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Archive pour le mot-clef ‘Sinaï’

Aie pitié de moi, Jésus, par l’intercession du Baptiste !

mardi 2 janvier 2024

Toi, la Voix du Verbe, accueille maintenant nos voix, ô Baptiste, et délivre ton peuple des passions, des dangers, des afflictions sans nombre et du châtiment éternel.

Tu montres toujours du doigt, Bienheureux, l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde : supplie-le d’effacer mes graves, mes longues défaillances, et rends-moi digne de la vie.

Ô mon âme, hâte-toi et crie, en dissipant l‘obscurité des folles passions : « Aie pitié de moi, Jésus, par l’intercession du Baptiste, et retire-moi du bourbier de mes actions ! »

Mère de Dieu, Celui devant qui se tiennent en tremblant les troupes célestes et qui par pure bonté s’est uni aux mortels, c’est toi, Très Pure, qui le mets au monde : supplie-le donc instamment, de prendre en pitié tes serviteurs. (…)

Tu as vu l’Esprit-Saint descendre sous la forme d’une colombe sur le Verbe, au baptême, et tu as été jugé digne, Bienheureux, d’entendre la voix du Père : « Celui-ci est mon Fils qui partage mon trône » – lui à qui la création tout entière chante : « Célébrez le Seigneur, toutes ses œuvres, et exaltez-le pour les siècles ! »

Mère de Dieu, conserve mon intelligence dans l’humilité, Jeune Fille comblée de la grâce de Dieu qui par ton enfantement as écrasé la révolte des démons ; relève-moi du fumier des passions et rassasie celui qui, affamé de ta grâce, déroule ce chant : « Célébrez le Seigneur, toutes ses œuvres, et exaltez-le pour les siècles ! »

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu

lundi 1 janvier 2024

Tout souffle mortel rend honneur à ton enfantement, ô Toute Pure, et la troupe des anges célèbre l’incompréhensible mystère de ton accouchement, comment tu as conçu en ton sein le Créateur de l’univers et l’as mis au monde : redoutables en vérité, étranges, extraordinaires, absolument stupéfiants, ô Souveraine, sont tes prodiges !

Puisque tu as auprès de ton Fils, ô Souveraine, la liberté de parole d’une mère, ne cesse pas de l’implorer par tes divines suppliques : que ceux qui te supplient, Mère de Dieu, soient délivrés de toute affliction, eux qui t’honorent avec amour comme un refuge pour notre salut, comme un divin recours, Toute Pure, comme un rempart inviolable et la joie des affligés.

Tu as fait de moi, ô Mère, un temple de l’Esprit saint, en purifiant par tes divines suppliques la souillure de ma chair et en essuyant, Mère de Dieu, la sanie de mes fautes : car c’est auprès de toi que je me suis réfugié, toi la véritable protection et le rempart infrangible des chrétiens, leur abri, leur divin recours et leur refuge.

Daniel, en esprit, discernait en toi la montagne non touchée du ciseau (cf. Dn 2,34), et Ézéchiel, la porte divine (cf. Ez 44,2), Moïse t’a vue à l’avance, buisson non consumé (cf. Ex 3,2), toi qui a porté en ton sein le feu de la divinité sans être dévorée par la flamme, ô Vierge : et nous, nous t’avons reconnue comme la Mère toute immaculée, pour avoir enfanté dans la chair notre Rédempteur.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

Ô Jean Baptiste, toi qui as tracé dans notre existence une voie nouvelle !

dimanche 10 décembre 2023

Avant l’aube je viens vers toi, toi qui dans ta compassion t’es anéanti sans changement en faveur de l’homme déchu et qui, demeurant impassible, t’es incliné jusqu’à la Passion, ô Verbe de Dieu : accorde-moi la paix, Ami de l’homme.

Tu es devenu, ô Bienheureux, temple de la Trinité, et voici que réunis dans ton saint temple avec une foi fervente nous te supplions, Précurseur : « Délivre-nous des tentations et afflictions, toi digne de toute louange. »

Moi qui ai rendu mon esprit étranger à toute vertu, je te supplie maintenant, Bienheureux, qui as tracé dans notre existence une voie toute nouvelle : « Procure-moi la familiarité avec le Dieu de l’univers et fais-moi par d’admirables progrès grandir en vertu. »

Toi qui as plongé dans les courants du Jourdain l’Abîme de la miséricorde, Prophète, taris maintenant, par ton intercession, les sources multiples de mes vices, en m’accordant des ruisseaux de larmes.

Vierge resplendissante dans tes parures divines, tu as enfanté l’Homme de toute beauté : qu’il se laisse donc toujours fléchir par tes prières et nous sauve de la corruption, nous qui te glorifions avec foi et amour.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

« Jonas a été un signe, il en sera de même avec le Fils de l’homme. »

lundi 16 octobre 2023

Dans les entrailles du montre marin, Jonas, les bras étendus en forme de croix, préfigurait clairement la Passion qui nous sauve et, en en sortant le troisième jour, il esquissait ta Résurrection transcendante, Christ notre Dieu, qui dans ta chair as été cloué au bois et, en te relevant le troisième jour, as illuminé le monde.

Toi le Fils par nature, le Verbe mû par la piété, tu as assumé dans ton être la forme des fils de la terre, déchue de sa dignité, et tu portes en toi l’une et l’autre forme, je veux dire celle de la divinité, consubstantiel que tu es au Père, et celle de l’humanité, mortel que tu es également en toute vérité : ce pour quoi, dans ta nature mortelle, tu as supporté les souffrances de la Passion. (…)

Les morts reprennent vie, tous à la fois ils surgissent de leurs tombeaux, tandis que tu es fixé à la croix, ô Christ, car l’Enfer redoutait de t’affronter, dans la crainte de cette vie nouvelle qui fait qu’il s’est retrouvé seul, captif et sans recours : mais à la fin, compté parmi les morts, après lui avoir fait dégorger ceux qu’il avait avalés, tu es ressuscité le troisième jour.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

Fête de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein), vierge et martyre, copatronne de l’Europe

mercredi 9 août 2023

Inexprimable est l’enfantement d’une conception sans semence, exempte de corruption la délivrance d’une mère qui n’a pas d’époux, car la naissance de Dieu rénove les natures : c’est pourquoi nous, toutes les générations, nous te magnifions selon la foi droite, Mère et Épouse de Dieu.

Ô mon Christ ami de l’homme, mon Dieu de toute bonté, au milieu de la nuit, avant que la trompette, comme dit l’Écriture, ne retentisse ainsi : « Debout, l’Époux est là », purifie mon âme et mon esprit et donne-moi la force d’aller à ta rencontre avec les vierges sages.

Lorsque les âmes de tes justes seront comblées de joie – tandis que les pécheurs gémissent et pleurent, que le feu court devant toi, que le Jugement est aux portes – et que tu paraîtras à ton tour venant du ciel, alors épargne-moi, ô Compatissant, aie pitié de moi et sauve-moi.

Ô toi sans commencement, Incréé, Fils de Dieu, Suprême Déité, dans ta miséricorde, par les supplications de celle qui t’a enfanté, aie pitié de moi, sauve-moi et donne-moi la force de me tenir debout en ta présence, sans fléchir, jusqu’au matin, pour me prosterner devant toi et te glorifier, toi mon Créateur. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Nous te présentons la salutation de l’ange, Toute Pure, ô Bénie : « Réjouis-toi, toi qui as contenu le Dieu que rien ne peut contenir ; réjouis-toi, toi qui lève la malédiction et fais advenir la bénédiction ; réjouis-toi, toi qui seule as rouvert la porte du paradis. »

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

Au milieu de la mer de cette vie, tends-moi la main Seigneur !

mardi 8 août 2023

Le prophète entendit ta venue, Seigneur, et fut saisi de crainte, à la pensée que tu allais être enfanté d’une vierge et apparaître aux hommes, et il disait : « J’ai entendu ce que tu as fait entendre et j’ai été saisi de crainte, gloire à ta puissance ! »

J’ai péché, j’ai failli envers toi, j’ai poussé à bout ta majesté, Ô seul Compatissant, et me suis enfoncé dans l’abîme du désespoir ; mais montre-toi à présent au milieu de la nuit, à moi aussi, comme jadis aux disciples cheminant sur la mer, ô Verbe, et donne-moi la divine sérénité.

Mon âme à tout moment entre tes mains. Mon Dieu et mon secours, qui seul sonde les reins et les cœurs, tu connais toutes mes réflexions, tu connais les vagues, la tempête, le tumulte de mes pensées ; mais je t’ai vu marchant, maintenant encore, sur la mer agitée de mon cœur.

Voici que j’ai désiré tes préceptes, dans ta justice fais-moi vivre. Pardonne, ô mon Créateur, sois indulgent, toi qui m’as façonné, aie pitié de moi, laisse-toi fléchir, sois miséricordieux, sois compatissant, et puisque je suis au milieu de la mer de cette vie, tends-moi ta main réellement divine et, comme Pierre, relève-moi. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Jadis le Prophète t’a vu à l’avance, Jeune Fille, comme un candélabre à sept flammes, portant le feu de la connaissance de Dieu, en le faisant briller sur ceux qui sont en péril dans les ténèbres de l’ignorance, ô Toute Immaculée, et c’est pourquoi je crie vers toi : « Éclaire-moi, je t’en prie. »

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

Solennité de la Pentecôte

dimanche 19 mai 2013

Homélie du Pape Benoît XVI

Place Saint-Pierre
Dimanche 4 juin 2006

Chers frères et sœurs!

Le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint descendit avec puissance sur les Apôtres; ainsi commença la mission de l’Église dans le monde. Jésus avait lui-même préparé les Onze à cette mission en leur apparaissant plusieurs fois après sa résurrection (cf. Ac 1, 3). Avant son ascension au Ciel, il leur donna l’ordre de « ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4-5); il leur demanda en fait de demeurer ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Ils se réunirent en prière avec Marie au Cénacle, dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14).

Demeurer ensemble fut la condition posée par Jésus pour accueillir le don de l’Esprit Saint; la condition nécessaire pour l’harmonie entre eux fut une prière prolongée. Une formidable leçon pour toute communauté chrétienne est présentée ici. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend essentiellement d’une programmation attentive, suivie d’une mise en œuvre intelligente à travers un engagement concret. Le Seigneur demande certes notre collaboration, mais avant toute réponse de notre part, son initiative est nécessaire: le vrai protagoniste de l’Église est son Esprit. Les racines de notre être et de notre action se trouvent dans le silence sage et prévoyant de Dieu.

Les images utilisées par saint Luc pour indiquer l’irruption de l’Esprit Saint – le vent et le feu – rappellent le Sinaï, où Dieu s’était révélé au peuple d’Israël et lui avait accordé son alliance (cf. Ex 19, 3sq). La fête du Sinaï, qu’Israël célébrait cinquante jours après Pâques, était la fête du Pacte. En parlant de langues de feu (cf. Ac 2, 3), saint Luc veut représenter la Pentecôte comme un nouveau Sinaï, comme la fête du nouveau Pacte, dans lequel l’Alliance avec Israël est étendue à tous les peuples de la Terre. L’Église est catholique et missionnaire depuis sa naissance. L’universalité du salut est démontrée de manière significative par la liste des nombreuses ethnies auxquelles appartiennent ceux qui écoutent la première annonce des Apôtres (cf. Ac 2, 9-11).

Le Peuple de Dieu, configuré pour la première fois, au Sinaï, est aujourd’hui élargi au point de ne plus connaître aucune frontière de race, de culture, d’espace ou de temps. Contrairement à ce qui s’était produit avec la tour de Babel (cf. Gn11, 1-9), lorsque les hommes, désireux de construire de leurs mains un chemin vers le ciel, avaient fini par détruire leur capacité même de se comprendre les uns les autres, à la Pentecôte, l’Esprit, à travers le don des langues, montre que sa présence unit et transforme la confusion en communion. L’orgueil et l’égoïsme de l’homme créent toujours des divisions, dressent des murs d’indifférence, de haine et de violence. L’Esprit Saint, en revanche, rend les cœurs capables de comprendre les langues de tous, car il rétablit le pont de la communication authentique entre la Terre et le Ciel. L’Esprit Saint est Amour.

Mais comment entrer dans le mystère de l’Esprit Saint, comment comprendre le secret de l’Amour ? La page de l’Évangile nous conduit aujourd’hui dans le Cénacle où, la dernière Cène étant terminée, un sentiment de désarroi rend les Apôtres tristes. La raison en est que les paroles de Jésus suscitaient en effet des interrogations inquiétantes: Il parle de la haine du monde envers Lui et envers les siens, il parle de son mystérieux départ, et de nombreuses choses restent encore à dire, mais pour le moment les Apôtres ne sont pas en mesure d’en porter le poids (cf. Jn 16, 12). Pour les réconforter, il explique la signification de son départ: il partira, mais reviendra; en attendant, il ne les abandonnera pas, il ne les laissera pas orphelins. Il enverra le Consolateur, l’Esprit du Père, et ce sera l’Esprit qui fera savoir que une œuvre du Christ est une œuvre d’amour: amour de Celui qui s’est offert, amour du Père qui l’a donné.

Tel est le mystère de la Pentecôte: l’Esprit Saint éclaire l’esprit humain et, en révélant le Christ crucifié et ressuscité, il indique la voie pour devenir davantage semblables à Lui, c’est-à-dire être « expression et instrument de l’amour qui émane de Lui » (Deus caritas est, n. 33). Recueillie avec Marie, comme lors de sa naissance, l’Église prie aujourd’hui :  « >>>Veni Creator Spiritus !– Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles et embrase-les du feu de ton amour! ».Amen.
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).