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Archive pour le mot-clef ‘genèse’

« Au commencement, le Créateur les fit homme et femme. »

mardi 13 août 2024

Selon son dessein dès l’origine, Dieu a créé l’homme et la femme à son image. L’Écriture dit : « À l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1,27). Il est donc important de comprendre, dans le livre de la Genèse, cette grande vérité : l’image de lui-même que Dieu a placée dans l’homme passe aussi à travers la complémentarité des sexes. L’homme et la femme, qui s’unissent dans le mariage, reflètent l’image de Dieu et sont en quelque sorte la révélation de son amour. Non seulement de l’amour que Dieu nourrit pour l’être humain, mais aussi de la mystérieuse communion qui caractérise la vie intime des trois Personnes divines.

En outre, on peut considérer comme image de Dieu l’engendrement lui-même, qui fait de la famille un sanctuaire de la vie. L’apôtre Paul dit que « toute parenté tire son nom de Dieu » (Ep 3,14-15). C’est lui qui est la source ultime de la vie. On peut donc affirmer que la généalogie de toute personne plonge ses racines dans l’éternel. En engendrant un enfant, les parents agissent comme collaborateurs de Dieu. Mission vraiment sublime ! Par conséquent, il n’est pas étonnant que Jésus ait voulu élever le mariage à la dignité de sacrement, et que saint Paul en parle comme d’un « grand mystère », le mettant en relation avec l’union du Christ et son Église (Ep 5,32).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. » (Gn 1,26)

mardi 4 juin 2024

« Ô abîme de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses décrets sont insondables et incompréhensibles ses voies. Qui en effet a jamais connu la pensée du Seigneur ? Qui en a jamais été le conseiller ? » Tu as compassion, Seigneur, de qui tu veux ; tu as pitié de qui tu veux. Il ne s’agit pas donc de l’homme qui veut ou qui court, mais de toi, notre Dieu, qui fais miséricorde (Rm 11,33s; 9,15s).

Voici que le vase de poterie s’échappe de la main de celui qui l’a pétri (…) ; il s’échappe de la main qui le tient et qui le porte. (…) S’il lui arrivait de tomber de ta main, malheur à lui, parce qu’il se briserait (…) en mille morceaux, se réduirait à rien. Il le sait, et par ta grâce il ne tombe pas. Aie compassion, Seigneur, aie compassion : tu nous as façonnés, et nous sommes glaise (Jr 18,6; Gn 2,7). Jusqu’ici (…) nous restons fermes, jusqu’ici la main de ta force nous porte ; nous sommes suspendus à tes trois doigts, la foi, l’espérance et la charité, par lesquelles tu soutiens la masse de la terre, la solidité de la sainte Église. Aie compassion, tiens-nous ; que ta main ne nous laisse pas tomber. Plonge nos reins et notre cœur dans le feu de ton Esprit Saint (Ps 25,2) ; consolide ce que tu as façonné en nous, afin que nous ne nous désagrégions pas et ne soyons pas réduits à notre glaise, ou à rien du tout.

Pour toi, par toi, nous avons été créés, et vers toi nous sommes tournés. Tu nous as façonnés et formés, nous le reconnaissons ; nous adorons et invoquons ta sagesse à disposer, ta bonté et ta miséricorde à conserver. Parfais-nous, toi qui nous as faits ; parfais-nous jusqu’à la plénitude de ton image et ressemblance, selon laquelle tu nous a formés.

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148)

 

 

 

L’aveuglement des hommes

vendredi 2 décembre 2022

[Le Christ parle:]

Quand j’ai créé Adam, je lui ai donné de me voir

et par là d’être établi dans la dignité des anges…

Il voyait tout ce que j’avais créé avec ses yeux corporels

mais avec ceux de l’intelligence,

il voyait mon visage à moi, son Créateur.

Il contemplait ma gloire

et s’entretenait avec moi à toute heure.

Mais quand, transgressant mon commandement,

il a goûté à l’arbre,

il est devenu aveugle

et est tombé dans l’obscurité de la mort…

Mais je l’ai pris en pitié et suis venu d’en haut.

Moi, l’absolument invisible,

j’ai partagé l’opacité de la chair.

Recevant de la chair un commencement, devenu homme,

j’ai été vu de tous.

Pourquoi donc ai-je bien pu accepter de faire cela ?

Parce que c’est là la vraie raison

pour laquelle j’avais créé Adam : pour me voir.

Lorsqu’il a été aveuglé

et, à sa suite, tous ses descendants à la fois,

je ne supportais pas d’être, moi,

dans la gloire divine et d’abandonner…

ceux que j’avais créés de mes mains ;

mais je suis devenu semblable en tout aux hommes,

corporel avec les corporels,

et je me suis uni à eux volontairement.

Tu vois quel est mon désir d’être vu par les hommes…

Comment donc peux-tu dire que je me cache de toi,

que je ne me laisse pas voir ?

En vérité je brille, mais toi, tu ne me regardes pas.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

 

 

Une guérison le jour du sabbat, signe du jour de la nouvelle création

lundi 24 octobre 2022

Le jour de la nouvelle création : la comparaison entre le dimanche chrétien et le sabbat propre à l’Ancien Testament a suscité des approfondissements théologiques de grand intérêt. On a notamment mis en lumière la relation particulière qui existe entre la résurrection et la création. En effet, la réflexion chrétienne a spontanément relié la résurrection survenue « le premier jour après le sabbat » au premier jour de la semaine cosmique dans le livre de la Genèse (1,1s)… Un tel lien invitait à comprendre la résurrection comme le commencement d’une nouvelle création, dont le Christ glorieux constitue les prémices, étant lui-même « Premier-né de toute créature » et aussi « Premier-né d’entre les morts » (Col 1,15.18).

En effet le dimanche est le jour où, plus qu’en tout autre, le chrétien est appelé à se souvenir du salut qui lui a été offert dans le baptême et qui a fait de lui un homme nouveau dans le Christ. « Ensevelis avec lui lors du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts » (Col 2,12; Rm 6,4-6). La liturgie souligne cette dimension baptismale du dimanche en invitant à célébrer aussi les baptêmes, en plus de la Veillée pascale, en ce jour de la semaine « où l’Église commémore la résurrection du Seigneur », et aussi en suggérant, comme rite pénitentiel approprié au commencement de la messe, l’aspersion avec l’eau bénite, qui rappelle précisément l’événement baptismal dans lequel naît toute existence chrétienne.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« Il est écrit dans votre Loi : ‘J’ai dit : Vous êtes des dieux’ .»

vendredi 8 avril 2022

« Dieu dit : faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1,26). Comme si le Créateur entrait en lui-même ; comme si, en créant, non seulement il appelait du néant à l’existence en disant : « Qu’il soit ! », mais, d’une façon particulière, il tirait l’homme du mystère de son propre être. Cela est compréhensible parce qu’il ne s’agit pas seulement de l’être, mais de l’image. L’image doit reproduire, en un certain sens, « la substance » de son prototype. (…) Il est évident que cette ressemblance ne doit pas être entendue comme un « portrait », mais comme le fait pour un être vivant d’avoir une vie semblable à celle de Dieu. (…)

En définissant l’homme comme « image de Dieu », le livre de la Genèse met en évidence ce par quoi l’homme est homme, ce par quoi il est un être distinct de toutes les autres créatures du monde visible. La science, on le sait, a fait et continue de faire, dans différents domaines, de nombreuses tentatives pour montrer les liens de l’homme avec le monde naturel, pour montrer sa dépendance de ce monde, afin de l’insérer dans l’histoire de l’évolution des différentes espèces.

Tout en respectant ces recherches, nous ne pouvons pas nous limiter à elles. Si nous analysons l’homme au plus profond de son être, nous voyons qu’il se différencie du monde de la nature plus qu’il ne lui ressemble. C’est également dans ce sens que procèdent l’anthropologie et la philosophie lorsqu’elles cherchent à analyser et à comprendre l’intelligence, la liberté, la conscience et la spiritualité de l’homme. Le livre de la Genèse semble aller au-devant de toutes ces expériences de la science et, en disant de l’homme qu’il est « image de Dieu », il fait comprendre que la réponse au mystère de son humanité ne doit pas être cherchée dans sa ressemblance avec le monde de la nature. L’homme ressemble plus à Dieu qu’à la nature. C’est en ce sens que le psaume dit : « Vous êtes des dieux ! » (Ps 82,6), paroles que Jésus reprendra (Cf. Jn 10,34).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« Tous deux ne feront plus qu’un. »

vendredi 25 février 2022

« Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance », dit Dieu (Gn 1,26). Un simple commandement avait fait surgir les autres êtres de la création : « Que la lumière soit ! » ou « Qu’il y ait un firmament ! » Cette fois, Dieu ne dit pas : « Qu’il y ait des hommes », mais il dit : « Faisons l’homme ». En effet, il estimait convenable que soit façonnée de ses propres mains cette image de lui-même, supérieure à toutes les autres créatures. Cette œuvre lui était particulièrement proche ; il l’aimait d’un grand amour… Adam est à l’image de Dieu parce qu’il porte l’effigie du Fils Unique…

D’une certaine manière, Adam a été créé à la fois simple et double ; Ève se trouvait cachée en lui. Avant même qu’ils n’existent, l’humanité était destinée au mariage, qui les ramènerait, homme et femme, à un seul corps, comme au commencement. Aucune querelle, aucune discorde, ne devait s’élever entre eux. Ils auraient une même pensée, une seule volonté… Le Seigneur a formé Adam de poussière et d’eau ; Ève, il l’a tirée de la chair, des os et du sang d’Adam (Gn 2,21). Le profond sommeil du premier homme anticipait les mystères de la crucifixion. L’ouverture du côté, c’était le coup de lance porté au Fils Unique ; le sommeil, la mort sur la croix ; le sang et l’eau, la fécondité du baptême (Jn 19,34)… Mais l’eau et le sang qui ont coulé du côté du Sauveur sont à l’origine du monde de l’Esprit…

Adam n’a pas souffert du prélèvement fait dans sa chair ; ce qui lui avait été dérobé lui a été rendu, transfiguré par la beauté. Le souffle des vents, le murmure des arbres, le chant des oiseaux appelaient les fiancés : « Levez-vous, vous avez assez dormi ! La fête nuptiale vous attend ! »… Adam vit Ève à ses côtés, celle qui était sa chair et ses os, sa fille, sa sœur, son épouse. Ils se sont levés, enveloppés d’un vêtement de lumière, dans le jour qui leur souriait. Ils étaient au Paradis.

Saint Jacques de Saroug (v. 449-521)

 

 

 

« Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier. » (Ex 20,8)

mardi 19 janvier 2021

La vie du corps, quelque précieuse et désirable qu’elle soit, n’est pas le but dernier de notre existence. Elle est une voie et un moyen pour arriver, par la connaissance du vrai et l’amour du bien, à la perfection de la vie de l’âme. C’est l’âme qui porte gravée en elle-même l’image et la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). C’est en elle que réside cette souveraineté dont l’homme fut investi quand il reçut l’ordre de s’assujettir la nature inférieure et de mettre à son service les terres et les mers (Gn 1,28). (…) À ce point de vue, tous les hommes sont égaux ; point de différences entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets : « Ils n’ont tous qu’un même Seigneur » (Rm 10,12).

Il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect, ni d’entraver la marche de l’homme vers cette perfection qui correspond à la vie éternelle et céleste. (…)

C’est de là que découle la nécessité du repos et de la cessation du travail aux jours du Seigneur. Le repos, d’ailleurs, ne doit pas être entendu comme une plus large part faite à une stérile oisiveté, ou encore moins (…) comme un chômage fauteur des vices et dissipateur des salaires, mais bien comme un repos sanctifié par la religion. (…) Tel est surtout le caractère et la raison de ce repos du septième jour dont Dieu avait fait même déjà dans l’Ancien Testament un des principaux articles de la Loi : « Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat » (Ex 20,8), et dont il avait lui-même donné l’exemple par ce mystérieux repos pris aussitôt après qu’il eût créé l’homme : « Il se reposa le septième jour de tout le travail qu’il avait fait » (Gn 2,2).

Léon XIII

 

 

« Emplissez la terre et soumettez-la ! » (Gn 1,28)

vendredi 6 novembre 2020

L’homme, créé à l’image de Dieu, a (…) reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu’elle contient, de gouverner le cosmos en sainteté et justice et, en reconnaissant Dieu comme Créateur de toutes choses, de lui référer son être ainsi que l’univers : en sorte que, tout étant soumis à l’homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre.

Cet enseignement vaut aussi pour les activités les plus quotidiennes. Car ces hommes et ces femmes qui, tout en gagnant leur vie et celle de leur famille, mènent leurs activités de manière à bien servir la société, sont fondés à voir dans leur travail un prolongement de l’œuvre du Créateur, un service de leurs frères, un apport personnel à la réalisation du plan providentiel dans l’histoire.

Loin d’opposer les conquêtes du génie et du courage de l’homme à la puissance de Dieu et de considérer la créature raisonnable comme une sorte de rivale du Créateur, les chrétiens sont au contraire bien persuadés que les victoires du genre humain sont un signe de la grandeur divine et une conséquence de son dessein ineffable

Concile Vatican II

 

 

 

 

« Dieu créa l’homme à son image (…), il les créa homme et femme. » (Gn 1,27)

vendredi 12 juin 2020

Comme la sainte Écriture nous l’enseigne, le mariage, avant d’être un sacrement, est une grande réalité terrestre : « Dieu créa l’homme à son image ; à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » Il faut toujours en revenir à cette première page de la Bible, si l’on veut comprendre ce qu’est, ce que doit être un couple humain, un foyer. (…) La dualité des sexes a été voulue par Dieu, pour qu’ensemble l’homme et la femme soient image de Dieu, et comme lui source de vie : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la » (v. 28). Une lecture attentive des prophètes, des livres sapientiaux, du Nouveau Testament, nous montre du reste la signification de cette réalité fondamentale, et nous apprend à ne pas la réduire au désir physique (…), mais à y découvrir la complémentarité des valeurs de l’homme et de la femme, la grandeur et les faiblesses de l’amour conjugal, sa fécondité et son ouverture sur le mystère du dessein d’amour de Dieu. Cet enseignement garde aujourd’hui toute sa valeur et nous prémunit contre les tentations d’un érotisme ravageur. (…)

Le chrétien le sait, l’amour humain est bon de par son origine, et s’il est, comme tout ce qui est dans l’homme, blessé et déformé par le péché, il trouve dans le Christ son salut et sa rédemption. (…) Que de couples ont trouvé dans leur vie conjugale le chemin de la sainteté, dans cette communauté de vie qui est la seule à être fondée sur un sacrement ! Œuvre de l’Esprit Saint, la régénération baptismale fait de nous « une création nouvelle », appelées à « mener, nous aussi, une vie nouvelle » (cf Tt 3,5; Ga 6,15; Rm 6,4). Dans cette grande entreprise du renouvellement de toutes choses dans le Christ, le mariage, lui aussi purifié et renouvelé, devient une réalité nouvelle, un sacrement de la Nouvelle Alliance. Et voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple. Mais, tandis que celui d’Adam et Ève a été la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre.

Saint Paul VI

 

 

 

En Christ Dieu nous fait passer de son image à sa ressemblance (Gn 1,27)

mardi 2 juin 2020

Pourquoi, homme, te méprises-tu tellement, alors que tu es si précieux pour Dieu ? Pourquoi, lorsque Dieu t’honore par la naissance du Christ en notre chair, te déshonores-tu à ce point ? Pourquoi cherches-tu comment tu as été fait et ne recherches-tu pas en vue de quoi tu es fait ? Est-ce que toute cette demeure du monde que tu vois n’a pas été faite pour toi ? C’est pour toi que la lumière se répand et dissipe les ténèbres, c’est pour toi que la nuit est réglée, pour toi que le jour est mesuré ; pour toi que le ciel rayonne des splendeurs diverses du soleil, de la lune et des étoiles ; pour toi que la terre est émaillée de fleurs, d’arbres et de fruits ; pour toi que cette foule étonnante d’animaux a été créée, dans l’air, dans les champs, dans l’eau si belle, pour qu’une lugubre solitude ne gâte pas la joie du monde nouveau. (…)

En outre, le Créateur cherche ce qu’il peut bien ajouter à ta dignité : il dépose en toi son image (Gn 1,27), afin que cette image visible rende présent sur terre le Créateur invisible, et il te confie la gérance des biens terrestres, afin qu’un aussi vaste domaine n’échappe pas au représentant du Seigneur. (…) Et ce que Dieu a fait en toi par sa puissance, il a eu la bonté de l’assumer en lui-même ; il a voulu se manifester vraiment dans l’homme en qui, jusqu’alors, il n’était apparu qu’en image. Il a donné à l’homme d’être en réalité ce qu’il n’était auparavant que par une simple ressemblance. (…) Le Christ naît donc pour rendre toute son intégrité à la nature déchue.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)