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Archive pour le mot-clef ‘Fils de Dieu’

« Tous avaient les yeux fixés sur lui. »

lundi 1 septembre 2025

« À Nazareth, le jour du sabbat, dans la synagogue, Jésus se leva pour faire la lecture. Déroulant le livre, il tomba sur ce passage d’Isaïe : ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré par l’onction’ » (61,1). Ce n’est pas un simple hasard mais une intervention de la divine Providence si Jésus a déroulé ce livre et a trouvé dans le texte le chapitre qui prophétisait à son sujet. S’il est écrit : « Un moineau ne tombe pas dans le filet sans la volonté du Père, les cheveux de votre tête (…) sont tous comptés » (Mt 10,29-30), serait-ce un effet du hasard que le choix du livre d’Isaïe (…) exprimait le mystère du Christ ? (…) En effet, ce texte rappelle le Christ. (…) Car Jésus dit : « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ». « Les pauvres » désigne les païens. De fait, ils étaient pauvres, eux qui ne possédaient absolument rien : ni Dieu, ni Loi, ni prophètes, ni justice, ni aucune autre vertu. C’est pour ce motif que Dieu l’a envoyé comme messager auprès des pauvres, pour « annoncer la libération, aux captifs la délivrance » (…) Y a-t-il un être plus opprimé et plus meurtri que l’homme, avant qu’il soit libéré et guéri par Jésus ? (…)

« Après avoir lu cela et roulé le livre, Jésus le rendit et s’assit ; et tout le monde dans la synagogue avait les yeux fixés sur lui. » Même en ce moment, si vous le voulez (…,) dans notre assemblée, vous pouvez fixer les yeux sur le Sauveur. Si vous dirigez le regard le plus profond de votre cœur vers la contemplation de la Sagesse, de la Vérité, du Fils unique de Dieu, vous avez les yeux fixés sur Jésus. Bienheureuse assemblée dont l’Écriture atteste que tous avaient « les yeux fixés sur lui » ! Que je voudrais que cette assemblée puisse recevoir un témoignage semblable ! Que tous, catéchumènes et fidèles, femmes, hommes et enfants, y aient les yeux (…) du cœur occupés à regarder Jésus ! Quand vous le regarderez, sa lumière rendra votre visage plus lumineux, et vous pourrez dire : « La lumière de ta face, Seigneur, a laissé sur nous son empreinte » (Ps 4,7 LXX).

Origène (v. 185-253)

« Les fils sont libres… »

lundi 11 août 2025

L’apôtre Paul dit que la création elle-même attend la révélation des enfants de Dieu (Rm 8,19). Cette création est maintenant livrée malgré elle au pouvoir du néant ; mais elle est dans l’espérance. Car elle espère que le Christ l’aidera par sa grâce à se libérer de l’esclavage de la dégradation inévitable, et à recevoir la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Ainsi il y aura une seule liberté, pour la création et pour les enfants de Dieu, lorsque la gloire de ceux-ci se révélera. Mais maintenant, tant que cette révélation se fait désirer, toute la création gémit en attendant de partager la gloire de notre adoption et de notre rédemption (v. 22)…

Il est clair que les créatures qui gémissent en attendant l’adoption des fils ont en elles les premiers dons de l’Esprit (v. 9s). Cette adoption des fils, c’est la rédemption du corps tout entier, lorsque celui-ci, en qualité de fils adoptif de Dieu, verra face à face ce bien éternel et divin. Il y a déjà adoption filiale dans l’Église du Seigneur lorsque l’Esprit en nous s’écrie : « Abba, Père » (v. 15). Mais cette adoption sera parfaite lorsque ceux qui seront admis à voir la face de Dieu ressusciteront tous dans l’immortalité, l’honneur et la gloire. Alors la condition humaine s’estimera vraiment rachetée. C’est pourquoi l’apôtre Paul ose dire : « Nous avons été sauvés en espérance » (v. 24). En effet, l’espérance sauve, comme la foi, dont il est dit : « Ta foi t’a sauvé » (Mc 5,34).

Saint Ambroise (v. 340-397)

Quand le Fils de Dieu viendra…

dimanche 17 novembre 2024

Mes enfants et frères, venez, adorons le Christ, notre roi, prosternons-nous devant lui (cf. Ps 94,6), à nouveau offrons nos prémices et à nouveau portons du fruit ! (…) Ainsi donc nous avons pour unique roi, le roi de tous les rois, notre Seigneur et notre Dieu, c’est lui que nous servons, nous attendons avec impatience de l’accueillir toujours par notre pratique du bien et nous désirons ardemment sa venue (cf. 1 Co 15,23 ; Mt 24,3). (…)

Nous prions pour être protégés et non seulement pour cela, mais aussi pour être bien préparés et prémunis pour le temps des épreuves ; de celles-ci, que le Seigneur ne nous laisse pas faire l’expérience bien que nous soyons soldats du Christ et que nous devions mourir avec joie pour notre Seigneur et, selon sa parole évangélique, « ne pas craindre ceux qui tuent le corps, mais ceux qui peuvent prendre l’âme » (Mt 10,28).

Mes déjà, mes enfants, comme dit le divin apôtre, « le temps s’est fait court » (1 Co 7,29) et si alors c’était ainsi, maintenant il est plus court encore puisqu’il est à sa fin. Il faut donc que « le Fils de Dieu vienne du ciel sur les nuées de manière visible » (cf. Mc 13,26 ; Lc 21,27 ; Mt 24,30), comme il est écrit, que toute vie depuis la fondation du monde soit ressuscitée, que les justes et les saints qui ont été rendus parfaits, soit par le martyre, soit par une vie droite, aillent à sa rencontre avec une joie indicible, soient couronnés et dansent dans les cieux une danse sans fin. (…)

Puissiez-vous être jugés dignes d’accueillir avec une bonne espérance la fin dernière (cf. Mt 13,39.40.43) individuelle ou universelle dans le Christ Jésus notre Seigneur, à qui soient la gloire et la puissance avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

 

 

Pour être fils du Très-Haut

jeudi 12 septembre 2024

Le saint et doux remède de l’âme, c’est de reconnaître son néant, c’est de voir toujours que le péché seul vient d’elle, et que tout le reste vient de Dieu. Quand elle se connaît et qu’elle connaît Dieu, elle connaît sa bonté sur elle ; et la connaissant, elle l’aime et elle se déteste, non pas comme créature, mais comme rebelle à son Créateur.

En partant de cette sainte et vraie connaissance, elle ne se trompe pas de route, mais elle marche avec courage, car elle est unie et transformée en Celui qui est la voie, la vérité, la vie ; et elle est si forte, que ni le démon, ni la créature ne lui peuvent ôter sa force, parce quelle est devenue une même chose avec lui.

Tout mon désir est de vous voir dans ces doux et puissants liens, et un des signes principaux qui montrent que nous sommes les amis et les disciples du Christ, c’est de rendre le bien pour le mal. Si nous ne le faisons pas, nous sommes en état de damnation. Le faire est agréable à Dieu en toute créature (…).

Nous devons bien considérer que l’injure que nous faisons à Dieu, qui est infini, est plus grande que celle qui nous est faite par la créature, qui est finie. Et nous voulons cependant qu’il nous pardonne et qu’il fasse la paix avec nous ; nous désirons qu’il ne paraisse pas voir nos offenses. Nous devons faire de même pour nos ennemis : je vous le demande et je vous en conjure de la part de Jésus crucifié, faites-le pour l’honneur de Dieu et pour votre salut.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Le Fils de Dieu est libre de tout

lundi 12 août 2024

Lorsque le Christ réconcilia le monde avec Dieu, il n’avait certes pas besoin de réconciliation pour lui-même. Pour lequel de ses péchés aurait-il dû apaiser Dieu, lui qui n’en avait commis aucun ? Aussi, lorsque les Juifs lui réclament le didrachme exigé par la Loi, Jésus dit à Pierre : « Simon, de qui les rois de la terre perçoivent-ils le tribut ou les impôts ? De leurs fils ou des étrangers ? » Pierre répondit : « Des étrangers. » Jésus reprit : « les fils en sont donc exempts. Mais pour ne pas faire de scandale, jette l’hameçon et du premier poisson que tu prendras tu ouvriras la bouche ; tu y trouveras un stratère : prends-le et donne-le leur pour moi et pour toi. » (Mt 17, 25-27)

Le Christ nous montre par là qu’il ne devait rien expier pour des péchés personnels, parce qu’il n’était pas esclave du péché mais que, Fils de Dieu, il était libre de toute faute. Le fils était libre et l’esclave en état de péché. Puisqu’il est libre de tout, Jésus ne paie donc rien pour le rachat de son âme, lui dont le sang pouvait payer largement la rédemption des péchés du monde entier. Il a le droit de libérer les autres, lui qui n’a aucune dette pour lui-même.

Mais je vais plus loin. Le Christ n’est pas le seul à ne devoir rien payer pour la rédemption ou l’expiation de péchés personnels. Si tu envisages tout homme croyant, tu peux dire qu’aucun ne doit payer pour sa propre expiation, parce que le Christ a expié pour la rédemption de tous. Quel est l’homme qui trouverait son propre sang capable de le racheter, alors que le Christ a versé le sien pour le rachat de tous ?

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

« Ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19)

mercredi 13 mars 2024

Que votre âme reçoive le dogme fondamental qui concerne Dieu : il n’y a qu’un Dieu, un seul, sans naissance, sans commencement, sans changement ni mutation. Il n’a pas été engendré par un autre, il n’a pas d’autre être pour prendre la succession de sa vie. Il n’a pas commencé de vivre dans le temps, et il n’est pas davantage de date où il finisse. Il est à la fois bon et juste. (…) Unique est l’auteur du ciel et de la terre, le créateur des anges et des archanges. Il est auteur d’une multitude de créatures, mais le Père d’un seul avant les siècles, d’un seul qui est le Fils unique lui-même, notre Seigneur Jésus Christ, par qui il a fait toutes choses, les visibles et les invisibles.

Ce Père de notre Seigneur Jésus Christ n’est pas circonscrit dans un lieu quelconque, ni plus petit que le ciel ; les cieux au contraire sont l’œuvre de ses doigts, et sa main renferme toute la terre. Il est en toute chose et hors de toutes choses. Ne va pas t’imaginer que le soleil est plus brillant que lui ou lui est égal, car celui qui d’abord a créé le soleil doit, sans comparaison, être beaucoup plus grand et plus brillant que lui. Il sait d’avance ce qui doit exister, il est plus fort que tous les êtres, il les connaît tous, il en fait ce qu’il veut. Il n’est pas soumis aux vicissitudes des choses, ni à la naissance, ni également à la fortune, ni à l’inéluctable. Il est de tout point parfait et possède également toute forme de vertu. Il ne subit ni amoindrissement ni accroissement, mais il est toujours dans le même état et absolument identique à lui-même. Il a préparé aux pécheurs un châtiment, aux justes une couronne.

Bien des gens, de différentes manières, se sont égarés loin de ce Dieu unique. (…) Établis donc d’abord solidement dans ton âme ce dogme de la piété par le moyen de la foi.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Crois au Fils de Dieu !

vendredi 31 mars 2023

Crois dans le Fils de Dieu, le seul et unique, notre Seigneur Jésus Christ, l’engendré Dieu de Dieu, l’engendré vie de vie, l’engendré lumière de lumière, le semblable en tout à celui qui l’a engendré ; celui qui n’a pas acquis l’être dans le temps, mais qui avant tous les siècles, éternellement et sans défaillance a été engendré du Père ; la sagesse de Dieu et sa puissance et sa justice subsistantes ; celui qui siège à la droite du Père, avant tous les siècles.

Ce n’est pas, comme d’aucuns l’ont cru, après sa Passion que, pour ainsi dire, couronné par Dieu en raison de sa patience, il a reçu le trône placé à la droite du Père, mais c’est bien depuis qu’il existe (or il est engendré de toute éternité), qu’il possède la dignité royale, siégeant avec son Père, puisqu’il est, comme on l’a dit, Dieu, sagesse et force, exerçant la royauté avec son Père, et, par le Père, auteur de toutes choses.

Mais rien ne manque à sa dignité pour qu’elle soit divine, il connaît celui qui l’a engendré comme il est connu de celui qui l’a engendré ; bref, souviens-toi de ce qui est écrit dans l’Évangile : « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, nul non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils » (Mt 11,27)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Noël

samedi 24 décembre 2022

nativite« Mon enfant, écris ce que je te dicte pour tous mes fils au travers de ce monde. Le Pardon est arrivé à la naissance de mon Fils et Fils de Dieu. Mon fils, à Sa naissance, a offert à ce monde ce qu’il avait de plus cher, Sa Vie. Aujourd’hui vous allez réitérer Sa venue par une fête qui n’a plus le sens de son origine. Vous devez dans l’accueil de l’arrivée de mon Fils exhorter le monde à la conversion et à la prière. Une mère ne peut que protéger son fils de tous les dangers. Mon Fils est né pour vous préserver du danger de l’ignorance et de l’insouciance. »

Marie Mère des hommes – déc. 1998

« Du haut des cieux, ta Parole toute puissante s’élança du trône. » (Sg 18,15)

mardi 1 septembre 2020

Dieu est esprit (Jn 4,24), et donc celui qui est esprit a engendré spirituellement (…), d’une génération simple et incompréhensible. Le Fils lui-même dit du Père : « Le Seigneur m’a dit : ‘Tu es mon Fils; aujourd’hui, je t’ai engendré’ » (Ps 2,7). Cet aujourd’hui n’est pas récent mais éternel ; cet aujourd’hui n’est pas dans le temps, mais avant tous les siècles. « De mon sein, avant l’étoile du matin, je t’ai engendré » (Ps 109,3 LXX). Crois donc en Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, mais Fils unique comme le dit l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique, afin que celui qui croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3,16). (…) Saint Jean témoigne à ce sujet : « Nous avons contemplé sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14).

Les démons eux-mêmes, tremblant devant lui, s’écriaient : « Laisse-nous ! Qu’y a-t-il entre toi et nous, Jésus ? Toi qui es le Fils du Dieu vivant ! » Il est donc Fils de Dieu par nature, et non pas par adoption, puisqu’il est né du Père. (…) Le Père, Dieu véritable, a engendré le Fils semblable à lui-même, Dieu véritable. (…) Le Père a engendré le Fils autrement que, chez les hommes, l’esprit engendre la parole ; car l’esprit en nous subsiste, tandis que la parole , une fois prononcée, s’évanouit. Nous savons, nous, que le Christ a été engendré « Parole vivante et subsistante » (1P 1,23), née du Père éternellement, de façon inexprimable, de même nature que lui : « Au commencement était la Parole et la Parole était Dieu » (Jn 1,1). Parole qui comprend la volonté du Père et produit toutes choses par son ordre ; Parole qui descend et qui remonte (cf Is 55,11) ; (…) Parole pleine d’autorité et qui régit tout car « le Père a tout remis entre les mains du Fils » (Jn 13,3)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

L’humilité du Fils de Dieu

mercredi 13 décembre 2017

humilite

Celui qui considère ses propres défauts des yeux du cœur doit « s’humilier en vérité sous la puissante main de Dieu ». Aussi, je vous exhorte, vous qui êtes la servante de Dieu, lorsque vous connaîtrez avec certitude vos défauts, à humilier profondément votre âme, et à vous mépriser vous-même. Car « l’humilité est une vertu, dit Saint Bernard, par laquelle l’homme se tient pour vil, grâce à une très exacte connaissance de lui-même ». Par cette humilité, notre Père, le bienheureux François, devint vil à ses propres yeux. Il l’aima et la rechercha depuis les commencements de sa vie religieuse jusqu’à la fin. Pour elle, il quitta le monde, se fit traîner nu dans les rues de la ville, servit les lépreux, confessa ses péchés dans ses prédications et demanda qu’on le couvrît d’opprobres.

Mais c’est surtout du Fils de Dieu que vous devez apprendre cette vertu. Il dit lui-même : « apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur », car, selon le bienheureux Grégoire : « celui qui amasse des vertus sans humilité, lance de la poussière contre le vent ». De même que l’orgueil est le principe de tout péché, de même en effet, l’humilité est le fondement de toutes les vertus.

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
De la vie parfaite, II §1,3,4, (Œuvres spirituelles de Saint Bonaventure, Sté S. François d’Assise, 1931 ; pp.51-52, rev.)