de tout pays et de toute langue, de toute race et de toute culture, au banquet de ton Royaume ; alors nous pourrons célébrer l’unité enfin accomplie et la paix définitivement acquise par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Le Missel romain

Fête des Sts Simon et Jude, Apôtres

28 octobre 2025

Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l’opinion publique, capables de saisir et d’exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d’avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n’aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté « en discours persuasifs de la sagesse » (1Co 1,17)… ; et notre foi, pareille à celle qu’on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, « reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu » (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l’origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4,19), il l’a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?

Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : « Ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration de l’Esprit et de la puissance de Dieu » (1Co 2,4)… C’est ce qu’ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l’Evangile : « Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance », afin que « rapide court sa parole » (Ps 67,12 ;147,15). Et de fait, nous voyons que « la voix » des apôtres de Jésus « a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu’aux limites du monde » (Ps 18,5 ;Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu’à la mort.

Origène (v. 185-253)

Le sabbat devient le premier jour de la création nouvelle

27 octobre 2025

La semaine comporte évidemment sept jours : Dieu nous en a donné six pour travailler, et il nous en a donné un pour prier, nous reposer et nous libérer de nos péchés. (…) Je vais t’exposer les raisons pour lesquelles la tradition de garder le dimanche et de nous abstenir de travailler nous a été transmise. Lorsque le Seigneur a confié le sacrement aux disciples, « il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : ‘Prenez, mangez : ceci est mon corps, rompu pour vous en rémission des péchés’. De même, il leur donna la coupe en disant : ‘Buvez-en tous : ceci est mon sang, le sang de l’Alliance Nouvelle, répandu pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Faites cela en mémoire de moi’ » (Mt 26,26s ;1Co 11,24).

Le jour saint du dimanche est donc celui où l’on fait mémoire du Seigneur. C’est pourquoi on l’a appelé « le jour du Seigneur ». Et il est comme le seigneur des jours. En effet, avant la Passion du Seigneur, il n’était pas appelé « jour du Seigneur » mais « premier jour ». En ce jour, le Seigneur a établi le fondement de la résurrection, c’est-à-dire qu’il a entrepris la création ; en ce jour, il a donné au monde les prémices de la résurrection ; en ce jour, comme nous l’avons dit, il a ordonné de célébrer les saints mystères. Ce jour a donc été pour nous le commencement de toute grâce : commencement de la création du monde, commencement de la résurrection, commencement de la semaine. Ce jour, qui renferme en lui-même trois commencements, préfigure la primauté de la sainte Trinité.

Homélie attribuée à Eusèbe d’Alexandrie (fin du 5ème siècle)

Justifie-moi avec le Publicain !

26 octobre 2025

Le Pharisien de la Loi,
En sa prière au Temple,
Mettait en avant le bien qu’il avait accompli
Devant tes yeux qui voient tout.

L’âme insensée s’enorgueillissait
En se comparant au genre humain lointain
Et au proche Publicain
Qui, en même temps que lui, priait.

Non seulement il n’obtint pas ce qu’il demandait
À cause de sa langue grandiloquente,
Mais encore ses œuvres antérieures de justice,
Il les perdit à cause de son discours vaniteux.

Mais alors, que ferai-je à mon âme
Qui aime le vice totalement,
Très négligente pour les bonnes actions,
Active pour amasser les mauvaises ?

Car je n’accomplis pas les bonnes actions
Pour lesquelles s’est glorifié le Pharisien ;
Et je suis bien supérieur à lui
Dans le vice de la gloriole et de l’orgueil.

Mais donne la voix du Publicain
À mon âme guérie, chef des Publicains,
Pour clamer avec ses propres mots :
« Mon Dieu, pardonne-moi mes péchés ! »

Justifie-moi avec lui,
Comme Tu l’as fait pour lui par une seule parole ;
Humilie mon esprit au-dedans,
Pour que je sois exalté par ta grâce.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

Cessez d’être un mauvais arbre, portez du fruit pour la vie éternelle !

25 octobre 2025

Nous voyons que notre divin Sauveur nous compare (…) à un figuier que le père de famille a planté dans sa vigne ; il le taille, il le cultive avec soi dans l’espérance qu’il rapportera du fruit ; mais, voyant qu’il n’en porte point, quoiqu’il n’en porte pas de mauvais, il l’arrache et le jette au feu (…). Dites-moi, n’est-ce pas bien nous montrer que Jésus-Christ ne donnera son paradis qu’à ceux qui l’ont mérité par leurs bonnes œuvres ? Voyez Jésus-Christ, qui est notre modèle : a-t-il été un instant de sa vie sans travailler à faire de bonnes œuvres, à convertir les âmes à son Père, et à souffrir ? Et nous, tout misérables que nous sommes, nous voudrions qu’il ne nous en coûtât rien ? (…)

Si vous n’avez rien fait, ou si ce que vous avez fait est perdu pour quelque vue humaine, commencez de suite, afin qu’à la mort, vous puissiez vous trouver encore quelque chose à présenter à Jésus-Christ pour qu’il vous donne la vie éternelle. – Mais, me direz-vous, peut-être, je n’ai fait que du mal pendant toute ma vie ; je ne suis qu’un mauvais arbre qui ne peut plus porter de bon fruit. – Mes frères, cela se peut encore, et je vais vous l’apprendre.

Changez cet arbre de terre, arrosez-le avec d’autre eau, fumez-le avec d’autres engrais, et vous verrez que vous porterez du bon fruit, quoique vous en ayez porté de bien mauvais jusqu’à présent. (…) Faites de vous-mêmes comme la terre, qui, avant le déluge, tirait de son sein l’eau pour s’arroser elle-même (Gn 2,6), sans avoir recours aux nuées du ciel, pour lui donner la fécondité. De même, mes frères, tirez de votre propre cœur cette eau salutaire qui en changera les dispositions. Vous l’aviez arrosé avec l’eau bourbeuse de vos passions ; eh bien ! à présent, arrosez-le avec les larmes du repentir, de la douleur et de l’amour, et vous verrez que vous cesserez d’être un mauvais arbre, pour en devenir un qui portera du fruit pour la vie éternelle.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

Savoir lire les signes de notre temps

24 octobre 2025

Nous te rendons grâce, Père fidèle et plein de tendresse, de nous avoir donné Jésus ton Fils, notre Seigneur et notre frère. Son amour s’est manifesté aux pauvres et aux malades, aux petits et aux pécheurs. Il n’est resté indifférent à aucune détresse. Sa vie et son message sont pour nous la preuve que tu es un Dieu qui prends soin des hommes, comme un père porte le souci de ses enfants. C’est pourquoi nous te louons et nous te glorifions, nous célébrons ta bonté et ta fidélité et avec les anges et tous les saints nous proclamons l’hymne de ta gloire… Nous qui allons recevoir son corps et son sang, fortifie-nous et renouvelle-nous à son image… Donne à tous les membres de l’Église de savoir lire les signes des temps et de grandir dans la fidélité à l’Évangile. Rends-nous attentifs à tous les hommes afin que nous partagions dans la charité leurs tristesses et leurs angoisses, leurs espérances et leurs joies et que nous leur montrions le chemin du salut.

Le Missel romain

« Je suis venu jeter un feu sur la terre. »

23 octobre 2025

Les symboles de l’Esprit Saint : le feu. Alors que l’eau signifiait la naissance et la fécondité de la vie donnée dans l’Esprit Saint, le feu symbolise l’énergie transformante des actes de l’Esprit Saint. Le prophète Élie, qui « se leva comme un feu et dont la parole brûlait comme une torche » (Si 48,1), par sa prière attire le feu du ciel sur le sacrifice du mont Carmel, préfiguration du feu de l’Esprit Saint qui transforme ce qu’il touche. Jean Baptiste, « qui marche devant le Seigneur avec ‘l’esprit’ et la puissance d’Élie » (Lc 1,17) annonce le Christ comme celui qui « baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16), cet Esprit dont Jésus dira : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et combien je voudrais qu’il soit déjà allumé. » C’est sous la forme de langues « qu’on aurait dites de feu » que l’Esprit Saint se pose sur les disciples au matin de la Pentecôte et les remplit de lui (Ac 2,3-4). La tradition spirituelle retiendra ce symbolisme du feu comme l’un des plus expressifs de l’action de l’Esprit Saint : « N’éteignez pas l’Esprit » (1Th 5,19). (…)

Jésus ne révèle pas pleinement l’Esprit Saint tant que lui-même n’a pas été glorifié par sa mort et sa résurrection. (…) C’est seulement quand l’heure est venue où il va être glorifié que Jésus promet la venue de l’Esprit Saint, puisque sa mort et sa résurrection seront l’accomplissement de la promesse faite aux pères. L’Esprit de vérité, l’autre Paraclet, sera donné par le Père à la prière de Jésus (Jn 14,16s) ; il sera envoyé par le Père au nom de Jésus ; Jésus l’enverra d’auprès du Père car il est issu du Père. (…) Enfin, vient l’heure de Jésus : Jésus remet son esprit entre les mains du Père au moment où par sa mort il est vainqueur de la mort, de sorte que, « ressuscité des morts par la gloire du Père » (Rm 6,4), il donne aussitôt l’Esprit Saint en soufflant sur ses disciples (Jn 20,22).

Catéchisme de l’Église catholique