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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

Apprendre

lundi 3 novembre 2014
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Le vase qu’il façonnait de sa main avec l’argile fut manqué. Alors il recommença, et il fit un autre vase qu’il jugea satisfaisant Jérémie 18. 1-6
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12149982-vector-illustration-de-vasesIl est des situations relationnelles, professionnelles, spirituelles, qu’à vue humaine, nous pouvons juger sans issue : nous avons fait des propositions, nous avons tenté de changer quelques paramètres, et l’obstacle est toujours là. Il semble que quoi que nous fassions, il ne sortira rien de nos tentatives. De telles situations génèrent un découragement bien compréhensible. Mais l’histoire de la poterie rapportée par Jérémie souligne que ce qui est impossible aux hommes reste toujours possible à Dieu. Les disciples de Jésus ont été confrontés à de telles situations, que seul Dieu a pu retourner : Élisabeth, stérile et âgée, connaît la joie de l’enfantement (*) ; les riches, a priori recalés pour leur entrée dans le Royaume de Dieu, trouvent l’ouverture (**).
L’impossibilité à vue humaine est souvent une épreuve, au double sens du mot : une peine douloureuse, mais aussi une sorte de test de la confiance que l’on met en Dieu. Quand une situation difficile est pleinement confiée à Dieu, il n’est pas sûr que celui-ci la résolve de la manière que nous pensons ou souhaitons, par exemple en réparant le vase brisé, mais il la résout, éventuellement en faisant un autre vase. Qu’il nous faut alors apprendre à recevoir et à reconnaître !
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*  Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 36-37
**  Évangile selon saint Luc, chapitre 18, versets 25-27
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La méditation
frère Hervé Ponsot
couvent de Lille

Commémoration de tous les fidèles défunts

dimanche 2 novembre 2014

Espérance

Pourquoi est-ce que je te pleurerais, mon frère qui m’aimais tant et qui m’a été enlevé…? Car je n’ai pas perdu mes relations avec toi ; elles ont complètement changé pour moi : jusqu’ici elles étaient inséparables du corps, maintenant elles sont indissociables des sentiments. Tu restes avec moi et tu y resteras toujours… L’apôtre Paul me rappelle et met une sorte de frein à mon chagrin par ces mots… : « Nous ne voulons pas, frères, vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort, pour que vous ne soyez pas tristes comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (1Th 4,13)…

Mais tous les pleurs ne sont pas signe de manque de foi ou de faiblesse. La douleur naturelle est une chose, la tristesse de l’incroyance en est une autre… La douleur n’est pas seule à avoir des larmes : la joie a ses larmes, l’affection elle aussi fait venir les pleurs et la parole arrose le sol de larmes, et la prière, selon les mots du prophète, baigne de larmes notre lit (Ps 6,7). Quand on a enseveli les patriarches, leur peuple aussi a beaucoup pleuré sur lui-même. Les larmes sont donc des signes d’affection et non des incitations à la douleur. J’ai pleuré, je l’avoue, mais le Seigneur aussi a pleuré (Jn 11,35) ; lui a pleuré quelqu’un qui n’était pas de sa famille, moi un frère. Lui, en un seul homme, a pleuré tous les hommes ; moi je te pleurerai, mon frère, en tous les hommes.

C’est avec notre sensibilité que le Christ a pleuré, non avec la sienne, car la divinité n’a pas de larmes… Il a pleuré en cet homme qui était « triste à en mourir » (Mt 26,38) ; il a pleuré en celui qui a été crucifié, qui est mort, qui a été enseveli ; il a pleuré en cet homme…né de la Vierge.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur la mort de son frère, § 6 (trad. coll. Migne n°84, p. 225 rev.)

 

 

 

Tous Saints

samedi 1 novembre 2014

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En attendant que le Seigneur vienne dans sa majesté, accompagné de tous les anges (Mt 25,31) et que, la mort enfin détruite, tout lui ait été soumis (1Co 15,26s), les uns parmi ses disciples sont en pèlerinage sur terre ; d’autres, qui ont achevé leur vie, sont en voie de purification ; d’autres enfin sont dans la gloire contemplant « dans la pleine lumière, Dieu lui-même, tel qu’il est, un et trine ». Tous cependant, à des degrés et sous des formes diverses, nous communions dans la même charité envers Dieu et envers le prochain, chantant à notre Dieu le même hymne de gloire. En effet, tous ceux qui sont au Christ et possèdent son Esprit sont unis en une seule Église et sont étroitement liés les uns aux autres dans le Christ (cf Ep 4,16).

L’union de ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix du Christ n’est pas du tout interrompue ; au contraire, selon la foi constante de l’Église, cette union est renforcée par l’échange des biens spirituels. Parce qu’ils sont plus intimement liés au Christ, ceux qui sont au ciel contribuent à affermir plus solidement toute l’Église dans la sainteté ; ils ajoutent à la grandeur du culte que l’Église rend à Dieu sur la terre et l’aident de façons multiples à se construire plus largement (cf 1Co 12,12s). En effet, accueillis dans la patrie céleste et demeurant auprès Seigneur (2Co 5,8), ils ne cessent par lui, avec lui et en lui d’intercéder pour nous auprès du Père, offrant les mérites qu’ils ont acquis par l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus (1Tm 2,5), alors qu’ils étaient sur terre, où ils ont servi le Seigneur en toutes choses et achevé en leur chair ce qui manque aux souffrances du Christ pour son Corps qui est l’Église (Col 1,24). Ainsi leur sollicitude fraternelle apporte une aide très considérable à notre faiblesse.

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Église, « Lumen Gentium / La Lumière des nations », § 49

 

 

 

Saint Simon et saint Jude (Thaddée), Apôtres, fête

mardi 28 octobre 2014

Jésus choisit ses apôtres

Saint Paul disait : « La faiblesse de Dieu est plus forte que tous les hommes » (1Co 1,25). Que la prédication soit l’œuvre de Dieu, c’est évident. Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l’idée d’une telle démarche, eux qui vivaient près des lacs et des fleuves et dans le désert ? Eux qui n’avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage : l’évangéliste le montre bien, il n’a voulu ni excuser ni cacher leurs défauts. C’est là une preuve très forte de vérité. Que dit-il à leur sujet ? Quand le Christ a été arrêté, après avoir fait les miracles innombrables, la plupart se sont enfuis, et celui qui était leur chef de file n’est resté que pour le renier.

Quand le Christ était vivant, ces hommes étaient incapables de soutenir les assauts de ses ennemis. Et lorsqu’il était mort et enseveli…, comment croyez-vous qu’ils se seraient mobilisés contre la terre entière ? Est-ce qu’ils n’auraient pas dû se dire : « Il n’a pas été capable de se sauver lui-même, et il nous protégerait ? Quand il était vivant, il n’a pas pu se défendre, et maintenant qu’il est mort, il nous tendrait la main ? Quand il était vivant, il n’a pas pu se soumettre aucune nation, et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom ? »… La chose est donc évidente : s’ils ne l’avaient pas vu ressuscité et s’ils n’avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n’auraient pas pris un risque pareil.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur la 1ère lettre aux Corinthiens 4, 3 ; PG 61,34 (trad. bréviaire 24/08)

 

 

 

 

« Je suis venu jeter un feu sur la terre. »

jeudi 23 octobre 2014

images-1« Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé »… Le Seigneur nous veut vigilants, attendant à tout moment la venue du Sauveur… Mais puisque le profit est mince et faible le mérite quand c’est la crainte du supplice qui empêche de s’égarer et puisque c’est l’amour qui a une valeur supérieure, le Seigneur lui-même…enflamme notre désir d’acquérir Dieu lorsqu’il dit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre. » Non pas, bien sûr, le feu qui détruit, mais celui qui produit la volonté bonne, celui qui rend meilleurs les vases d’or de la maison du Seigneur en consumant le foin et la paille (1Co 3,12s), en dévorant toute la gangue du monde, amassée par le goût du plaisir terrestre, œuvre de la chair qui doit périr.

C’est ce feu divin qui brûlait dans les os des prophètes, comme le déclare Jérémie : « C’est devenu comme un feu ardent qui brûle dans mes os » (Jr 20,9). Car il y a un feu du Seigneur, dont il est dit : « Un feu brûlera devant lui » (Ps 96,3). Le Seigneur lui-même est un feu, dit-il, « qui brûle sans consumer » (Ex 3,2). Le feu du Seigneur est lumière éternelle ; à ce feu s’allument les lampes des croyants : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées » (Lc 12,35). Les jours de cette vie étant encore nuit, une lampe est nécessaire. C’est ce feu que, selon le témoignage des disciples d’Emmaüs, le Seigneur avait lui-même mis en eux : « N’avions-nous pas le cœur brûlant, sur la route, tandis qu’il nous dévoilait les Écritures ? » (Lc 24,32) Ils nous apprennent avec évidence quelle est l’action de ce feu, qui éclaire le fond du cœur de l’homme. C’est pour cela que le Seigneur viendra dans le feu (Is 66,15), pour consumer le mal au moment de la résurrection, combler par sa présence les désirs de chacun, et projeter sa lumière sur les mérites et les mystères.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 131s ; SC 52 (trad. SC, p. 55 rev.)

 

 

 

« Cette nuit même, on te redemande ta vie. »

lundi 20 octobre 2014

Bougie nuit

« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment » (Mc 13,33). Considérons cette question très sérieuse, qui nous regarde tous de près : que veut dire veiller en l’attente du Christ ? « Veillez, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou au matin. Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis… Je vous le dis à tous : veillez ! » (v. 35s)…

Beaucoup d’hommes se moquent de la religion ouvertement…, mais considérons ceux qui sont plus sobres et consciencieux : ils ont de bonnes qualités et pratiquent la religion dans un certain sens et jusqu’à un certain degré, mais ils ne veillent pas… Ils ne comprennent pas qu’ils sont appelés à être « étrangers et voyageurs sur la terre » (He 11,13), et que leur lot terrestre et leurs biens terrestres sont une sorte d’accident de leur existence, et qu’en fait ils ne possèdent rien… Il n’y a aucun doute que beaucoup de membres de l’Église vivent ainsi et ne seraient pas, ne pourraient pas être, prêts à accueillir aussitôt le Seigneur à sa venue…

Quelle prise de conscience émouvante et grave pour nous que de savoir que lui-même a attiré notre attention sur ce danger précis…, le danger de laisser l’attention de ses disciples se détourner de lui, pour n’importe quelle raison. Il les prémunit contre toutes les agitations, toutes les attirances de ce monde, les prévient que le monde ne sera pas prêt quand il viendra ; il les supplie avec tendresse de ne pas lier partie avec ce monde. Il les prévient par les exemples de l’homme riche à qui on demande compte de son âme pendant la nuit, du serviteur qui mangeait et buvait (Lc 12,45), des jeunes filles insensées (Mt 25,2)… Le cortège de l’Époux passe majestueusement, les anges sont là, les justes rendus parfaits sont là, les petits enfants, les saints docteurs, les saints vêtus de blanc, les martyrs lavés de leur sang… : son Épouse s’est préparée, elle s’est faite belle (Ap 19,7), mais beaucoup d’entre nous dorment encore.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « Watching », PPS, t. 4, n° 22, passim

 

 

 

« Il le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. »

lundi 6 octobre 2014

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« Et qui est mon prochain ? » Pour répondre, le Verbe, la Parole de Dieu, expose sous la forme d’un récit toute l’histoire de la miséricorde : il raconte la descente de l’homme, l’embuscade des brigands, l’arrachement du vêtement impérissable, les blessures du péché, l’emprise de la mort sur la moitié de la nature (l’âme, elle, demeurant immortelle), le passage en vain de la Loi, puisque ni le prêtre ni le lévite n’ont soigné les plaies de l’homme qui avait été la victime des brigands. « En effet, le sang des taureaux ou des boucs ne peut pas enlever les péchés » (He 10,4) ; seul pouvait le faire celui qui a revêtu toute la nature humaine par les prémices de la pâte où avaient part toutes les races : Juifs, Samaritains, Grecs, et l’humanité toute entière. C’est lui qui avec son corps, c’est-à-dire sa monture, s’est trouvé dans le lieu de la misère de l’homme ; il a soigné ses blessures, il l’a fait reposer sur sa propre monture et lui a donné comme abri sa propre miséricorde, où tous ceux qui peinent et ploient sous le fardeau trouvent le repos (Mt 11,28)…

« Celui qui demeure en moi, moi je demeure en lui » (Jn 6,56)… Celui qui trouve son abri en cette miséricorde du Christ reçoit de lui deux pièces d’argent, dont l’une est d’aimer Dieu de toute son âme, l’autre d’aimer son prochain comme soi-même, selon la réponse du docteur de la Loi (Mc 12,30s). Mais puisque « ce ne sont pas ceux qui écoutent la Loi qui sont justes devant Dieu, mais ceux qui la mettent en pratique » (Rm 2,13), il faut non seulement recevoir ces deux pièces d’argent…, mais apporter aussi sa contribution personnelle par ses œuvres pour l’accomplissement de ces deux commandements. C’est pourquoi le Seigneur dit à l’hôtelier que tout ce qu’il aura fourni pour le soin du blessé, il le lui rendra, lors de son second avènement, à la mesure de son zèle.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Sermons sur le Cantique des cantiques, n°14 (trad. coll. Migne, n° 49-50, p. 287 rev.)

 

 

 

St François d’Assise, fondateur o.f.m. (1182-1226)

samedi 4 octobre 2014

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La vie de saint François d’Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l’humilité de la croix.

« Surgit au monde un soleil ». À travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François.

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rançois naît en Assise, en Ombrie, à la fin de 1181 ou au début de 1182. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu’on lui donna le nom de François, quoiqu’il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille : d’après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d’une étable. Dieu voulait qu’il fût, dès le premier moment, l’imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix.

Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l’éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur ; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l’aumône à un malheureux, il s’en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu’il a réalisée plus que tout autre saint : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive ! » (Lc 9,23).

Sa conversion fut accompagnée de plus d’un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d’espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu’un cilice, et les remit à son père en disant : « Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux. »

Un jour, il entendit, à l’évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « N’emportez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâtons. » (Mt 10,9-10). Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l’étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.

En 1224, dans l’ermitage de la Verna, François vit le Crucifié sous la forme d’un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates ; il devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.

La mort de François – son transitus – advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue.

Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) l’inscrivit dans l’album des saints. Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur, à Assise, destination encore aujourd’hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, le peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI

 >>> Saint François d’Assise

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©Evangelizo.org

 

 

 

 

Fête des Sts Michel, Gabriel et Raphaël, archanges

lundi 29 septembre 2014

saints archanges

« Vous verrez les anges monter et descendre sur le Fils de l’Homme. » Ils montent pour eux, ils descendent pour nous, ou plutôt ils descendent avec nous. Ces bienheureux esprits montent par la contemplation de Dieu, et ils descendent pour avoir soin de nous et pour nous garder dans tous nos chemins (Ps 90,11). Ils montent vers Dieu pour jouir de sa présence ; ils descendent vers nous pour obéir à ses ordres, car il leur a commandé de prendre soin de nous. Toutefois, en descendant vers nous, ils ne sont pas privés de la gloire qui les rend heureux, ils voient toujours le visage du Père…

Lorsqu’ils montent à la contemplation de Dieu, ils cherchent la vérité dont ils sont comblés sans interruption en la désirant, et qu’ils désirent toujours en la possédant. Lorsqu’ils descendent, ils exercent envers nous la miséricorde, puisqu’ils nous gardent dans toutes nos voies. Car ces esprits bienheureux sont les ministres de Dieu qui nous sont envoyés pour nous venir en aide (He 1,14) ; et dans cette mission ce n’est pas à Dieu qu’ils rendent service, mais à nous. Ils imitent en cela l’humilité du Fils de Dieu qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et qui a vécu parmi ses disciples, comme s’il avait été leur serviteur (Mt 20,28)…

Dieu a donné ordre à ses anges, non pas de te retirer de tes chemins, mais de t’y garder soigneusement, et de te conduire dans les chemins de Dieu par ceux qu’ils suivent eux-mêmes. Comment cela, me diras-tu ? Les anges, bien sûr, agissent en toute pureté et par seule charité ; mais toi, du moins, contraint et averti par la nécessité de ta condition, descends, condescends à ton prochain en faisant preuve de miséricorde envers lui ; puis, toujours à l’imitation des anges, élève ton désir et, de toute l’ardeur de ton cœur, efforce-toi de monter jusqu’à la vérité éternelle.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
11ème Sermon sur le Psaume 90 « Qui habitat » 6, 10-11 (trad. En Calcat)

 

 

« Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. »

dimanche 28 septembre 2014

citation

Les portes sont ouvertes à chaque personne qui se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son cœur, et le Père reçoit avec joie un enfant qui se repent vraiment. Quel est le signe du vrai repentir ? Ne plus retomber dans les vieilles fautes et arracher de ton cœur, par leurs racines, les péchés qui te mettaient en danger de mort. Une fois qu’ils auront été effacés, Dieu reviendra habiter en toi. Car, comme dit l’Écriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s’est écrié : « C’est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice » (Os 6,6; Mt 9,13). « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » (Ez 33,11) ; « Si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu’ils deviendront comme la laine blanche » (Is 1,18).

Dieu seul, en effet, peut remettre les péchés et ne pas imputer les fautes, alors que le Seigneur Jésus nous exhorte à pardonner chaque jour à nos frères qui se repentent. Et si nous, qui sommes mauvais, nous savons donner de bonnes choses aux autres (Mt 7,11), combien plus « le Père plein de tendresse » (2Co 1,3) le fera-t-il ! Le Père de toute consolation, qui est bon, plein de compassion, de miséricorde et de patience par nature, attend ceux qui se convertissent. Et la conversion véritable suppose que l’on cesse de pécher et que l’on ne regarde plus en arrière… Regrettons amèrement donc nos fautes passées et prions le Père pour qu’il les oublie. Il peut, dans sa miséricorde, défaire ce qui a été fait et, par la rosée de l’Esprit, effacer nos méfaits passés.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche sera sauvé ? », 39-40 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 141 rev.)