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Archive pour le mot-clef ‘Croix Glorieuse’

Fête de la Croix Glorieuse

dimanche 14 septembre 2025

Non seulement nous n’avons pas à rougir de la mort de notre Seigneur Dieu, mais nous devons tirer d’elle la plus grande confiance et la plus grande fierté. En recevant de nous la mort qu’il a trouvée en nous, il nous a très fidèlement promis de nous donner en lui la vie que nous ne pouvions avoir de nous-mêmes. Et si celui qui est sans péché nous a aimés au point qu’il a subi pour nous, pécheurs, ce que nous aurions mérité par notre péché, comment ne nous donnera-t-il pas ce qui est justice, lui qui nous justifie ? Comment ne donnera-t-il pas leur récompense aux justes, lui qui est fidèle dans ses promesses et qui a subi la peine des coupables ?

Reconnaissons sans trembler, mes frères, et proclamons que le Christ a été crucifié pour nous. Disons-le sans crainte et avec joie, sans honte et avec fierté. L’apôtre Paul l’a vu, lui qui en a fait un titre de gloire. Après avoir rappelé les nombreuses et grandes grâces qu’il tenait du Christ, il ne dit pas qu’il se glorifie de ces merveilles, mais il dit : « Pour moi, Dieu me garde de trouver ma fierté autre part que dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ » (Gal 6,14).

Saint Augustin (354-430)

Fête de la Croix Glorieuse

samedi 14 septembre 2024

Ô bois trois fois bienheureux sur lequel fut étendu le Christ, Roi et Seigneur, bois par lequel a succombé celui qui, ayant par le bois trompé Adam, a été pris au piège du Dieu cloué sur toi dans sa chair qui à nos âmes accorde la paix !

Le bois trois fois bienheureux où a été fixé en sa chair le Rédempteur, le Seigneur, et par lequel a péri celui qui au moyen du bois avait trompé Adam en le faisant désobéir, c’est ce bois qui l’a ressuscité et qui, pour nos âmes, est devenu source d’incorruptibilité.

Tu as rappelé d’exil, grâce à ta crucifixion, la race d’Adam le premier créé : incorruptible en effet en ton essence, tu t’es volontairement appauvri, toi l’Impassible, à cause de nous, Jésus, et dans la chair assumée tu as supporté les souffrances de la Passion. (…)

Le manteau royal, tu l’as toi-même trempé dans ton sang, emblème de ton pouvoir sur tous les êtres célestes, terrestres et souterrains, quand tu as été levé haut sur la croix : cette croix que tu portais sur tes épaules, faisant par ta Passion jaillir pour moi la résurrection.

En vertu de ta nature divine tu es ressuscité d’entre les morts, toi le Puissant, le Fort, et tu as anéanti le règne de la mort : même si, tel un mortel, tu as séjourné dans le tombeau, Ami de l’Homme, tu as retiré de la corruption toute la race humaine.

Avec foi proclamons bienheureuse, dans nos hymnes, celle qui n’a pas connu d’époux, la très pure Mère de Dieu, elle qui a mis au monde le Maître de tous, celui qui nous délivre de l’antique condamnation et à nos âmes accorde la paix.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

mardi 14 septembre 2021

(…) Devenu homme par amour des hommes,
Il fit don de la plénitude de sa vie humaine
aux âmes qu’Il s’est choisies.

Lui qui a formé chaque cœur humain
veut un jour manifester
le sens secret de l’être de chacun
par un nom nouveau que seul comprend celui qui le reçoit (Ap 2,17).

Il s’est uni chacun des élus
d’une manière mystérieuse et unique.
Puisant de la plénitude de sa vie humaine,
Il nous fit don de la croix.

Qu’est-ce que la croix ?
Le signe du plus grand opprobre.
Celui qui entre en contact avec elle
est rejeté d’entre les hommes.

Ceux qui un jour L’ont acclamé
se détournent de Lui avec effroi et ne Le connaissent plus.
Il est livré sans défense à ses ennemis.

Sur terre il ne lui reste rien d’autre
que les souffrances, les tourments et la mort.

Qu’est-ce que la croix ?
Le signe qui indique le ciel.
Bien au-dessus de la poussière et des brumes d’ici-bas
elle se dresse haut, jusqu’en la pure lumière.

Abandonne donc ce que les hommes peuvent prendre,
ouvre les mains, serre-toi contre la croix :
elle te porte alors
jusqu’en la lumière éternelle.

Lève les yeux vers la croix :
elle étend ses poutres
à la manière d’un homme qui ouvre les bras
pour accueillir le monde entier.

Venez tous, vous qui peinez sous le poids du fardeau (Mt 11,28)
et vous aussi qui n’avez qu’un cri, sur la croix avec Lui.
Elle est l’image du Dieu qui, crucifié, devint livide.

Elle s’élève de la terre jusqu’au ciel,
comme Celui qui est monté au ciel
et voudrait nous y emporter tous ensemble avec Lui.

Enlace seulement la croix, et tu le possèdes, Lui,
le Chemin, la Vérité, la Vie (Jn 14,6).
Si tu portes ta croix, c’est elle qui te portera,
elle te sera béatitude.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

lundi 14 septembre 2020

Il lui fut enseigné [à Gertrude] que lorsque nous nous tournons vers le crucifix, nous devons considérer qu’au fond du cœur le Seigneur Jésus nous dit de sa tendre voix : « Voici comment, à cause de l’amour que j’ai pour toi, j’ai été suspendu à la croix, nu et méprisable, le corps couvert de blessures et tous les membres disloqués. Et pourtant mon Cœur est ému d’une telle douceur d’amour pour toi que, si ton salut l’exigeait et ne pouvait être accompli autrement, j’accepterais d’endurer aujourd’hui pour toi seul tout ce que tu peux voir que j’ai enduré jadis pour le monde tout entier. » Ces réflexions nous doivent porter à la gratitude, car, à vrai dire, ce n’est jamais sans une grâce de Dieu que notre regard rencontre un crucifix. (…)

Une autre fois, appliquant son esprit à méditer sur la Passion du Seigneur, elle comprit que la méditation des prières et leçons relatives à la Passion du Seigneur est d’une efficacité infiniment plus grande que tout autre exercice. Car de même qu’il est impossible de toucher de la farine sans que de la poudre en reste aux mains, ainsi il n’est pas possible de penser avec tant soit peu de ferveur à la Passion du Seigneur sans en tirer quelque fruit. Même celui qui fait une simple lecture sur la Passion dispose au moins son âme à en recevoir le fruit, de sorte que cette simple attention de celui qui s’exerce au souvenir de la Passion du Christ lui est plus profitable qu’à tel autre une attention plus soutenue, mais non occupée par la Passion du Seigneur.

C’est pourquoi, ayons soin sans cesse d’appliquer souvent notre méditation à la Passion du Christ et qu’elle nous devienne comme un rayon de miel à la bouche, une mélodieuse musique à l’oreille, un chant de joie dans le cœur

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

« Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel. »

mardi 21 avril 2020

Le Pasteur de tous est descendu,
Il a cherché Adam, brebis perdue,
Il l’a porté sur ses épaules et est remonté.
Il s’est fait lui-même sacrifice offert au Maître du troupeau (Lc 15,4; Jn 10,11).
Bénie soit sa descente vers nous !

Il s’est répandu, rosée et pluie vivifiante,
Sur Marie, cette terre assoiffée.
Grain de blé, il est descendu dans la terre ;
Il en est remonté, gerbe et pain nouveau (Jn 12,24).
Bénie soit son offrande ! (…)

De la hauteur, la puissance est descendue pour nous,
Du sein de la Vierge, l’espérance a brillé pour nous,
Du tombeau la vie est apparue pour nous,
À la droite du Père, il siège en roi pour nous.
Béni soit son honneur !

De la hauteur il a coulé comme un fleuve ;
De Marie il est sorti comme un rejeton ;
Du bois il a pendu comme un fruit,
Et il est monté au ciel, offrande des prémices.
Bénie soit sa volonté

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

samedi 14 septembre 2019

Ô Sagesse, quel jeu tu joues ; par quel artifice tu circonviens mon Jésus. Toi, tu dépouilles le Roi de gloire, tu en fais un spectacle de mépris. Toi, tu attaches au gibet la rançon du monde entier. Toi seule, tu pèses et apprécies la valeur de ce mystère pour payer la dette de toute prévarication. Toi, tu élèves celui qui est la vie de tous, afin que, les attirant à lui dans sa mort (cf. Jn 12,32), il les vivifie tous.

Ô Amour sage, quel amalgame tu composes, pour mettre un terme à la ruine universelle. Ô quel emplâtre tu emploies pour guérir la blessure de tous. Ô Amour, ta prudence vient au secours de ceux qui étaient perdus. Toi, tu condamnes le Juste, afin de sauver le coupable malheureux. Ô Amour sage, ta sentence est le soulagement des malheureux. Toi, tu défends la cause de la paix. Toi, tu exauces la miséricorde qui interpelle pour nous. Toi, dans un dessein prudent, tu subviens à l’angoisse de tous, par la volonté bienveillante de ta clémence. Toi, tu mets fin à l’universelle misère, par l’œuvre glorieuse de ta miséricorde. Ô Amour, ta découverte est pour les perdus l’occasion du salut.

Voici, ô Sagesse, que déjà est ouvert le cellier rempli de bonté. De grâce, regarde-moi, l’accusé, qui me tient dehors, à la porte de la charité. De grâce, remplis les haillons de mon indigence de la bénédiction de tes douceurs. Voici que devant toi s’offre la coupe vide de mon désir (cf. Ps 37,10). De grâce, que s’ouvre la serrure de ta plénitude. De grâce, ne me traite pas selon mes péchés ; ne me punis pas selon mes iniquités (Ps 102,10), mon Jésus. De grâce, de même que par ton sang tu m’as été vraiment propice, ainsi par la vertu de ta précieuse croix, répare en moi ma vie.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

vendredi 14 septembre 2018

Désormais, par la croix, les ombres sont dissipées et la vérité se lève, comme nous le dit l’apôtre Jean : « L’ancien monde est passé, toutes choses sont nouvelles » (Ap 21,4-5). La mort est dépouillée, l’enfer livre ses captifs, l’homme est libre, le Seigneur règne, la création est dans la joie. La croix triomphe et toutes les nations, tribus, langues et peuples (Ap 7,9) viennent pour l’adorer. Avec le bienheureux Paul qui s’écrie : « Loin de moi la pensée de trouver ma gloire ailleurs que dans la croix de Jésus Christ notre Seigneur » (Ga 6,14), nous trouvons en elle notre joie. La croix rend la lumière à l’univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations de l’Occident, de l’Orient, du Nord et de la mer en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le Calvaire. Armés de la croix, les apôtres s’en vont prêcher et rassembler dans son adoration tout l’univers, foulant aux pieds toute puissance hostile. Par elle, les martyrs ont confessé la foi avec audace et n’ont pas craint les ruses des tyrans. S’en étant chargés, les moines, dans une immense joie, ont fait de la solitude leur séjour. Lors du retour du Christ, cette croix paraîtra d’abord dans le ciel, sceptre précieux, vivant, véritable et saint du Grand Roi : « Alors, dit le Seigneur, apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme » (Mt 24,30). Nous la verrons, escortée par les anges, illuminant la terre, d’un bout de l’univers à l’autre, plus claire que le soleil, annonçant le Jour du Seigneur.

Homélie attribuée à saint Ephrem (vers 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

jeudi 14 septembre 2017

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C’est la croix qui a réconcilié les hommes avec Dieu, qui a fait de la terre un ciel, qui a réuni les hommes aux anges. Elle a renversé la citadelle de la mort, détruit la puissance du démon, délivré la terre de l’erreur, posé les fondements de l’Église. La croix, c’est la volonté au Père, la gloire du Fils, la jubilation de l’Esprit Saint…

La croix est plus éclatante que le soleil, plus brillante que ses rayons, car, lorsque le soleil s’obscurcit, c’est alors que la croix scintille (Mt 27,45) ; le soleil s’obscurcit non en ce sens qu’il disparaît, mais qu’il est vaincu par la splendeur de la croix. La croix a déchiré l’acte de notre condamnation (Col 2,14), elle a brisé les chaînes de la mort. La croix est la manifestation de l’amour de Dieu : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas ».

La croix a ouvert le paradis, elle y a introduit le malfaiteur (Lc 23,43) et elle a ramené au Royaume des cieux le genre humain voué à la mort.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur « Père, si c’est possible » (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 72)

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

mercredi 14 septembre 2016

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Que la vue de la croix est belle ! Sa beauté n’est pas mêlée de mal et de bien, comme jadis l’arbre du jardin d’Eden. Elle est tout entière admirable, « belle à voir et à partager » (Gn 3,6). C’est un arbre qui donne la vie et non la mort ; la lumière et non l’aveuglement. Elle fait entrer dans l’Eden ; elle n’en fait pas sortir. Cet arbre sur lequel le Christ est monté, comme un roi sur son char de triomphe, a perdu le diable, qui avait le pouvoir de la mort, et a délivré le genre humain de l’esclavage du tyran. C’est sur cet arbre que le Seigneur, comme un combattant d’élite, blessé aux mains, aux pieds et à son côté divin, a guéri les cicatrices du péché, c’est-à-dire notre nature blessée par le Satan.

Après avoir été mis à mort par le bois, nous avons trouvé la vie par le bois ; après avoir été trompé par le bois, c’est par le bois que nous avons repoussé le serpent trompeur. Quels échanges surprenants ! La vie au lieu de la mort, l’immortalité au lieu de la corruption, la gloire au lieu de la honte. C’est avec à-propos que l’apôtre Paul s’est écrié : « Je ne veux trouver ma gloire que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ga 6,14)… Au-dessus de toute sagesse, cette sagesse qui a fleuri sur la croix a rendu stupide les prétentions de la sagesse de ce monde (1Co 1,17s)…

C’est par la croix que la mort a été tuée et Adam rendu à la vie. C’est par la croix que tous les apôtres ont été glorifiés, tous les martyrs couronnés, tous les saints sanctifiés. C’est par la croix que nous avons revêtu le Christ et dépouillé l’homme ancien (Ep 4,22). C’est par la croix que nous avons été ramenés comme les brebis du Christ, et que nous sommes rassemblés dans la bergerie d’en haut.

Saint Théodore le Studite (759-826), moine à Constantinople
Homélie pour l’adoration de la Croix (Cf. brév. 2e vendredi de Pâques)

 

 

 

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je suis. »

mardi 15 mars 2016

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Celui qui vénère vraiment la Passion du Seigneur doit si bien regarder Jésus crucifié par les yeux du cœur qu’il reconnaisse sa propre chair dans la sienne… Aucun malade ne se voit refuser la victoire de la croix, et il n’y a personne qui ne trouve un secours dans la prière du Christ ; si elle a profité à beaucoup de ses bourreaux, combien davantage aidera-t-elle ceux qui se tournent vers lui !

Cette adoption de notre nature par la divinité, grâce à laquelle « le Verbe s’est fait chair et a demeuré parmi nous » (Jn 1,14), a-t-elle exclu aucun homme de sa miséricorde, sauf s’il refuse la foi ? L’homme n’a-t-il pas une nature commune avec le Christ, s’il accueille celui qui l’a assumée, et s’il a été régénéré par l’Esprit qui l’a engendré ? De plus, qui ne reconnaîtrait pas nos propres faiblesses en Lui, Lui qui a « pris la condition d’esclave » ? (Ph 2,7)…

Il est nôtre, ce corps sans vie qui gisait dans le sépulcre, mais qui a ressuscité le troisième jour et qui, au-dessus de toutes les hauteurs célestes, est monté jusqu’à la droite de la majesté du Père. Si nous marchons dans la voie de ses commandements, et si nous n’avons pas honte de confesser tout ce qu’il a fait pour notre salut dans l’abaissement de sa chair, nous aussi nous serons élevés jusqu’à partager sa gloire. Car ce qu’il a annoncé s’accomplira de façon éclatante : « Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10,32).

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
15ème sermon sur la Passion, 3-4 (trad. bréviaire ; cf SC 75 bis, p. 189)