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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 16,29-33.

lundi 18 mai 2015

En ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images.
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »
Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !
Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

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Seigneur, ta miséricorde est éternelle. Ô Christ, toi qui es toute miséricorde, donne-nous ta grâce ; étends ta main et viens en aide à tous ceux qui sont tentés, toi qui es bon. Aie pitié de tous tes enfants et viens à leur secours ; donne-nous, Seigneur miséricordieux, de nous réfugier à l’ombre de ta protection et d’être délivrés du mal et des adeptes du Malin.

Ma vie s’est fripée comme une toile d’araignée. Au temps de la détresse et du trouble, nous sommes devenus comme des réfugiés, et nos années ont flétri sous la misère et les malheurs. Seigneur, toi qui as apaisé la mer d’un mot, apaise aussi dans ta miséricorde les troubles du monde, soutiens l’univers qui chancelle sous le poids de ses fautes.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Seigneur, que ta main miséricordieuse repose sur les croyants et confirme ta promesse aux apôtres : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Sois notre secours comme tu as été le leur et, par ta grâce, sauve-nous de tout mal ; donne-nous la sécurité et la paix, afin que nous te rendions grâces et adorions ton Saint Nom en tout temps.

Liturgie chaldéenne
Hymne de l’office du deuxième jour du « Ba’oussa », de saint Ephrem (trad. Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens)

 

 

« Si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. »

samedi 16 mai 2015

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Chaque fois que je parle de la prière, il me semble entendre dans votre cœur certaines réflexions humaines que j’ai entendues souvent, même dans mon propre cœur. Alors que nous ne cessons jamais de prier, comment se fait-il que si rarement nous paraissions expérimenter le fruit de la prière ? Nous avons l’impression de ressortir de la prière comme nous y sommes entrés ; personne ne nous répond un mot, ne nous donne quoi que ce soit, nous avons l’impression d’avoir peiné en vain. Mais que dit le Seigneur dans l’évangile ? « Ne jugez pas sur l’apparence, mais portez un jugement juste » (Jn 7,24). Qu’est-ce qu’un jugement juste sinon un jugement de foi ? Car « le juste vit de la foi » (Ga 3,11). Suis donc le jugement de la foi plutôt que ton expérience, car la foi ne trompe pas alors que l’expérience peut nous induire en erreur.

Et quelle est la vérité de la foi, sinon ce que le Fils de Dieu lui-même promet : « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez, et cela vous sera accordé » (Mc 11,24). Que donc aucun d’entre vous, frères, ne tienne pour peu de chose sa prière ! Car, je vous l’affirme, celui à qui elle s’adresse ne la tient pas pour peu de chose ; avant même qu’elle ne soit sortie de notre bouche, il la fait écrire dans son livre. Sans le moindre doute nous pouvons être sûrs que soit Dieu nous accorde ce que nous lui demandons, soit il nous donnera quelque chose qu’il sait être plus avantageux. Car « nous ne savons que demander pour prier comme il faut » (Rm 8,26) mais Dieu a compassion de notre ignorance et il reçoit notre prière avec bonté… Alors « mets ta joie dans le Seigneur, et il accordera les désirs de ton cœur » (Ps 36,4).

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons de Carême n°5, 5

 

 

 

 

L’enfantement de la nouvelle création (Rm 8,22)

vendredi 15 mai 2015

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Voici venu le règne de la vie et le pouvoir de la mort renversé. Une autre naissance est apparue ainsi qu’une autre vie, une autre manière d’être, une transformation de notre nature elle-même. Cette naissance-là n’est le fait « ni du désir de l’homme ni du désir de la chair, mais de Dieu » (Jn 1,13)…

« Voici le jour que le Seigneur a fait » (Ps 117,24). Jour bien différent de ceux du commencement, car en ce jour Dieu fait un ciel nouveau et une terre nouvelle, comme dit le prophète (Is 65,17). Quel ciel ? Le firmament de la foi au Christ. Quelle terre ? Le cœur bon, comme dit le Seigneur, cette terre qui s’imprègne de la pluie qui descend sur elle et qui produit une moisson abondante (Lc 8,15). Dans cette création, le soleil, c’est la vie pure ; les étoiles, ce sont les vertus ; l’air, c’est une conduite limpide ; la mer, c’est la riche profondeur de la sagesse et de la connaissance ; l’herbe et le feuillage, c’est la bonne doctrine et les enseignements de Dieu dont se nourrit le troupeau des pâturages, c’est-à-dire le peuple de Dieu ; les arbres portant du fruit, c’est la pratique des commandements. En ce jour est créé l’homme véritable, celui qui est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27).

N’est-ce pas tout un monde qui est inauguré pour toi en « ce jour que le Seigneur a fait » ?… Le plus grand privilège de ce jour de grâce, c’est qu’il a détruit les souffrances de la mort et donné naissance au premier-né d’entre les morts (Col 1,18)…, lui qui dit : « Je vais vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Quelle belle et bonne nouvelle ! Celui qui pour nous est devenu comme nous, pour faire de nous ses frères, amène sa propre humanité vers le Père afin d’y entraîner avec lui tout le genre humain.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Premier discours sur la Résurrection : PG 46, 603 (trad. Orval rev.)

 

 

 

Ascension du Seigneur, solennité

jeudi 14 mai 2015

Ascension

Chers fils et frères et amis en Jésus-Christ,

À l’occasion de cette fête de l’Ascension le Pape est heureux d’offrir le saint Sacrifice eucharistique avec vous et pour vous. […]

Avec joie et animés de nouvelles résolutions pour l’avenir, réfléchissons un moment sur le grand mystère que célèbre la liturgie d’aujourd’hui. Toute la pleine signification de 1’Ascension du Christ est exprimée dans les lectures de la Sainte Écriture. La richesse de ce mystère est contenue dans ces deux affirmations : « Jésus donna ses instructions… » puis « Jésus prit place… ».

Selon la Divine Providence – dans l’éternel dessein du Père – l’heure était venue pour le Christ de quitter la terre. Il allait prendre congé de ses apôtres et, avec eux, de Marie sa Mère, mais non sans leur avoir d’abord donné ses instructions. Les apôtres avaient maintenant une mission à accomplir conformément aux instructions laissées par Jésus, et ces instructions étaient à leur tour l’expression fidèle de la volonté du Père.
Ces instructions indiquaient avant tout que les apôtres devaient attendre l’Esprit Saint qui était le don du Père. Il devait être absolument clair dès le début que la source de la force des apôtres était le Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui guide l’Église sur les voies de la vérité, l’Évangile doit être propagé par la puissance de Dieu et non par la sagesse ou la puissance de l’homme.
En outre, selon ces instructions, les apôtres étaient chargés de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Et ils devaient baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Comme Jésus, ils devaient parler clairement du Royaume de Dieu et du salut. Les apôtres devaient rendre témoignage du Christ « jusqu’aux confins de la terre ». L’Église primitive comprit parfaitement ces instructions et c’est ainsi qu’elle inaugura l’ère missionnaire. Et chaque communauté savait que cette ère ne prendrait fin que le jour où le même Jésus qui était monté au ciel, serait revenu.

Les paroles de Jésus constituèrent pour l’Église un trésor qu’il fallait garder en dépôt et proclamer, méditer et vivre. Et, en même temps, l’Esprit Saint enracina dans l’Église un charisme apostolique qui avait pour objet de garder intacte cette révélation. Par ces paroles Jésus allait vivre toujours dans son Église : « Je suis avec vous pour toujours ». Et la communauté ecclésiale tout entière prit ainsi conscience de la nécessité de la fidélité aux instructions de Jésus, au dépôt de la foi. Cette sollicitude devait se transmettre de générations en générations, jusqu’à nos propres jours. […] La parole de Dieu – et seulement la parole de Dieu – est à la base de tout ministère, de toute activité pastorale de toute action sacerdotale. L’autorité de la parole de Dieu a constitué la base dynamique du Concile Vatican II et Jean XXIII l’a mis en évidence dans son discours d’ouverture : « Le souci principal du Concile œcuménique, a-t-il dit, sera celui-ci : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit toujours plus effectivement gardé et enseigné » (Discours du 11 octobre 1962). […] notre plus grand défi est d’être fidèles aux instructions du Seigneur Jésus.

Et la seconde réflexion sur la signification de l’Ascension est basée sur cette phrase : « Jésus prit sa place… ». Après avoir subi l’humiliation de sa passion, Jésus prit sa place à la droite de Dieu. Il prit sa place avec le Père éternel. Mais ainsi il pénétra dans les cieux comme notre Tête. Et là-haut, selon l’expression de Léon le Gand « la gloire de la Tête » devint « l’espoir du corps » (cf. Sermo I de Ascensione Domini). Jésus a pris pour toute l’éternité sa place comme « le premier-né parmi de nombreux frères » (Rm 8, 29). En raison de notre nature nous sommes près de Dieu dans le Christ. Et, comme homme, le Seigneur Jésus est vivant pour toute l’éternité pour intercéder près de son Père en notre faveur (cf. He 7, 25). Et en même temps, du haut de son trône de gloire, Jésus envoie à toute son Église un message d’espérance et une invitation à la sainteté.

Par les mérites de Jésus et grâce à son intercession près de son Père, nous sommes capables d’obtenir en lui la justice et la sainteté de vie. L’Église peut rencontrer des difficultés, l’Évangile peut subir des échecs, mais comme Jésus est assis à la droite du Père, l’Église ne sera jamais vaincue. La puissance du Christ glorifié, du Fils bien-aimé du Père éternel n’a pas de limites et surabonde pour défendre chacun de nous et nous tous dans la fidélité de notre dévouement au Royaume de Dieu et dans la générosité de notre célibat. L’efficacité de l’Ascension du Christ touche chacun de nous dans les réalités concrètes de nos vies quotidiennes. À cause de ce mystère, l’Église tout entière a pour vocation d’attendre « dans une joyeuse espérance la venue de notre Sauveur, Jésus-Christ ».

Chers Fils, soyez imprégnés de l’espérance qui est si fortement une part du mystère de l’Ascension de Jésus. Soyez profondément convaincus de la victoire et du triomphe du Christ sur le péché et la mort. Ayez conscience que la puissance du Christ est plus grande que notre faiblesse, plus grande que la faiblesse du monde entier. Tâchez de comprendre et de partager la joie que Marie a éprouvée en sachant que son Fils avait pris sa place près de son Père qu’il aimait infiniment. Et aujourd’hui renouvelez votre foi dans la promesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est parti pour nous préparer une place, de sorte qu’il pourra revenir et nous prendre avec lui.
Voilà le mystère de l’Ascension de notre Chef. Rappelons-nous toujours : « Jésus a donné ses instructions » et ensuite « Jésus a pris sa place ».
Amen.

Extraits de l’homélie de saint Jean-Paul II
(Rome, 24 mai 1979)

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

« L’Esprit de vérité recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

mercredi 13 mai 2015

st-esprit

Au moment de quitter ses apôtres, comme ils étaient peinés, notre Seigneur les a consolés par la promesse d’un autre guide et enseignant, en qui ils pourraient mettre leur confiance et qui serait encore plus pour eux que ce qu’il avait été lui-même… Mais ce nouveau Consolateur miséricordieux, tout en apportant une plus grande grâce, ne pouvait pas cacher ou obscurcir ce qui avait précédé… Et en se manifestant, comment pourrait-il faire autre chose que manifester le Fils, lui qui ne fait qu’un avec le Fils, lui l’Esprit qui procède du Fils ? Comment aurait-il pu ne pas jeter une lumière nouvelle sur la compassion et les perfections de celui dont la mort en croix ouvrait à l’Esprit Saint un accès miséricordieux au cœur de l’homme ?…

Le Christ a dit explicitement à ses apôtres : « Il me glorifiera »… Comment l’Esprit rend-il gloire au Fils de Dieu ? Il révèle que celui qui se donnait pour le Fils de l’homme était le Fils unique du Père (Jn 1,18)… Notre Sauveur avait bien déclaré qu’il était le Fils de Dieu…, il avait dit tout ce qu’il faut nous dire, mais ses apôtres ne l’avaient pas compris. Même en confessant leur foi avec conviction sous l’action secrète de la grâce de Dieu, ils ne comprenaient pas encore tout ce qu’ils affirmaient…

Les paroles de notre Sauveur demeurent mais attendent quelque temps leur éclaircissement ; c’est bien ce qu’il réservait pour l’heure de la venue de celui qu’il devait envoyer. C’est l’Esprit qui mettrait en pleine lumière sa personne et ses paroles… Apparemment, ce n’est qu’après sa résurrection et surtout après son ascension, lorsque l’Esprit Saint est descendu, que les apôtres ont compris qui avait été avec eux.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), Cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « Christ Manifested in Remembrance », PPS t. 4, n°17

 

 

 

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. »

dimanche 10 mai 2015

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Le Seigneur Jésus affirme qu’il donne à ses disciples un commandement nouveau, celui de l’amour mutuel… Est-ce que ce commandement n’existait pas déjà dans la loi ancienne, puisqu’il y est écrit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ? (Lv 19,18) Pourquoi donc le Seigneur appelle-t-il nouveau un commandement qui est évidemment si ancien ? Est-ce un commandement nouveau parce qu’en nous dépouillant de l’homme ancien il nous revêt de l’homme nouveau ? (Ep 2,24) Certes, l’homme qui écoute ce commandement, ou plutôt qui y obéit, n’est pas renouvelé par n’importe quel amour mais par celui que le Seigneur distingue avec soin de l’amour purement naturel en précisant : « Comme je vous ai aimés »… Le Christ nous a donc donné le commandement nouveau de nous aimer les uns les autres comme lui il nous a aimés ; c’est cet amour-là qui nous renouvelle, qui fait de nous des hommes nouveaux, les héritiers de la nouvelle alliance, les chantres du « cantique nouveau » (Ps 95,1).

Cet amour-là, frères très chers, a renouvelé même les justes d’autrefois, les patriarches et les prophètes, comme il a renouvelé plus tard les saints apôtres. C’est lui qui renouvelle maintenant les nations païennes. De tout le genre humain, dispersé sur toute la terre, cet amour suscite et rassemble le peuple nouveau, le corps de la nouvelle Épouse du Fils de Dieu.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°65 ; CCL 36, 490 (trad. bréviaire 4e jeu. Pâques rev.)

 

 

 

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. »

samedi 9 mai 2015

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Si, en passant de l’incroyance à la foi, nous sommes « passés de la mort à la vie » (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux « édifices faits de pierres vivantes » (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…

Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : « Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l’épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l’espérance ne trompe pas. Que seulement l’amour de Dieu soit répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5,3-5)…

« De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés » (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu’elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous « ceux qui pleurent seront consolés » (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : « Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation » (2Co 1,7).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Exhortation au martyre, 41-42 (trad. bréviaire rev.)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,12-17.

vendredi 8 mai 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.

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La mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société. Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n’est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine… Le mot latin « con-solatio », consolation, l’exprime de manière très belle, suggérant un être-avec dans la solitude, qui alors n’est plus solitude. La capacité d’accepter la souffrance par amour du bien, de la vérité et de la justice est constitutive de la mesure de l’humanité, parce que si, en définitive, mon bien-être personnel, mon intégrité sont plus importants que la vérité et la justice, alors la domination du plus fort l’emporte ; alors règnent la violence et le mensonge…

Souffrir avec l’autre, pour les autres ; souffrir par amour de la vérité et de la justice, souffrir à cause de l’amour et pour devenir une personne qui aime vraiment — ce sont des éléments fondamentaux d’humanité ; leur abandon détruirait l’homme lui-même. Mais encore une fois surgit la question : en sommes-nous capables ? … À la foi chrétienne, dans l’histoire de l’humanité, revient justement ce mérite d’avoir suscité dans l’homme d’une manière nouvelle et à une profondeur nouvelle la capacité de souffrir de la sorte, qui est décisive pour son humanité. La foi chrétienne nous a montré que vérité, justice, amour ne sont pas simplement des idéaux, mais des réalités de très grande densité. Elle nous a montré en effet que Dieu — la Vérité et l’Amour en personne — a voulu souffrir pour nous et avec nous.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Encyclique « Spe salvi », § 38-39 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,9-11.

jeudi 7 mai 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

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La joie est prière. La joie est force. La joie est amour. Elle est comme un filet d’amour qui prend les âmes. « Dieu aime ceux qui donnent avec joie » (2Co 9,7). Ceux qui donnent avec joie donnent le plus. Il n’y a pas de meilleure façon de manifester notre gratitude à Dieu et aux hommes que d’accepter tout avec joie. Un cœur brûlant d’amour est nécessairement un cœur joyeux. Ne laissez jamais la tristesse vous envahir au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité.

Nous éprouvons tous l’ardent désir du ciel où se trouve Dieu. Or il est en notre pouvoir à tous d’être dès maintenant au ciel avec lui, d’être heureux avec lui en cet instant même. Mais ce bonheur immédiat avec lui veut dire : aimer comme il aime, aider comme il aide, donner comme il donne, servir comme il sert, secourir comme il secourt, demeurer avec lui toutes les heures du jour, et toucher son être même derrière le visage de l’affliction humaine.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God (trad. La Joie du don, p. 73 rev.)

 

 

 

 

 

 

Émondés pour porter du fruit

mercredi 6 mai 2015

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Le vigneron s’en ira tailler dans sa vigne les pousses folles. S’il ne le faisait pas et s’il les laissait sur le bon bois, sa vigne ne donnerait qu’un vin aigre et mauvais. Ainsi doit faire l’homme noble : il doit s’émonder lui-même de tout ce qui est désordre, déraciner à fond toutes ses manières d’être et ses inclinations, qu’il s’agisse de joie ou de souffrance, c’est-à-dire tailler les mauvais défauts, et cela ne brise ni la tête, ni le bras, ni la jambe.

Mais retiens le couteau jusqu’à ce que tu aies vu ce que tu dois couper. Si le vigneron ne connaissait pas l’art de la taille, il couperait tout, aussi bien le bois noble qui doit bientôt donner du raisin que le mauvais bois, et il ruinerait le vignoble. Ainsi font certaines gens. Ils ne connaissent pas le métier. Ils laissent les vices, les mauvaises inclinations dans le fond de la nature, taillant et rognant la pauvre nature elle-même. La nature en elle-même est bonne et noble : que veux-tu y couper ? Au temps de la venue des fruits, c’est-à-dire de la vie divine, tu n’aurais plus qu’une nature ruinée.

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 7 (trad. Amis de Dieu, Cerf 1979, t.1, p. 30)