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Archive pour le mot-clef ‘sarments’

« Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruits. »

mercredi 18 mai 2022

Le Seigneur dit…qu’il est lui-même la vigne, pour nous apprendre à nous attacher à son amour et nous montrer combien d’avantages nous retirons de notre union avec lui. Et il compare aux sarments ceux qui lui sont unis, ajustés en quelque sorte et fixés en lui : ils sont déjà « participants de sa nature » (2P 1,4) du fait qu’ils ont reçu le Saint-Esprit en partage. Car ce qui nous unit au Christ Sauveur, c’est son Esprit Saint…

En effet, nous avons reçu la nouvelle naissance de lui et en lui, dans l’Esprit, en vue de porter des fruits de vie ; non pas de la vie ancienne et dépassée, mais de la vie renouvelée par la foi et l’amour envers lui. Demeurons dans cet état, greffés en quelque sorte sur le Christ, attachés coûte que coûte au commandement sacré qui nous a été donné. Efforçons-nous de conserver les bienfaits de cette noblesse, c’est-à-dire à ne laisser aucunement « contrister le Saint-Esprit » (Ep 4,30) qui a fait son habitation en nous, et par qui l’on sait que Dieu demeure en nous…

De même que la souche de la vigne fournit et distribue aux sarments sa qualité naturelle et qui lui est propre, ainsi le Verbe, Fils unique de Dieu le Père, introduit chez les saints une…parenté avec sa nature en leur donnant l’Esprit, surtout à ceux qui lui sont unis par la foi et par une sainteté parfaite. Il les nourrit et fait grandir leur ferveur ; il développe en eux la capacité des vertus et de toute bonté.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

« Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5)

mercredi 13 mai 2020

Attachons-nous de toutes nos forces au Christ, à cause de ceux qui s’efforcent continuellement de le détacher de l’âme, afin que Jésus ne s’en aille pas (cf. Jn 5,13), s’éloignant de la foule des pensées qui sont dans le lieu de l’âme. Il n’est pas possible de nous attacher à lui de toutes nos forces sans que l’âme se donne de la peine.

Cherchons à toucher sa vie dans la chair, afin de mener la nôtre avec humilité. Attachons nous à sa Passion, afin de supporter ce qui nous afflige en cherchant à l’imiter. Et goûtons l’ineffable économie qui le fit descendre jusqu’à nous : quand l’âme aura goûté à sa douceur, nous connaîtrons alors que le Seigneur est bon (cf. Ps 33(34),9). Outre tout cela, ou plutôt avant tout cela, croyons-le, ayons dans ce qu’il nous dit une foi inébranlable, acceptons chaque jour ce que nous envoie sa providence. Et quoi qu’elle nous apporte, accueillons-le avec action de grâce, dans la joie et de tout notre cœur, afin d’apprendre à ne regarder que Dieu seul, qui gouverne l’univers par les raisons divines de la sagesse. Quand nous faisons tout cela alors nous ne nous trouvons sans doute pas loin de Dieu, s’il est vrai que la piété est une perfection jamais accomplie, comme a dit l’un de ces hommes qui portaient Dieu et étaient parfaits en esprit. (…)

Le souvenir joyeux de Dieu, c’est-à-dire Jésus, joint à l’ardeur du cœur et à une aversion salvatrice, dissipe naturellement tous les sortilèges des pensées, les réflexions, les raisonnements, les imaginations, les formes ténébreuses, en un mot tout ce par quoi le malfaisant se prépare à combattre les âmes et les affronte, cherche à les décourager et les engloutit. Mais si on l’invoque, Jésus consume tout facilement. Car notre salut n’est en nul autre que dans le Christ Jésus. Le Sauveur l’a d’ailleurs dit lui-même : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).

Philothée le Sinaïte

 

 

 

Porter de beaux fruits

mercredi 28 juin 2017

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Dans une vigne, on retourne la terre autour des pieds de vigne et on sarcle les mauvaises herbes. L’homme aussi doit se sarcler, profondément attentif à ce qu’il pourrait y avoir encore à arracher dans le fond de son être, pour que le Soleil divin puisse s’en approcher plus immédiatement et y briller. Si tu laisses la force d’en haut faire son œuvre…, le soleil devient éclatant, il darde ses rayons brûlants sur les fruits et les rend de plus en plus transparents. La douceur s’y fixe toujours davantage, les peaux qui les enveloppent deviennent très minces. Ainsi en va-t-il dans le domaine spirituel. Les obstacles intermédiaires deviennent finalement si ténus qu’on reçoit sans cesse les touches divines de tout près. Aussi souvent et aussitôt qu’on se tourne vers lui, on trouve toujours à l’intérieur le divin Soleil brillant avec beaucoup plus d’éclat que tous les soleils qui ont jamais brillé au firmament. Et ainsi tout dans l’homme est déifié à tel point qu’il ne ressent, ne goûte et ne connaît rien aussi vraiment que Dieu, d’une connaissance foncière, et cette connaissance surpasse de beaucoup le mode de connaissance de notre raison.

Enfin on arrache les feuilles des sarments pour que le soleil puisse se répandre sur les fruits sans rencontrer aucun obstacle. Il en est de même chez ces hommes : tout intermédiaire tombe et ils reçoivent tout d’une façon immédiate. Voici que tombent prières, représentations des saints, pratiques de dévotion, exercices. Mais que l’homme se garde pourtant de rejeter ces pratiques avant qu’elles ne tombent d’elles-mêmes. À ce degré alors, le fruit devient si indiciblement doux qu’aucun raisonnement ne peut le comprendre… On ne fait plus qu’un avec la douceur divine, si bien que notre être est tout pénétré de l’Être divin et qu’il s’y perd comme une goutte d’eau dans un grand fût de vin… Ici les bonnes intentions, l’humilité, ne sont plus qu’une simplicité, un mystère si essentiellement paisible qu’on en peut à peine prendre conscience.

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 7 (trad. Cerf 1991, p. 54)

 

 

 

Demeurez en moi, comme moi en vous

mercredi 17 mai 2017

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Il n’est pas possible de s’engager dans l’apostolat direct si l’on n’est pas une âme de prière. Nous devons être conscients de notre union avec le Christ, comme il était conscient d’être un avec son Père. Notre activité n’est véritablement apostolique que dans la mesure où nous le laissons travailler en nous et à travers nous avec sa puissance, son désir et son amour. Nous devons devenir saints, non pas pour nous sentir en état de sainteté, mais pour que le Christ puisse pleinement vivre en nous. Nous sommes appelés à devenir pleinement l’amour, la foi, la pureté, pour les pauvres que nous servons. Et quand nous aurons appris à chercher Dieu et sa volonté, nos rapports avec les pauvres deviendront un moyen de grande sanctification pour nous et pour autrui.

Aimez prier : au cours de la journée éprouvez souvent le besoin de prier et prenez la peine de prier. La prière dilate le cœur jusqu’à la capacité de ce don que Dieu nous fait de lui-même. « Demandez, cherchez » (Lc 11,9), et votre cœur s’agrandira jusqu’à pouvoir l’accueillir et le garder en vous.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God, p. 64 (trad. cf La Joie du don, p. 70)

 

 

 

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. »

mercredi 27 avril 2016

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En ce qui concerne l’Eglise, la conception la plus accessible à l’esprit humain est celle d’une communauté de croyants. Quiconque croit en Jésus Christ et en son Évangile et espère en l’accomplissement de ses promesses, quiconque lui est attaché par un sentiment d’amour et obéit à ses commandements, doit être uni à tous ceux qui partagent le même esprit par une profonde communion spirituelle et un attachement d’amour. Ceux qui ont suivi le Seigneur pendant son séjour sur terre étaient les jeunes premières pousses de la communauté chrétienne ; ce sont eux qui l’ont répandue et qui ont transmis en héritage dans la suite des temps et jusqu’à nos jours les richesses de foi d’où ils tiraient leur cohésion.

Mais même une communauté humaine naturelle peut être déjà bien plus qu’une simple association d’individus distincts, elle peut être une entente étroite allant jusqu’à l’unité organique ; ceci est encore plus vrai de la communauté surnaturelle de l’Église. L’union de l’âme avec le Christ est autre chose que la communion entre deux personnes terrestres ; cette union, commencée par le baptême et constamment renforcée par les autres sacrements, est une intégration et une poussée de sève — comme nous le dit le symbole de la vigne et du cep. Cet acte d’union avec le Christ entraîne un rapprochement de membre à membre entre tous les chrétiens. Ainsi l’Église prend la figure du corps mystique du Christ. Ce corps est un corps vivant et l’esprit qui l’anime est l’Esprit du Christ qui, partant de la tête, s’écoule vers tous les membres (Ep 5,23.30) ; l’esprit qui émane du Christ est le Saint Esprit et l’Église est donc le temple du Saint Esprit (Ep 2,21-22).

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
La Femme et sa destinée, recueil de six conférences (trad. Amiot, Paris 1956, p. 124 ; cf Orval)