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Archive pour le mot-clef ‘Annonciation du Seigneur’

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

lundi 8 avril 2024

Ô ineffable et très douce Charité ! combien est douce l’union que vous avez contractée avec l’homme ! Vous nous avez montré votre ineffable amour par les grâces et les bienfaits sans nombre que vous avez accordés à vos créatures, surtout par le bienfait de l’incarnation de votre Fils, puisque nous avons vu la souveraine Grandeur descendre à la bassesse de notre humanité. (…)

Vraiment, mon très cher Père, dans ce doux et béni champ de Marie, le Verbe, uni à sa chair, a fait comme le grain qui germe à la chaleur du soleil, montre sa fleur et son fruit, et laisse son enveloppe à la terre. Il a fait vraiment la même chose par la chaleur et le feu de la divine charité que Dieu a eue pour le genre humain, lorsqu’il a jeté la semence de sa parole dans le champ de Marie. Ô bienheureuse et douce Marie ! Vous nous avez donné la fleur du doux Jésus. (…)

N’oubliez pas, et pensez toujours dans votre cœur, dans votre mémoire, dans votre âme, que vous avez été offert et donné a Marie ; priez-la qu’elle vous présente et vous donne à son doux fils Jésus, et cette douce Mère, cette tendre Mère de miséricorde vous présentera. Ne soyez pas ingrat et oublieux, car elle ne rejette point la prière qui lui est faite, mais elle l’accueille avec bonté. Soyez donc fidèle, (…) courez généreusement avec ce désir de Marie, qui vous fera toujours chercher l’honneur de Dieu et le salut des âmes.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

samedi 25 mars 2023

Salut, Enfant Généreuse, Glorieuse, Immaculée !
Pupille de chasteté, substance de sainteté, ô Plaisir de Dieu !
En toi s’est répandue l’effusion céleste
Par laquelle le Verbe souverain, en toi, a revêtu la chair.

Lys étincelant que Dieu admirait avant toute créature,
Toi la plus belle et la plus douce, toi, en qui Dieu trouva sa complaisance
Lorsqu’il déposa en toi toute l’ardeur de sa chaleur
Pour que, de toi, Son Fils goûte le lait maternel.
Ton sein fut alors rempli d’allégresse,
Toute la symphonie céleste a résonné en toi.
Car, Vierge, tu portais le Fils de Dieu et ta pureté a été magnifiée en Dieu.
Tes entrailles se sont réjouies
Comme une herbe inondée de rosée recevant d’elle sa verdeur.

Ainsi advint-il en ton sein, Mère de toute joie !
Que l’Église, désormais, resplendisse de joie, qu’elle retentisse en harmonie
Chantant la Vierge toute douce, Marie l’admirable, la Mère de Dieu ! Amen.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

vendredi 25 mars 2022

Ô Marie, [c’est en toi] qu’apparaît aujourd’hui la force et la liberté de Dieu. Car voici qu’après la délibération du conseil divin, si grave et si grand, c’est à toi que l’ange est envoyé pour révéler le mystère de ce conseil et demander ton adhésion ; et le Verbe ne descend pas dans ton sein que tu n’aies donné ton libre consentement ; il attend à la porte de la volonté qu’il te plaise d’ouvrir à celui qui désire venir en toi. Et il n’y serait jamais entré si tu ne lui avais pas ouvert par ta réponse : « Je suis la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon ta parole ».

Preuve éclatante de la force et de la liberté de notre volonté ! Sans elle, ni bien ni mal ne peuvent se produire ; ni démon, ni créature qui puissent la contraindre au péché si elle ne veut pas ; et par ailleurs, rien qui puisse la forcer à faire le moindre bien si elle le refuse. Oui, elle est bien libre, cette volonté humaine que rien ne peut réduire ni au bien ni au mal sans son consentement. Il frappait à la porte de ta volonté, ô Marie, le Dieu éternel, et si tu n’avais pas voulu ouvrir, Dieu ne se serait pas incarné en toi.

Rougis donc, ô mon âme, en voyant aujourd’hui Dieu lui-même s’apparenter à toi en Marie ; aujourd’hui tu peux voir que, bien que créée sans que tu l’aies voulu, tu ne seras pas sauvée que tu n’y consentes, puisque Dieu frappe à la porte, il attend que Marie consente à ouvrir.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

jeudi 25 mars 2021

Réjouis-toi et sois dans l’allégresse, ô Marie, car tu concevras d’un souffle. Réjouis-toi, car tu seras trouvée enceinte de l’Esprit Saint. Tu étais bien l’épouse de Joseph, mais l’Esprit Saint te saisit le premier. Celui qui t’a créée, t’a marquée et t’a réservée pour lui. Ton Créateur lui-même s’est fait ton Époux ; il est devenu amoureux de ta beauté. Et c’est ce Créateur lui-même qui t’appelle en disant : « Viens, mon amie, ma belle, ma colombe, car déjà l’hiver est passé et s’en allé. Viens. » (cf. Ct 2,11.14) Il a convoité ta beauté, il désire s’unir à toi ; il ne souffre pas de retard, il a hâte de venir à toi.

Lève-toi donc, revêts-toi des vêtements de ta gloire, orne-toi de tes bijoux les plus précieux, car le Seigneur s’est complu en toi. Lève-toi à la rencontre de ton Époux et de ton Dieu, et dis-lui : « Voici la servante du Seigneur. » (Lc 1,38) Hâte-toi, ne tarde pas, car lui ne tardera pas, mais il sautera comme un géant pour fournir sa course. Toi aussi, hâte-toi ; oublie ton peuple et la maison de ton père ; accours à sa rencontre pour être baisée d’un baiser de la bouche de Dieu, et pour être plongée dans ses bienheureux embrassements.

« L’Esprit Saint surviendra en toi » (cf. Lc 1,35), pour qu’à son contact tes entrailles frémissent, pour que ton sein se gonfle, que se réjouisse ton cœur et que s’épanouissent tes flancs. Sois glorifiée, c’est-à-dire grandie davantage, toi qui seras comblée d’une telle douceur, qui seras digne d’un baiser si céleste, qui seras unie à un Époux si grand, qui seras fécondée par un tel mari !

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

lundi 9 avril 2018

[En réponse aux] aspirations de l’esprit humain en recherche de Dieu… la « plénitude du temps » met en relief la réponse de Dieu lui-même… L’envoi de son Fils, consubstantiel au Père, comme homme « né d’une femme » (Ga 4,4), constitue l’étape culminante et définitive de la révélation que Dieu fait de lui-même à l’humanité… La femme se trouve au cœur de cet événement salvifique. La révélation que Dieu fait de lui-même, à savoir l’unité insondable de la Trinité, est contenue pour l’essentiel dans l’Annonciation de Nazareth. « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. —Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? —L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu… Car rien n’est impossible à Dieu. »

Il est facile de comprendre cet événement dans la perspective de l’histoire d’Israël, le peuple élu dont Marie est la fille, mais il est facile aussi de le comprendre dans la perspective de tous les chemins sur lesquels l’humanité cherche depuis toujours une réponse aux questions fondamentales et en même temps définitives qui l’obsèdent le plus. Ne trouve-t-on pas dans l’Annonciation de Nazareth le début de la réponse définitive par laquelle Dieu lui-même va au-devant de l’inquiétude du cœur humain ? Il ne s’agit pas seulement ici de paroles de Dieu révélées par les prophètes, mais, au moment de cette réponse, le Verbe se fait réellement chair (Jn 1,14). Marie atteint ainsi une telle union à Dieu qu’elle dépasse toutes les attentes de l’esprit humain. Elle dépasse même les attentes de tout Israël et, en particulier, des filles de ce peuple élu, qui, en vertu de la promesse, pouvaient espérer que l’une d’entre elles deviendrait un jour la mère du Messie. Qui parmi elles, toutefois, pouvait supposer que le Messie promis serait le « Fils du Très-Haut » ? À partir de la foi monothéiste au temps de l’Ancien Testament c’était difficilement envisageable. Ce n’est que par la force de l’Esprit Saint « venu sur elle » que Marie pouvait accepter ce qui est « impossible aux hommes mais possible à Dieu » (Mc 10,27).

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mulieris dignatatem », § 3 (trad. copyright © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

samedi 25 mars 2017

annonciation

Attache-toi à cette très douce Mère qui a mis au monde cet enfant que les cieux ne pouvaient contenir ; elle, pourtant, l’a contenu dans le petit cloître de son ventre et l’a porté dans son sein virginal.

Qui ne se détournerait avec horreur de l’ennemi du genre humain et de ses ruses ; il fait miroiter à nos yeux le prestige de gloires éphémères et trompeuses, et s’efforce par là de réduire à néant ce qui est plus grand que le ciel. Car l’âme d’un fidèle, qui est la plus digne de toutes les créatures, est évidemment rendue par la grâce de Dieu plus grande que le ciel : ce créateur, que les cieux immenses et toutes les autres créatures ne peuvent contenir, l’âme fidèle à elle seule devient son séjour et sa demeure ; il suffit pour cela de posséder ce que refusent les impies : la charité. Celui qui est la vérité même en témoigne : « Celui qui m’aime, mon Père l’aimera ; moi aussi je l’aimerai, et nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,21.23).

De même donc que la glorieuse Vierge des vierges l’a porté matériellement, de même toi tu pourras toujours le porter spirituellement dans ton corps chaste et virginal si tu suis ses traces, et particulièrement son humilité et sa pauvreté ; tu pourras contenir en toi Celui qui te contient, toi et tout l’univers ; tu le posséderas de façon bien plus réelle et plus concrète que tu ne pourrais posséder les biens périssables de ce monde.

Sainte Claire (1193-1252), moniale franciscaine
3e Lettre à Agnès de Prague, 18-26 (Sainte Claire d’Assise, trad. Père Vorreux, O.F.M. Éd. Franciscaines)

 

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

mercredi 25 mars 2015

annonciation

L’Annonciation de la Sainte Vierge et l’Incarnation de Jésus-Christ, base de notre sainte religion, ne forment, pour ainsi dire, qu’un seul et inséparable mystère. Depuis plus de quatre mille ans, la terre attendait le Sauveur promis ; l’heure de la délivrance a sonné enfin : voici le Rédempteur ! Une scène d’une grandeur toute mystérieuse se passe dans les splendeurs du Ciel ; la sainte et adorable Trinité tient conseil.

Pour réparer l’injure infinie faite à la Divinité par le péché, il faut une réparation infinie et par conséquent divine : le Fils de Dieu descendra de son trône éternel, Il prendra une chair humaine et sera tout ensemble Dieu et homme.

Le message céleste est confié à l’Archange Gabriel. Où trouvera-t-il celle qui, d’après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Sera-ce dans un grand empire ? Non, mais dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l’immense empire romain. Ne convient-il du moins de prendre sur un trône celle qui doit devenir la Mère de son Dieu ? Non : il y a dans la petite ville de Nazareth une humble et pauvre maison où habite une jeune vierge inconnue ; son nom est Marie ; elle est promise en mariage à un ouvrier, Joseph, homme juste.

En ce moment, elle prie à genoux, et soupire peut-être après la venue du Messie promis. L’Ange soudain paraît devant elle : « Je te salue, pleine de grâce, dit-il, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes ! »

Marie se trouble, à ces étonnantes paroles. L’ange ranime aussitôt la confiance de la timide vierge : « Ne crains rien, Marie, ajoute-t-il, tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu concevras et tu enfanteras un Fils, à qui tu donneras le nom de Jésus ; Il sera grand, et on l’appellera le Fils du Très-Haut, et son règne n’aura pas de fin. »

Quelle promesse, quel honneur et quel bonheur ! Mais comment s’opérera cette merveille en celle qui a voué à Dieu sa virginité ? La réponse est facile à l’envoyé du Ciel :
« L’Esprit-Saint descendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de Son ombre. » Marie n’a plus qu’à prononcer le Fiat qui va faire tressaillir la terre d’espérance : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »

À cet instant béni, le mystère s’accomplit, le Verbe se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantique de la reconnaissance : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon cœur exulte en Dieu mon Sauveur ! À cause des grandes choses que Dieu a opérées en moi, toutes les nations m’appelleront bienheureuse ! »

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

mardi 25 mars 2014

L’Annonciation de la Sainte Vierge et l’Incarnation de Jésus-Christ, base de notre sainte religion, ne forment, pour ainsi dire, qu’un seul et inséparable mystère. Depuis plus de quatre mille ans, la terre attendait le Sauveur promis ; l’heure de la délivrance a sonné enfin : voici le Rédempteur ! Une scène d’une grandeur toute mystérieuse se passe dans les splendeurs du Ciel ; la sainte et adorable Trinité tient conseil.

Pour réparer l’injure infinie faite à la Divinité par le péché, il faut une réparation infinie et par conséquent divine : le Fils de Dieu descendra de son trône éternel, Il prendra une chair humaine et sera tout ensemble Dieu et homme.

Le message céleste est confié à l’Archange Gabriel. Où trouvera-t-il celle qui, d’après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Sera-ce dans un grand empire ? Non, mais dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l’immense empire romain. Ne convient-il du moins de prendre sur un trône celle qui doit devenir la Mère de son Dieu ? Non : il y a dans la petite ville de Nazareth une humble et pauvre maison où habite une jeune vierge inconnue ; son nom est Marie ; elle est promise en mariage à un ouvrier, Joseph, homme juste.

En ce moment, elle prie à genoux, et soupire peut-être après la venue du Messie promis. L’Ange soudain paraît devant elle : «Je te salue, pleine de grâce, dit-il, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes ! »

Marie se trouble, à ces étonnantes paroles. L’ange ranime aussitôt la confiance de la timide vierge : « Ne crains rien, Marie,ajoute-t-il, tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu concevras et tu enfanteras un Fils, à qui tu donneras le nom de Jésus ; Il sera grand, et on l’appellera le Fils du Très-Haut, et son règne n’aura pas de fin. »

Quelle promesse, quel honneur et quel bonheur ! Mais comment s’opérera cette merveille en celle qui a voué à Dieu sa virginité ? La réponse est facile à l’envoyé du Ciel :

« L’Esprit-Saint descendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de Son ombre. » Marie n’a plus qu’à prononcer le Fiat qui va faire tressaillir la terre d’espérance : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »

À cet instant béni, le mystère s’accomplit, le Verbe se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantique de la reconnaissance : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon cœur exulte en Dieu mon Sauveur ! À cause des grandes choses que Dieu a opérées en moi, toutes les nations m’appelleront bienheureuse ! »

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Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

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Solennité de l’Annonciation du Seigneur

lundi 26 mars 2012

« Rien n’est impossible à Dieu »

Nous fêtons aujourd’hui l’admirable conception de Jésus par la Vierge. Nous célébrons le commencement de notre rédemption et annonçons le dessein de Dieu, formé avec bonté et puissance. Car si le Seigneur de l’univers était venu à la recherche de ses serviteurs en fuite pour les juger et non pour leur montrer sa bonté, il ne se serait jamais revêtu de cette fragile enveloppe de limon (Gn 2,7) dans laquelle il a pu souffrir avec nous et pour nous.

Aux païens cela paraît, pour reprendre les paroles de saint Paul, de la faiblesse et de la folie (1Co 1,23.25), car ils se fondent sur les raisonnements de la vaine philosophie et forment des jugements sur le Créateur d’après les lois de la création. Est-il plus grande œuvre de puissance que de faire concevoir la Vierge, à l’encontre des lois de la nature ? Et, après avoir pris notre chair, de ramener une nature mortelle à la gloire de l’immortalité en passant par la mort ? C’est pourquoi l’apôtre dit : « La faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme » (v. 25)…

Aujourd’hui le sein de la Vierge devient la porte du ciel par laquelle Dieu descend chez les hommes pour les faire monter au ciel.

Saint Yves de Chartres (v. 1040-1116), évêque
Discours 15 ; PL 162, 583 (trad. Delhougne, les Pères commentent, p. 483)

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