ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Feu’

« Je suis venu apporter un feu sur la terre. »

jeudi 26 octobre 2023

Je me souviens, très doux Père, d’une servante de Dieu [sainte Catherine] à laquelle fut révélée combien ce qu’on fait pour l’Église lui est agréable, et je vous le dis afin que vous soyez encouragé à souffrir pour elle.

Je sais qu’une fois entre autres cette servante de Dieu désirait ardemment donner son sang, détruire et consumer tout ce qui était en elle pour l’Épouse du Christ, pour la sainte Église ; elle appliquait son intelligence à comprendre son néant et la bonté de Dieu à son égard ; elle voyait que Dieu, par amour, lui avait donné l’être, et toutes les grâces, tous les dons qu’il y avait ajoutés. En voyant et en goûtant cet amour, cet abîme de charité, elle ne voyait d’autre moyen de remercier Dieu que de l’aimer ; mais comme elle ne pouvait lui être utile, elle ne pouvait lui prouver son amour, et alors elle cherchait à aimer pour lui quelque chose qui lui permit de montrer son amour. Elle voyait que Dieu aime d’un amour infini la créature raisonnable, et cet amour, elle le trouvait en elle-même et dans tous les hommes, car nous sommes tous aimés de Dieu : elle avait donc un moyen de montrer si elle aimait Dieu ou non, puisqu’elle pouvait ainsi lui être utile. Alors elle se livrait avec ardeur à la charité du prochain, et elle ressentait un tel amour pour son salut, qu’elle aurait donné avec joie sa vie pour l’obtenir. (…)

Alors cette âme, voyant tant de grandeur et de profondeur dans la bonté de Dieu, et ce qu’elle devait faire pour lui plaire davantage, augmentait de plus en plus l’ardeur de son désir ; il lui semblait que si elle eût pu donner mille fois sa vie par jour jusqu’au jugement dernier, c’eût été moins qu’une goutte de vin dans la mer ; et c’est aussi la vérité.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

 

Allumer dans les cœurs des hommes le feu de l’amour de Dieu

dimanche 14 août 2022

« Je suis venu apporter un feu sur la terre » : je suis descendu du haut du ciel et, par le mystère de mon incarnation, je me suis manifesté aux hommes pour allumer dans les cœurs humains le feu de l’amour divin. « Et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » — c’est-à-dire qu’il prenne et devienne une flamme activée par l’Esprit Saint et qu’il fasse jaillir des actes de bonté !

Le Christ annonce ensuite qu’il subira la mort sur la croix avant que le feu de cet amour n’enflamme l’humanité. C’est, en effet, la très sainte Passion du Christ qui a valu à l’humanité un don aussi grand, et c’est avant tout le souvenir de sa Passion qui allume une flamme dans les cœurs fidèles. « Je dois recevoir un baptême », autrement dit : Il m’incombe et il m’est réservé par une disposition de Dieu de recevoir un baptême de sang, de me baigner et de me plonger comme dans l’eau, dans mon sang répandu sur la croix pour racheter le monde entier. « Et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit accompli », en d’autres termes jusqu’à ce que ma Passion soit achevée, et que je puisse dire : « Tout est accompli ! » (Jn 19,30)

Denys le Chartreux (1402-1471)

 

 

 

Le feu intérieur de l’amour

jeudi 21 octobre 2021

Un des meilleurs fruits de la vie d’union et d’abandon à Dieu est d’entretenir dans l’âme le feu de l’amour, non seulement de l’amour divin, mais encore de la charité envers le prochain. Au contact fréquent du foyer de l’Amour substantiel, l’âme s’embrase pour les intérêts et la gloire du Seigneur, pour l’extension du règne du Christ dans les cœurs. La vraie vie intérieure nous livre aux âmes autant qu’à Dieu : elle est source de zèle. Quand on aime véritablement Dieu, en effet, on désire qu’il soit aimé, que « son nom soit glorifié, que son règne arrive dans les âmes, que sa volonté soit faite en tous » (cf. Mt 6, 9-10).

L’âme qui aime vraiment Dieu ressent profondément les injures qui sont faites à l’objet de son amour ; « elle défaut à la vue des iniquités des pécheurs qui transgressent la loi divine » (Ps 118,53 Vg). Elle souffre de voir s’étendre par le péché l’empire du prince des ténèbres ; car Satan « rôde toujours, veillant et cherchant une proie à dévorer » (1P 5,8) ; il a des complices auxquels il souffle une ardeur incessante, un zèle de haine contre les membres du Christ Jésus. L’âme qui aime sincèrement Dieu est, elle aussi, dévorée de zèle, mais pour la gloire de la maison du Seigneur (cf. Ps 68, 10 Vg).

Qu’est-ce, en effet, que le zèle ? C’est une ardeur qui brûle et se communique, qui consume et se répand ; c’est la flamme de l’amour ‒ ou de la haine ‒ se manifestant au dehors par l’action. L’âme embrasée d’un saint zèle se dépense sans compter pour les intérêts de Dieu ; elle cherche à les servir de toutes ses puissances. Et plus le foyer de ce feu intérieur est ardent, plus il rayonne au dehors. Elle est animée de ce feu que le Christ Jésus est venu apporter sur la terre, et qu’il désire si ardemment voir s’allumer en nous (cf. Lc 12,49).

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

« À cause de leur manque de foi »

vendredi 30 juillet 2021

Certains théologiens récents sont de l’avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec lui est l’acte décisif du jugement. Devant son regard s’évanouit toute fausseté. C’est la rencontre avec lui qui, en nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide, et s’écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l’impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation assurément douloureuse, comme « par le feu » ; cependant, c’est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d’être totalement nous-mêmes et par là totalement de Dieu.

Ainsi la compénétration de la justice et de la grâce se rend évidente aussi : notre façon de vivre n’est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l’amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l’amour devient notre salut et notre joie.

Benoît XVI

 

 

Embrasés par un feu d’amour

jeudi 22 octobre 2020

Tout ce que nous allons faire, même si c’était un acte plus qu’héroïque ébranlant les bases de tout mal sur cette terre, cet acte n’aura de valeur que dans la mesure où notre volonté sera en accord avec la volonté de l’Immaculée et, à travers elle, avec la volonté de Dieu… C’est l’amour en toute sa profondeur (au-delà du sentiment, bien que ce soit beau aussi) qui doit nous transformer, à travers l’Immaculée, en Dieu, qui doit nous consumer et, par nous, mettre le feu au monde, et détruire et brûler tout le mal qui s’y trouve. C’est le feu dont le Sauveur a dit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre ; et comme je voudrais que déjà il brûle ! » (Lc 12,49)

Consumés par ce feu de l’amour divin (je le répète, il ne s’agit pas ici de larmes douces ni de sentiments, mais de volonté, même au milieu du dégoût et de l’antipathie), nous allons incendier le monde entier ! L’amour ne se repose jamais, mais se propage comme le feu qui brûle tout. Et nous tous, les humains, nous devons tendre à être embrasés par ce feu d’amour et qu’il brûle toutes les âmes qui sont et seront dans le monde. C’est cela l’idéal vers lequel il nous faut tendre. Il faut se rappeler la parole de Jésus : « Je suis venu mettre le feu sur la terre » (Lc 12-49). De notre côté, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour que cet amour s’allume chaque jour davantage

Saint Maximilien Kolbe (1894-1941)

 

 

 

« Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi. »

jeudi 30 avril 2020

Ma Mère, je crois qu’il est nécessaire que je vous donne encore quelques explications sur le passage du Cantique des Cantiques : « Attirez-moi, nous courrons » (Ct 1,4 LXX). (…) « Personne, a dit Jésus, ne peut venir après moi, si mon Père qui m’a envoyé ne l’attire. » Ensuite (…) il nous enseigne qu’il suffit de frapper pour qu’on ouvre, de chercher pour trouver et de tendre humblement la main pour recevoir ce que l’on demande (Lc 11,9s)… Il dit encore que tout ce que l’on demande à son Père en son nom il l’accorde (Jn 16,23). (…)

Qu’est-ce donc de demander d’être attiré, sinon de s’unir d’une manière intime à l’objet qui captive le cœur ? Si le feu et le fer avaient la raison et que ce dernier disait à l’autre : « Attire-moi », ne prouverait-il pas qu’il désire s’identifier au feu de manière qu’il le pénètre et l’imbibe de sa brûlante substance et semble ne faire qu’un avec lui ? Mère bien-aimée, voici ma prière, je demande à Jésus de m’attirer dans les flammes de son amour, de m’unir si étroitement à lui, qu’il vive et agisse en moi. Je sens que plus le feu de l’amour embrasera mon cœur, plus je dirai : « Attirez-moi », plus aussi les âmes qui s’approcheront de moi (pauvre petit débris de fer inutile, si je m’éloignais du brasier divin), plus ces âmes courront avec vitesse à l’odeur des parfums de leur Bien-Aimé, car une âme embrasée d’amour ne peut rester inactive. Sans doute comme sainte Madeleine, elle se tient aux pieds de Jésus, elle écoute sa parole douce et enflammée ; paraissant ne rien donner, elle donne bien plus que Marthe (Lc 10,39s).

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

 

 

 

« Je suis venu apporter un feu sur la terre ! »

jeudi 26 octobre 2017

001

Fais-toi violence (cf Mt 11,12), efforce-toi d’imiter l’humilité du Christ, afin que s’allume toujours davantage le feu qu’il a jeté en toi, ce feu par lequel sont consumées toutes les impulsions de ce monde-ci qui détruisent l’homme nouveau et qui souillent les demeures du Seigneur saint et puissant. Car j’affirme avec saint Paul que « nous sommes le temple de Dieu » (2Co 6,16). Purifions donc son temple, « comme lui-même est pur » (1Jn 3,3), afin qu’il ait le désir d’y demeurer ; sanctifions-le, comme lui-même est saint (1P 1,16) ; ornons-le de toutes les œuvres bonnes et dignes.

Emplissons le temple du repos de sa volonté, comme d’un parfum, par la prière pure, la prière du cœur qu’il est impossible d’acquérir en se livrant aux impulsions continuelles de ce monde-ci. Ainsi la nuée de sa gloire couvrira ton âme, et la lumière de sa grandeur brillera dans ton cœur (cf 1R 8,10). Tous ceux qui demeurent dans la maison de Dieu seront emplis de joie et se réjouiront. Mais les insolents et les ignobles disparaîtront sous la flamme du Saint-Esprit.

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n°2 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 66 rev)

 

 

 

Allumer dans les cœurs des hommes le feu de l’amour de Dieu

dimanche 14 août 2016

cc5b78c6bca86831247d131edea

« Je suis venu apporter un feu sur la terre » : je suis descendu du haut du ciel et, par le mystère de mon incarnation, je me suis manifesté aux hommes pour allumer dans les cœurs humains le feu de l’amour divin. « Et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » — c’est-à-dire qu’il prenne et devienne une flamme activée par l’Esprit Saint et qu’il fasse jaillir des actes de bonté !

Le Christ annonce ensuite qu’il subira la mort sur la croix avant que le feu de cet amour n’enflamme l’humanité. C’est, en effet, la très sainte Passion du Christ qui a valu à l’humanité un don aussi grand, et c’est avant tout le souvenir de sa Passion qui allume une flamme dans les cœurs fidèles. « Je dois recevoir un baptême », autrement dit : Il m’incombe et il m’est réservé par une disposition de Dieu de recevoir un baptême de sang, de me baigner et de me plonger comme dans l’eau, dans mon sang répandu sur la croix pour racheter le monde entier. « Et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit accompli », en d’autres termes jusqu’à ce que ma Passion soit achevée, et que je puisse dire : « Tout est accompli ! » (Jn 19,30)

Denys le Chartreux (1402-1471), moine
Commentaire sur l’évangile de Luc, 12, 72-74 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p.430)

 

 

 

« Je suis venu jeter un feu sur la terre. »

jeudi 23 octobre 2014

images-1« Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé »… Le Seigneur nous veut vigilants, attendant à tout moment la venue du Sauveur… Mais puisque le profit est mince et faible le mérite quand c’est la crainte du supplice qui empêche de s’égarer et puisque c’est l’amour qui a une valeur supérieure, le Seigneur lui-même…enflamme notre désir d’acquérir Dieu lorsqu’il dit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre. » Non pas, bien sûr, le feu qui détruit, mais celui qui produit la volonté bonne, celui qui rend meilleurs les vases d’or de la maison du Seigneur en consumant le foin et la paille (1Co 3,12s), en dévorant toute la gangue du monde, amassée par le goût du plaisir terrestre, œuvre de la chair qui doit périr.

C’est ce feu divin qui brûlait dans les os des prophètes, comme le déclare Jérémie : « C’est devenu comme un feu ardent qui brûle dans mes os » (Jr 20,9). Car il y a un feu du Seigneur, dont il est dit : « Un feu brûlera devant lui » (Ps 96,3). Le Seigneur lui-même est un feu, dit-il, « qui brûle sans consumer » (Ex 3,2). Le feu du Seigneur est lumière éternelle ; à ce feu s’allument les lampes des croyants : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées » (Lc 12,35). Les jours de cette vie étant encore nuit, une lampe est nécessaire. C’est ce feu que, selon le témoignage des disciples d’Emmaüs, le Seigneur avait lui-même mis en eux : « N’avions-nous pas le cœur brûlant, sur la route, tandis qu’il nous dévoilait les Écritures ? » (Lc 24,32) Ils nous apprennent avec évidence quelle est l’action de ce feu, qui éclaire le fond du cœur de l’homme. C’est pour cela que le Seigneur viendra dans le feu (Is 66,15), pour consumer le mal au moment de la résurrection, combler par sa présence les désirs de chacun, et projeter sa lumière sur les mérites et les mystères.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 131s ; SC 52 (trad. SC, p. 55 rev.)

 

 

 

« Je suis venu jeter un feu sur la terre. »

jeudi 24 octobre 2013

imagesLes symboles de l’Esprit Saint : le feu. Alors que l’eau signifiait la naissance et la fécondité de la vie donnée dans l’Esprit Saint, le feu symbolise l’énergie transformante des actes de l’Esprit Saint. Le prophète Élie, qui « se leva comme un feu et dont la parole brûlait comme une torche » (Si 48,1), par sa prière attire le feu du ciel sur le sacrifice du mont Carmel, figure du feu de l’Esprit Saint qui transforme ce qu’il touche. Jean Baptiste, « qui marche devant le Seigneur avec ‘l’esprit’ et la puissance d’Élie » (Lc 1,17) annonce le Christ comme celui qui « baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16), cet Esprit dont Jésus dira : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et combien je voudrais qu’il soit déjà allumé ». C’est sous la forme de langues « qu’on aurait dites de feu » que l’Esprit Saint se pose sur les disciples au matin de la Pentecôte et les remplit de lui (Ac 2,3-4). La tradition spirituelle retiendra ce symbolisme du feu comme l’un des plus expressifs de l’action de l’Esprit Saint : « N’éteignez pas l’Esprit » (1Th 5,19)…

Jésus ne révèle pas pleinement l’Esprit Saint tant que lui-même n’a pas été glorifié par sa mort et sa résurrection… C’est seulement quand l’heure est venue où il va être glorifié que Jésus promet la venue de l’Esprit Saint, puisque sa mort et sa résurrection seront l’accomplissement de la promesse faite aux pères. L’Esprit de vérité, l’autre Paraclet, sera donné par le Père à la prière de Jésus ; il sera envoyé par le Père au nom de Jésus ; Jésus l’enverra d’auprès du Père car il est issu du Père… Enfin, vient l’heure de Jésus : Jésus remet son esprit entre les mains du Père au moment où par sa mort il est vainqueur de la mort, de sorte que, « ressuscité des morts par la gloire du Père » (Rm 6,4), il donne aussitôt l’Esprit Saint en soufflant sur ses disciples (Jn 20,22).

Catéchisme de l’Église catholique
§ 696. 728-730