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Archive pour le mot-clef ‘carême’

Quand Jésus crucifié change ma faiblesse en toute-puissance !

mercredi 8 mars 2023

Quand la douleur s’empare de toute mon âme
Et l’horizon s’assombrit comme la nuit,
Et le cœur déchiré par la géhenne du supplice,
Jésus crucifié, Tu es ma force.

Quand l’âme par la douleur obscurcie,
Redouble ses efforts et lutte sans répit,
Et que le cœur agonise en un amer tourment,
Jésus crucifié, Tu es l’espérance de mon salut.

Ainsi les jours passent,
Et l’âme baigne en une mer d’amertume,
Et le cœur fond en larmes,
Jésus crucifié, Tu brilles pour moi comme l’aurore.

Et lorsque le calice déborde déjà d’amertume,
Et que tout contre elle s’est conjuré,
Que l’âme descend au Jardin des Oliviers,
Jésus crucifié, en Toi j’ai ma défense.

Quand l’âme ressentant son innocence,
Accepte de Dieu ces épreuves,
Alors le cœur est capable de rendre amour pour tourment,
Jésus crucifié change ma faiblesse en toute-puissance.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« Vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères. » (Mt 23,8)

mardi 7 mars 2023

« Vous n’avez tous qu’un Père qui est Dieu : vous êtes tous des frères. » Vous nous le dites nettement, mon Seigneur Jésus : tous les hommes forment une grande famille ; tous sont frères, Dieu est le Père commun : tous doivent avoir les uns pour les autres les pensées, les paroles, les actes qu’un bon père veut que ses enfants aient entre eux.

L’amour que le meilleur des pères veut voir régner entre ses enfants, voilà l’amour que nous devons à tous les hommes, à chacun des hommes, sans exception. Et notre modèle, Jésus, nous en donne l’exemple : c’est Dieu qui vient sur la terre nous montrer sous la forme humaine comment il veut que chaque homme aime les autres hommes. Que fait Jésus ? Il vit trente-quatre ans et il donne son sang au milieu des plus affreux tourments pour la sanctification et le salut de tous les hommes, non seulement de tous en général mais de chacun en particulier, en sorte qu’il n’est aucun homme dont on ne doive dire : cet homme, Jésus est mort pour le sauver et le sanctifier. Après le précepte de l’amour fraternel, voici l’exemple comme l’a donné Jésus. Comme le dit S. Paul, « c’est votre frère, que le Christ a racheté à si grand prix ! » (cf. 1 Co 6, 20)

Tout homme est notre vrai frère en Dieu, et tout homme a été tant aimé et estimé si haut par Jésus qu’il est mort pour lui. Tout homme doit nous apparaître comme un frère, et un frère couvert comme d’un manteau du Sang de Jésus.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Conseils pour ne pas succomber à la tentation

dimanche 26 février 2023

Nous lisons dans l’histoire qu’un saint prêtre rencontra un jour un chrétien, qui était dans une appréhension continuelle de succomber à la tentation. « Pourquoi craignez-vous ? lui dit le prêtre. Hélas ! mon père, lui dit-il, je crains d’être tenté, de succomber et de périr. Ah s’écrie-t-il en pleurant, n’ai-je pas lieu de trembler, si tant de millions d’anges ont succombé dans le ciel, si Adam et Ève ont été vaincu dans le paradis terrestre. (…)

Mais, mon ami, lui dit le saint prêtre, ne savez-vous pas que le démon est comme un gros chien à l’attache, il aboie et fait grand bruit ; mais il ne mord que celui qui s’approche de trop près. Ayez confiance en Dieu, fuyez les occasions du péché, et vous ne succomberez pas. Si Ève n’avait pas écouté le démon, si elle avait pris la fuite dès qu’il lui parla de transgresser les commandements de Dieu, elle n’aurait pas succombé. Lorsque vous serez tenté, rejetez de suite les tentations, et, si vous pouvez, faites dévotement le signe de la croix, pensez aux tourments qu’endurent les réprouvés pour n’avoir pas su résister à la tentation ; levez les yeux vers le ciel, et vous verrez la récompense de celui qui combat ; appelez votre bon ange à votre secours, jetez-vous promptement entre les bras de la Mère de Dieu, en réclamant sa protection ; vous êtes sûr d’être victorieux de vos ennemis, et vous les verrez bientôt couvert de confusion.

Si vous succombez, mes frères, cela ne vient donc que de ce que nous ne voulons pas prendre les moyens que le bon Dieu nous offre pour combattre. Il faut surtout être bien convaincus que, de nous-mêmes, nous ne pouvons que nous perdre ; mais qu’avec une grande confiance en Dieu, nous pouvons tout.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

Le samedi après les Cendres

samedi 25 février 2023

Dieu de grande miséricorde, Toi qui as daigné nous envoyer Ton Fils unique, comme la plus grande preuve de l’amour et de la miséricorde insondable, Tu ne repousses pas les pécheurs, mais de Ton insondable miséricorde, à eux aussi, Tu as ouvert le trésor dans lequel ils peuvent puiser en abondance, non seulement la justification, mais toute la sainteté que l’âme peut atteindre.

Père de grande miséricorde, je désire que tous les cœurs se tournent avec confiance vers Ton infinie miséricorde. Personne ne se justifiera devant Toi si Ton incommensurable miséricorde ne l’accompagne. Lorsque Tu nous dévoileras le mystère de Ta miséricorde, l’éternité sera trop peu pour T’en remercier comme il convient.

Oh ! comme il est doux d’avoir au fond de l’âme ce que l’ Église nous ordonne de croire. Lorsque mon âme est plongée dans l’amour, alors je résous clairement et instantanément les questions les plus embrouillées – l’amour seul est capable de franchir les précipices et les cimes de montagnes. L’amour, encore une fois l’amour.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Le vendredi après les Cendres

vendredi 24 février 2023

« Réjouissez-vous, cieux, et que la terre exulte » (Is 49,13) à cause de ceux [les catéchumènes] qui vont être aspergés de l’hysope et purifiés par l’hysope mystique par la puissance de celui qui, lors de sa Passion, fut abreuvé au moyen de l’hysope et du roseau. Que les puissances célestes soient heureuses et que les âmes qui vont s’unir à l’Époux mystique se préparent. Car voici la voix de celui qui crie dans le désert : « Préparez la route du Seigneur » (Is 40,3) (…)

« Prends courage, Jérusalem, le Seigneur va t’enlever toutes tes iniquités » (So 3,14.15). « Le Seigneur va laver la souillure de tes fils et de tes filles, par un esprit de jugement et par un esprit de combustion. Il vous aspergera d’eau pure et vous serez purifiés de toutes vos fautes (cf. Ez 36,25). Les anges chanteront autour de vous ces paroles : « Quelle est celle-ci qui se lève, éclatante de blancheur, appuyée sur son frère d’adoption ? » (cf. Ct 8,5). L’âme jadis esclave a inscrit le Maître pour son frère adoptif, et lui, ratifiant ce choix sincère : « Te voilà belle, ma toute proche, te voilà belle ; tes dents sont comme des troupeaux de brebis tondues » (Ct 4,1.2) s’exclamera-t-il à la suite de l’aveu jailli de la bonne conscience – et il continuera : « Toutes ont deux jumeaux » (Ibid.), car double est la grâce, j’entends la grâce en tant qu’elle est réalisée par l’eau et par l’Esprit, ou qu’elle est annoncée au long de l’Ancien et du Nouveau Testaments.

Puissiez-vous tous, au terme de votre jeûne, instruits de nos enseignements, chargés des fruits de vos bonnes œuvres, compagnons sans reproche de l’Époux spirituel, obtenir la rémission de vos péchés, par le Dieu à qui appartient la gloire, qu’il partage avec le Fils et le Saint-Esprit, dans les siècles. Amen.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Le jeudi après les Cendres

jeudi 23 février 2023

« L’arbre garde l’espérance ; on le coupe, il verdira à nouveau et ses rameaux pulluleront. » (Jb 14,7-10 Vg). (…) Dans l’Écriture sainte, le bois symbolise tantôt la croix, tantôt l’homme, juste ou même injuste, et tantôt la sagesse incarnée de Dieu.

C’est, en effet, la croix que désigne le bois quand il est dit : « Mettons du bois dans son pain. » (Jr 11,19 Vg) Car mettre du bois dans son pain, c’est attacher le bois de la croix au corps du Seigneur. Le mort arbre évoque aussi l’homme, juste ou injuste, quand le Seigneur dit par la bouche du Prophète : « C’est moi, le Seigneur, qui ai humilié l’arbre élevé et relevé l’arbre humilié », car ces paroles sont conformes à celle de la Vérité : « Quiconque s’élève sera humilié et quiconque s’humilie sera élevé. » (Lc 14,11) (…) Et l’arbre figure encore la sagesse de Dieu incarnée, dont l’Écriture dit : « Elle est un arbre de vie pour ceux qui l’ont saisie » (Pr 3,18) et elle le dit elle-même : « Si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du bois sec ? » (Lc 23,31) (…)

« L’arbre garde l’espérance ; si on le coupe, il verdira à nouveau » (Jb 14,7 Vg). Lorsque dans sa passion le juste est frappé de mort pour la vérité, il recouvre la vie dans la verte fraîcheur de la vie éternelle. Et celui qui en ce monde trouvait sa force dans la foi, trouve sa force là-haut dans la vision béatifique. « Et ses rameaux pulluleront », parce que très souvent devant la passion du juste les fidèles se multiplient dans un élan d’amour pour la patrie céleste et ils connaissent la verte fraîcheur de la vie spirituelle dans leur joie de l’avoir vu œuvrer en ce monde avec une telle force d’âme pour la gloire de Dieu.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

Bulletin n°137

mercredi 22 février 2023

bulletin 137 P

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Le vendredi saint : Célébration de la Passion du Seigneur

vendredi 15 avril 2022

Ô Amour, tu retiens mon Jésus, mon doux salut, si fortement attaché à la croix, qu’expirant sous ta main, il meurt d’amour. Amour, que fais-tu ? Tu ne t’épargnes pas et tu ne te donnes pas de repos, que tu n’aies secouru les malheureux. Tu n’assignes aucune mesure à l’amour. (…) Amour, ton savoir-faire a touché le cœur de mon Jésus avec tant de force que, brisé par l’amour, ce cœur s’est flétri. Amour, te voilà content, te voilà désormais satisfait, puisque mon Jésus est suspendu, mort devant tes yeux : mort, vraiment mort, afin que j’aie, moi, la vie en abondance ; mort, afin que le Père m’adopte pour enfant avec plus de tendresse ; mort afin que moi je vive plus heureusement. (…)

Mort qui porte tant de fruits, de grâce, que sous ta protection, ma mort soit tranquille et sans crainte. Mort du Christ qui apportes la vie, de grâce, puissé-je me fondre sous tes ailes (Ps 35,8). Mort d’où découle la vie, fais qu’une très douce étincelle de ton action vivifiante brûle en moi à jamais. Mort glorieuse, mort fructueuse, mort somme de tout mon salut, aimable contrat de mon rachat, pacte très ferme de ma réconciliation, mort triomphale, douce et pleine de vie, en toi brille pour moi une charité telle qu’au ciel et sur terre on n’en a pas trouvé de comparable.

Mort du Christ que j’aime de tout mon cœur, tu es la confiance spirituelle de mon cœur. Mort très aimante, en toi sont contenus pour moi tous les biens. Prends-moi, je t’en prie, sous ta bienveillante protection, afin qu’à ma mort, doucement je repose sous ton ombre (Ct 2,3). Mort très miséricordieuse, toi tu es ma vie très heureuse. Toi, tu es mon meilleur partage (Ps 15,5). Toi, tu es ma rédemption surabondante. Tu es mon très précieux héritage.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

Le mardi de Pâques

mardi 12 avril 2022

Lorsque le Seigneur, Pain de Vie (Jn 6,35), eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain vivant, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ». Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ soit livré, n’était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir.

« Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Parole d’un homme qui est prêt, non d’un homme irrité. Parole où s’annonce moins le châtiment de celui qui trahit que la récompense du rédempteur, de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite », le Christ, plus qu’il ne s’en prend au crime de l’infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. « Il a été livré à cause de nos péchés ; il a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (Rm 4,25 ; Ep 5,25). C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « Il m’a aimé, et il s’est livré pour moi » (Ga 2,20). De fait, personne n’aurait livré le Christ s’il ne s’était livré lui-même. (…) Quand Judas le trahit, c’est le Christ qui se livre ; l’un négocie sa vente, et l’autre, notre rachat. « Ce que tu as à faire, fais le vite » : non que ce soit en ton pouvoir, mais c’est la volonté de celui qui peut tout. (…)

« Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié ! » Alors, le jour transmet au jour la parole (Ps 18,3), c’est-à-dire, le Christ la confie à ses disciples pour qu’ils l’écoutent et le suivent dans l’amour. (…) Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l’ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Mt 13,43).

Saint Augustin (354-430)

 

 

Le lundi saint

lundi 11 avril 2022

Dans l’évangile de Marc nous lisons : « Tandis qu’il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, alors qu’il était à table, une femme vint avec un flacon d’albâtre contenant un parfum de grand prix » (14,3). Cette femme vous concerne directement, vous qui allez recevoir le baptême. Elle brisa le flacon d’albâtre pour que le Christ, l’Oint du Seigneur, fasse de vous des chrétiens par l’onction. C’est ce qui est dit dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum qui s’épand : voilà pourquoi les jeunes filles t’aiment. Entraîne-moi à ta suite, courons ! » (1,3-4) Tant que le parfum était enfermé, tant que Dieu n’était connu qu’en Judée, tant que son nom n’était grand qu’en Israël (Ps 75,2) les jeunes filles ne suivaient pas Jésus. Mais dès que le parfum se fut répandu dans le monde entier, les âmes des croyants suivirent le Sauveur. (…) Elle brisa son flacon d’albâtre, afin que tous profitent du parfum. (…) Cet acte rappelle « le grain de blé qui, s’il ne meurt pas en terre, ne porte pas de fruit » (Jn 12,24) : ce flacon d’albâtre ne nous permettra de nous parfumer que si on le brise.

Cette femme n’est pas celle qu’un autre évangile cite pour avoir lavé les pieds du Seigneur (Lc 7,38). Car cette femme-là, qui jusque là était une pécheresse de mauvaise vie, (…) inonde de ses larmes les pieds du Sauveur et les essuie avec ses cheveux ; mais ce n’est qu’en apparence qu’elle lave les pieds du Sauveur, car en vérité elle se lave de ses péchés. (…)

Qu’il en soit de même pour vous qui allez recevoir le baptême : puisque nous sommes tous pécheurs et que « nul n’est pur, même si sa vie n’a duré qu’un seul jour » (Jb 14,4 LXX). (…) Commencez par saisir les pieds du Sauveur, lavez-les de vos larmes, essuyez-les avec vos cheveux ; lorsque vous aurez fait cela, vous lui toucherez alors la tête [comme la femme chez Marc]. Au moment de descendre vers la source de vie avec le Sauveur, vous devez apprendre comment le parfum arrive à la tête du Sauveur. Si « la tête de tout homme, c’est le Christ » (1Co 11,3), si donc votre tête doit être ointe, c’est par le baptême que vous y parviendrez.

Saint Jérôme (347-420)