ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘parousie’

« On verra le Fils de l’homme venir. »

jeudi 28 novembre 2024

« Tu m’appelleras et je te répondrai. » (Jb 14,15 Vg) On dit que nous répondons à quelqu’un quand à notre tour nous accordons à ses actes notre propre comportement. Dans cette transformation, l’appel vient donc du Seigneur et la réponse de l’homme, puisque devant la rayonnante splendeur de l’être incorruptible, incorruptible aussi se montre l’homme, libéré de sa corruption.

Maintenant, en effet, tant que nous sommes esclaves de notre corruption, nous ne répondons pas à l’auteur de notre vie, parce que, corruption et incorruption n’ayant aucune commune mesure, il n’existe aucune ressemblance qui nous permette une réponse. Mais de ce changement définitif l’Écriture dit : « Quand il apparaîtra, nous serons semblables à Lui, parce que nous le verrons tel qu’Il est. » (1 Jn 3,2) Nous répondrons donc véritablement à l’appel de Dieu le jour où, au commandement de l’Incorruption souveraine, nous nous lèverons incorruptibles.

Et comme la créature est impuissante à se donner par elle-même un tel état et que seul un don de Dieu tout-puissant permet pareille mutation qui donne la gloire merveilleuse de l’incorruptibilité, Job est en droit d’ajouter : « Tu tendras ta main droite à l’œuvre de tes mains. » C’est comme s’il disait ouvertement : Si ta créature corruptible peut subsister jusqu’à l’incorruptibilité, c’est parce que la main de ta puissance la redresse et que la grâce de ton attention la maintient afin qu’elle puisse subsister.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

Quand le Fils de Dieu viendra…

dimanche 17 novembre 2024

Mes enfants et frères, venez, adorons le Christ, notre roi, prosternons-nous devant lui (cf. Ps 94,6), à nouveau offrons nos prémices et à nouveau portons du fruit ! (…) Ainsi donc nous avons pour unique roi, le roi de tous les rois, notre Seigneur et notre Dieu, c’est lui que nous servons, nous attendons avec impatience de l’accueillir toujours par notre pratique du bien et nous désirons ardemment sa venue (cf. 1 Co 15,23 ; Mt 24,3). (…)

Nous prions pour être protégés et non seulement pour cela, mais aussi pour être bien préparés et prémunis pour le temps des épreuves ; de celles-ci, que le Seigneur ne nous laisse pas faire l’expérience bien que nous soyons soldats du Christ et que nous devions mourir avec joie pour notre Seigneur et, selon sa parole évangélique, « ne pas craindre ceux qui tuent le corps, mais ceux qui peuvent prendre l’âme » (Mt 10,28).

Mes déjà, mes enfants, comme dit le divin apôtre, « le temps s’est fait court » (1 Co 7,29) et si alors c’était ainsi, maintenant il est plus court encore puisqu’il est à sa fin. Il faut donc que « le Fils de Dieu vienne du ciel sur les nuées de manière visible » (cf. Mc 13,26 ; Lc 21,27 ; Mt 24,30), comme il est écrit, que toute vie depuis la fondation du monde soit ressuscitée, que les justes et les saints qui ont été rendus parfaits, soit par le martyre, soit par une vie droite, aillent à sa rencontre avec une joie indicible, soient couronnés et dansent dans les cieux une danse sans fin. (…)

Puissiez-vous être jugés dignes d’accueillir avec une bonne espérance la fin dernière (cf. Mt 13,39.40.43) individuelle ou universelle dans le Christ Jésus notre Seigneur, à qui soient la gloire et la puissance avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

 

 

La victoire du Fils de l’homme, qui est venu et qui vient

jeudi 25 novembre 2021

Qu’est-ce que l’avènement du Christ ? La délivrance de l’esclavage et le rejet de l’ancienne contrainte, le commencement de la liberté et l’honneur de l’adoption, la source de la rémission des péchés et la vie vraiment immortelle pour tous. Comme le Verbe, la Parole de Dieu, nous voyait d’en haut, tyrannisés par la mort, dissous, liés par les liens de la déchéance, emportés par un chemin sans retour, il est venu prendre la nature d’Adam, le premier homme, selon le dessein du Père. Il n’a pas confié à des anges ni à des archanges la charge de notre salut, mais lui-même a pris sur lui tout le combat pour nous, obéissant aux ordres du Père. (…) Ramassant et comprimant en lui toute la grandeur de sa divinité, il est venu avec la mesure qu’il a voulue (…) ; par la puissance du Père il n’a pas perdu ce qu’il avait, mais prenant ce qu’il n’avait pas, il est venu tel qu’il devait être limité. (…)

Vois qu’il est Seigneur : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite » (Ps 109,1). (…) Vois qu’il est Fils : « Il m’appellera Père, et j’en ferai l’aîné » (Ps 88,27-28). (…) Vois aussi qu’il est Dieu : « Les puissants viendront et se prosterneront devant toi ; ils te prieront, car Dieu est en toi » (Is 45,14). (…) Vois qu’il est roi éternel : « Sceptre de droiture, le sceptre de ta royauté (…) Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile d’allégresse » (Ps 44,7-8). (…) Vois qu’il est Seigneur des puissances : « Qui est ce roi de gloire ? Le Seigneur des puissances, lui-même est ce roi de gloire » (Ps 23,8). (…) Vois aussi qu’il est grand prêtre éternel : « Tu est prêtre pour l’éternité » (Ps 109,4). Mais s’il est Seigneur et Dieu, Fils et roi, Seigneur et grand prêtre éternel, lorsqu’il l’a voulu, « il est homme aussi : qui le comprendra ? » (Jr 17,9 LXX). (…)

C’est bien comme Dieu et homme que ce grand Jésus est venu chez nous. (…) Il a revêtu notre corps misérable et mort (…) ; il a soigné nos corps pour leurs infirmités, guéri chacune de nos maladies par sa puissance, afin que soit accomplie la parole : « Je suis le Seigneur (…) Je te prendrai par la main droite et te fortifierai. (…) Je suis le Seigneur, c’est mon nom. (…) Et le dernier ennemi, la mort, sera détruit. Mort, où est ton dard venimeux ? » (Is 42,6; 1Co 15,26.55)

Une homélie grecque du 4e siècle

 

 

« Sachez que le Fils de l’homme est proche. » (Mc 13,29)

dimanche 14 novembre 2021

Quelle crainte et quel tremblement s’empareront de nous au moment où nous sortirons de ce monde ? (…) Comment affronterons-nous ce jour redoutable, si l’un de nous devait vivre dans la négligence ?

Lorsqu’au signal de la trompette de l’archange, tous les hommes ressusciteront (1 Th 4,16) et que tous les peuples, toute tribu et toute langue (cf. Ap 5,9) iront vers le jugement, alors le ciel se dissoudra avec fracas, les éléments s’embraseront (cf. 2 P 3,10.12), la création tout entière sera transformée, toutes les innombrables myriades des saints anges s’avanceront avec crainte, et il siégera, le juge de toutes choses ; puis actes et paroles de chacun seront étalés au grand jour, il placera devant nous les pièces à conviction : la faute telle qu’elle apparaît à première vue, la faute avec ses circonstances de lieu, de manière et de temps, et tout cela en un clin d’œil (cf. 1 Co 15,52). Alors « ils s’en iront » dit l’Écriture, « ceux qui auront fait le bien vers une vie éternelle, ceux qui auront fait le mal vers une punition éternelle » (Mt 25,46) ; là « il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Mt 8,12), « leur feu ne s’éteindra pas et leur ver ne mourra pas » (Is 66,24) (…). Mais non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais donnons plutôt gloire (cf. Ps 113B,1) et louange à ton nom en ce jour-là, en nous établissant à ta droite. (…)

« Qui nous séparera de l’amour du Christ ? les tribulations, l’angoisse, la faim, la persécution, le danger ou le glaive ? », car « à cause de toi, on nous met à mort tout le long du jour, nous avons passé pour de brebis d’abattoir » (cf. Rm 8,35-36). À lui est la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

« Le jour où le Fils de l’homme se révèlera. »

vendredi 12 novembre 2021

Notre Seigneur et Sauveur a accepté de vivre dans un monde qui l’a désavoué ; il y a vécu pour mourir pour lui au moment fixé. Il y est venu comme le prêtre désigné pour offrir le sacrifice pour ceux qui ne prenaient part à aucun acte d’adoration. (…) Il est mort, et il est ressuscité le troisième jour, Soleil de justice (Ml 3,20), montrant toute la splendeur qui avait été cachée par les nuages du matin. Il est ressuscité et est monté à la droite de Dieu, pour plaider par ses blessures sacrées en faveur de notre pardon, pour régner et conduire son peuple racheté, et pour déverser sur lui de son côté transpercé les plus grandes bénédictions. Il y est monté pour descendre au moment fixé et juger le monde qu’il a racheté. (…) Il a élevé avec lui la nature humaine (…), car un homme nous a rachetés, un homme a été exalté par-dessus toute créature, faisant un avec notre Créateur, et un homme jugera les hommes au dernier jour (Ac 17,31).

Cette terre est si privilégiée que notre juge ne sera pas un étranger, mais celui qui est notre semblable, qui soutiendra nos intérêts et sympathisera pleinement avec toutes nos imperfections. Lui qui nous a aimés jusqu’à mourir pour nous est miséricordieusement désigné pour fixer la mesure et la valeur finales de son propre ouvrage. Celui qui a appris par sa propre faiblesse à prendre la défense du faible, celui qui veut récolter tout le fruit de sa Passion, séparera le froment de la paille, en sorte qu’il ne tombera pas un grain à terre (cf Mt 3,12). Celui qui nous a fait participer à sa propre nature spirituelle, de qui nous avons tiré le sang vital de nos âmes, celui qui est notre frère, décidera de ses frères. En ce second avènement, puisse-t-il se souvenir de nous dans sa miséricorde et sa tendre pitié, lui, notre seul espoir, lui, notre seul salut !

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire. »

mardi 2 novembre 2021

Le commencement de la vie, pour moi, c’est le terme, et le terme, pour moi, le commencement. (…) Je nais terre, de la terre, et corps, d’un corps, corruptible ; oui, d’un être corruptible et, mortel que je suis, je passe un peu de temps sur terre à vivre dans la chair et je meurs et, au sortir de cette vie, j’en commence une autre. Je laisse dans la terre mon corps destiné à ressusciter, à vivre une vie sans fin jusque dans les siècles. Maintenant, donc, jette les yeux, Dieu ; maintenant, laisse-toi attendrir, Unique, maintenant, prends-moi en pitié ! (…)

Je t’en prie, Maître ; je t’en supplie, accorde-moi cette miséricorde, mon Sauveur, que pour moi le jour où mon âme sortira de mon corps, je puisse d’un simple souffle, couvrir de confusion tous ceux qui viendront m’attaquer, moi, ton serviteur ; que je puisse franchir le pas sans dommage, protégé par la lumière de ton Esprit, et me tenir face à ton tribunal, ayant avec moi, Christ, ta grâce divine pour me protéger et m’épargner toute confusion ! Qui donc, en effet, oserait paraître devant toi s’il n’est revêtu de cette grâce, s’il ne la possède au-dedans de lui et n’est illuminé par elle ? (…) Lequel d’entre nous pourra jamais, le moins du monde, par sa propre force ou ses efforts Le voir si Lui-même n’envoie son Esprit divin et ne confère, grâce à Lui, à l’infirmité de notre nature, vigueur, force et puissance, si Lui-même ne rend l’homme capable de contempler sa gloire à Lui, sa gloire divine ? Car, autrement, pas un homme ne verra ou n’aura la force de contempler le Seigneur venant en gloire.

C’est ainsi que les injustes seront séparés des justes, et que les pécheurs seront séparés des justes, et que les pécheurs seront engloutis par l’obscurité, tous ceux qui dès ici-bas ne posséderont pas en eux la lumière : mais ceux qui dès cette vie lui étaient conjoints, alors aussi ils seront conjoints à Dieu, d’une manière mystérieuse et très réelle ils demeureront inséparablement dans son intimité.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

« Venez à moi…, car je suis doux et humble de cœur. »

mercredi 9 décembre 2020

Le troisième avènement du Christ appartient encore à l’avenir. Il aura lieu, soit au Jugement, soit à l’heure de la mort. (…)

Le jugement du Christ est équitable car il est le Fils de l’homme et la sagesse du Père, à laquelle appartient tout jugement. Tous les cœurs en effet lui sont transparents et manifestes, au ciel, sur terre et aux enfers. (…) Le mode que le Christ, notre époux et juge, emprunte lors de ce jugement, consiste à récompenser et à punir selon la justice, car il donne à chacun selon ses mérites. À tout homme bon, et pour chaque œuvre bonne produite en Dieu, il accorde la récompense sans mesure qu’il est lui-même et qu’aucune créature ne saurait mériter. En effet, puisqu’il collabore à chaque œuvre de la créature, c’est grâce à la puissance de celui-ci que la créature mérite le Christ lui-même en récompense, et cela en toute équité. (…)

Le premier avènement, en lequel Dieu s’est fait homme, a vécu en humilité et est mort par amour pour nous, il nous faut le suivre au-dehors avec les mœurs parfaites des vertus, au-dedans avec la charité et une vraie humilité. Le deuxième avènement, qui est actuel et en lequel Dieu vient avec la grâce en tout cœur qui aime, il nous faut le désirer et le demander tous les jours, afin de demeurer debout et de croître en nouvelles vertus. Le troisième avènement, qui est celui du Jugement ou de l’heure de notre mort, il nous faut l’attendre et le désirer, avec confiance et respect, pour être délivrés de l’exil présent et pénétrer dans la demeure de la gloire.

Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381)

 

 

 

« Sachez que le royaume de Dieu est proche. »

vendredi 27 novembre 2020

« Nous attendons le Sauveur » (liturgie latine; cf Ph 3,20). Vraiment, elle est joyeuse l’attente des justes, de ceux qui attendent « la bienheureuse espérance et l’avènement dans la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ » (Tt 2,13). « Quelle est mon espérance, dit le juste, n’est-ce pas le Seigneur ? » (Ps 38,8) Puis, il se tourne vers lui et s’écrie : « Je le sais : tu ne décevras pas mon attente (Ps 118,116). En effet, mon être est déjà près de toi, puisque notre nature, assumée par toi et offerte pour nous, a déjà été glorifiée en toi. Cela nous donne l’espoir que ‘toute chair viendra à toi’ (Ps 64,3) » (…)

Pourtant, c’est avec une confiance plus grande encore qu’attendent le Seigneur ceux qui peuvent dire : « Mon être est près de toi, Seigneur, car je t’ai donné toutes mes richesses ; les quittant pour toi, j’ai ‘amassé un trésor dans le ciel’ (Mt 6,20). J’ai déposé tous mes biens à tes pieds : je sais que (…) tu me les ‘rendras au centuple avec, en plus, la vie éternelle’ » (Mc 10,30). Vous qui êtes pauvres en esprit, heureux êtes-vous ! (Mt 5,3). (…) Car le Seigneur a dit : « Là où est ton trésor, là sera ton cœur » (Mt 6,21). Que vos cœurs le suivent donc, qu’ils suivent leur trésor ! Fixez votre pensée là-haut, et que votre attente soit suspendue à Dieu, pour pouvoir dire avec l’apôtre Paul : « Notre vie est dans les cieux ; c’est de là que nous attendons le Sauveur » ( Ph 3,20).

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

« Redressez-vous et relevez la tête ! » (Lc 21,28)

jeudi 26 novembre 2020

Comment ne revenez-vous pas à la raison (cf. 2 Tm 2,26), vous qui sombrez dans la désolation ? Comment ne courez-vous pas, vous qui traînez ? Oui, oui, je vous le demande, très chers ! Tu le vois, la mort viendra certainement pour toi ; si même tu n’es pas sûr de passer le jour d’aujourd’hui, il est absolument certain que tu mourras demain.

Quelle sera ta joie et combien grande, quand tu sortiras de ce monde et viendras t’établir dans les célestes régions, en Dieu, dans une lumière inaccessible (cf. 1 Tm 6,16), dans un jour qui ne connaît pas de soir, dans un bonheur inexprimable, dans une gloire inconcevable, dans les demeures des saints, dans les parvis du Seigneur (cf. Ps 83,3), dans l’église des premiers-nés (cf. He 12,23), dans le sein d’Abraham (cf. Lc 16,22), dans le paradis tout de beauté et de vertu, dans la chambre nuptiale qui n’est pas faite de main d’homme, dans les biens invisibles, dans l’inouï de nos aspirations, dans l’indicible de nos désirs, dans les chœurs des anges, dans le rassemblement des prophètes, dans les apothéoses des apôtres, dans les palais du roi du ciel, dans la cité du Dieu de Jacob (cf. Is 2,3). Là, qui verras-tu ? Quels seront-ils ? La maîtresse du monde et la mère de Dieu notre Maître, les puissances incorporelles, les dignités, chérubins et séraphins, les armées et les ordres des prêtres et des saints, les cohortes, qu’on ne peut nommer et qui n’ont pas de nom, des habitants de ces lieux, enfin la bienheureuse et pure Trinité elle-même.

Est-ce que cela ne t’enchante pas, mon frère ? Est-ce que fort de tout cela, même si on te dépèce, tu sens les blessures ? Quoi donc ? Pour une petite affliction, pour un coup, pour une punition, pour la soif ou pour quelques restrictions dans la nourriture, nous laisserons-nous accabler ? Nullement ! Ainsi donc Christ notre Dieu vous gardera, enfants bien-aimés, et fera pénétrer dans vos cœurs saints mon indigne exhortation ; il les fortifiera, il les illuminera et les sanctifiera.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

« Je crois à la résurrection de la chair. »

samedi 21 novembre 2020

Dès le début, la foi chrétienne en la résurrection a rencontré incompréhensions et oppositions. « Sur aucun point la foi chrétienne ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la chair » (S. Augustin). Il est très communément accepté qu’après la mort la vie de la personne humaine continue d’une façon spirituelle. Mais comment croire que ce corps si manifestement mortel puisse ressusciter à la vie éternelle ?

Qu’est-ce que « ressusciter » ? Dans la mort, séparation de l’âme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption, alors que son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié. Dieu dans sa toute-puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la puissance de la résurrection de Jésus.

Qui ressuscitera ? Tous les hommes qui sont morts : « Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la condamnation » (Jn 5,29).

Comment ? Le Christ est ressuscité avec son propre corps : « Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi » (Lc 24,39) ; mais il n’est pas revenu à une vie terrestre. De même, en lui « tous ressusciteront avec leur propre corps qu’ils ont maintenant » (Concile Latran IV), mais ce corps sera « transfiguré en corps de gloire » (Ph 3,21), en « corps spirituel » (1Co 15,44). « Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie à moins de mourir. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, mais un grain tout nu (…). On sème de la corruption, il ressuscite de l’incorruption ; (…) les morts ressusciteront incorruptibles (…). Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité » (1Co 15,35-53). Ce « comment » dépasse notre imagination et notre entendement ; il n’est accessible que dans la foi. Mais notre participation à l’eucharistie nous donne déjà un avant-goût de la transfiguration de notre corps par le Christ : « De même que le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l’invocation de Dieu, n’est plus du pain ordinaire, mais eucharistie, constituée de deux choses, l’une terrestre et l’autre céleste, de même nos corps qui participent à l’eucharistie ne sont plus corruptibles, puisqu’ils ont l’espérance de la résurrection » (S. Irénée).

Quand ? Définitivement, « au dernier jour » (Jn 6,39-40), « à la fin du monde ». En effet, la résurrection des morts est intimement associée à la Parousie du Christ.

Catéchisme de l’Église catholique