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Archive pour le mot-clef ‘convertion’

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

jeudi 16 octobre 2025

Moi, Catherine, l’esclave des serviteurs de Jésus Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de voir en vous une vraie connaissance de vous-même et de votre Créateur. Et cette connaissance est nécessaire à notre salut, car toute vertu vient de cette sainte connaissance.

Où se trouve la véritable humilité ? Dans la connaissance de nous-même ; car l’âme qui reconnaît qu’elle n’est rien, et qu’elle tient de Dieu tout son être, ne peut lever la tête avec orgueil contre son créateur, ni contre son prochain ; car ce qui n’est rien par soi-même ne peut s’enorgueillir. Et où l’âme s’afflige-t-elle de sa faute ? Dans la connaissance d’elle-même, en considérant pieusement quelle est celle qui a offensé Dieu, et quel est le Dieu qu’elle a offensé. (…) Par notre faute, nous perdons la vie de la grâce et notre dignité. (…) Pourquoi? Parce que nous ne connaissons pas ce qui suit la faute et où elle nous conduit car si nous le connaissions véritablement, nous quitterions le vice et les habitudes déréglées, et nous embrasserions la vertu. Alors nous rendrions honneur à Dieu, nous conserverions la beauté, la dignité de notre âme ; nous suivrions la doctrine de la vérité, et en la suivant nous serions les fils de cette vérité. (…)

Revenez un peu à vous-même, et ne dormez plus d’un pareil sommeil ; mais réveillez-vous en profitant de cet instant qui vous est accordé. N’attendez pas le temps, car lui n’attend pas. Connaissez-vous véritablement vous-même, et connaissez la grande bonté de Dieu à votre égard.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

Dieu nous appelle inlassablement à nous convertir

mercredi 17 septembre 2025

Frères, ne demeurons pas dans l’insouciance et le relâchement ; ne remettons pas toujours avec légèreté, à demain ou à plus tard, pour commencer à nous mettre à l’œuvre. « C’est maintenant l’heure favorable, dit l’apôtre Paul, c’est aujourd’hui le jour du salut » (2Co 6,2). Actuellement, c’est le temps de la pénitence, plus tard ce sera celui de la récompense ; à présent, c’est le temps de la persévérance, un jour viendra celui de la consolation. Maintenant Dieu vient en aide à ceux qui se détournent du mal ; plus tard il sera le juge des actes, des paroles et des pensées des hommes. Aujourd’hui nous profitons de sa patience ; nous connaîtrons la justice de ses jugements, à la résurrection, quand nous recevrons chacun selon ses œuvres.

Jusqu’à quand donc remettrons-nous d’obéir au Christ qui nous appelle dans son Royaume céleste ? Ne nous purifierons-nous pas ? Ne nous résoudrons-nous pas à abandonner notre genre de vie habituel pour suivre l’Évangile jusqu’au bout ?

Saint Basile (v. 330-379)

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de même ! »

dimanche 23 mars 2025

« C’est chez les anciens qu’est la sagesse, c’est dans un grand âge que se trouve la prudence. » (Jb 12,12 Vg) Les paroles qui tiennent fermes à la racine de la sagesse sont celles qui prennent toute leur force dans un art de vivre par l’épreuve même de l’action. Mais comme souvent est accordée une longue vie sans que soit octroyée la grâce de la sagesse, c’est raison de nommer maintenant celui dont le jugement dispense ces dons et le texte ajoute :

« C’est en lui qu’est la sagesse et la force, c’est lui qui a le conseil et l’intelligence. » (Jb 12,13 Vg) Nous appliquons ces paroles non sans pertinence au Fils unique du Père souverain en prenant conscience qu’il est, lui, la sagesse et la force de Dieu. Paul aussi, en effet, en porte témoignage à notre intelligence quand il dit que « le Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Co 1,24), lui qui est toujours en Dieu puisque « au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1).

Or Dieu a le conseil et l’intelligence, le conseil, puisqu’il ordonne ses actes, l’intelligence, puisqu’il connaît les nôtres. Le mot de conseil peut aussi désigner la lenteur de son jugement secret, c’est-à dire qu’il peut tarder à frapper le coupable, non faute d’apercevoir ses manquements à la justice, mais afin qu’on voie que la condamnation, différée dans la perspective d’une pénitence, procède tardivement d’un conseil.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

Dieu attend le temps de notre conversion

vendredi 15 novembre 2024

Quand je contemple la menace suspendue sur les coupables au temps de Noé, je tremble, moi qui suis coupable aussi de péchés abominables… Les hommes d’alors, le Créateur les menaça d’avance, car il attendait le temps de leur conversion. Pour nous aussi, il y aura l’heure de la fin, inconnue de nous et même cachée aux anges (Mt 24,36). En ce dernier jour, le Christ, le Seigneur d’avant les siècles, viendra, chevauchant les nuées, pour juger la terre, comme l’a vu Daniel (7,13). Avant que cette heure dernière ne tombe sur nous, supplions le Christ en lui criant : « Sauve tous les hommes de la colère, par l’amour que tu nous portes, Rédempteur de l’univers »…

L’Ami des hommes, en voyant la méchanceté qui régnait alors, dit à Noé : « La fin de tout homme est venue devant moi (Gn 6,13) car la terre est remplie d’injustices. Parmi cette génération, tu es vraiment le seul juste (Gn 7,1)… Prends donc du bois imputrescible et fabrique-toi une arche…; comme une matrice elle portera les semences des espèces futures. Tu la feras comme une maison, à l’image de l’Église… En elle je te garderai, toi qui me cries avec foi : ‘ Sauve tous les hommes de la colère, par l’amour que tu nous portes, Rédempteur de l’univers. ‘ »

Avec intelligence, l’élu accomplit son ouvrage…, et il criait avec foi aux hommes sans foi : « Vite ! Sortez de votre péché, rejetez votre méchanceté, repentez-vous ! Lavez la souillure de vos âmes dans les larmes, conciliez-vous par la foi la puissance de notre Dieu… » Mais ces fils de rébellion ne se convertirent pas. À leur perversité, ils ajoutèrent encore leur endurcissement. Dès lors Noé implora Dieu avec des larmes : « Tu m’as fait sortir autrefois du sein de ma mère ; sauve-moi encore dans cette arche secourable. Car je vais m’enfermer dans cette sorte de tombeau, mais quand tu m’appelleras, j’en sortirai par ta puissance ! En elle, je vais préfigurer dès maintenant la résurrection de tous les hommes, quand tu sauveras tes justes du feu, comme tu me sauveras dans les flots du mal en m’arrachant du milieu des impies, moi qui te crie avec foi, à toi le Juge compatissant : ‘ Sauve tous les hommes de la colère, par l’amour que tu nous portes, Rédempteur de l’univers. ‘ »

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560)

 

 

 

« Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu ses miracles parce qu’elles ne s’étaient pas converties. »

mardi 16 juillet 2024

Comme une grâce après une grâce, le repentir a été donné aux hommes après le baptême. Le repentir est en effet une seconde naissance, qui vient de Dieu. Ce que nous avons reçu en gage par le baptême, nous le recevons comme un don plénier par le repentir. Le repentir est la porte de la compassion ; elle s’ouvre à ceux qui le recherchent. Par cette porte nous entrons dans la compassion divine ; en dehors d’elle nous ne trouvons pas la compassion. « Car tous ont péché, dit l’Écriture Sainte, et tous sont justifiés gratuitement par sa grâce » (Rm 3,23-24). Le repentir est la seconde grâce. Elle naît de la foi et de la crainte dans le cœur. La crainte est la houlette paternelle qui nous dirige, jusqu’à ce que nous soyons parvenus au paradis spirituel. Quand nous y sommes parvenus, elle nous y laisse et s’en va.

Isaac le Syrien (7e siècle)

 

 

 

« Jean Baptiste est venu à vous…, et vous n’avez pas cru à sa parole. » (Mt 21,32)

samedi 1 juin 2024

« Jean Baptiste proclamait : ‘Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche’ » (Mt 3,1). (…) Bienheureux Jean qui a voulu que la conversion précède le jugement, que les pécheurs ne soient pas jugés, mais récompensés, qui a voulu que les impies entrent dans le Royaume et non sous le châtiment. (…) Quand Jean a-t-il proclamé cette imminence du Royaume des cieux ? Le monde était encore en son enfance (…) ; mais pour nous qui proclamons aujourd’hui cette imminence, le monde est extrêmement vieux et fatigué. Il a perdu ses forces ; il perd ses facultés ; les souffrances l’accablent (…) ; il crie sa défaillance ; il porte tous les symptômes de sa fin. (…)

Nous sommes à la remorque d’un monde qui s’enfuit ; nous oublions les temps à venir. Nous sommes avides d’actualité, mais nous ne tenons pas compte du jugement qui vient déjà. Nous n’accourons pas à la rencontre du Seigneur qui vient. (…)

Convertissons-nous, frères, convertissons-nous vite. (…) Le Seigneur, du fait qu’il tarde, qu’il attend encore, prouve son désir de nous voir revenir à lui, son désir que nous ne périssions pas. Dans sa grande bonté il nous adresse toujours ces paroles : « Je ne désire pas la mort du pécheur, mais qu’il se détourne de sa voie et qu’il vive » (Ez 33,11). Convertissons-nous, frères ; n’ayons pas peur de ce que le temps se fait court. Son temps à lui, l’Auteur du temps, ne peut pas être rétréci. La preuve en est ce brigand de l’Évangile qui, sur la croix et à l’heure de sa mort, a escamoté le pardon, s’est saisi de la vie et, voleur du paradis avec effraction, a réussi à pénétrer dans le Royaume (Lc 23,43).

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

Premier dimanche de l’Avent

dimanche 3 décembre 2023

Mes frères, ne différons plus de retourner à Dieu. (…) Puisque Dieu vous offre aujourd’hui sa grâce, pourquoi n’en profitez-vous pas ? Dire que rien ne presse, que vous avez le temps, n’est-ce pas, mes frères, raisonner comme des insensés ?

Voyez, de quoi êtes-vous capables quand vous êtes malades ? Hélas ! de rien du tout ; vous ne pouvez pas seulement faire comme il faut un acte de contrition, parce que vous êtes tellement absorbés par vos souffrances, que vous ne pensez nullement à votre salut. Eh, bien, mes frères, ne sommes-nous pas trop malheureux d’attendre la mort pour nous convertir ? Faites du moins pour votre pauvre âme ce que vous faites pour votre corps qui n’est cependant qu’un monceau de pourriture et qui, dans quelques moments, sera la pâture des plus vils animaux. Lorsque vous êtes dangereusement blessés, attendez-vous six mois ou un an pour y appliquer les remèdes que vous croyez être nécessaires pour vous guérir ? Lorsque vous êtes attaqués par une bête féroce, attendez-vous d’être à moitié dévorés pour crier au secours ? N’implorez-vous pas, de suite, le secours de vos voisins ? Pourquoi, mes frères, n’agissez-vous pas de même lorsque vous voyez votre pauvre âme souillée et défigurée par le péché, réduite sous la tyrannie des démons ? Pourquoi n’employez-vous pas aussitôt l’assistance du ciel et n’avez-vous pas recours à la pénitence ?

Oui, mes frères, quelques grands pécheurs que vous soyez, puisque vous désirez quitter un jour le péché, pourquoi ne le quitteriez-vous pas aujourd’hui, puisque Dieu vous donne le temps et les grâces pour cela ?

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

« Parce qu’elles ne s’étaient pas converties. »

mardi 12 juillet 2022

Quels chemins tortueux faut-il parcourir pour atteindre la simplicité !… Très souvent, si nous ne pratiquons pas la vertu, c’est dû à notre manière d’être compliquée, qui rejette la simplicité. Très souvent, nous n’arrivons pas à comprendre la magnificence qui se cache dans un acte de simplicité. Nous cherchons ce qui est grand dans ce qui est compliqué ; nous cherchons la magnificence des choses dans leur difficulté…

La vertu, Dieu, la vie intérieure : comme il me semblait difficile de vivre cela ! Maintenant, ce n’est pas que j’aie la vertu, ou que mes connaissances sur Dieu et la vie de l’esprit soient complètement claires, mais j’ai vu qu’on arrive à cela précisément par tout le contraire, par la simplicité du cœur et par la pureté de l’esprit… Oui, effectivement ; pour avoir la vertu il n’est pas nécessaire de faire un plan de carrière, ni de se consacrer à de longues études ; il suffit de l’acte simple de vouloir ; il suffit souvent de la simple volonté. Pourquoi donc n’avons-nous pas plus souvent la vertu ? Parce que nous ne sommes pas simples ; parce que nous compliquons nos désirs ; parce que, tout ce que nous voulons, notre peu de volonté nous le rend difficile. Elle se laisse entraîner par ce qui lui plaît, par ce qui est commode, par ce qui n’est pas nécessaire, et très souvent par les désirs déréglés… Si nous le voulions, nous serions saints, et c’est beaucoup plus difficile d’être ingénieur que d’être saint.

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)

 

 

 

« Je suis venu appeler…les pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

samedi 29 février 2020

Dieu m’a montré un seigneur assis solennellement dans la paix et le repos ; avec douceur il a envoyé son serviteur accomplir sa volonté. Le serviteur a couru en grande hâte, par amour ; mais voilà qu’il est tombé dans un ravin et s’est blessé gravement. (…) Dans ce serviteur, Dieu m’a montré le mal et l’aveuglement provoqués par la chute d’Adam ; et dans ce même serviteur la sagesse et la bonté du Fils de Dieu. Dans le seigneur, Dieu m’a montré sa compassion et sa pitié pour le malheur d’Adam, et dans ce même seigneur la haute noblesse et la gloire infinie à laquelle l’humanité est élevée par la Passion et la mort du Fils de Dieu. C’est pourquoi notre Seigneur se réjouit beaucoup de sa propre chute [dans ce monde et dans sa Passion], à cause de l’exaltation et de la plénitude de bonheur auxquelles parvient le genre humain, surpassant certainement celui que nous aurions eu si Adam n’était pas tombé. (…)

Ainsi nous avons une raison de nous affliger, car notre péché est la cause des souffrances du Christ, et nous avons constamment une raison de nous réjouir, car c’est son amour infini qui l’a fait souffrir. (…) S’il arrive que par aveuglement et faiblesse nous tombions, alors relevons-nous promptement, sous le doux toucher de la grâce. De toute notre volonté corrigeons-nous en suivant l’enseignement de la sainte Église, selon la gravité du péché. Avançons vers Dieu dans l’amour ; ne nous laissons jamais aller au désespoir, mais ne soyons pas trop téméraires, comme si cela n’avait pas d’importance. Reconnaissons franchement notre faiblesse, sachant que, à moins que la grâce ne nous garde, nous ne tiendrons pas le temps d’un clin d’œil. (…)

Il est légitime que notre Seigneur désire que nous nous accusions et que nous reconnaissions, loyalement et en vérité, notre chute et tout le mal qui s’ensuit, conscients que nous ne pourrons jamais les réparer. Il veut en même temps que nous reconnaissions, loyalement et en vérité, l’amour éternel qu’il a pour nous et l’abondance de sa miséricorde. Voir et connaître l’un et l’autre ensemble par sa grâce, voilà l’humble confession que notre Seigneur attend de nous et qui est son œuvre dans notre âme.

Julienne de Norwich (1342-après 1416)

 

 

 

Nous livrer à lui totalement

mercredi 6 novembre 2019

Comment est-il possible que, malgré de tels encouragements et de telles promesses de la part du Seigneur, nous refusions de nous livrer à lui totalement et sans réserve, de renoncer à toutes choses et même à notre propre vie, conformément à l’Évangile (Lc 14,26), pour n’aimer que lui seul, et rien d’autre avec lui ?

Considère tout ce qui a été fait pour nous : quelle gloire nous a été donnée, que de dispositions en vue de l’histoire du salut faites par le Seigneur depuis les pères et les prophètes, que de promesses, que d’exhortations, quelle compassion de la part du Maître dès les origines ! À la fin, il a manifesté son indicible bienveillance envers nous en venant demeurer lui-même avec nous et en mourant sur la croix pour nous convertir et nous ramener à la vie. Et nous, nous ne laissons pas de côté nos volontés propres, notre amour du monde, nos prédispositions et nos habitudes mauvaises, apparaissant en cela comme des hommes de peu de foi, ou même sans foi aucune.

Et cependant, vois comment, malgré tout cela, Dieu se montre plein d’une douce bonté. Il nous protège et nous soigne invisiblement ; malgré nos fautes, il ne nous livre pas définitivement à la méchanceté et aux illusions du monde ; dans sa grande patience, il nous empêche de périr et guette de loin le moment où nous nous tournerons vers lui.

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390)