ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Parole Divine’

« Tu as les paroles de la vie éternelle. »

samedi 2 mai 2020

« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui. (…)

L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés (…) ; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s). (…)

« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). (…) Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur (…); avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche !’ » (Ps 118,103).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

 

Saisir le Christ

vendredi 3 avril 2020

« Si la Loi appelle ceux à qui la parole de Dieu s’adresse des dieux, (…) pourquoi dites-vous à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes ! parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? » De fait, si Dieu a parlé aux hommes pour qu’ils soient appelés des dieux, comment la Parole de Dieu, le Verbe qui est en Dieu, ne serait-il pas Dieu ? Si les hommes, parce que Dieu leur parle, sont rendus participants de sa nature et deviennent des dieux, comment cette Parole, par où leur vient ce don, ne serait-elle pas Dieu ? (…) Toi, tu t’approches de la Lumière, et tu la reçois, et tu comptes parmi les enfants de Dieu ; si tu t’en éloignes, tu deviens obscur, et tu comptes parmi les fils des ténèbres (cf 1Th 5,5). (…)

« Croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez et vous croirez que le Père est en moi et moi dans le Père. » Le Fils de Dieu ne dit pas « le Père est en moi et moi dans le Père » dans le sens où les hommes peuvent le dire. En effet, si nos pensées sont bonnes, nous sommes en Dieu ; si notre vie est sainte, Dieu est en nous. Lorsque nous participons à sa grâce et que nous sommes éclairés par sa lumière, nous sommes en lui et lui en nous. Mais (…) reconnais ce qui est propre au Seigneur et ce qui est un don fait à son serviteur. Ce qui est propre au Seigneur c’est l’égalité avec le Père ; le don accordé au serviteur, c’est de participer au Sauveur.

« Ils cherchaient donc à le saisir. » Si seulement ils l’avaient saisi, mais par la foi et l’intelligence, et non pour le tourmenter et le faire mourir ! En ce moment où je vous parle (…), tous, vous et moi, nous voulons saisir le Christ. Saisir, qu’est-ce à dire ? Vous avez saisi quand vous avez compris. Mais les ennemis du Christ cherchaient autre chose. Vous avez saisi pour posséder, eux voulaient le saisir pour s’en débarrasser. Et parce qu’ils voulaient le saisir ainsi, que fait Jésus ? « Il échappa de leurs mains. » Ils n’ont pas pu le saisir, parce qu’ils n’avaient pas les mains de la foi. (…) Nous saisissons vraiment le Christ si notre esprit saisit le Verbe.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Vainqueurs du monde par la Parole

mercredi 1 avril 2020

Par la foi, nous nous attachons au Christ, et l’édifice de notre vie surnaturelle devient, par lui, ferme et stable ; le Christ nous fait participer à la stabilité du roc divin contre lequel ne peuvent prévaloir les furies mêmes de l’enfer (Mt 16,18).

Aussi divinement soutenus, nous sommes vainqueurs des assauts et des tentations du monde et du démon, le prince du monde (1 Jn 5,4). Le démon, et le monde dont le démon se sert comme de complice, nous violentent ou nous sollicitent ; c’est par la foi en la parole de Jésus que nous sortons victorieux de ces attaques. (…) Le démon est « le père du mensonge et le prince des ténèbres » (cf. Ep 6,12), tandis que Dieu est « la vérité et la lumière sans ténèbres » (cf. Jn 14,6 ; 1 Jn 1,5). Si nous écoutons toujours Dieu, nous serons toujours vainqueurs. Quand Notre-Seigneur, qui est en toutes choses notre modèle, a été tenté, qu’a-t-il fait pour repousser la tentation ? À chaque invitation du malin il a opposé l’autorité de la parole de Dieu. Nous devons faire de même, et repousser les attaques de l’enfer par la foi en la parole de Jésus. (…)

Ce qui est vrai du démon, l’est du monde : c’est par la foi que nous en sommes vainqueurs. Quand on a une foi vive dans le Christ, on ne craint ni les difficultés, ni les contradictions, ni les jugements du monde, parce qu’on sait que le Christ habite en nous par la foi et qu’on s’appuie sur lui.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi car c’est de moi qu’il a parlé. »

jeudi 26 mars 2020

 

Dans les premiers temps, le Seigneur, qui avait créé l’homme, parlait lui-même à l’homme de telle façon que celui-ci pouvait l’entendre. C’est ainsi qu’il conversait avec Adam (…), comme plus tard avec Noé et Abraham. Et même, lorsque le genre humain s’était précipité dans l’abîme du péché, Dieu n’a pas brisé toute relation avec lui, même si c’était nécessairement avec moins de familiarité, parce qu’ils s’en étaient rendus indignes. Il a consenti donc à renouer avec eux des rapports de bienveillance, mais par lettres, ainsi que nous le faisons à un ami absent ; de cette façon il pouvait aussi, dans sa bonté, se rattacher tout le genre humain. C’est Moïse qui est le porteur de ces lettres que Dieu nous envoie.

Ouvrons ces lettres ; quels en sont les premiers mots ? « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Que c’est admirable ! (…) Moïse, qui est venu au monde bien des siècles après, a été vraiment inspiré d’en haut pour nous raconter les merveilles que Dieu a faites à la création du monde. (…) Ne semble-t-il pas nous dire nettement : « Des hommes m’ont-ils appris ce que je vais vous révéler ? Nullement, mais le Créateur seul, lui qui a opéré ces merveilles ; c’est lui qui dirige ma langue pour vous les apprendre. Dès lors, je vous en prie, imposez silence à toutes les réclamations du raisonnement humain. N’écoutez pas ce récit comme s’il n’était que la parole de Moise ; c’est Dieu lui-même qui vous parle ; Moïse n’est que son interprète. » (…)

Frères, accueillons donc la Parole de Dieu avec un cœur reconnaissant et humble. (…) Car c’est Dieu qui a tout créé, c’est lui qui prépare toutes choses et qui les dispose avec sagesse. (…) C’est lui qui conduit l’homme par ce qui est visible à la connaissance du Créateur de l’univers. C’est lui qui apprend à l’homme à contempler l’Ouvrier suprême dans ses œuvres en sorte qu’il sache adorer son Créateur.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Qui s’abaissera sera élevé. »

mardi 10 mars 2020

ND-de-France

Je ne crois pas qu’il existe quelqu’un qui ait besoin du secours et de la grâce de Dieu autant que moi. Parfois je me sens si désarmée, si faible. C’est pour cela, je crois, que Dieu se sert de moi. Puisque je ne peux pas compter sur mes propres forces, je me tourne vers lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et si la journée comptait encore plus d’heures, j’aurais besoin de son aide et de sa grâce toutes ces heures durant. Tous nous devons nous accrocher à Dieu par la prière. Mon secret est très simple : je prie. Par la prière, je deviens une dans l’amour avec le Christ. J’ai compris que le prier, c’est l’aimer…

Les gens ont faim de la Parole de Dieu qui apportera la paix, qui apportera l’unité, qui apportera la joie. Mais on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. C’est pour cela qu’il faut approfondir notre vie de prière. Sois sincère dans tes prières. La sincérité, c’est l’humilité, et on n’acquiert l’humilité qu’en acceptant les humiliations. Tout ce qui a été dit sur l’humilité ne suffira pas à te l’enseigner. Tout ce que tu as lu sur l’humilité ne suffira pas à te l’enseigner. On n’apprend l’humilité qu’en acceptant les humiliations, et tu rencontreras l’humiliation tout au long de ta vie. La plus grande des humiliations est de savoir qu’on n’est rien ; voilà ce qu’on apprend lorsqu’on se retrouve face à Dieu dans la prière.

Souvent un regard profond et fervent sur le Christ constitue la meilleure des prières : je le regarde et il me regarde. Dans le face-à-face avec Dieu, on ne peut que savoir qu’on n’est rien et qu’on n’a rien.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 3s

 

 

 

La parole de Dieu, un grain de sénevé

vendredi 31 janvier 2020

La parole de Dieu, pareille au grain de sénevé, paraît bien petite avant d’être cultivée.

Mais quand elle a été cultivée comme il faut, elle se montre si grande que les raisons nobles des créatures sensibles et intelligibles se reposent sur elle. Car elle embrasse les raisons de tous les êtres. Mais elle-même, aucun être ne peut la contenir. C’est pourquoi celui qui a la foi comme un grain de sénevé peut, par la parole, déplacer la montagne, comme l’a dit le Seigneur (cf. Mt 17,20), c’est-à-dire chasser le pouvoir que le diable a sur nous et changer le fondement.

Le Seigneur est un grain de sénevé, semé en esprit par la foi dans les cœurs de ceux qui le reçoivent. Celui qui l’a soigneusement cultivé grâce aux vertus, déplace la montagne du souci terrestre. Puis, lorsqu’il a chassé de lui-même l’habitude du mal, si difficile à infléchir, il fait se reposer en lui les paroles des commandements et les modes d’existence ou les puissances divines, comme les oiseaux du ciel. (…) Ce n’est pas en dehors de ceux qui cherchent qu’il faut chercher le Seigneur, mais ceux qui cherchent doivent le chercher en eux-mêmes, par la foi qu’ils mettent en œuvre.

Car il est dit : « La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur » (Rm 10,8), c’est-à-dire la parole de la foi, comme le Christ lui-même : la parole de Celui qu’on cherche.

Saint Maxime le Confesseur

 

 

 

Bâtir une maison

jeudi 5 décembre 2019

[Le psalmiste dit :] « Le Seigneur est grand et très digne de louange » (95,4). Qui est ce Seigneur si ce n’est Jésus Christ, grand et digne de louange ? Vous savez, bien sûr, qu’il est apparu comme homme ; vous savez qu’il a été conçu dans le sein d’une femme, qu’il est né de ce sein, qu’il a été allaité, porté dans les bras, circoncis, qu’une offrande a été faite pour lui (Lc 2,24), et qu’il a grandi. Vous savez aussi qu’il a été giflé, couvert de crachats, couronné d’épines, et crucifié, et qu’il est mort, percé par la lance. Vous savez qu’il a souffert tout cela : oui, « il est grand et digne de louange ». Gardez-vous de mépriser sa petitesse ; comprenez sa grandeur. Il s’est fait petit parce que vous étiez petits : comprenez combien il est grand, et vous serez grands avec lui. C’est ainsi qu’on bâtit une maison, ainsi qu’on élève de grands murs dans une demeure. Les pierres que l’on apporte pour construire cet édifice s’accroissent : accroissez vous-mêmes, comprenez combien le Christ est grand, combien celui qui paraît petit est grand, très grand. (…)

Que peut dire la pauvre langue humaine pour louer celui qui est grand ? En disant « très » grand, elle s’efforce d’exprimer ce qu’elle sent et croit (…), mais c’est comme si elle disait : « Ce que je ne peux pas exprimer, essaie de le saisir par la pensée ; et pourtant sache que ce que tu auras saisi n’est que peu de chose ». Ce qui dépasse toute pensée, comment une langue quelconque pourrait-elle le traduire ? « Grand est le Seigneur et très digne de louange ! » Qu’il soit donc loué, qu’il soit prêché, que sa gloire soit annoncée, et que sa demeure soit élevée.

Saint Augustin

 

 

 

 

« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »

vendredi 29 novembre 2019

« Bois l’eau de tes sources et de tes puits, et que ta source soit bien à toi » (Pr 5,15.17). Essaie, toi qui m’écoutes, d’avoir un puits à toi et une source à toi ; de la sorte, quand tu prendras le livre des Écritures, tu arriveras à découvrir toi aussi, de ton propre chef, quelque interprétation. Oui, d’après ce que tu as appris dans l’Église, essaie de boire, toi aussi, à la source de ton esprit. À l’intérieur de toi-même, il y a (…) « l’eau vive » (Jn 4,10) ; il y a les canaux intarissables et les fleuves gonflés du sens spirituel de l’Écriture, pourvu qu’ils ne soient pas obstrués par la terre et les déblais. Dans ce cas, ce qu’il faut faire, c’est de creuser et de nettoyer, c’est-à-dire de chasser la paresse de l’esprit et de secouer la torpeur du cœur. (…)

Purifie donc ton esprit pour qu’un jour tu boives à tes sources et puises l’eau vive à tes puits. Car si tu as reçu en toi la parole de Dieu, si tu as reçu de Jésus l’eau vive, et si tu l’as reçue avec foi, elle deviendra en toi « source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4,14).

Origène (v. 185-253)

 

 

 

C’est dans le silence de l’âme qu’elle se fait entendre.

jeudi 6 décembre 2018

Le Père céleste a dit une seule parole : c’est son Fils. Il l’a dit éternellement et dans un éternel silence. C’est dans le silence de l’âme qu’elle se fait entendre.

Parlez peu, et ne vous mêlez pas des choses sur lesquelles vous n’êtes pas interrogé.

Ne vous plaignez de personne ; ne faites jamais de questions ou, s’il le faut absolument, que ce soit en peu de mots.

Veillez à ne contredire personne, et ne vous permettez jamais une parole qui ne soit pas pure.

Quand vous parlez, que ce soit de façon à n’offenser personne, et ne dites que des choses que vous puissiez sans crainte dire devant tout le monde.

Ayez toujours la paix intérieure ainsi qu’une attention amoureuse pour Dieu, et quand il faudra parler, que ce soit avec le même calme et la même paix.

Gardez pour vous ce que Dieu vous dit, et souvenez-vous de cette parole de l’Écriture : « Mon secret est à moi » (Is 24,16)…

Pour avancer dans la vertu, il est important de se taire et d’agir, car en parlant on se distrait, tandis qu’en gardant le silence et en travaillant, on se recueille.

Dès que l’on a appris de quelqu’un ce qu’il faut pour l’avancement spirituel, il ne faut pas lui demander d’en dire davantage ni continuer à parler, mais se mettre à l’œuvre sérieusement et en silence, avec zèle et humilité, avec charité et mépris de soi.

Avant toutes choses, il est nécessaire et convenable de servir Dieu dans le silence des tendances désordonnées, comme de la langue, afin de n’entendre que des paroles d’amour.

Saint Jean de la Croix (1542-1591)

carme, docteur de l’Église

 

 

 

« Du grain est tombé dans la bonne terre…, et il a porté du fruit au centuple. »

samedi 22 septembre 2018

Si vous me demandez ce que veut dire Jésus Christ par ce semeur qui sortit de grand matin pour aller répandre sa semence dans son champ, mes frères, le semeur, c’est le bon Dieu lui-même, qui a commencé à travailler à notre salut dès le commencement du monde, et cela en nous envoyant ses prophètes avant la venue du Messie pour nous apprendre ce qu’il fallait pour être sauvés. Il ne s’est pas contenté d’envoyer ses serviteurs, il est venu lui-même, il nous a tracé le chemin que nous devions prendre, il est venu nous annoncer la parole sainte. Savez-vous ce que c’est qu’une personne qui n’est pas nourrie de cette parole sainte ?… Elle est semblable à un malade sans médecin, à un voyageur égaré et sans guide, à un pauvre sans ressource. Il est tout à fait impossible, mes frères, d’aimer Dieu et de lui plaire sans être nourri de cette parole divine. Qu’est-ce qui peut nous porter à nous attacher à lui, sinon parce que nous le connaissons ? Et qui nous le fait connaître avec toutes ses perfections, ses beautés et son amour pour nous, sinon la parole de Dieu, qui nous apprend tout ce qu’il a fait pour nous et les biens qu’il nous prépare dans l’autre vie ?

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars