Un jour de plus commence.
Jésus en moi veut le vivre. Il ne s’est pas enfermé.
Il a marché parmi les hommes.
Avec moi il est parmi les hommes d’aujourd’hui.
Il va rencontrer chacun de ceux qui entreront dans la maison,
chacun de ceux que je croiserai dans la rue,
d’autres riches que ceux de son temps, d’autres pauvres,
d’autres savants et d’autres ignorants,
d’autres petits et d’autres vieillards,
d’autres saints et d’autres pécheurs,
d’autres valides et d’autres infirmes.
Tous seront ceux qu’il est venu chercher.
Chacun, celui qu’il est venu sauver. (…)
Tout sera permis dans le jour qui va venir,
tout sera permis et demandera que je dise oui.
Le monde où il me laisse pour y être avec moi
ne peut m’empêcher d’être avec Dieu ;
comme un enfant porté sur les bras de sa mère
n’est pas moins avec elle
parce qu’elle marche dans la foule.
Jésus, partout, n’a cessé d’être envoyé.
Nous ne pouvons pas faire que nous ne soyons,
à chaque instant,
les envoyés de Dieu au monde.
Jésus en nous ne cesse pas d’être envoyé,
au long de ce jour qui commence,
à toute humanité, de notre temps, de tous les temps,
de ma ville et du monde entier.
À travers les proches frères qu’il nous fera servir, aimer, sauver,
des vagues de sa charité partiront jusqu’au bout du monde,
iront jusqu’à la fin des temps.
Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)