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Archive pour février 2018

« Je chanterai pour mon Dieu tant que je vivrai ! »

vendredi 9 février 2018
Je louerai l Éternel tant que je vivrai, Je célébrerai mon Dieu tant que j existerai.

Je louerai l Éternel tant que je vivrai, Je célébrerai mon Dieu tant que j existerai.

« Je chanterai le Seigneur tant que je vis » (Ps 103,33). Que chantera le psalmiste ? Tout ce que Dieu est, il le chantera. Chantons la gloire du Seigneur durant toute notre vie. Notre vie actuelle n’est qu’une espérance ; notre vie à venir sera l’éternité. La vie de cette vie mortelle est l’espérance de la vie immortelle : « Je chanterai le Seigneur pendant toute ma vie ; je jouerai pour Dieu tant que je suis. » Et parce que je vivrai en lui sans fin, tant que je vivrai, je chanterai à mon Dieu.

Lorsque nous aurons commencé à chanter au Seigneur dans la cité du ciel, ne nous imaginons pas que nous devons y faire autre chose ; toute notre vie sera alors de chanter à la gloire de Dieu. Si, ici-bas, l’objet de nos louanges nous cause de l’ennui, nos chants de louange peuvent nous en causer aussi. Mais, si nous l’aimons éternellement, éternellement aussi nous le louerons : « Je chanterai pour mon Dieu tant que je vivrai ! »

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les psaumes, 4e sur le psaume 103, §17

 

 

 

« Cette femme était païenne. »

jeudi 8 février 2018

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À notre époque où le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et où les relations entre les divers peuples augmentent, l’Église examine plus attentivement quelles sont ses relations avec les religions non-chrétiennes. Dans sa tâche de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes, et même entre les peuples, elle examine ici d’abord ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée.

Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la face de la terre, ils ont aussi une seule fin dernière : Dieu, dont la providence, les témoignages de bonté et les desseins de salut s’étendent à tous, jusqu’à ce que les élus soient réunis dans la Cité sainte, que la gloire de Dieu illuminera et où tous les peuples marcheront à sa lumière.

Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd’hui, troublent profondément le cœur humain… De façons diverses, elles s’efforcent d’aller au-devant de l’inquiétude du cœur humain en proposant des voies, c’est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés.

L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu’elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses.

 

Concile Vatican II
Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non-chrétiennes « Nostra Aetate », 1-2

[Références bibliques : Ac 17,26 ; Sg 8,1 ; Ac 14,17 ; 1Tm 2,4 ; Ap 21,23 ; Jn 14,6 ; 2Co 5,18-19]

 

« Dieu, crée pour moi un cœur pur. » (Ps 50,12)

mercredi 7 février 2018

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La pureté du cœur correspond au degré d’amour et de grâce de Dieu ; aussi quand notre Sauveur appelle bienheureux ceux qui ont le cœur pur (Mt 5,8), il parle de ceux qui sont remplis d’amour, car la béatitude nous est donnée selon le degré de notre amour.
Celui qui aime vraiment Dieu ne rougit point devant le monde de ce qu’il fait pour Dieu, et il ne le cache pas avec confusion, alors même que le monde entier viendrait à le condamner.
Celui qui aime vraiment Dieu regarde comme un gain et une récompense la perte de toutes les choses créées, et la perte de lui-même par amour pour Dieu…

Celui qui travaille pour Dieu avec un amour pur, non seulement ne s’inquiète pas d’être vu des hommes, mais n’agit même pas pour être vu de Dieu…
C’est une grande chose que de s’exercer beaucoup dans le saint amour, car l’âme arrivée à la perfection et à la consommation de l’amour, ne tarde pas, soit en cette vie, soit en l’autre, à voir la face de Dieu.
Celui qui a le cœur pur profite également de l’élévation et de l’abaissement pour devenir toujours plus pur, tandis que le cœur impur ne s’en sert que pour produire encore des fruits d’impureté.
Le cœur puise en toutes choses une connaissance de Dieu savoureuse, chaste, pure, spirituelle, pleine de joie et d’amour.

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
Avis et maximes (161-168 in trad. Seuil 1945, p. 1202)

 

 

 

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

mardi 6 février 2018

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Qui a créé toute chose ? Qui t’a créé toi-même ? Que sont toutes ces créatures ? Qu’es-tu ? Et comment dire ce qu’est celui qui a créé tout cela ? Pour le dire, il faut que ta pensée le conçoive… : que ta pensée se porte donc vers lui, approche-toi de lui. Pour bien voir quelque chose, tu t’en approches… Mais Dieu n’est aperçu que par l’esprit, il n’est saisi que par le cœur. Et où est-il ce cœur par lequel on peut voir Dieu ? « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt 5,8)…

On lit dans un psaume : « Approchez-vous de lui et vous serez éclairés » (Ps 33,6 Vulg). Pour approcher et être éclairé, il faut que tu détestes les ténèbres… Tu es pécheur, tu dois devenir juste ; mais tu ne pourras pas recevoir la justice si le mal te plaît encore. Détruis-le en ton cœur et purifie-le ; chasse le péché de ton cœur où veut venir habiter Celui que tu veux voir. L’âme humaine, notre « homme intérieur » (Ep 3,16), s’approche de Dieu autant qu’elle le peut, notre homme intérieur qui est recréé à l’image de Dieu, lui qui a été créé à l’image de Dieu (Gn 1,26) mais qui s’est éloigné de Dieu dans la dissemblance.

Certes, ce n’est pas dans l’espace qu’on se rapproche de Dieu ou qu’on s’en éloigne : si tu ne lui ressembles plus, tu t’écartes de Dieu ; si tu lui ressembles, tu t’approches de lui. Regarde donc comment le Seigneur veut que nous nous approchions de lui : il nous rend d’abord semblables à lui pour que nous puissions être près de lui. Il nous dit : « Soyez comme votre Père qui est dans les cieux, lui qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ». Apprends donc à aimer ton ennemi (Mt 5,44-45). À mesure que cette charité grandit en toi, elle te ramène et te reforme à la ressemblance de Dieu…; et plus tu t’approches de cette ressemblance en avançant en amour, plus tu commences à sentir la présence de Dieu. Mais qui sens-tu ? Celui qui vient à toi ou celui auquel tu reviens ? Il ne s’est jamais éloigné de toi ; c’est toi qui t’es retiré loin de lui.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 99, §5

 

 

 

« Tous ceux qui le touchaient étaient sauvés. »

lundi 5 février 2018

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Quand Jésus était en ce monde, le simple contact de ses vêtements guérissait les malades. Pourquoi douter, si nous avons la foi, qu’il ne fasse encore des miracles en notre faveur quand il est si intimement uni à nous dans la communion eucharistique ? Pourquoi ne nous donnera-t-il pas ce que nous lui demandons puisqu’il est dans sa propre maison ? Sa Majesté n’a pas coutume de mal payer l’hospitalité qu’on lui donne en notre âme, si on lui fait bon accueil. Éprouvez-vous de la peine de ne pas contempler notre Seigneur avec les yeux du corps ? Dites-vous que ce n’est pas ce qui vous convient actuellement…

Mais dès que notre Seigneur voit qu’une âme va profiter de sa présence, il se découvre à elle. Elle ne le verra pas, certes, des yeux du corps, mais il se manifestera à elle par de grands sentiments intérieurs ou par bien d’autres moyens. Restez donc avec lui de bon cœur. Ne perdez pas une occasion aussi favorable pour traiter de vos intérêts que l’heure qui suit la communion.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Le Chemin de la perfection, ch. 34 (trad. Seuil 1961, p. 201 ; cf OC, Cerf 1995, p. 833)

 

 

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 9,16-19.22-23.

dimanche 4 février 2018

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Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée.
Alors quel est mon mérite ? C’est d’annoncer l’Évangile sans rechercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l’Évangile.
Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi.

D’abord s’instruire

samedi 3 février 2018

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Mes enfants, ce n’est pas peu de chose que la Parole de Dieu ! Les premiers mots de notre Seigneur à ses Apôtres furent ceux-ci : « Allez et instruisez » pour nous faire voir que l’instruction passe avant tout. Qu’est-ce qui nous a fait connaître notre religion ? Ce sont les instructions que nous avons entendues. Qu’est-ce qui nous donne l’horreur du péché, nous fait percevoir la beauté de la vertu, nous inspire le désir du ciel ? Les instructions.

Mes enfants pourquoi est-on si aveugle et si ignorant ? Parce qu’on ne fait point cas de la Parole de Dieu. Avec une personne instruite, il y a toujours de la ressource. Elle a beau s’égarer dans toutes sortes de mauvaises voies, on peut toujours espérer qu’elle reviendra au Bon Dieu tôt ou tard, quand ce ne serait qu’à l’heure de la mort. Au lieu qu’une personne qui n’est pas instruite de sa religion est comme un malade à l’agonie ; elle ne connaît ni la grandeur du péché, ni la beauté de son âme, ni le prix de la vertu ; elle se traîne de péché en péché. Une personne instruite a toujours deux guides qui marchent devant elle : le conseil et l’obéissance.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Pensées choisies du saint Curé d’Ars (J. Frossard, Eds Téqui, p. 21-23, rev.)

 

Présentation du Seigneur au Temple, fête

vendredi 2 février 2018

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Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec ferveur, avançons vers lui de tout notre cœur. Que tous sans exception participent à cette rencontre, que tous y portent leurs lumières. Si nos cierges donnent un tel éclat, c’est d’abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, celui qui fait resplendir l’univers et l’inonde d’une lumière éternelle qui repousse les ténèbres du mal. C’est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ. De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la lumière véritable à la rencontre de « ceux qui gisaient dans les ténèbres » (Is 9,1 ;Lc 1,79), de même, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour tous, hâtons-nous à la rencontre du Christ.

C’est évident : puisque « la lumière est venue dans le monde » (Jn 1,9) et l’a illuminé alors qu’il baignait dans les ténèbres, puisque « le Soleil levant qui vient d’en haut nous a visités » (Lc 1,78), ce mystère est le nôtre… Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu… Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants. Que nul d’entre nous ne demeure à l’écart de cette lumière, comme un étranger ; que nul ne s’obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons plutôt vers la clarté ; marchons, illuminés, à sa rencontre et recevons avec le vieillard Syméon cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d’action de grâce à Dieu, Père de la lumière (Jc 1,17), qui nous a envoyé la clarté véritable pour nous tirer des ténèbres et nous rendre resplendissants.

Le salut de Dieu, « qu’il a préparé à la face de tous les peuples » et qu’il a manifesté pour notre gloire de nouvel Israël, voilà que « nous l’avons vu » à notre tour (Lc 2,30s), grâce au Christ. Et aussitôt nous avons été délivrés de la nuit de notre péché, comme Syméon a été délivré des liens de la vie présente en voyant le Christ.

Saint Sophrone de Jérusalem (?-639), moine, évêque
Homélie pour la fête des lumières ; PG 87c, 3291 (trad. bréviaire 2 février, rev. ; cf Orval)

 

 

Exhortation à des missionnaires : « Ne rien emporter pour la route. »

jeudi 1 février 2018

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Pour vivre de la vie d’hommes apostoliques, vous avez besoin d’une bien grande abnégation de vous-mêmes… Ce qu’il faut, c’est de conserver son âme dans la paix, dans la gaieté, au milieu des privations continuelles et fortement senties, non seulement dans les privations corporelles qui sont assez faciles à supporter, mais dans les privations spirituelles ou morales. Celles-ci sont bien plus pénibles, attristent, troublent, découragent une âme faible et attachée à elle-même ; elles donnent un courage, une sérénité et une vigueur toute nouvelle à une âme forte, par une solide abnégation à elle-même et par un attachement parfait à Dieu seul…

Si vous saviez quelle est la valeur de la patience parmi les vertus apostoliques, vous vous emploieriez de toutes les puissances de votre âme pour l’obtenir. Si vous savez maintenant patienter, vous êtes sûrs du succès et d’un succès solide et stable… Les herbes qui croissent vite acquièrent peu de développement et se détruisent promptement. Les arbres dont la croissance est lente, deviennent grands et puissants et durent des siècles. S’il vous arrive jamais d’avoir dans une mission un succès prompt et facile, tremblez pour cette mission ; lorsque, au contraire, elle demande du temps et offre des difficultés, augurez-en bien, si vous sentez en vous-mêmes la force et la persévérance d’une sainte patience… Si vous avez la patience, vous êtes sûrs d’acquérir cette prudence, cette sagesse de Dieu dans votre conduite et vos entreprises.

Vénérable François Libermann (1802-1852), fondateur de la Congrégation du Saint-Esprit
Lettres spirituelles (tome IV, p. 458-462)