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Archive pour avril 2024

Efforçons-nous de vivre dans une sainte paix

mardi 30 avril 2024

La paix est la simplicité de l’esprit, sa sérénité, la tranquillité de l’âme, le lien de l’amour. La paix est l’ordre, l’harmonie en tout notre être ; elle est une joie continue qui naît du témoignage d’une bonne conscience ; elle est l’allégresse sainte d’un cœur dans lequel règne Dieu. La paix est le chemin de la perfection, ou plutôt dans la paix se trouve la perfection. Et le démon, qui sait très bien tout cela, fait tous ses efforts pour nous faire perdre la paix.

Nous ne ferons jamais un pas vers la vertu de la simplicité évangélique si nous ne nous efforçons pas de vivre dans une paix sainte et inaltérable. Doux est le joug de Jésus, léger son poids, c’est pourquoi ne permettons pas à l’ennemi de s’insinuer dans notre cœur pour en arracher cette paix. L’ennemi de notre salut sait trop bien que la paix du cœur est un indice sûr de l’assistance divine, et c’est pourquoi il ne laisse échapper aucune occasion de nous la faire perdre.

Soyons donc toujours en alerte à ce sujet. Jésus nous aidera. Tournons notre pensée vers le ciel, notre véritable patrie, dont le monde n’est qu’une pauvre image, et efforçons-nous avec l’aide divine de conserver, en tout évènement triste ou joyeux, cette sérénité et ce calme qui sied aux vrais disciples du Nazaréen.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)

 

 

 

Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, docteur de l’Eglise, copatronne de l’Europe

lundi 29 avril 2024

Dans l’imminence du grand Jubilé de l’An 2000, il m’a semblé que les chrétiens européens, tout en vivant avec tous leurs compatriotes un passage d’une époque à l’autre qui est à la fois riche d’espoir et non dénué de préoccupations, peuvent tirer un profit spirituel de la contemplation et de l’invocation de certains saints qui sont de quelque manière particulièrement représentatifs de leur histoire… Je crois particulièrement significatif le choix de cette sainteté au visage féminin, dans le cadre de la tendance providentielle qui s’est affermie dans l’Église et dans la société de notre temps, reconnaissant toujours plus clairement la dignité de la femme et ses dons propres.

En réalité, l’Église n’a pas manqué, depuis ses origines, de reconnaître le rôle et la mission de la femme, bien qu’elle ait été conditionnée parfois par une culture qui ne prêtait pas toujours à la femme l’attention qui lui était due. Mais la communauté chrétienne a progressé peu à peu dans ce sens, et précisément le rôle joué par la sainteté s’est révélé décisif sur ce plan. Une incitation constante a été offerte par l’image de Marie, « femme idéale », Mère du Christ et de l’Église. Mais également le courage des martyres, qui ont affronté les tourments les plus cruels avec une surprenante force d’âme, le témoignage des femmes engagées de manière exemplaire et radicale dans la vie ascétique, le dévouement quotidien de nombreuses épouses et mères dans l’« Église au foyer » qu’est la famille, les charismes de tant de mystiques qui ont contribué à l’approfondissement théologique lui-même, tout cela a fourni à l’Église des indications précieuses pour comprendre pleinement le dessein de Dieu sur la femme. D’ailleurs, ce dessein a déjà dans certaines pages de l’Écriture, en particulier dans l’attitude du Christ dont témoigne l’Évangile, son expression sans équivoque. C’est dans cette ligne que prend place le choix de déclarer sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix copatronnes de l’Europe.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments. » (Jn 15,5)

dimanche 28 avril 2024

Jésus lui-même a voulu éclairer, par une comparaison, notre foi en son action sanctifiante. « Je suis la vigne, a-t-il-dit ; vous êtes les sarments » (Jn 15,5). Les sarments vivent, mais ne tirent pas de leur propre fond la sève qui les féconde. Constamment ils empruntent leur vitalité à la sève qui vient du tronc. Élaborée ailleurs, c’est elle qui les vivifie. Ainsi en est-il pour les membres du Christ : bonnes actions, pratique des vertus, progrès spirituels, sainteté leur appartiennent, certes ; mais c’est la sève de la grâce venant du Christ qui opère en eux ces merveilles : « Comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, sans demeurer sur la vigne, ainsi vous, si vous ne demeurez en moi » (Jn 15,4).

En Jésus-Christ, tout rayonne la vie : ses paroles, ses actions, ses états. Tous ses mystères, ceux de l’enfance comme ceux de sa mort, de sa résurrection et de sa gloire, possèdent une puissance toujours efficace de sanctification. En lui le passé n’est pas aboli (cf. Rm 6,9 ; He 13,6). Sans arrêt, il verse en nous la vie surnaturelle. Mais notre manque d’attention ou de foi paralyse trop souvent son action dans nos âmes. Pour nous, vivre de la vie divine, c’est posséder la grâce sanctifiante et faire partir du Christ, par une intention de foi et d’amour, nos pensées, nos affections, toute notre activité.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« Celui qui m’a vu, a vu le Père. » (Jn 7,9)

samedi 27 avril 2024

Ils auront part à la vie ceux qui voient Dieu, car elle est vivifiante la splendeur de Dieu. Tel est le motif pour lequel celui qui est insaisissable, incompréhensible et invisible s’offre à être vu, compris et saisi par les hommes : c’est afin de vivifier ceux qui le saisissent et qui le voient. Car, si sa grandeur est inscrutable, sa bonté aussi est inexprimable, et c’est grâce à elle qu’il se fait voir et qu’il donne la vie à ceux qui le voient. Il est impossible de vivre sans la vie, et il n’y a de vie que par la participation à Dieu, participation qui consiste à voir Dieu et à jouir de sa bonté.

Ainsi donc, les hommes verront Dieu afin de vivre, devenant immortels par cette vue et atteignant jusqu’à Dieu. C’est là ce qui était annoncé d’une manière figurative par les prophètes, à savoir que Dieu serait vu par les hommes qui portent son Esprit et attendent sans cesse sa venue, selon ce que Moïse dit dans le Deutéronome : « En ce jour-là nous verrons, parce que Dieu parlera à l’homme et qu’il vivra » (cf. Dt 5,24). (…)

Celui qui opère tout en tous est invisible et inexprimable, quant à sa puissance et à sa grandeur, pour tous les êtres faits par lui ; toutefois il ne leur est nullement inconnu pour autant, car tous apprennent par son Verbe qu’il n’y a qu’un seul Dieu Père, qui contient toutes choses et donne l’existence à toutes, selon ce que dit aussi le Seigneur : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a révélé. » (Jn 1,18)

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. »

vendredi 26 avril 2024

La souveraine Bonté se manifeste de diverses manières, et le Christ béni a dit : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père » (Jn 14,2). Qui pourrait dire la diversité des moyens, des visites, des dons et des grâces de Dieu, non seulement dans les créatures, mais dans une seule âme ?

Car comme les vertus sont différentes, quoiqu’elles soient toutes marquées du signe de la charité, la conduite et les œuvres des serviteurs de Dieu sont aussi très différente ; non pas que celui qui a parfaitement la vertu de charité n’ait pas aussi toutes les autres, mais chacun en a une particulière qui domine toutes les autres. De là les différences de vie. Celui qui a surtout la charité met tout son bonheur à l’exercer à l’égard du prochain ; celui qui a l’humilité recherche avec passion la solitude. L’un aime la justice, l’autre la liberté que donne une foi vive, qui semble ne rien craindre. D’autres aiment la pénitence, et se livrent tout entiers à la mortification de leurs corps ; d’autres s’appliquent à tuer leur volonté propre par une véritable et parfaite obéissance. Ainsi les moyens sont différents, quoique tous courent dans la voie de la charité.

Les saints qui jouissent de la vie éternelle l’ont tous suivie, mais de diverses manières ; car l’un ne ressemble pas à l’autre. Il y a la même différence parmi les anges, qui ne sont pas tous égaux. Aussi une des joies de l’âme dans la vie éternelle, c’est de voir la grandeur de Dieu dans la variété des récompenses qu’il donne à ses saints.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Fête de saint Marc, évangéliste

jeudi 25 avril 2024

Après que notre Seigneur a été ressuscité d’entre les morts et que les apôtres ont été revêtus de la force d’en haut par la venue de l’Esprit Saint (Lc 24,49), ils ont été remplis de certitude au sujet de tout et ont eu la connaissance parfaite. Alors ils s’en allèrent jusqu’aux extrémités de la terre (Ps 18,5), proclamant la bonne nouvelle qui nous vient de Dieu, et annonçant aux hommes la paix du ciel, eux qui possédaient tous également et chacun en particulier l’Évangile de Dieu.

Ainsi Matthieu, chez les Hébreux, dans leur propre langue, a publié une forme écrite d’Évangile alors que Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l’Église. Après leur mort, Marc, le disciple de Pierre et son interprète (1P 5,13), nous a transmis lui aussi par écrit la prédication de Pierre. De son côté Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’Évangile prêché par celui-ci. Enfin, Jean le disciple du Seigneur, le même qui avait reposé sur sa poitrine, a publié lui aussi l’Évangile, pendant son séjour à Éphèse…

Marc, interprète et compagnon de Pierre, a présenté ainsi le début de sa rédaction de l’Évangile : « Commencement de l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu. Selon qu’il est écrit dans les prophètes : Voici que j’envoie mon messager devant toi pour préparer ton chemin »… On le voit, Marc fait des paroles des saints prophètes le commencement de l’Évangile, et celui que les prophètes ont proclamé Dieu et Seigneur, Marc le met en tête comme Père de notre Seigneur Jésus Christ… À la fin de son Évangile, Marc dit : « Et le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé aux cieux et s’assit à la droite de Dieu ». C’est la confirmation de la parole du prophète : « Oracle du Seigneur à mon maître : Siège à ma droite, tes ennemis j’en ferai ton marchepied » (Ps 109,1).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. »

mercredi 24 avril 2024

Ô bon Maître, Jésus Christ, j’étais sans aucun secours, je ne demandais rien, je n’y pensais même pas, et ta lumière m’a éclairé dans ma nuit… Tu as écarté de moi le fardeau qui m’écrasait, tu as repoussé ceux qui m’assaillaient, tu m’as appelé d’un nom nouveau (Ap 2,17), emprunté au tien, le nom de chrétien. J’étais accablé, tu m’as redressé. Tu m’as dit : « Confiance, je t’ai racheté, moi qui ai donné ma vie pour toi. Si tu veux t’attacher à moi, tu échapperas au mal et à l’abîme où tu cours, je te conduirai en mon Royaume… »

Oui, Seigneur, tu as tout fait pour moi ! J’étais dans les ténèbres et je n’en savais rien…, je descendais vers le gouffre de l’injustice, j’étais tombé dans la misère du temps pour tomber plus bas encore. Et à l’heure où je me trouvais sans secours, tu m’as éclairé. Sans même que je te le demande, tu m’as illuminé. En ta lumière, j’ai vu ce qu’étaient les autres et ce que je suis… ; tu m’as donné confiance en mon salut, toi qui as donné ta vie pour moi… Je le reconnais, ô Christ, je me dois tout entier à ton amour.

Saint Anselme (1033-1109)

 

 

 

« Le Père et moi, nous sommes UN. »

mardi 23 avril 2024

Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité, sans confondre les personnes, sans diviser la substance : autre est en effet la personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint Esprit ; mais le Père, le Fils et le Saint Esprit ont une même divinité, une gloire égale, une même éternelle majesté. Comme est le Père, tel est le Fils, tel le Saint Esprit : incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint Esprit… Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint Esprit est Dieu ; et cependant, ils ne sont pas trois dieux, mais un Dieu…

Voici la foi droite : nous croyons et nous confessons que notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme : il est Dieu, de la substance du Père, engendré avant les siècles ; et il est homme, de la substance de sa mère, né dans le temps : Dieu parfait, homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps humain, égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l’humanité. Bien qu’il soit Dieu et homme, il n’y a pas cependant deux Christ, mais un Christ : un, non parce que la divinité a passé dans la chair, mais parce que l’humanité a été assumée par Dieu ; un absolument, non par un mélange de substance, mais par l’unité de personne. Car, de même que l’âme raisonnable et le corps font un homme, de même Dieu et l’homme font un Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Symbole « Quicumque »

dit de saint Athanase (entre 430 et 500)

 

 

 

« Je suis le bon pasteur. » (Jn 10,11)

lundi 22 avril 2024

Jésus a dit : « Je suis le bon pasteur » (Jn 10,11). Il est évident que le titre de pasteur convient au Christ. Car de même qu’un berger mène paître son troupeau, ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son propre corps et son propre sang.

Pour se différencier du mauvais pasteur et du voleur, Jésus précise qu’il est le bon pasteur. Bon, parce qu’il défend son troupeau avec le dévouement d’un bon soldat pour sa patrie. D’autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et qu’il est lui-même cette porte (cf. Jn 10,7). Quand donc il se déclare ici le pasteur, il faut comprendre que c’est lui qui entre, et par lui-même. C’est bien vrai, car il manifeste qu’il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons par lui, et c’est lui qui nous donne la béatitude. Remarquons bien que personne d’autre que lui n’est la porte, car personne d’autre n’est la lumière, sinon par participation. Jean-Baptiste « n’était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière » (Jn 1,8). Le Christ, lui, « était la lumière qui éclaire tout homme » (v. 9). Personne ne peut donc se dire la porte, car le Christ s’est réservé ce titre.

Mais le titre de pasteur, il l’a communiqué à d’autres, il l’a donné à certains de ses membres. En effet, Pierre le fut aussi, et les autres apôtres, ainsi que tous les évêques. « Je vous donnerai. dit Jérémie, des pasteurs selon mon cœur » (3,15). Bien que les chefs de l’Église – qui sont des fils de celle-ci – soient tous des pasteurs, le Christ dit : « Je suis le bon pasteur », pour montrer la force unique de son amour. Aucun pasteur n’est bon s’il n’est uni au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable.

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)

 

 

 

« Il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 11, 16)

dimanche 21 avril 2024

Par l’Esprit Saint il est né d’une mère vierge et, par le même Esprit, il féconde son Église toute pure, afin que, par l’enfantement du baptême, une innombrable multitude d’enfants soit engendrée à Dieu. Il est dit de ceux-ci qu’ « ils ne sont pas nés du sang, ni du vouloir de la chair, ni du vouloir de l’homme, mais de Dieu » (Jn 1,13). C’est en lui que la descendance d’Abraham est bénie par l’adoption du monde entier, et que le patriarche devient père des nations lorsque naissent de la foi et non de la chair les fils de la promesse.

Sans faire exception d’aucun peuple, il forme de toutes les nations qui sont sous le ciel un seul troupeau de brebis saintes. Chaque jour il accomplit ce qu’il avait promis : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ; celles-là aussi il faut que je les mène, elles écouteront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur » (Jn 10,16).

En effet, bien que ce soit surtout à Pierre qu’il a dit : « Paie mes brebis » » (Jn 21,17), c’est néanmoins par le seul Seigneur que tous les pasteurs sont pris en charge ; et ceux qui viennent au Rocher, le Christ, il les nourrit dans les pâturages si gras et si bien arrosés, que d’innombrables brebis fortifiées par l’abondance de son amour n’hésitent pas à mourir pour le nom de leur Pasteur, de même que le bon Pasteur a daigné donner sa vie pour ses brebis.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)