« Si la Loi appelle ceux à qui la parole de Dieu s’adresse des dieux, (…) pourquoi dites-vous à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes ! parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? » De fait, si Dieu a parlé aux hommes pour qu’ils soient appelés des dieux, comment la Parole de Dieu, le Verbe qui est en Dieu, ne serait-il pas Dieu ? Si les hommes, parce que Dieu leur parle, sont rendus participants de sa nature et deviennent des dieux, comment cette Parole, par où leur vient ce don, ne serait-elle pas Dieu ? (…) Toi, tu t’approches de la Lumière, et tu la reçois, et tu comptes parmi les enfants de Dieu ; si tu t’en éloignes, tu deviens obscur, et tu comptes parmi les fils des ténèbres (cf 1Th 5,5). (…)
« Croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez et vous croirez que le Père est en moi et moi dans le Père. » Le Fils de Dieu ne dit pas « le Père est en moi et moi dans le Père » dans le sens où les hommes peuvent le dire. En effet, si nos pensées sont bonnes, nous sommes en Dieu ; si notre vie est sainte, Dieu est en nous. Lorsque nous participons à sa grâce et que nous sommes éclairés par sa lumière, nous sommes en lui et lui en nous. Mais (…) reconnais ce qui est propre au Seigneur et ce qui est un don fait à son serviteur. Ce qui est propre au Seigneur c’est l’égalité avec le Père ; le don accordé au serviteur, c’est de participer au Sauveur.
« Ils cherchaient donc à le saisir. » Si seulement ils l’avaient saisi, mais par la foi et l’intelligence, et non pour le tourmenter et le faire mourir ! En ce moment où je vous parle (…), tous, vous et moi, nous voulons saisir le Christ. Saisir, qu’est-ce à dire ? Vous avez saisi quand vous avez compris. Mais les ennemis du Christ cherchaient autre chose. Vous avez saisi pour posséder, eux voulaient le saisir pour s’en débarrasser. Et parce qu’ils voulaient le saisir ainsi, que fait Jésus ? « Il échappa de leurs mains. » Ils n’ont pas pu le saisir, parce qu’ils n’avaient pas les mains de la foi. (…) Nous saisissons vraiment le Christ si notre esprit saisit le Verbe.
Saint Augustin (354-430)
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