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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur…, de toute ta force. »

jeudi 8 juin 2017

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La force de l’âme est dans ses puissances, ses passions et ses facultés. Si la volonté les tourne vers Dieu et les tient à l’écart de tout ce qui n’est pas Dieu, l’âme garde pour Dieu toute sa force ; elle l’aime vraiment de tout son pouvoir, comme le Seigneur lui-même le commande.
Se rechercher soi-même en Dieu, c’est rechercher les douceurs et les consolations de Dieu, et cela est contraire au pur amour de Dieu.
C’est un grand mal d’avoir en vue les biens de Dieu plutôt que Dieu lui-même, l’oraison et le détachement.

Il y en a beaucoup qui cherchent en Dieu leurs consolations et leurs goûts, et désirent que sa Majesté les comble de ses faveurs et de ses dons ; mais le nombre de ceux qui prétendent lui plaire et lui donner quelque chose à leurs dépens, en méprisant leur propre intérêt, est très petit.
Il y a peu d’hommes spirituels, même parmi ceux que l’on regarde comme très avancés dans la vertu, qui acquièrent une parfaite détermination pour le bien. Ils n’arrivent jamais à se renoncer entièrement sur quelque point de l’esprit du monde ou de la nature, ni à mépriser ce qu’on dira ou ce qu’on pensera d’eux, quand il s’agit d’accomplir par amour pour Jésus Christ des œuvres de perfection et de détachement…

Celui qui ne veut que Dieu seul ne marche pas dans les ténèbres, quelque pauvre et privé de lumière qu’il puisse être à ses propres yeux…
L’âme qui, au milieu des sécheresses et des délaissements, conserve toujours son attention et sa sollicitude pour servir Dieu, pourra avoir de la peine et craindre de ne pas réussir ; mais, en réalité, elle offrira à Dieu un sacrifice de très agréable odeur (Gn 8,21).

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
Avis et maximes (121-143 in trad. Seuil 1945, p. 1199)

 

 

 

 

La résurrection : plénitude de vie

mercredi 7 juin 2017

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Pourquoi t’égarer si loin à la recherche des biens de ton âme et de ton corps ? Aime l’unique Bien dans lequel sont tous les biens ; cela suffit… C’est là-haut que se trouve tout ce que l’on peut aimer et désirer.

Est-ce la beauté que tu aimes ? « Les justes resplendiront comme le soleil » (Mt 13,43). Est-ce l’agilité ou la force d’un corps libre et dégagé de tout obstacle ? « Ils seront comme les anges de Dieu »… Est-ce une vie longue et saine ? Là-haut t’attend la santé éternelle, car « les justes vivront éternellement » (Sg 5,16)… Désires-tu être rassasié ? Tu le seras quand Dieu te montrera son visage dans sa gloire (Ps 16,15). Être enivré ? « Ils s’enivreront de l’abondance de la maison de Dieu » (Ps 35,9). Est-ce un chant mélodieux que tu aimes ? Là-haut, les chœurs angéliques chantent sans fin la louange de Dieu. Cherches-tu de très pures délices ? Dieu t’abreuvera au torrent de ses délices (Ps 35,9). Aimes-tu la sagesse ? La sagesse de Dieu se manifestera en personne. L’amitié ? Ils aimeront Dieu plus qu’eux-mêmes, ils s’aimeront les uns les autres autant qu’eux-mêmes, et Dieu les aimera plus qu’ils pourront jamais aimer… Aimes-tu la concorde ? Ils auront tous une seule volonté, car ils n’auront d’autre volonté que celle de Dieu… Les honneurs et les richesses ? Dieu établira sur beaucoup de biens ses serviteurs bons et fidèles (Mt 25,21) ; bien plus, « ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9) et ils le seront réellement, car là où est le Fils, là aussi seront « les héritiers de Dieu et les cohéritiers du Christ » (Rm 8,17).

Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l’Église
Proslogion, 25-26 (trad. Orval)

 

 

 

 

Le Christ est l’image du Dieu invisible ; par lui nous sommes rachetés et nos péchés pardonnés (Col 1,15.14)

mardi 6 juin 2017

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Puisque les hommes s’étaient rendus déraisonnables et que la tromperie des démons jetait son ombre de tous côtés et cachait la connaissance du vrai Dieu, que devait faire Dieu ? Se taire devant une pareille situation ? Accepter que les hommes soient égarés ainsi et ne connaissent pas Dieu ? … Dieu ne va-t-il pas épargner à ses créatures d’être égarées loin de lui et assujetties au néant, surtout si cet égarement devient pour elles cause de ruine et de perte, alors que les êtres qui ont participé à l’image de Dieu (Gn 1,26) ne doivent pas périr ? Que fallait-il donc que Dieu fasse ? Que faire, sinon renouveler en eux son image, afin que les hommes puissent de nouveau le connaître ?

Mais comment cela se fera-t-il, sinon par la présence de l’image de Dieu elle-même (Col 1,15), notre Sauveur Jésus Christ ? Cela n’était pas réalisable par des hommes, puisqu’ils ne sont pas l’image mais ont été créés selon l’image ; ce n’était pas réalisable par des anges non plus, car même eux ne sont pas images. C’est pourquoi le Verbe de Dieu est venu lui-même, lui qui est l’image du Père, afin d’être en mesure de restaurer l’image au fond de l’être des hommes. Par ailleurs, cela ne pouvait pas se produire si la mort et la dégradation qui la suit n’étaient pas anéanties. C’est pourquoi il a pris un corps mortel, afin de pouvoir anéantir la mort et restaurer les hommes faits selon l’image de Dieu. L’image du Père, donc, son Fils très saint, est venue chez nous pour renouveler l’homme fait à sa ressemblance et pour le retrouver, alors qu’il était perdu, par la remise de ses péchés, comme il le dit lui-même : « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10).

Saint Athanase (295-373), évêque d’Alexandrie, docteur de l’Église
Sur l’incarnation du Verbe, 13 (trad. cf SC 199, p.311s)

 

 

 

 

Le maître de la vigne

lundi 5 juin 2017

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[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire] : « Toute créature douée de raison possède en elle-même une vigne, qui est la vigne de son âme. C’est la volonté, par le libre arbitre, qui est l’ouvrier de cette vigne durant le temps de la vie ; passé ce temps, elle n’y peut plus faire aucun travail ni bon ni mauvais, mais pendant la vie, elle peut cultiver sa vigne dans laquelle je l’ai envoyée. Cet ouvrier de l’âme a reçu de moi une telle force qu’il n’est ni démon ni autre créature qui puisse la lui enlever, s’il s’y oppose. C’est dans le baptême qu’il a reçu cette force et en même temps le glaive de l’amour de la vertu et de la haine du péché. C’est pour cet amour et cette haine, pour l’amour de vous et en haine du péché, qu’est mort mon Fils unique, en répandant pour vous tout son sang. Et c’est cet amour de la vertu et cette haine du péché que vous trouvez dans le saint baptême qui vous rend la vie par la force de son sang…

« Arrachez donc les ronces des péchés mortels et plantez des vertus…, ayez la contrition, le dégoût du péché et l’amour de la vertu ; alors vous recevrez les fruits du sang de mon Fils. Vous ne pourrez pas les recevoir si vous ne vous disposez pas à devenir de bons sarments unis au cep de la vigne, mon Fils, qui a dit : « Moi, je suis la vraie vigne, mon Père est le vigneron, et vous, les sarments » (Jn 15,1.5).

« Telle est la vérité. C’est bien moi qui suis le vigneron, puisque toute chose qui possède l’être est venue et vient de moi. Ma puissance est insondable et par ma puissance et ma force je gouverne tout l’univers, si bien que rien n’est fait ni ordonné en dehors de moi. Oui, je suis le vigneron ; c’est moi qui ai planté la vraie vigne, mon Fils unique, dans la terre de votre humanité pour que vous, les sarments unis à cette vigne, vous portiez des fruits. »

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Le Dialogue, 23 (trad. cf Hurtaud, et Guigues, Seuil 1953)

 

 

 

Prière pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit

dimanche 4 juin 2017

Les dons du Saint Esprit

Ô Jésus, par Vous, le Fils unique, pour nous fait homme, crucifié et glorifié, nous prions le Père très clément de nous accorder de ses trésors la grâce aux sept formes de l’Esprit qui reposa en toute plénitude sur Vous : esprit de sagesse, dis-je, pour goûter le fruit de l’arbre de vie que vous êtes véritablement et savourer ses vivifiantes douceur ; don d’intelligence qui illumine les regards de notre esprit ; don de conseil, qui nous conduise dans les voies étroites sur les traces de vos pas ; don de force, pour que nous puissions réduire à néant la violence des attaques ennemies ; don de science, afin que nous soyons remplis des lumières de votre sainte doctrine pour distinguer le bien du mal ; don de piété, qui nous donne des entrailles miséricordieuses ; don de crainte qui, en nous éloignant de tout mal, nous tienne dans la paix sous le poids du respect pour votre éternelle Majesté.

C’est là, en effet, ce que vous avez voulu que nous demandions dans cette sainte oraison que vous nous enseignâtes ; aussi, maintenant, nous vous demandons par votre Croix de nous les obtenir pour la gloire de Votre nom très saint, auquel soit avec le Père et le Saint-Esprit, tout honneur, louange, action de grâce, gloire et domination pendant tous les siècles. Ainsi soit-il.

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
L’arbre de vie, n° 49 (Œuvres spirituelles de Saint Bonaventure, t.III, Le Christ Jésus ; Sté S. François d’Assise, 1932, pp.119-120, rev.)

 

 

 

 

Deux apôtres, deux vies, une Eglise

samedi 3 juin 2017

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L’Église connaît deux vies louées et recommandées par Dieu. L’une est dans la foi, l’autre dans la vision ; l’une dans le pèlerinage du temps, l’autre dans la demeure de l’éternité ; l’une dans le labeur, l’autre dans le repos ; l’une sur le chemin, l’autre dans la patrie ; l’une dans l’effort de l’action, l’autre dans la récompense de la contemplation… La première est symbolisée par l’apôtre Pierre, la seconde par Jean… Et ce n’est pas eux seuls, mais toute l’Église, l’Épouse du Christ, qui réalise cela, elle qui doit être délivrée des épreuves d’ici-bas et demeurer dans la béatitude éternelle.

Pierre et Jean ont symbolisé chacun l’une de ces deux vies. Mais tous deux ont passé ensemble la première, dans le temps, par la foi ; et ensemble ils jouiront de la seconde, dans l’éternité, par la vision. C’est donc pour tous les saints unis inséparablement au corps du Christ, et afin de les piloter au milieu des tempêtes de cette vie, que Pierre, le premier des apôtres, a reçu les clefs du Royaume des cieux avec le pouvoir de retenir et d’absoudre les péchés (Mt 16,19). C’est aussi pour tous les saints, et afin de leur donner accès à la profondeur paisible de sa vie la plus intime, que le Christ a laissé Jean reposer sur sa poitrine (Jn 13,23.25). Car le pouvoir de retenir et d’absoudre les péchés n’appartient pas à Pierre seul, mais à toute l’Église ; et Jean n’est pas seul à boire à la source de la poitrine du Seigneur, le Verbe qui depuis le commencement est Dieu auprès de Dieu (Jn 7,38 ;1,1),… mais le Seigneur lui-même verse son Évangile à tous les hommes du monde entier pour que chacun le boive selon sa capacité.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n° 124 ; CCL 36, 685 (trad. Orval)

 

 

 

Pasteur à la suite du seul Pasteur

vendredi 2 juin 2017

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Le vrai pasteur est celui qui, par sa bonté, son zèle et sa prière, est capable de chercher et de remettre dans le bon chemin les brebis raisonnables qui se sont perdues. Le pilote est celui qui a obtenu, par la grâce de Dieu et par ses propres labeurs, une force spirituelle qui le rend capable d’arracher le vaisseau non seulement aux flots déchaînés, mais à l’abîme lui-même. Le médecin est celui qui a acquis la santé du corps et de l’âme et qui n’a besoin pour eux d’aucun remède.

Un bon pilote sauve son vaisseau ; et un bon pasteur vivifie et guérit ses brebis malades. Quand les brebis sont au pâturage, que le pasteur ne cesse pas de se servir de la flûte de la parole, surtout quand le troupeau s’apprête à dormir. Car le loup ne craint rien tant que la flûte pastorale. Autant les brebis auront suivi fidèlement le pasteur et auront fait des progrès, autant celui-ci répondra pour elles devant le Maître de maison.

C’est la charité qui fait connaître le vrai pasteur, puisque par charité le grand pasteur a voulu être crucifié.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650), moine au Mont Sinaï
L’Échelle sainte (trad. Bellefontaine 1993, coll. Spiritualité orientale n°24, p. 314-319, rev.)

 

 

 

 

« Que tous, ils soient un, comme toi, tu es en moi et moi en toi. »

jeudi 1 juin 2017

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Vous devez glorifier en toute manière Jésus Christ, qui vous a glorifiés vous-mêmes, afin que, unis dans une même obéissance, soumis à l’évêque et à ses prêtres, vous soyez pleinement sanctifiés. Je ne vous donne pas d’ordres, comme si j’étais un personnage. Je suis bien, il est vrai, chargé de fers pour le nom de chrétien, mais je n’ai pas encore atteint la perfection en Jésus Christ. Je ne fais que débuter à son école, et si je m’adresse à vous, c’est comme à des condisciples. C’est moi plutôt qui aurais eu besoin d’être préparé au combat par votre foi, vos exhortations, votre patience, votre longanimité. Mais puisque la charité ne me permet pas de garder le silence, je prends les devants, et je vous exhorte à marcher d’accord avec l’esprit de Dieu. Car Jésus Christ, l’inséparable Principe de notre vie, est lui-même la pensée du Père, comme les évêques, établis jusqu’aux extrémités du monde, ne sont qu’un avec l’esprit de Jésus Christ.

Vous ne devez donc avoir avec votre évêque qu’une seule et même pensée ; c’est d’ailleurs ce que vous faites. Vos prêtres, vraiment dignes de Dieu, sont unis à l’évêque comme les cordes à la lyre ; c’est ainsi que, du parfait accord de vos sentiments et de votre charité, s’élève vers Jésus Christ un concert de louanges. Que chacun de vous entre dans ce chœur ; alors dans l’harmonie de la concorde, vous prendrez par votre unité même, le ton de Dieu et vous chanterez tous d’une seule voix, par la bouche de Jésus Christ, les louanges du Père… C’est donc votre avantage de vous tenir dans une unité irréprochable ; c’est par là que vous jouirez d’une constante union avec Dieu lui-même.

Saint Ignace d’Antioche (?-v. 110), évêque et martyr
Lettre aux Ephésiens (trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 77)

 

 

 

 

Fête de la Visitation de la Vierge Marie

mercredi 31 mai 2017

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En la fête de la Visitation de ce jour, comme dans toutes les pages de l’Évangile, nous voyons Marie docile aux desseins divins et dans une attitude d’amour prévoyant pour ses frères. En effet, l’humble jeune fille de Nazareth, encore surprise de ce que lui a annoncé l’ange Gabriel – c’est-à-dire qu’elle sera la Mère du Messie promis – apprend que sa parente âgée, Élisabeth, attend elle aussi un enfant dans sa vieillesse. Sans hésiter, elle se met en chemin, souligne l’évangéliste (cf. Lc 1, 39), pour arriver « en hâte » à la maison de sa cousine et se mettre à sa disposition dans un moment de nécessité particulière.

Comment ne pas remarquer que, dans la rencontre entre la jeune Marie et Élisabeth, désormais âgée, le protagoniste caché est Jésus ? Marie le porte dans son sein comme dans un tabernacle sacré et l’offre comme le don le plus grand à Zacharie, à son épouse Élisabeth et également à l’enfant qui se développe dans le sein de celle-ci. « Dès l’instant – dit la mère de Jean-Baptiste – où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein » (Lc 1, 44). Là où arrive Marie, Jésus est présent. Celui qui ouvre son cœur à la Mère rencontre et accueille le Fils et il est envahi par sa joie. Jamais la véritable dévotion mariale ne dissimule ni ne diminue la foi et l’amour pour Jésus Christ notre Sauveur, unique médiateur entre Dieu et les hommes. Au contraire, se confier à la Vierge représente une voie privilégiée, vécue par de nombreux saints, pour se placer à la suite du Seigneur de façon plus fidèle. Confions-nous donc à Elle avec un abandon filial !

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Discours du 31/05/2006 devant la grotte de Lourdes dans les Jardins du Vatican (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Sainte Jeanne d’Arc

mardi 30 mai 2017

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Sainte Jeanne d’Arc montre une fois de plus, et d’une manière particulièrement éclatante, deux choses : combien Dieu aime la France et comme il est vrai qu’Il se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l’accomplissement des plus grandes choses.

Jeanne d’Arc naît à Domrémy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412 ; ses parents, Jacques d’Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus ; toute sa science se résuma dans le Pater, l’Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle se confessait et communiait très régulièrement ; tous les témoignages contemporains s’accordent à dire qu’elle était « une bonne fille, aimant et craignant Dieu », priant beaucoup Jésus et Marie. Son curé put dire d’elle : « Je n’ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n’y a pas sa pareille dans toute la paroisse.

La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés ; la situation du roi Charles VII était désespérée. Mais Dieu se souvint de son peuple, et afin que l’on vît d’une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il se servit d’une humble fille des champs.

Jeanne avait treize ans quand l’Archange saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que Dieu voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent ; l’Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, que Dieu donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien.

Jusqu’ici la vie de Jeanne est l’idylle d’une pieuse bergère ; elle va devenir l’épopée d’une guerrière vaillante et inspirée ; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims.

Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l’apothéose du martyre : elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s’échappa de son corps sous la forme d’une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes.

Jeanne d’Arc a été béatifiée le 18 avril 1909, par saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), et proclamée sainte le 16 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).

Jeanne d’Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.

 

 

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