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Archive pour décembre 2019

« Venez à moi, car je suis doux et humble de cœur. » (Mt 11,28-29)

mercredi 11 décembre 2019

Le propre de l’étoile est la lumière dont elle s’entoure. Le propre de l’homme qui vénère et craint Dieu est la simplicité et l’humilité. Car il n’est pas d’autre signe qui fasse connaître et fasse voir les disciples du Christ qu’un sentiment humble et un extérieur simple. C’est ce que ne cessent de proclamer les quatre Évangiles.

Celui qui ne vit pas ainsi, c’est-à-dire humblement, perd la part de Celui qui s’est humilié lui-même jusqu’à la croix et la mort (cf. Ph 2,8), lui qui a donné et mis en œuvre la loi des divins Évangiles. Il est dit : « Vous qui avez soif, venez vers l’eau. » (Is 55,1). Vous qui avez soif de Dieu, venez à la pureté de la réflexion. Cependant celui qui, par elle, vole haut, doit aussi regarder vers la terre de sa propre simplicité. Car nul n’est plus élevé que l’humble. De même que tout est obscur et ténébreux quand manque la lumière, de même, quand manque l’humilité, tout ce que nous nous efforçons de faire pour nous conformer à Dieu est vain et gâté. (…) L’âme comblée de bienfaits et de douceur par Jésus, répond au Bienfaiteur par l’action de grâce dans l’exultation et l’amour. Elle remercie et appelle avec joie Celui qui la pacifie. Elle le voit par l’intelligence au-dedans d’elle dissiper les imaginations des esprits mauvais. (…)

Attachons-nous donc à la prière et à l’humilité, à ces deux choses qui, avec la sobriété et la vigilance, nous arment contre les démons comme d’un glaive de feu. Car si nous vivons ainsi, il nous sera possible de faire de chaque jour et de toute heure, dans le mystère, dans la joie, une fête du cœur. (…) Le Seigneur a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes. » (Mt 11,29).

Hésychius le Sinaïte

 

 

 

« Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

mardi 10 décembre 2019

C’est toi, Seigneur, qui m’as fait naître de mon père, qui m’as formé dans le sein de ma mère (Ps 138,13) ; c’est toi qui m’as fait venir à la lumière comme un petit enfant tout nu, car les lois de notre nature obéissent perpétuellement à tes ordres. C’est toi qui as préparé par la bénédiction de l’Esprit Saint ma création et mon existence, non par la volonté de l’homme ou le désir de la chair (Jn 1,13), mais par ta grâce inexprimable. Tu as préparé ma naissance par une prévenance qui dépasse les lois de notre nature. Tu m’as fait venir à la lumière en m’adoptant pour ton fils (Ga 4,5), et tu m’as inscrit parmi les membres de ton Église sainte et immaculée.

C’est toi qui m’as nourri du lait spirituel, c’est-à-dire du lait de tes paroles divines. C’est toi qui m’as fortifié par un aliment solide : le corps de Jésus Christ notre Dieu, ton Fils unique, le très saint, et tu m’as enivré à la coupe divine, c’est-à-dire la coupe de son sang qui fait vivre, et qu’il a répandu pour le salut du monde entier.

Tu nous as aimés, Seigneur, et tu as donné ton Fils à notre place pour notre rachat qu’il a entrepris volontairement et sans résistance. (…) Ainsi, ô Christ, mon Dieu, tu t’es abaissé pour me porter sur tes épaules, brebis égarée (Lc 15,5), et tu m’as placé dans un pâturage verdoyant (Ps 22,2) ; tu m’as désaltéré aux sources de la vraie doctrine (ibid.) par l’intermédiaire de tes pasteurs dont tu étais toi-même le berger avant de leur confier ton troupeau.

Saint Jean de Damas (v. 675-749)

 

 

 

 

 

Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie

lundi 9 décembre 2019

Que te bénisse, mon Dieu, ô ma douceur, la sainte gloire de ta divinité dont tu as daigné remplir et combler durant neuf mois les chastes entrailles de la Vierge Marie. Que te bénisse la très haute puissance de ta divinité, qui s’est inclinée jusque dans les profondeurs de cette vallée virginale. Que te bénisse la toute-puissance si ingénieuse, ô Dieu très-haut, qui a répandu sur la rose virginale tant de vertu, de grâce et de beauté, que toi-même as pu la désirer. Que te bénisse ton admirable sagesse, dont la grâce abondante a fait que toute la vie de Marie, en son corps en même temps qu’en son âme, fût conforme à ta dignité. Que te bénisse ton amour fort, sage et très doux, qui a fait que toi, fleur et époux de la virginité, tu deviennes le fils d’une vierge. (…)

Que jubilent à toi, pour moi, le cœur très digne et l’âme de la très glorieuse Vierge Marie, ta mère, que tu as choisie pour être ta mère à cause des nécessités de mon salut, afin que toujours soit accessible pour moi sa maternelle clémence. Que jubile à toi le soin très fidèle que tu as pris de moi, en me procurant une si puissante et si bonne avocate et patronne, par qui je puisse si facilement obtenir ta grâce, et en qui, je le crois avec confiance, tu m’as réservé ton éternelle miséricorde. Que jubile à toi cet admirable tabernacle de ta gloire, qui seul t’a servi dignement quand il t’offrait une sainte habitation, et par lequel tu peux, pour toi-même, parfaitement suppléer en ma place, à la mesure de la louange et de la gloire que je te dois.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

« Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. »

dimanche 8 décembre 2019

Jean le Baptiste disait : « Toute vallée sera comblée » (Lc 2,5), mais ce n’est pas Jean qui a comblé toute vallée ; c’est le Seigneur, notre Sauveur (…) « Et tous les passages tortueux deviendront droits. » Chacun de nous était tortueux (…), et c’est la venue du Christ qui s’accomplit jusqu’en notre âme qui a redressé tout ce qui était tortueux. (…) Rien n’était plus impraticable que vous. Regardez vos désirs déréglés d’autrefois, votre emportement et vos autres penchants mauvais, si toutefois ils ont disparu : vous comprendrez que rien n’était plus impraticable que vous ou, selon une formule plus expressive, que rien n’était plus raboteux. Votre conduite était raboteuse, vos paroles et vos œuvres étaient raboteuses.

Mais mon Seigneur Jésus est venu : il a aplani vos rugosités, il a changé en routes unies tout ce chaos pour faire en vous un chemin sans heurts, bien uni et très propre, pour que Dieu le Père puisse marcher en vous, et que le Christ Seigneur fasse en vous sa demeure et puisse dire : « Mon Père et moi, nous viendrons et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23).

Origène (v. 185-253)

 

 

 

 

« Voyant les foules, il eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues. »

samedi 7 décembre 2019

L’espérance en la miséricorde inépuisable de Dieu nous soutient dans le tumulte des émotions et le flot des contrariétés ; c’est avec confiance que nous accourons au sacrement de pénitence où le Seigneur nous attend à tout moment comme un Père de miséricorde. Certes, devant lui nous sommes bien conscients de ne pas mériter son pardon ; mais nous ne doutons pas de sa miséricorde infinie. Oublions donc nos péchés, comme Dieu l’a fait avant nous.

Il ne faut plus revenir, ni par la pensée ni en confession, sur les fautes déjà accusées lors de confessions précédentes. Grâce à notre repentir sincère, le Seigneur les a pardonnées une fois pour toutes. Vouloir revenir sur des fautes déjà pardonnées seulement pour en être encore une fois absous, ou seulement parce que nous doutons qu’elles aient été réellement et pleinement pardonnées, cela ne doit-il pas être vu comme un manque de confiance envers la bonté de Dieu ?

Si cela peut t’apporter quelque réconfort, tu peux repenser aux offenses que tu as faites à la justice de Dieu, à sa sagesse, à sa miséricorde, mais uniquement pour pleurer des larmes salutaires de repentir et d’amour.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)

 

 

 

Chacun est l’intendant de sa propre grâce

vendredi 6 décembre 2019

Chacun de nous possède l’énergie manifeste de l’Esprit en proportion de la foi qui est en lui (cf. Rm 12,6). Ainsi chacun est l’intendant de sa propre grâce. Et jamais celui qui est bien disposé ne pourrait envier autre chose en celui qui est honoré par les grâces, dès lors que repose sur lui la disposition à recevoir les biens de Dieu. Ce qui fait que les biens de Dieu demeurent en nous, c’est la mesure de la foi de chacun. Car c’est dans la mesure où nous croyons, que nous est donnée la ferveur d’agir. Donc, celui qui agit révèle la mesure de sa foi en proportion de son action : il reçoit la mesure de la grâce selon ce qu’il a cru. (…)

Par les élévations partielles des vertus, nous faisons converger vers leur cause les charismes qui nous ont été partagés, avec l’aide de Dieu, afin que, nous laissant aller peu à peu à la négligence, nous ne rendions pas aveugle et sans yeux notre foi, privée des lumières que donnent les œuvres de l’Esprit, et que nous ne soyons pas châtiés justement dans les siècles infinis pour avoir aveuglé en nous-mêmes les yeux divins de la foi, autant qu’il était en notre pouvoir. (…)

Celui qui n’accomplit pas les ordres divins de la foi, a la foi aveugle. Car si les ordres de Dieu sont lumières (cf. Is 26,9 LXX), cela veut dire que celui qui n’accomplit pas les ordres de Dieu est sans lumière divine. Il laisse sans réponse l’appel divin. Il ne lui répond pas vraiment.

Saint Maxime le Confesseur

 

 

 

Bâtir une maison

jeudi 5 décembre 2019

[Le psalmiste dit :] « Le Seigneur est grand et très digne de louange » (95,4). Qui est ce Seigneur si ce n’est Jésus Christ, grand et digne de louange ? Vous savez, bien sûr, qu’il est apparu comme homme ; vous savez qu’il a été conçu dans le sein d’une femme, qu’il est né de ce sein, qu’il a été allaité, porté dans les bras, circoncis, qu’une offrande a été faite pour lui (Lc 2,24), et qu’il a grandi. Vous savez aussi qu’il a été giflé, couvert de crachats, couronné d’épines, et crucifié, et qu’il est mort, percé par la lance. Vous savez qu’il a souffert tout cela : oui, « il est grand et digne de louange ». Gardez-vous de mépriser sa petitesse ; comprenez sa grandeur. Il s’est fait petit parce que vous étiez petits : comprenez combien il est grand, et vous serez grands avec lui. C’est ainsi qu’on bâtit une maison, ainsi qu’on élève de grands murs dans une demeure. Les pierres que l’on apporte pour construire cet édifice s’accroissent : accroissez vous-mêmes, comprenez combien le Christ est grand, combien celui qui paraît petit est grand, très grand. (…)

Que peut dire la pauvre langue humaine pour louer celui qui est grand ? En disant « très » grand, elle s’efforce d’exprimer ce qu’elle sent et croit (…), mais c’est comme si elle disait : « Ce que je ne peux pas exprimer, essaie de le saisir par la pensée ; et pourtant sache que ce que tu auras saisi n’est que peu de chose ». Ce qui dépasse toute pensée, comment une langue quelconque pourrait-elle le traduire ? « Grand est le Seigneur et très digne de louange ! » Qu’il soit donc loué, qu’il soit prêché, que sa gloire soit annoncée, et que sa demeure soit élevée.

Saint Augustin

 

 

 

 

« Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1Co 11,26)

mercredi 4 décembre 2019

De même que le Christ a été envoyé par le Père, ainsi lui-même a envoyé ses apôtres, remplis de l’Esprit Saint ; non seulement pour que, prêchant l’Évangile à toute créature, ils annoncent que le Fils de Dieu, par sa mort et sa résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan et de la mort et nous a transférés dans le royaume de son Père, mais aussi afin qu’ils exercent cette œuvre de salut qu’ils annonçaient, par le sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique. C’est ainsi que par le baptême les hommes sont greffés sur le mystère pascal du Christ : morts avec lui, ensevelis avec lui, ressuscités avec lui, ils reçoivent l’esprit d’adoption des fils dans lequel nous crions « Abba Père », et ils deviennent ainsi ces vrais adorateurs que cherche le Père. Semblablement, chaque fois qu’ils mangent la Cène du Seigneur, ils annoncent sa mort jusqu’à ce qu’il vienne. (…)

Dans la liturgie terrestre nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem, à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle. Avec toute l’armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l’hymne de gloire ; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur société. Nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus Christ, jusqu’à ce que lui-même se manifeste, lui qui est notre vie. Et alors nous serons manifestés avec lui dans la gloire.

Concile Vatican II

(Références bibliques : Mc 16,15 ; Rm 6,4 ; 8,15 ; Jn 4,23 ; 1Co 11,26 ; Ap 21,2 ; He 8,2 ; Col 3,4)

 

Bulletin n°121

mardi 3 décembre 2019

bulletin 121

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« Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre. » (Mt 11,25)

mardi 3 décembre 2019

L’homme doué de raison en vérité n’a qu’une chose à cœur : obéir et plaire au Dieu de l’Univers, et former son âme à l’unique souci de lui être agréable, en lui rendant grâce pour la réalité et la force de sa providence par laquelle il dirige toutes choses, quoi qu’il arrive, durant la vie. Il serait en effet déplacé de remercier pour la santé du corps les médecins qui nous prescrivent des remèdes amers et désagréables, alors que nous refuserions à Dieu la gratitude pour des choses qui nous paraissent pénibles, et que nous ne saurions pas que tout arrive comme il se doit, et pour notre avantage, par les soins de la providence. Car la connaissance de Dieu et la foi en lui sont le salut et la perfection de l’âme. (…)

Ceux qui n’ont pas l’intelligence de l’âme ne pensent pas à cela. Car ils ne comprennent pas que tout arrive en bien et comme il se doit, pour notre avantage, afin que brillent les vertus, et que nous soyons couronnés par Dieu. (…) C’est l’homme seul que Dieu écoute. C’est à l’homme seul que Dieu se révèle. Dieu aime l’homme, jusqu’à faire de lui un dieu. Seul l’homme est le digne adorateur de Dieu. C’est pour l’homme que Dieu se transfigure. C’est pour l’homme que Dieu a fait le ciel entier paré d’étoiles. C’est pour l’homme qu’il a fait la terre. Et c’est pour eux-mêmes que les hommes la cultivent. Ceux qui ne sentent pas une telle providence de Dieu ont l’âme dénuée d’intelligence. (…)

Dieu a fondé sur la terre la naissance et la mort. Et il a fondé dans le ciel la providence et la destinée. Il a tout fait pour l’homme et son salut. Disposant de tous les biens, Dieu a créé pour les hommes le ciel, la terre et leurs éléments, pour lesquels il leur a donné toute jouissance de ces biens. (…) L’action de grâce, et elle seule, plaît à Dieu plus que tout sacrifice précieux. À lui la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Antoine le Grand (251-356)