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« Les Douze étaient avec lui, ainsi que des femmes. »

20 septembre 2024

En ce qui concerne la mission, le fait d’être homme ou femme n’entraîne aucune restriction, de même que l’action salvifique et sanctifiante de l’Esprit chez l’homme n’est aucunement limitée par le fait qu’il soit Juif ou Grec, esclave ou libre, suivant les paroles bien connues de l’apôtre Paul : « Car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Cette unité ne supprime pas les différences. L’Esprit Saint, qui opère cette unité dans l’ordre surnaturel de la grâce sanctifiante, contribue dans la même mesure au fait que « vos fils et vos filles prophétiseront » (Jl 3,1). Prophétiser, cela veut dire exprimer par la parole et par la vie « les merveilles de Dieu » (Ac 2,11), en sauvegardant la vérité et l’originalité de chaque personne, homme ou femme. L’égalité évangélique, la parité de la femme et de l’homme vis-à-vis des merveilles de Dieu, telle qu’elle s’est manifestée d’une manière si claire dans les œuvres et les paroles de Jésus de Nazareth, constitue le fondement le plus évident de la dignité et de la vocation de la femme dans l’Eglise et dans le monde. Toute vocation a un sens profondément personnel et prophétique. Dans la vocation ainsi comprise, la personnalité de la femme trouve une dimension nouvelle : c’est la dimension des « merveilles de Dieu » dont la femme devient le vivant sujet et le témoin irremplaçable.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Je veux éternellement répondre à Ton amour !

19 septembre 2024

Mon Jésus, affermis les forces de mon âme, pour que l’ennemi ne gagne rien. Sans Toi, je ne suis que faiblesse, sans Ta grâce, que suis-je sinon un abîme de misère. La misère est ma propriété.

Ô Plaie de la Miséricorde, Cœur de Jésus, cache-moi dans Ta profondeur comme une goutte de Ton propre sang et ne m’en laisse pas sortir pour l’éternité. Enferme-moi dans Tes profondeurs et enseigne-moi Toi-même comment T’aimer. Amour éternel, façonne Toi-même mon âme pour qu’elle soit capable d’un amour réciproque pour Toi. Ô Amour vivant, rends-moi capable de T’aimer toujours. Je veux éternellement répondre à Ton amour par la réciprocité. Ô Christ, un seul de Tes regards m’est plus cher que des milliers de mondes, que le ciel entier.

Tu peux, Seigneur, rendre mon âme telle qu’elle puisse te comprendre dans toute Ta plénitude, tel que Tu es. Je sais et je crois que Tu peux tout ; puisque Tu as daigné Te donner à moi si généreusement, je sais que Tu peux être plus généreux encore ; fais-moi entrer dans Ton intimité aussi loin que peut l’être la nature humaine…

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Dans l’Église le Christ nous appelle à la conversion

18 septembre 2024

L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. Dans ce cadre, la méditation constante de la parole de Dieu, et surtout la participation consciente et réfléchie à l’eucharistie et au sacrement de pénitence ou de réconciliation ont une grande signification.

L’eucharistie nous rapproche toujours de cet « amour plus fort que la mort » (Ct 8,6) : en effet « chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons cette coupe », non seulement « nous annonçons la mort » du Rédempteur, mais aussi « nous proclamons sa résurrection, dans l’attente de sa venue dans la gloire » (Missel romain; cf 1Co 11,26). La liturgie eucharistique, célébrée en mémoire de celui qui, dans sa mission messianique, nous a révélé le Père par sa parole et par sa croix atteste l’amour inépuisable en vertu duquel il désire toujours s’unir à nous et ne faire qu’un avec nous, allant à la rencontre de tous les cœurs humains.

C’est le sacrement de la pénitence ou de la réconciliation qui « aplanit la route » (Lc 3,3; Is 40,3) de chacun, même quand il est accablé par de lourdes fautes. Dans ce sacrement, tout homme peut expérimenter de manière unique la miséricorde, c’est-à-dire l’amour qui est plus fort que le péché.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

L’espérance de notre résurrection

17 septembre 2024

Voici que par la mort de la chair nous demeurerons, nous, jusqu’à la fin du monde dans la poussière, mais lui [ notre Rédempteur ], le troisième jour, libéré de la sécheresse de la mort, il est dans sa verte fraîcheur, afin de nous montrer la puissance de sa divinité par la rénovation même de sa propre chair. (…) S’il est vrai que le corps du Seigneur est maintenant vivant après sa mort, c’est jusqu’à la fin du monde qu’est encore retardée, pour nos corps, la gloire de la Résurrection. Aussi Job a-t-il eu soin de marquer ce retard en disant : « Et je ressusciterai de la terre au dernier jour. » (Jb 19,25 Vg)

Nous tenons donc l’espérance de notre résurrection, puisque nous sommes en présence de la gloire de notre Tête. Qu’on n’aille pas dire, fût-ce en son for intérieur, que si le Seigneur est ressuscité de la mort, c’est que, Dieu et homme en une seule et même personne, il a surmonté par sa divinité la mort subie en son humanité, mais que nous au contraire, qui sommes seulement des hommes, nous ne pouvons pas nous relever d’une condamnation à mort. Voici justement qu’à l’heure de sa résurrection, les corps de nombreux saints ont aussi ressuscité. Le Seigneur voulait nous montrer en lui-même l’exemple de la résurrection et nous présenter encore celle d’autres êtres semblables à nous par leur nature purement humaine, afin de nous rendre forts devant la résurrection. Il fallait que, dans son désespoir de jamais recevoir un don qu’avait manifesté en lui-même l’Homme Dieu, l’homme osât croire que pouvait se produire en lui aussi ce qu’il constatait en d’autres, dont la nature, il le savait sans l’ombre d’un doute, était purement humaine.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Seigneur, je ne suis pas digne. »

16 septembre 2024

Dans la lecture de l’évangile, nous avons entendu Jésus louer notre foi, jointe à l’humilité. Quand il a promis d’aller dans sa demeure guérir le serviteur du centurion, celui-ci a répondu : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». En se disant indigne, il se montre digne – digne non seulement que le Christ entre dans sa maison, mais aussi dans son cœur…

Car ce n’aurait pas été pour lui un grand bonheur si le Seigneur Jésus était entré dans sa maison sans être dans son cœur. En effet le Christ, Maître en humilité par son exemple et ses paroles, s’est assis à table dans la demeure d’un pharisien orgueilleux, nommé Simon (Lc 7,36s). Mais bien qu’il ait été à sa table, il n’était pas dans son cœur : là, « le Fils de l’Homme n’avait pas où reposer sa tête » (Lc 9,58). Au contraire, ici il n’entre pas dans la maison du centurion, mais il possède son cœur…

C’est donc la foi jointe à l’humilité que le Seigneur loue chez ce centurion. Quand celui-ci dit : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit », le Seigneur répond : « En vérité, je vous le dis, je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël »… Le Seigneur était venu au peuple d’Israël selon la chair, pour chercher d’abord dans ce peuple sa brebis perdue (cf Lc 15,4)… Nous autres, en tant qu’hommes, nous ne pouvons pas mesurer la foi des hommes. C’est celui qui voit le fond des cœurs, celui que personne ne trompe, qui a témoigné de ce qu’était le cœur de cet homme, entendant sa parole pleine d’humilité et lui donnant en retour une parole qui guérit.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Qu’il me suive. »

15 septembre 2024

Quand le Seigneur nous dit dans l’évangile : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même », nous trouvons qu’il nous commande une chose difficile et nous considérons qu’il nous impose un lourd fardeau. Mais si celui qui commande nous aide à accomplir ce qu’il commande, cela n’est pas difficile…

Où devons-nous suivre le Christ, sinon là où il est allé ? Or, nous savons qu’il est ressuscité et monté aux cieux : c’est là que nous avons à le suivre. Il ne faut certainement pas nous laisser envahir par le désespoir, car, si nous ne pouvons rien par nous-mêmes, nous avons la promesse du Christ. Le ciel était loin de nous avant que notre Tête y soit montée. Désormais, si nous sommes les membres du corps de cette Tête (Col 1,18), pourquoi désespérer de parvenir au ciel ? S’il est vrai que sur cette terre tant d’inquiétudes et de souffrances nous accablent, suivons le Christ en qui se trouvent le bonheur parfait, la paix suprême et la tranquillité éternelle.

Mais l’homme désireux de suivre le Christ écoutera cette parole de l’apôtre Jean : « Celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché » (1Jn 2,6). Tu veux suivre le Christ ? Sois humble, comme il l’a été. Tu veux le rejoindre dans les hauteurs ? Ne méprise pas son abaissement.

Saint Césaire d’Arles (470-543)

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

14 septembre 2024

Ô bois trois fois bienheureux sur lequel fut étendu le Christ, Roi et Seigneur, bois par lequel a succombé celui qui, ayant par le bois trompé Adam, a été pris au piège du Dieu cloué sur toi dans sa chair qui à nos âmes accorde la paix !

Le bois trois fois bienheureux où a été fixé en sa chair le Rédempteur, le Seigneur, et par lequel a péri celui qui au moyen du bois avait trompé Adam en le faisant désobéir, c’est ce bois qui l’a ressuscité et qui, pour nos âmes, est devenu source d’incorruptibilité.

Tu as rappelé d’exil, grâce à ta crucifixion, la race d’Adam le premier créé : incorruptible en effet en ton essence, tu t’es volontairement appauvri, toi l’Impassible, à cause de nous, Jésus, et dans la chair assumée tu as supporté les souffrances de la Passion. (…)

Le manteau royal, tu l’as toi-même trempé dans ton sang, emblème de ton pouvoir sur tous les êtres célestes, terrestres et souterrains, quand tu as été levé haut sur la croix : cette croix que tu portais sur tes épaules, faisant par ta Passion jaillir pour moi la résurrection.

En vertu de ta nature divine tu es ressuscité d’entre les morts, toi le Puissant, le Fort, et tu as anéanti le règne de la mort : même si, tel un mortel, tu as séjourné dans le tombeau, Ami de l’Homme, tu as retiré de la corruption toute la race humaine.

Avec foi proclamons bienheureuse, dans nos hymnes, celle qui n’a pas connu d’époux, la très pure Mère de Dieu, elle qui a mis au monde le Maître de tous, celui qui nous délivre de l’antique condamnation et à nos âmes accorde la paix.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

La perfection est d’être comme le Maître

13 septembre 2024

« Le disciple n’est pas au-dessus du maître : on est parfait quand on est comme son maître. » (Lc 6, 40) Ne cherchons pas à être plus parfaits que Jésus, ne cherchons pas à pratiquer les vertus mieux que Lui, ne croyons pas que nous puissions faire quoi que ce soit mieux qu’Il ne l’a fait. Imitons-Le donc en tout, puisqu’en faisant autrement que Lui, nous ferons nécessairement moins bien. La perfection est de faire comme le maître, croire qu’on peut faire mieux c’est folie : pratiquons donc les vertus comme Il les a pratiquées ; faisons le bien comme Il l’a fait, nous qui voulons faire le plus parfait, car en faisant autrement, nous ferons moins bien : La perfection est de faire comme le maître.

Ne cherchons pas de plus hautes vertus, ce serait folie rien n’est plus haut que Dieu, plus parfait que Dieu… Vouloir être plus doux que Jésus serait faiblesse, plus sévère serait dureté, plus austère serait tenter Dieu, plus pauvre serait singularité et mauvais exemple. Plus parfait donc en quoi que ce soit serait orgueil immense et insensé. Imitons donc Jésus puisque nous voulons être parfaits, qu’il nous est impossible de rien trouver de plus parfait que Lui ; la perfection est d’être comme le Maître et c’est folie et péché de penser même qu’il soit possible d’être plus parfait en quoi que ce soit que Lui : « Qui est comme Dieu ? » ne cherchons pas à être plus grands que Jésus aux yeux des hommes… (…)

Imitons Jésus en tout, c’est là la perfection : Jésus est Dieu… Dieu est parfait… Tout ce que Jésus a fait, tout ce qu’Il a été, a été la perfection… Nous sommes des créatures nécessairement imparfaites, toujours et en tout ; jamais nous ne pouvons atteindre la perfection, nous ne pouvons donc nous en rapprocher davantage nous qui sommes si imparfaits, qu’en imitant le plus possible Celui qui l’est toujours, notre Dieu Jésus !

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

 

Pour être fils du Très-Haut

12 septembre 2024

Le saint et doux remède de l’âme, c’est de reconnaître son néant, c’est de voir toujours que le péché seul vient d’elle, et que tout le reste vient de Dieu. Quand elle se connaît et qu’elle connaît Dieu, elle connaît sa bonté sur elle ; et la connaissant, elle l’aime et elle se déteste, non pas comme créature, mais comme rebelle à son Créateur.

En partant de cette sainte et vraie connaissance, elle ne se trompe pas de route, mais elle marche avec courage, car elle est unie et transformée en Celui qui est la voie, la vérité, la vie ; et elle est si forte, que ni le démon, ni la créature ne lui peuvent ôter sa force, parce quelle est devenue une même chose avec lui.

Tout mon désir est de vous voir dans ces doux et puissants liens, et un des signes principaux qui montrent que nous sommes les amis et les disciples du Christ, c’est de rendre le bien pour le mal. Si nous ne le faisons pas, nous sommes en état de damnation. Le faire est agréable à Dieu en toute créature (…).

Nous devons bien considérer que l’injure que nous faisons à Dieu, qui est infini, est plus grande que celle qui nous est faite par la créature, qui est finie. Et nous voulons cependant qu’il nous pardonne et qu’il fasse la paix avec nous ; nous désirons qu’il ne paraisse pas voir nos offenses. Nous devons faire de même pour nos ennemis : je vous le demande et je vous en conjure de la part de Jésus crucifié, faites-le pour l’honneur de Dieu et pour votre salut.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

« Heureux, vous les pauvres. »

11 septembre 2024

« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3). On aurait pu se demander de quels pauvres la Vérité avait voulu parler, si, en disant : « Heureux les pauvres », elle n’avait rien ajouté sur le genre de pauvres qu’il fallait comprendre ; il aurait alors semblé que, pour mériter le Royaume des cieux, le seul dénuement suffisait, dont beaucoup souffrent par l’effet d’une nécessité pénible et dure. Mais en disant : « Heureux les pauvres en esprit », le Seigneur montre que le Royaume des cieux doit être donné à ceux que l’humilité de l’âme recommande, plutôt que la pénurie des ressources.

On ne peut pas douter cependant que les pauvres acquièrent plus facilement que les riches le bien qu’est cette humilité, car à ceux-là la douceur est une amie dans leur indigence, tandis qu’à ceux-ci l’orgueil est le compagnon de leur opulence. Pourtant, chez beaucoup de riches également, on trouve cette disposition d’âme qui les porte à se servir de leur abondance non pour s’enfler d’orgueil mais pour exercer la bonté, et qui considère comme un grand profit ce qui est dépensé pour soulager la misère et la peine des autres. À toutes les sortes et classes d’hommes il est donné d’avoir part à cette vertu, car ils peuvent être à la fois égaux en intention et inégaux en fortune ; peu importe de combien diffèrent en ressources terrestres des hommes que l’on trouve égaux en biens spirituels. Heureuse donc cette pauvreté qui n’est pas enchaînée par l’amour des richesses matérielles ; elle ne désire pas agrandir sa fortune en ce monde, mais aspire à devenir riche des biens des cieux.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)