Elle fut, par un dessein de la Providence divine, appelée Marie, c’est-à-dire étoile de la mer, pour déclarer par son nom ce qu’elle montre plus clairement par la réalité. (…)
Revêtue de beauté, elle est aussi revêtue de force, elle s’est ceinte pour apaiser d’un geste les remous formidables de la mer. Ceux qui naviguent sur la mer du monde présent et qui l’invoquent avec une pleine confiance, elle les arrache au souffle de la tempête et à la fureur des ouragans, et elle les conduit, triomphants avec elle, au rivage de la patrie bienheureuse. On ne peut dire, mes très chers, combien de fois les uns se heurteraient aux rochers les plus rudes, au risque de sombrer, les autres échoueraient sur les pires écueils pour ne plus revenir (…) si l’étoile de la mer, Marie toujours vierge, ne s’y était opposée par son très puissant secours et si elle n’emportait les siens, le gouvernail déjà brisé et la barque fracassée, privés de tout secours humain, pour les diriger, sous sa céleste conduite, au port de la paix intérieure. Toute à la joie de remporter de nouveaux triomphes, pour la nouvelle délivrance des condamnés et pour les nouveaux accroissements des peuples, elle se félicite dans le Seigneur. (…)
Elle resplendit et se distingue par sa double charité : d’une part, elle est très ardemment fixée en Dieu à qui elle adhère, faisant un seul esprit avec lui ; d’autre part, elle attire et console doucement les cœurs des élus et leur partage les dons excellents venus de la libéralité de son Fils
Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)