Renversant !
Jésus vient renverser nos fausses idées, nos marchandages et nos prétendues puretés pour nous permettre de rencontrer un Dieu gratuit dont la seule puissance est l’amour.
Psaume 18 (19)
1 Corinthiens 1, 22-25
Jean 2, 13-25
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C’est une arme puissante que la prière, un trésor indéfectible, une richesse intarissable, un port à l’abri des tempêtes, un réservoir de calme ; la prière est la racine, la source et la mère de biens innombrables… Mais la prière dont je parle n’est ni médiocre, ni négligente ; c’est une prière ardente, jaillie de l’affliction de l’âme et de l’effort de l’esprit. Voilà la prière qui monte jusqu’au ciel… Écoute ce que dit l’écrivain sacré : « J’ai crié vers le Seigneur quand j’étais dans l’angoisse, et il m’a exaucé » (Ps 119,1). Celui qui prie ainsi dans son angoisse pourra, après la prière, goûter en son âme une grande joie….
Par « prière » j’entends non pas celle qui est seulement dans la bouche, mais celle qui jaillit du fond du cœur. Comme les arbres dont les racines s’enfoncent profondément ne sont ni brisés ni arrachés, même si les vents déchaînent mille assauts contre eux, parce que leurs racines sont fortement enserrées dans les profondeurs de la terre, de même les prières qui sortent du fond du cœur, ainsi enracinées, montent vers le ciel en toute sûreté et ne sont détournées par aucune pensée de manque d’assurance ou de mérite. C’est pourquoi le psalmiste dit : « Des profondeurs j’ai crié vers toi, Seigneur » (Ps 129,1)…
Si le fait de raconter à des hommes tes malheurs personnels et de leur décrire les épreuves qui t’ont frappé apporte quelque soulagement à tes peines, comme si à travers les paroles s’exhalait une brise rafraîchissante, à combien plus forte raison si tu fais part à ton Seigneur des souffrances de ton âme trouveras-tu en abondance consolation et réconfort ! En effet, souvent les hommes supportent difficilement ceux qui viennent se plaindre et pleurer auprès d’eux ; ils les écartent et les repoussent. Mais Dieu n’agit pas ainsi ; au contraire il te fait approcher et t’attire à lui ; et même si tu passes toute la journée à lui exposer tes malheurs, il n’en sera que mieux disposé à t’aimer et à exaucer tes supplications.
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’incompréhensibilité de Dieu, n° 5 (trad. En Calcat)
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Jésus disait à la foule : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
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« Son visage resplendit comme le soleil » (Mt 17,2)… Revêtue de la nuée de la chair, aujourd’hui la lumière qui éclaire tout homme (Jn 1,9) a resplendi. Aujourd’hui elle glorifie cette même chair, elle la montre déifiée aux apôtres pour que les apôtres la révèlent au monde. Et toi, cité bienheureuse, tu jouiras éternellement de la contemplation de ce Soleil, quand tu « descendras du ciel, parée par Dieu comme l’épouse pour son époux » (Ap 21,2). Jamais plus ce Soleil ne se couchera pour toi ; éternellement lui-même, il fera rayonner un matin éternel. Ce Soleil ne sera plus jamais voilé d’aucun nuage, mais brillant sans cesse, il te réjouira d’une lumière sans déclin. Ce Soleil n’éblouira plus tes yeux mais te donnera la force de le regarder et t’enchantera de sa splendeur divine… « Il n’y aura plus ni mort ni deuil, ni cri ni peine » (Ap 21,4) qui puisse assombrir l’éclat que Dieu t’a donné car, comme il a été dit à Jean : « L’ancien monde s’en est allé ».
Voilà le Soleil dont parle le prophète : « Tu n’auras plus besoin du soleil pour t’éclairer ni de la lune pour t’illuminer, mais le Seigneur ton Dieu sera ta lumière pour toujours » (Is 60,19). Voilà cette lumière éternelle qui resplendit pour toi sur le visage du Seigneur. Tu entends la voix du Seigneur, tu contemples son visage resplendissant, et tu deviens comme le soleil. Car c’est à son visage qu’on reconnaît quelqu’un, et le reconnaître, c’est comme en être illuminé. Ici-bas tu crois dans la foi ; là tu reconnaîtras. Ici tu saisis par l’intelligence ; là tu seras saisie. Ici tu vois « comme dans un miroir » ; là tu verras « face à face » (1Co 13,12)… Alors s’accomplira ce désir du prophète : « Qu’il fasse resplendir sur nous son visage » (Ps 66,2)… Dans cette lumière tu te réjouiras sans fin ; dans cette lumière, tu marcheras sans fatigue. Dans cette lumière, tu verras la lumière éternelle.
Pierre le Vénérable (1092-1156), abbé de Cluny
Sermon 1 pour la Transfiguration ; PL 189, 959 (trad. cf Orval et Brésard, 2000 ans B, p. 292)
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Toute l’histoire de Jonas nous le montre comme une préfiguration parfaite du Sauveur… Jonas est descendu à Joppé pour monter sur un bateau à destination de Tarsis… ; le Seigneur est descendu du ciel sur la terre, la divinité vers l’humanité, la souveraine puissance est descendue jusqu’à notre misère…, pour s’embarquer sur le navire de son Église…
C’est Jonas lui-même qui prend l’initiative de se faire précipiter dans la mer : « Prenez-moi, dit-il, jetez-moi à la mer » ; il annonce ainsi la Passion volontaire du Seigneur. Quand le salut d’une multitude dépend de la mort d’un seul, cette mort est entre les mains de cet homme qui peut librement la retarder, ou au contraire la hâter pour devancer le danger. Tout le mystère du Seigneur est préfiguré ici. Pour lui la mort n’est pas une nécessité ; elle relève de son choix libre. Écoutez-le : « J’ai le pouvoir de déposer ma vie, et j’ai le pouvoir de la reprendre : on ne me l’enlève pas » (Jn 10,18)…
Voyez l’énorme poisson, image horrible et cruelle de l’enfer. En dévorant le prophète, il sent la force du Créateur…et offre avec crainte le séjour de ses entrailles à ce voyageur venu d’en haut… Et après trois jours…il le rend à la lumière, pour le donner aux païens… Tel est le signe, l’unique signe, que le Christ a consenti à donner aux scribes et aux Pharisiens (Mt 12,39), afin de leur faire comprendre que la gloire qu’eux mêmes espéraient du Christ allait se tourner aussi vers les païens : les Ninivites sont le symbole des nations qui ont cru en lui… Quel bonheur pour nous, mes frères ! Ce qui a été annoncé et promis symboliquement, c’est face à face, en toute vérité, que nous le vénérons, que nous le voyons, que nous le possédons.
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 37 ; PL 52, 304-306 (trad. En Calcat rev.)
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Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile la sauvera.
Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier en le payant de sa vie ?
Quelle somme pourrait-il verser en échange de sa vie ?
Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les anges. »
Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance. »
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C’est à partir des fruits de l’olivier que l’on faisait l’huile utilisée pour allumer les lampes du chandelier (Menorah) du Temple de Jérusalem appelé en hébreu car elle brûle avec la flamme la plus claire et la plus régulière.
Le Grand-prêtre avait pour mission de maintenir la Ménorah en huile d’olive pure et de l’allumer chaque jour : « Tu ordonneras aux enfants d’Israël de t’apporter pour le chandelier de l’huile pure d’olives concassées, afin d’entretenir les lampes continuellement. » (Ex 27,20)
L’huile d’olive était aussi utilisée pour les rites de consécration du Grand-Prêtre et des objets du culte et pour l’onction d’investiture royale. « Il versa de l’huile d’onction sur la tête d’Aaron, et l’oignit pour le consacrer » (Lv 8.12)
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres…» (Lc 4,18). L’huile nous est nécessaire aussi selon les évangélistes, pour maintenir nos lampes allumées et demeurer dans l’attente de la venue du Seigneur. (Mt 25,1 ss)
Un commentaire antique explique que la feuille d’olivier était « une lumière pour le monde ». La lumière a toujours été associée à l’idée de paix tout comme les ténèbres sont liées à l’idée de guerre et de destruction.
L’olivier est un symbole de la lumière dans le récit de l’Arche de Noé lorsque la colombe rapporte dans son bec une branche d’olivier : « La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d’olivier arrachée était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient diminué sur la terre. » (Gn 8,11)
La Ménorah et l’olivier figurent comme symboles de paix dans une vision de Zacharie : « L’ange qui parlait avec moi revint, et il me réveilla comme un homme que l’on réveille de son sommeil. Il me dit: Que vois-tu ? Je répondis : Je regarde, et voici, il y a un chandelier tout d’or, surmonté d’un vase et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du chandelier et il y a près de lui deux oliviers, l’un à la droite du vase, et l’autre à sa gauche.» (Za 4.1-3)
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« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt 5,8). Nous croyons facilement qu’un cœur purifié nous fera connaître la joie suprême. Mais cette purification du cœur semble aussi illusoire que la montée au ciel. Quelle échelle de Jacob (Gn 28,12), quel char de feu semblable à celui qui a emporté le prophète Élie dans le ciel (2R 2,11), trouverons-nous pour mener notre cœur vers les beautés célestes et le dégager de tout son poids terrestre ?…
Nous ne parvenons pas sans peine à la vertu : que de sueurs et d’épreuves ! Que d’efforts et de souffrances ! L’Écriture nous le rappelle souvent : « étroite et resserrée » est la voie du Royaume, tandis que le péché nous mène à notre perte par une route large, unie et inclinée (Mt 7,13-14). Et pourtant la même Écriture nous assure que l’on peut arriver à cette existence supérieure… Comment devenir pur ? Le Sermon sur la montagne nous l’enseigne presque partout. Lisez-en les commandements les uns après les autres, vous découvrirez l’art véritable de la purification du cœur…
En même temps donc que le Christ nous promet la béatitude, il nous instruit et nous forme au succès de cette promesse. Sans doute ne parvient-on pas sans peine à la béatitude. Mais compare ces peines à l’existence dont elles t’éloignent, et tu verras combien le péché est plus pénible, sinon dans l’immédiat, au moins dans la vie future… Que sont malheureux ceux dont l’esprit s’obstine dans les impuretés ! Ils ne verront que la face de l’Adversaire. L’existence d’un juste au contraire est marquée de l’effigie de Dieu… Nous savons quels traits revêt d’un côté une vie de péché et de l’autre une vie de justice, et devant l’alternative nous avons la liberté de choisir. Fuyons donc le visage du démon, arrachons son masque odieux et, revêtus de l’image divine, purifions notre cœur. Ainsi nous possèderons la joie et l’image divine brillera en nous, grâce à notre pureté dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Homélies sur les Béatitudes, n°6 (trad. DDB 1979, p. 86 rev.)
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La PRÉSENTATION de JÉSUS au TEMPLE
et la PURIFICATION de MARIE
La fête de ce jour a un double objet, célébrer la Purification de Marie et la Présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n’étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d’obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.
La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.
Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu’il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l’abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.
La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l’Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l’offrit au Seigneur.
Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l’emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l’esprit de l’Église d’allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d’eux l’ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d’arracher les âmes à Dieu. C’est bien alors surtout, en effet, que l’homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.
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Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. » L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri. Saisis de frayeur, tous s’interrogeaient : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée.
1. Jésus enseignait en homme qui a autorité. Je regarde. J’imagine ce qui se passe : la communauté s’est réunie tout entière dans la synagogue, le jour du Sabbat, au terme de la semaine. Elle se rend disponible pour écouter la Parole de Dieu. Jésus lit un extrait de la Torah et parle. Ce n’est pas comme d’habitude ! Cet homme vit et fait ce qu’il proclame. Je me mets à la place de ces gens et j’écoute Jésus me parler.
2. Es-tu venu pour nous perdre ? J’écoute. D’abord ce que dit l’esprit mauvais qui habite l’homme de la synagogue et qui craint pour lui et pour tous ceux qui lui ressemblent. Ce Jésus est une menace pour lui ! Et puis Jésus parle et sa parole comme un glaive tranche et agit. J’écoute le cri de l’esprit qui sort de l’homme. Celui-ci est sauvé ! Jésus est venu pour me sauver. Je rends grâce à Dieu.
3. Saisis de frayeur, tous s’interrogeaient. Je m’interroge. Est-ce que j’ai peur en entendant la Parole de Jésus ? Est-ce que j’ai peur devant son autorité, devant ce qu’il réalise ? Finalement qui est ce Jésus pour moi ? Est-il vraiment » le Saint de Dieu « , comme dit l’esprit mauvais ? Est-ce que je suis prêt à écouter sa Parole et à la mettre en pratique ? Je laisse Jésus me parler. Et je Lui parle.
Eglise Saint-Ignace
église des jésuites à Paris
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