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Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !

Comme le riche qui aimait la vie des plaisirs,
J’ai aimé les plaisirs éphémères,
Avec ce corps animal qui est le mien,
Dans les plaisirs de cet insensé. (…)

Et de tant de si grands bienfaits
Que tu m’as donnés gratuitement,
Je ne t’ai pas rendu la dîme
Prise sur tes propres dons.

Mais tout ce qui était sous mon toit
Amassé de la terre, des airs et de la mer,
Tes bienfaits innombrables,
Je croyais que c’était ma propriété.

De tout cela je n’ai rien donné au pauvre
Et pour ses besoins je n’ai rien mis de côté :
Ni nourriture pour la personne affamée,
Ni couverture pour le corps nu,
Ni hospice pour l’indigent,
Ni demeure pour l’hôte étranger,
Ni visite au malade,
Ni non plus de soin pour les prisonniers (cf Mt 25,31s).

Je ne me suis pas attristé pour le chagrin
De l’homme triste à cause de ce qui l’accable ;
Et je n’ai pas partagé non plus la joie de l’homme joyeux,
Mais j’ai brûlé de jalousie contre lui.

Tous ceux-là sont d’autres Lazare (…)
Ils gisent dehors à ma porte (…)
Quant à moi, sourd à leur appel,
Je ne leur ai pas donné les miettes de ma table. (…)

Les chiens de ta Loi au-dehors
Les consolaient au moins avec leur langue ;
Et moi qui entendais ton commandement
Avec ma langue j’ai blessé celui qui te ressemble (Mt 25,45). (…)

Mais donne-moi dès ici-bas le repentir,
Pour que je fasse pénitence pour mes péchés (…)
Afin que ces larmes éteignent
La fournaise ardente avec ses flammes brûlantes. (…)

Et au lieu de la conduite d’un homme sans miséricorde,
Établis au plus profond de moi la pitié miséricordieuse,
Pour que, en faisant miséricorde au pauvre,
Je puisse obtenir ta miséricorde.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

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